Le destin des Tortues Ninja : le film
Réalisation : Andy Suriano
Nous sommes dans le Futur: Les Krang ont dominé la planète Terre et exterminé quasiment toute l’humanité. Leonardo leader de la résistance contre l’invasion extra-terrestre charge son élève Casey Jones de partir dans le passé pour prévenir son alter ego du passé d’empêcher cette invasion et grâce à Michelangelo invoquant ses pouvoirs mystiques pour ouvrir un portail spatio temporel, le vigilante au grand coeur arrive à New York en 2022. Pourra-t-il empêcher le pire ?
J’avais vu quelques épisodes de la série animée Le Destin des Tortues Ninja qui, pour être franc avec vous, m’avaient déconcerté : autant j’avais été emballé par le soin accordé par l’animation et la mise en scène, autant j’ai trouvé que l’humour était trop lourd et légèrement envahissant. Mais le peu que j’avais vu était néanmoins intéressant.
Quand j’ai appris qu’un film d’animation lui faisant suite allait voir le jour et être proposé sur Netflix, j’ai voulu lui laisser sa chance même si je n’ai pas vu la quatrième série des chevaliers d’écaille en entier (et pour cause: elle n’a même pas été doublée en français en entier ! la saison 2 est inédite en France à ce jour).
Et bien, vous voulez que je vous dise ? J’ai trouvé le film EXCELLENT 😀 .
C’est une véritable tuerie visuelle et technique. Tout d’abord l’animation est d’une fluidité surnaturelle et véritablement exceptionnelle, il s’agit sans nul doute du long métrage d’animation des Tortues Ninja le mieux animé à ce jour !
L’animation virtuose sait pleinement rendre la démesure des nombreuses scènes d’action qui nous en mettent plein la vue, sublimées par la mise en scène qui est au diapason.
Un autre bon point: le ton du récit. Bien que l’humour lourd soit présent, il est beaucoup plus en retrait que dans les quelques épisodes de la série que j’ai vu et le film sait être sérieux quand il le faut. Et franchement, il y a beaucoup de passages dramatiques graves et très sérieux qui sont émouvants, voire poignants.
A ce titre, l’incroyable introduction apocalyptique faisant écho à X-Men Days of the Future Past de Chris Claremont et John Byrne (et de l’adaptation live éponyme de Bryan Singer) et Terminator de James Cameron est mémorable.
Ceci dit, ce qui me chagrine un peu, c’est la caractérisation de Leonardo au début de l’intrigue: celui-ci s’y avère être très arrogant, imbu de lui même, égocentrique et borné.
Fort heureusement, il évolue réellement au fil du récit, il réalise peu à peu l’ampleur de ses erreurs et la gravité des décisions qu’il a prise et est déterminé à se racheter. Au moins cela sert le récit.
Et chaque Tortue a une personnalité qui lui est propre et on creuse leur psyché : on découvre que si Raphaël est si colérique (il était l’ancien chef des Tortues dans cette version) c’est parce qu’il s’inquiète sincèrement pour ses frères et sa responsabilité en tant que leader pesait lourd sur ses épaules. Michelangelo s’il demeure le boute en train enjoué qu’on aime tant sait se montrer emphatique, déterminé à aider ses frères. Quant à Donatello, si il est assez prétentieux sur ses connaissances scientifiques, il donne le meilleur de lui même pour soutenir tout le monde.
C’est vraiment une histoire qui met bien en avant l’amour fraternel des Tortues Ninja et les liens indéfectibles qui les unissent.
Quant aux Krang, ils auront rarement été aussi malsains, dangereux et dérangeants que dans cette adaptation animée. Ils constituent une véritable menace pour l’humanité et les scènes où de malheureux humains se font posséder par des entités extraterrestres sont véritablement angoissantes à souhait.
Il y a parfois quelques scènes violentes, presque gore émaillant le film : je pense notamment à ce malheureux new yorkais
Spoiler
qui est filmé en caméra subjective et se faisant dévorer tout cru par un Krang !
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Mais j’ai été en tout cas époustouflé par les incroyables scènes d’action qui sont véritablement touchées par la grâce, on sent que l’équipe a été influencée par une série animée japonaise majeure comme Gurren Lagann, l’ombre de Hiroyuki Imaishi semble planer sur ce film… Et cela est encore plus accentué par le fait que Donatello emploie une vrille géante pour terrasser un Krang géant, rappelant l’arme de prédilection de Gurren Lagann justement que Kamina et Simon ont employé à maintes reprises !
En bref Andy Suriano (character designer de Samurai Jack et réalisateur de ce film) a tout donné pour faire un film d’animation des Tortues Ninja digne de ce nom et pas un simple “long épisode”.
Ah et, même si il est conseillé d’avoir vu la série au préalable, le film est néanmoins abordable pour les néophytes.
A voir absolument !
COWABUNGA ! 😀