Cette nouvelle anthologie d'Urban est, comme son nom l'indique, consacrée aux ennemis des super-héros. On a droit à une superbe couverture (vive Alex Ross !) et à un contenu éditorial trè-s riche sur les super-vilains, leur création, leurs évolutions…
Dans l'ensemble, le choix des histoires est très bon, notamment par sa diversité. Les ennemis de Superman et de Batman sont certes particulièrement mis en valeur mais ils ne sont pas les seuls : on trouve aussi, par exemple, Black Manta, Cheetah, les lascars… Côté chronologie, on commence dans les années 30 avec la ligue des taxis, un ennemi de Superman et on finit en 2014, avec le Joker confronté également à Superman.
Il y a donc de quoi satisfaire chacun : pour ce qui me concerne, j'ai trouvé certaines intrigues un peu trop bavardes (Luthoir et Brainiac associés) ou avec un déroulement trop linéaire et prévisible (Le dossier des crimes patriotiques), même si elles n'étaient pas dénuées de qualité : la seconde histoire, avec la JSA, nous montre ainsi un panel d'ennemis assez étonnant et amusant.
D'autres histoires nous permettent d'explorer le passé des vilains et nous les présentent de façon originale et amusante : dans le genre, "La naissance d'un titan" (avec Deathstroke, un méchant dont je ne suis pas fan par ailleurs) ou "Miroir, mon beau miroir" sont particulièrement bons – et glauque pour le second. Certaines sont simplement divertissantes, ce qui est déjà bien (Le pacte des pendards).
A mon avis, la meilleure histoires est Le pacte de Kirby, qui dévoile les origines du conflit entre Néo Génésis et Apokolips et la façon dont Darkseid a pris le pouvoir. Les dessins sont grandioses, de même que les personnages. J'ai aussi beaucoup apprécié Un jardin d'enfants maléfique dans lequel Luthor revisite, par le biais d'un dialogue avec sa fille bébé, les origines des super-vilains de Superman, ainsi que La valse des pantins, première confrontation post-Flashpoint entre Superman et le Joker : l'opposition entre ces deux personnalités sans rien en commun est très réussie, la mise en scène et les dialogues sont excellents et les changements de style de dessin, au service de l'histoire et des personnages, sont très efficaces.