Vraiment je trouve que 2017-2018 sont 2 années exceptionnelles en sorties manga de grande qualité, moi qui il y a 2 ans encore investissait beaucoup dans les anime, j’ai quasiment laissé de côté ce secteur pour revenir au manga. J’en suis à 8-10 sorties bimensuelles désormais (sans compter ceux qui sortent tous les 6 mois) et je tente aussi de promotionner ces titres (d’où mon sujet sur Ken’en qui n’a pas reçu de réponse) pour encourager davantage de lecteur ^^
Les manga culturels
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Arte tome 8
Attention petits spoilers
Le séjour de Arte à Venise touche à sa fin… Elle va bientôt retourner à Florence sa ville natale, mais avant son départ, elle ne manque pas de dire au revoir à la petite Caterina à laquelle elle s’est beaucoup attaché, et cette dernière va précieusement conserver le superbe portrait que notre artiste peintre lui a fait.
Le retour de notre héroïne à Florence est très remarqué: beaucoup de gens sont heureux de la revoir. Leo son maître est bien sûr content, bien qu’il laisse peu le transparaître et notre chère Arte se réjouit de continuer à travailler à ses côtés.
Néanmoins, Leo a remarqué que de plus en plus de personnes passent des commandes de toiles directement à Arte et non à lui. Aucunement offusqué ou jaloux, il constate que son élève a acquis de plus en plus de reconnaissance.
Mais ce n’est pas le cas de tout le monde, l’un de ses clients bien qu’appréciant les portraits de la jeune fille, estime qu’elle serait incapable de réaliser des peintures religieuses, soit disant parce que “les femmes ne sont pas assez savantes”, ce qui ne sera pas sans énerver notre jeune artiste ulcérée par la muflerie de ce goujat.
Leo s’interroge aussi sur l’avenir de la carrière de sa protégée: ne serait il pas plus judicieux et épanouissant pour elle qu’elle aille travailler dans un atelier plus prestigieux que le sien ? Et ne serait il pas ébranlé par la tristesse si il devait à nouveau se séparer d’elle ?
Toutefois, l’un de mes passages favoris de ce volume, c’est un des clients de Arte qui implore celle ci de faire un portrait gommant les imperfections physiques de sa fille Conceta. Cette peinture est en effet déterminante pour convaincre une riche famille que leur fils aîné épouse sa fille. Cette dernière présente ses excuses à notre peintre à cause de son physique qu’elle considère comme disgracieux. Arte ne pense absolument pas cela, elle la considère comme très belle et veut mettre en valeur ses atouts.
C’est l’une des raisons qui me font tant adorer notre héroïne: non seulement c’est une jeune femme passionnée, déterminée, dotée d’une forte personnalité…
Mais elle sait également éprouver de l’empathie, de la compassion envers les autres, son énergie positive et sa bonne humeur communicative met le coeur des autres en joie et elle est très chaleureuse. Elle est tout simplement formidable.
Le volume ne se conclue sur aucun cliffhanger ou suspense, toutefois, on est impatients de continuer à suivre la vie de Arte…
En bref, encore un excellent tome, captivant de bout en bout, la série se renouvelant bien et ne s’essouffle pas du tout.
Le trait de Kei Ohkubo s’est encore amélioré, les décors de Florence sont sublimes et Arte devient de plus en plus belle. Elle a d’ailleurs laissé pousser ses cheveux et sa nouvelle coiffure lui va à ravir !
Rendez vous donc au volume 9 ! 😉
Tout à fait du même avis, ami Xan’, Arte 8 continue sur son excellence !
Kei Ohkubo parvient à nous camper une héroïne adorable par son allant, son charme, mais aussi par son empathie avec les autres, et ceux-ci le lui rendent bien. Par exemple dans sa volonté de répondre au désir d’instruction de la petite couturière timide et analphabète Dacia, et dans l’immense impatience de cette dernière de revoir Arte, partie depuis 6 mois.
De plus Arte quoique noble a une vraie relation d’amitié avec la courtisane Veronica, n’éprouvant aucun préjugé puritain, pas plus que social. A l’image d’une “Oiran” japonaise, Veronica est d’une grande culture et prête à Arte “L’Eloge de la Folie” d’Erasme. Car à l’époque tout le monde considère que la “grande” peinture conférant la gloire à un artiste, ce sont les vastes oeuvres religieuses ou mythologiques, or Arte n’est qu’une excellente portraitiste, et comme femme considérée comme “trop peu savante” pour s’y attaquer. A vrai dire Rubens ou Van Dyck avaient bien compris que concrètement ce qui rapportait le plus aux peintres était le portrait d’aristocrates, et non les prestigieuses commandes des papes, des rois et évêques : ceux-ci avaient cent “obligations urgentes” pour ne pas payer et trop de pouvoir pour être mis en demeure de le faire par des autorités quelconques… On espère qu’Arte ne va pas tomber dans le panneau. Jusque là on avait un peu de mal à situer son époque exacte, mais un des personnages précise que Raphaël vient de mourir (1520) ainsi que Leonard de Vinci (1519), donc Arte est née vers 1500. Quelques rares peintres femmes existaient-elles déjà ? Sans doute mais l’histoire n’a retenu que les cas un peu plus tardifs de Sofonisba Anguissola, Judith Leyster, et bien sûr Arte(misia) Gentileschi, laquelle née en 1597 et décédée en 1651 ne peut être notre héroïne. Elle pourrait bientôt en revanche rencontrer Michel-Ange à Florence ou à Rome, artiste homosexuel qui ne se lavait jamais et laissait tomber ses vêtements en lambeaux avant de les changer, selon les préceptes de santé de son père ; comme il a vécu jusqu’à 90 ans, et au 16e siècle plein de germes et de médecins nuls, vous savez maintenant ce que valent les ridicules leçons de nos hygiénistes. A noter que Sofonisba Anguissola (1535 / 1625) a vécu également 90 ans, mais on ne sait pas si elle évitait de se laver et portait ses vêtements jusqu’à ce qu’ils se détériorent… 🙂
Le volume tourne habilement autour d’un dilemme pour Arte : sa réputation devient grande mais se trouve freinée par le pauvre atelier de Leo qui la patronne. Va t-elle devoir quitter Leo ?
L’histoire de Concetta, comme tu le signales Xanatos, est superbe et sert magnifiquement à illustrer la chaleur humaine d’Arte et son talent qui transcende toute tricherie. Elle est très vraie aussi : Ohkubo nous explique fort bien le système de la dot à l’époque (et jusqu’au début 20e siècle dans les élites !) : sans droit au travail, une épouse est pour un homme une charge, une bouche à nourrir, à moins d’être dans le petit peuple car les femmes y travaillaient autant que les hommes. Pour convaincre un jeune gentilhomme de s’en encombrer alors qu’il pouvait impunément coucher avec tous les jupons de passage, il fallait donc aux parents de la fille offrir un magot avec, et d’autant plus gros que la fille était moche, ou peu apte à produire des enfants. Or Concetta manque de séduction, et Arte est mise en demeure de tricher pour l’embellir ! Un équilibrage existait car pour la fille la dot était sienne et lui fournissait assurance en cas de veuvage ou de répudiation (un autre volume d’Arte montre ce cas de figure). Aujourd’hui encore ce système est la norme dans de vastes zones de la planète, et le plus souvent en ne laissant aucun droit à l’épouse : la dot devient propriété du mari et de son clan familial dès le mariage et quoi qu’il arrive. Même,… non je m’arrête avant d’être accusé d'”incitation à la haine raciale”. On vit une époque très peu franche en réalité.
Bref, encore un très bon volume d'”Arte”, bourré de renseignements sur la vie à la Renaissance!C’est toujours un plaisir de lire tes critiques enthousiastes et tes proses érudites mon cher Yupa, d’autant plus qu’elles sont également très instructives et informatives ! 😀
Oui tu as raison de le signaler, les décès de Léonard de Vinci et de Raphaël sont évoqués dans ce volume, donc, l’action doit se dérouler en 1520 ou 1521.
Il est intéressant de savoir qu’il était plus rentable pour les artistes peintres de la Renaissance de réaliser des portraits et non des peintures religieuses, qui, en dépit de leur aura prestigieuse, ne rapportent pas tant que cela aux peintres les réalisant.
J’espère aussi que Arte rencontrera le grand Michel Ange et qu’elle pourra aussi découvrir son oeuvre majeure, l’extraordinaire chapelle Sixtine. 🙂
J’ignorais en revanche qu’il avait une hygiène aussi discutable ce qui ne l’a pas empêché de vivre une très longue vie !
Cela me rappelle Winston Churchill qui était un grand amateur de cigares qu’il fumait régulièrement et qui a pourtant vécu jusqu’à l’âge honorable de 95 ans !
Pour ce qui est de Arte, j’ai appris que le tome 9 est paru il y a quelques mois au Japon. Je suppose qu’il ne sortira pas avant l’année prochaine. L’attente est longue entre chaque volume, néanmoins, le jeu en vaut la chandelle tant ce manga est exceptionnel et merveilleux. 🙂
J’aime beaucoup aussi les fins de volumes où Kei Ohkubo nous parle de ses sources d’inspiration ainsi que des lieux qu’elle a visité, c’est à la fois ludique et informatif. 🙂
Vraiment je trouve que 2017-2018 sont 2 années exceptionnelles en sorties manga de grande qualité, moi qui il y a 2 ans encore investissait beaucoup dans les anime, j’ai quasiment laissé de côté ce secteur pour revenir au manga. J’en suis à 8-10 sorties bimensuelles désormais (sans compter ceux qui sortent tous les 6 mois) et je tente aussi de promotionner ces titres (d’où mon sujet sur Ken’en qui n’a pas reçu de réponse) pour encourager davantage de lecteur ^^
Je suis bien d’accord, Veggie, et voilà bien longtemps que je n’ai plus fait l’achat d’une série animée, qu’elle soit japonaise ou autre d’ailleurs. Mutants, zombies, monstres “protecteurs” de petites filles, morts-vivants, humanoïdes à super-pouvoirs, toute cette démonologie de bazar implicitement régressive n’apporte rien à un cerveau très ordinairement rationnel et progressiste, et n’a plus rien du charme décadent et victorien de “Black Butler” pour ne citer qu’un exemple.
A peine aperçu fugitivement en France le premier volume de Ken’en, donc je ne puis en parler, désolé.Cela me rappelle Winston Churchill qui était un grand amateur de cigares qu’il fumait régulièrement et qui a pourtant vécu jusqu’à l’âge honorable de 95 ans !
J’aime beaucoup aussi les fins de volumes où Kei Ohkubo nous parle de ses sources d’inspiration ainsi que des lieux qu’elle a visité, c’est à la fois ludique et informatif.
Oui, moi aussi j’adore les fins de volumes de très nombreux mangas, où l’auteur(e) se raconte dans un “making of”. Apparemment l’idée n’a pas encore été adoptée par les Occidentaux, ou très exceptionnellement.
Concernant Winston Churchill, on le prétendait aussi gros buveur de whisky, mais c’est une légende (c’est Humphrey Bogart qui l’était), Winston buvait systématiquement au lunch et au dinner… du champagne bien français. Quant au cigare c’est bien moins malsain que la cigarette, dont le PAPIER tapisse les poumons de goudron. Quand Winston eut 82 ans, un journaliste lui demanda : “Vous êtes encore dynamique et en pleine forme à votre âge ! Quel est votre secret ?” et Winston répondit : “No sport !” 🙂
Komikku vient de sortir un manga historique assez original :
Marion.
C’est l’histoire d’une toute jeune fille, une orpheline qui mène une bande de petits voleurs de marchés à Montmartre au début de 1940 ! Bien sûr l’ombre de l’occupation allemande menace déjà. Une troupe de music-hall cherche désespérément une “Jeanne d’Arc” pour une pièce et le jeune régisseur tente de convaincre Marion, qui chante divinement, mais deux ans plus tôt elle a failli être livrée à la prostitution de mineure et se méfie de tous les hommes comme de la peste…
Le manga n’aura que deux volumes, ce qui me surprend un peu vu la durée de l’occupation allemande ! Bien dessiné et documenté, avec une héroïne attachante. A découvrir !
Le titre en japonais est bien surprenant aussi : “Gohyaku nen me no Marion”, soit “L’oeil de 500 ans de Marion”. Allusion à Jeanne d’Arc, probablement…Le Maître des Livres numéro 15 ! C’est le volume final, et ce fut une belle performance. On est content de retrouver tous nos sympathiques personnages, avec un mariage (attendu) à la clé !
Bon d’accord, l’auteur nous rend les aléas de la survie de “La Rose Trémière” un peu obscurs de part la complexe situation juridico-légale nipponne, mais bon, au total ce fut une bien agréable visite des coulisses d’une bibliothèque pour enfants, et d’un point de vue universel !
Dans une page annexe l’auteur nous livre la liste de tous les “livres pour enfants” qu’il a exploités : plus de 40 titres !
Un grand bravo pour ce manga !Isabella Bird, tome 5 en français.
C’est un volume particulièrement intéressant, car un assez long flashback nous y éclaire sur le passé d’Isabella et sur ce qui la pousse en avant malgré, ou plutôt à cause de son état physique fragile. Il est assez probable que l’information soit authentique (j’ai oublié de chercher si nous disposons en français des récits de voyages d’Isabella Bird).
Du coup les étrangetés du Japon passent ici un peu au second plan, mis à part le pullulement des insectes qui persécutent notre courageuse exploratrice.
A ce propos j’ai été frappé, dans mes nombreux séjours japonais, par cette prolifération d’insectes en été, dont beaucoup hélas piquent et mordent : araignées, moustiques, punaises de tatami, guêpes… Outre la chaleur écrasante, cela faisait de cette saison la moins agréable pour des vacances là-bas, et de loin. A ma grande surprise, à mon dernier séjour (été 2016), tous les insectes semblaient éradiqués !! Sauf heureusement les innocentes et très bruyantes cigales.
La fin de ce volume relance le problème causé par le cruel Monsieur Maries, dont le look de bellâtre de shôjo ébouriffé à coups de laque est si peu conforme à l’époque ; on peut en dire autant du bel Ito, mais bon, si notre auteure les préfère comme ça, passons….Excellent tome 5 pour Isabella Bird, la scène où apparaît le vieux médecin de Cour est très intéressante sur les mœurs de l’époque et la culture médicinale traditionnelle. L’approche que préconise le médecin est finalement très universelle : ce qui compte avant tout pour ne pas tomber malade, c’est de prendre soin de son corps et préserver sa santé dans la mesure du possible.
Pour la coiffure d’Itô justement, dans le tome précédent il parlait de l’interdiction de la coiffure traditionnelle japonaise depuis la Restauration Meiji. Du coup, à quoi devrait ressembler sa coupe de cheveux si l’on voulait respecter l’époque ? Quelque chose plus proche de celle qu’il a lorsqu’il est employé aux chemins de fer ?
- Cette réponse a été modifiée le il y a 6 ans par Veggie11.
Content que tu l’aies apprécié aussi, chère Veggie !
Oui, le médecin “vieux style” est marrant, mais l’ère Meiji en découvrant la médecine occidentale a quand même sauvé bien des vies de vrais malades. A commencer par le béri-béri, une saloperie induite par le culte du riz blanc (et non complet), nourriture supposée à tort “riche” dans les élites du pays. Heureusement pour lui, le petit peuple y avait très peu accès. L’Histoire réelle est bourrée de ces paradoxes.
La coiffure des hommes Meiji de 1880 / 1890 était à l’image de celle des Occidentaux : gominée, séparée par une raie centrale ou sur le côté, surtout pas ébouriffée ! et la moustache ou la barbe était de rigueur, ainsi que Stefan Zweig le rappelle dans “Le monde d’autrefois”. Quand un jeune homme ne pouvait rien en faire pousser, c’était une “femmelette”. Comme ce n’était pas facile aux Japonais, ils usaient de postiches… Mais bon, ce n’est pas grave, j’adore quand même ce manga.Komikku vient de sortir un manga historique assez original :
Marion.
C’est l’histoire d’une toute jeune fille, une orpheline qui mène une bande de petits voleurs de marchés à Montmartre au début de 1940 ! Bien sûr l’ombre de l’occupation allemande menace déjà. Une troupe de music-hall cherche désespérément une “Jeanne d’Arc” pour une pièce et le jeune régisseur tente de convaincre Marion, qui chante divinement, mais deux ans plus tôt elle a failli être livrée à la prostitution de mineure et se méfie de tous les hommes comme de la peste…
Le manga n’aura que deux volumes, ce qui me surprend un peu vu la durée de l’occupation allemande ! Bien dessiné et documenté, avec une héroïne attachante. A découvrir !
Le titre en japonais est bien surprenant aussi : “Gohyaku nen me no Marion”, soit “L’oeil de 500 ans de Marion”. Allusion à Jeanne d’Arc, probablement…Le tome 2 et final de Marion vient de sortir.
Un manga qui se laisse lire mais qui n’est pas à classer dans le top. D’abord, contrairement à ce que je disais plus haut, on y repère des maladresses de dessin. Puis, le scénario laisse perplexe. Il y a de bonnes idées pourtant.
Camper une sorte de Gavroche de 15 ans au féminin et qui comme lui vient en aide aux plus jeunes enfants des rues dans un Montmartre de 1940, c’est original et cool. La montrer deux ans plus tôt à deux doigts d’être violée dans une maison close (il y avait plus de 5000 de ces établissements dans Paris, sans compter évidemment les filles du trottoir), c’est réaliste et tristement d’époque.
Malheureusement la narration mêle difficilement un beau et gentil musicien blond, un autre beau bad boy brun, un ahurissant plan de trafic de drogue monté par ce dernier, une Jeanne d’Arc fantasmée et une Espéranza sosie de Marion, tout cela fleurant le shojô à plein nez et ne tenant pas la route. Le plan secret pour sauver le théâtre Doelion semble même absurde.
Enfin le manga s’achève le 11 Mai 1940, soit à la rupture du front français par l’armée allemande. Du coup on saisit mal comment Marion pourrait échapper au destin de chanteuse pour les troupes d’occupation, alors qu’elle est censée réincarner Jeanne d’Arc dont le boulot serait à coup sûr de les chasser ? La mangaka Yuu Hikasa prévoyait-elle de faire entrer Marion dans la Résistance ? De trop faibles ventes ont-elles conduit l’éditeur à forcer son auteure à conclure, malgré ses louables efforts pour camper Montmartre et certaines des conditions de vie de l’époque ? Bref, un manga avec une héroïne mignonne et courageuse… et c’est tout !Merci de ta critique sur Marion mon cher Yupa.
C’est vraiment dommage, le synopsis de base mêlant fiction et réalité historique semblait prometteur, cependant, si, à l’exception de l’héroïne, les personnages sont des clichés ambulants et que le récit fasse trop de raccourcis, c’est franchement dommage, encore plus si l’oeuvre a été écourtée prématurément, faute de ventes…
Sur le sujet de la seconde guerre mondiale, j’avais adoré la série animée française Les Grandes Grandes Vacances qui était poignante et dénonçait sans concessions les horreurs de la guerre et comment des enfants faisaient face à un tel conflit…
Et puis chaque fin d’épisode interviewait des octogénaires qui étaient justement des enfants à l’époque du conflit.
Sinon pour en revenir aux manga culturels, excellente nouvelle: le tome 9 de Arte sort le 25 avril prochain ! 😀
Je suis impatient de découvrir les nouvelles aventures de l’adorable Arte ! 😀
Pour ma part, c’est clairement mon manga préféré du moment !
À noter pour ce mois la sortie d’un nouveau manga historique chez Vega : ”Le Bateau de Thésée”, que j’ai retenu sur ma liste !
Ah oui, ça pourrait être très intéressant, Veggie ! D’autant que récemment des historiens ont pu reconstituer le voyage de l’Argo.
Je reviens tout juste d’un tour à la Fédération Nationale d’Achat des Cadres (aka FNAC), et en ai rapporté d’une part le troisième “Emanon”, Mirages d’Emanon, et d’autre part le 1er tome de La Lanterne de Nyx, qui se passe exactement au temps du voyage d’Isabella Bird, en 1878. mais à Nagasaki. Une jeune fille, Miyo, trouve un premier travail chez Momotoshi, un marchand excentrique qui revient de l’Expo internationale de Paris avec force objets occidentaux décoiffants pour la jeune employée. A noter que la France après la retentissante Exposition Universelle britannique de 1851 décida d’en créer à son tour à peu près tous les onze ans, 1855, 1867, 1878, 1889, 1900 mais celle de 1911 fut en Italie, à Turin, sans compter d’autres pays qui en organisèrent aussi. Baudelaire a copieusement ridiculisé celle de 1855, mais celles de 1867 et de 1878 firent découvrir le Japon au monde occidental. Ce manga va nous montrer en retour l’impact de l’Occident sur le Japon.
Dépourvu de cet organe de façon innée, je n’ai pas acheté Adieu mon utérus de Yuki Osada, mais ce manga autobiographique de l’ablation de ses ovaires par l’auteure semble très instructif médicalement. Sujet grave, mais présenté avec humour et dessins très mignons !De la lecture de La Lanterne de Nyx on retire beaucoup de plaisir en plus du contenu culturel, et on attend les prochains volumes (chez Glénat) avec impatience.
L’adolescente Miyo, orpheline, va être “placée” par sa tante au magasin “Vingt”, et si Ganji l’adjoint du boss, personnage hirsute et rustique, effraie d’abord notre vendeuse débutante, il s’avère plutôt gentil, ainsi que le boss lui-même. Sept chapitres présentent les innovations occidentales, renversantes pour les Japonais : souliers, robes à volants et tournure, machine à coudre, phonographe, lanterne magique, lunettes, bottines… Le jeune patron Momotoshi, original, audacieux, ouvert, ne manque ni de charme ni d’un certain mystère aux yeux de Miyo. Arrive au magasin une couturière experte, Tama, ex-apprentie geisha libérée par la loi de Meiji 1872 qui effaçait leur dette d’un demi-esclavage sexuel. A la fin de chaque chapitre, Kan Takahama dessine une page de “Cabinet of Takaham” sur le mode de vie japonais de 1878 et sur l’arrivée des objets étrangers, ceci avec une belle érudition et non sans humour.
Le dessin est de bonne qualité, mais valorise surtout les mimiques et expressions des visages. La mangaka ne s’intéresse que très peu au décor urbain de Nagasaki, et c’est le seul bémol à propos de ce manga.
L’ambiance est plutôt optimiste et l’on s’instruit beaucoup sur ce choc des civilisations.
Une oeuvre à la fois plaisante et culturelle, oui !Finalement, je me suis gourée dans le titre : ”Le Bateau de Thésée n’est pas un manga historique comme je le pensais, mais un polar (très prenant par ailleurs). En revanche chez le même éditeur Vega sortira le mois prochain ”The Red Rat in Hollywood” qui là se rapproche plus d’un titre culturel en prenant place durant ”la chasse aux sorcières” sous la commission anti-communiste dirigée par McCarthy.
Ah super ! Merci de l’excellente nouvelle Yupa ! 😀
Je serai en vacances à la fin de la semaine prochaine: je pense que je l’achèterai lors de mes congés et bien sûr, je ne manquerai pas d’en faire une critique et d’en parler avec toi ainsi que les autres pingouins qui l’auront lu. 😉
Sinon aux dernière nouvelles, le tome 9 de Arte devrait sortir le 22 avril prochain.
Vivement ! 😀
Pline 7
Le clou du spectacle dans le début du tome 7 est bien sûr le très attendu Grand Incendie de Rome de l’an 65, où Tori Miki montre toute la force de son talent. Selon ce qu’il raconte dans la postface où il dialogue avec Mari Yamazaki, il a visionné quantité de “péplums” montrant l’incendie pour pouvoir le dessiner au mieux. Bravo !
Mari Yamazaki le dit, elle n’imagine pas un seul instant Néron s’exclamer : “Youpi ! Rome est en train de cramer !”, toutefois et très habilement, elle laisse planer l’hypothèse qu’après la catastrophe le sournois “promoteur immobilier” Tigellin sous couleur de lutter contre son abattement arrive à le convaincre de reconstruire tout à neuf, y compris un magnifique palais, la fameuse Maison Dorée. Néron était très cultivé à son époque (“mais loin du niveau d’Hadrien” signale Mari), toutefois son intelligence semble avoir été très limitée. Il ne réalise nullement à quel point à cause de cela l’incendie va paraître intentionnel, et expropriations aidant lui faire perdre sa popularité, immense avant 65. Au fond assez vulgaire, il a toujours été en conflit avec les élites, dont les plus égoïstes lui reprochaient l’institution d’impôts sur le revenu (une grande première dans l’Histoire !) et une réelle sympathie pour le petit peuple.
Pline cependant depuis Carthage rejoint l’Egypte par la terre, exploit assez incroyable et qui le serait encore aujourd’hui avec tout un équipement moderne ! Je ne suis pas sûr que les chameaux étaient déjà utilisés comme montures, il me semble avoir lu que cela n’arriva qu’au 2eme siècle avec l’avancée constante du désert.
Je regrette un peu le côté ridicule de Félix, pourtant légionnaire et garde du corps du gouverneur Pline ; Mari en fait un souffre-douleur plutôt couard, peut-être par besoin d’un personnage de détentes comiques.
Mais bon, ce volume reste très agréable à lire.
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