AKATA fête ses 10 ans !

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C’était il y a 10 ans ! Après avoir quitté les éditions Tonkam, Dominique Véret, Sylvie Chang, mais aussi Erwan Leverger et Sahé Cibot fondaient Akata. Cette société tournée vers la culture asiatique va alors s’occuper du catalogue manga des éditions Delcourt dont l’incursion dans ce domaine n’avait pas été bien loin quelques années plus tôt.

Les premiers titres sortent en août 2002, Togari et Fruits Basket, suivis en octobre de Nana puis Coq de combat début 2003 (actuellement réédité). Depuis, Akata / Delcourt est devenu leader du shôjo en France tandis que ses choix seinen restent toujours audacieux.

A cette occasion, nous avons rencontré fin juin Dominique Véret, responsable éditorial, qui revient sur ces dix années passées. Avec le franc-parler qui le caractérise, il évoque aussi la situation du manga en France lors d’une longue mais passionnante interview que vous pouvez retrouver dès à présent dans la section ARTICLES (cliquez ici).

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  1. Subaru64

    Pour moi le genre importe peu. Que ce soit du shojo, du seinen, du shonen, du josei ou que sais-je encore, l'important c'est que le sujet m'intéresse. Pareil pour l'ancienneté. J'ai par exemple adoré L'école Emportée ! J'adore également un titre assez peu connu comme Dragon Head. Ces 2 titres (le premier qui a 40 ans et le second 17), ont des graphismes assez spéciaux et n'attirent donc pas le regard. Ce qui fait que pour un jeune ou un moins jeune habitué aux graphismes des titres du Shonen Jump, ça ne risque pas des masses de l'intéresser. Pareil pour du Tezuka. Alors que personnellement, j'ai adoré des oeuvres comme L'Histoire des 3 Adolf, MW ou Ayako.

    Le problème, c'est qu'en France on manque un peu d'éducation sur tout ce qui existe au Japon en matière de manga. Oui, le shonen vend beaucoup, mais il n'y a pas que ça. En France, le but premier des éditeurs pour la plupart, c'est de faire du chiffre. Donc le shonen est forcément le mieux placé pour ça. Mais il suffirait de mettre en avant des oeuvres différentes de la culture mainstream, pour que cela puisse fonctionner. Mais encore faudrait-il en avoir la volonté. Et ça, cela demande de l'investissement en temps et en argent !

  2. Shinji-Kun

    Citation (dukyduke @ 13/08/2012 11:50) < {POST_SNAPBACK}>
    @Onishiro : oui, il y a eu récemment un article dans tous pour le manga à ce sujet. Le seinen (donc le manga pour adultes au sens large) compte pour 1/3 des ventes. Mais cela veut quand même dire que les 2/3 des ventes sont faites pour les enfants/ados garçons/filles.
    En France, je crois que la proportion est la même. Il ne faut pas oublier que les éditeurs de BD s'adressent principalement aux ados/adultes avec leurs albums à 14€, et bizarrement, cela ne se retrouve pas dans le manga. On a plus l'impression que le manga est en passe de devenir un marché enfant, plus une nouvelle forme de BD importée.


    Et en quoi le shônen où le shôjo serait il réservé aux enfants/adolescents ? Ranma 1/2 est lisible de 7 à 77 ans, tout comme beaucoup d'adultes aiment One Piece. Et je ne parle pas d'Evangelion qui est aussi un shônen à la base. Romeo X Juliet est un shôjo mais il pourra plaire aux adultes par sa relecture de Shakespear.

    Pour ce qui est du Yaoi, au Book-off de Sendai (l'un des rares magasin au Japon où l'on puisse trouvé des mangas qui ne soient pas sous emballage) dans le rayon Yaoi vous avez une rangée d'adolescente et de jeunes femmes de 15 à 25 ans en train de lire. Le phénomène n'est pas particulier à la France.

  3. Onsokumaru

    Citation (feanor curufinwe @ 12/08/2012 23:21) < {POST_SNAPBACK}>
    En comics, on a deux choix, les super-héros et les autres. Et les super-héros sont les mêmes depuis des dizaines d'années, les nouveautés, ce sont les nouvelles histoires, ou les rééditions, de ces personnages récurrents. On ne peut pas mettre les comics et les manga sur le même niveau à ce stade.

    Bon, je fais du hors sujet, mais mon problème avec les super héros, c'est qu'on se retape je ne sais combien de fois les mêmes combats Spidey/Octopus ou Sniktbub/Dents de sabre. Tous ces personnages tournent en rond. Xavier (assis, debout, assis, debout), Angel (bleu, rose, bleu, métal, plumes, gentil, méchant, mort, vivant), Magneto (je jette un dé 10 tous les mois pour savoir si je suis neutral good, lawful evil ou true neutral), Daredevil (oh ma femme/copine est morte, je pète les plombs puis je remonte la pente… encore).
    Et à côté, dans le même univers, il y a des tas de nouvelles créations excitantes comme les Fugitifs, l'Irrécupérable Ant-Man, les 36 générations de nouveaux mutants (qui sont censés remplacer les X-Men un jour, mais servent en fait de redshirts), les Gardiens de la Galaxie, etc. Et depuis les années 90, les lecteurs ne s'y intéressent pas. Ils préféreront lire une énième version des origines de Spiderman ou même de Cyclope plutôt que de découvrir ces nouveaux personnages. C'est leur choix, ils lisent ce qu'ils veulent, mais je trouve ça triste de voir les mêmes Batman ou les "Not New, Not Different X-Men" occuper les tops des ventes en matière de super héros.

  4. Dukyduke

    @Onishiro : oui, il y a eu récemment un article dans tous pour le manga à ce sujet. Le seinen (donc le manga pour adultes au sens large) compte pour 1/3 des ventes. Mais cela veut quand même dire que les 2/3 des ventes sont faites pour les enfants/ados garçons/filles.
    En France, je crois que la proportion est la même. Il ne faut pas oublier que les éditeurs de BD s'adressent principalement aux ados/adultes avec leurs albums à 14€, et bizarrement, cela ne se retrouve pas dans le manga. On a plus l'impression que le manga est en passe de devenir un marché enfant, plus une nouvelle forme de BD importée.

  5. Feanor-Curufinwe

    Citation (onsokumaru @ 12/08/2012 23:48) < {POST_SNAPBACK}>
    Je trouve tout de même que le shônen a bon dos.
    Ca marche avant tout parce que c'est lu aussi par des gens qui ne sont pas spécialement fan de mangas. De même qe DBZ à l'époque, ou encore les coffrets Albator, Cat's Eye et tous ces machins pour nostalgiques.


    Oui, ça a toujours été ainsi, d'ailleurs. On s'en prend toujours à ce qui marche le mieux en l'accusant de tous les maux, et surtout de cacher la forêt! J'ai toujours dit et pensé que ceux qui veulent découvrir véritablement quelque chose se mettent forcément à explorer son univers, quelle que soit cette chose!
    Qu'on ne s'y trompe pas, si c'était le shôjo, le gekiga ou le seinen qui occuperait les meilleures ventes, le résultat serait le même, on crierait tout autant haro sur l'un de ces genres!
    Les éditeurs font ce qu'ils peuvent, c'est vrai, mais on va pas cracher sur les gens qui n'achètent qu'un type de manga. Ils sont libres de leurs achats. Maintenant, si les média traditionnels faisaient l'effort de faire découvrir la diversité des genres du manga aux plus nombreux, on aurait peut-être un meilleur équilibre.

    Citation (onsokumaru @ 12/08/2012 23:48) < {POST_SNAPBACK}>
    Le problème est identique (et même plus poussé) dans les comics où ceux qui ont vu les films achèteront de préférence du Batman ou du Spider Man, sans voir les bonnes choses, super héros ou pas, qui se font à côté.

    Mais peut-on le leur reprocher? Si ces lecteurs occasionnels ne s'intéressent pas aux mangas/comics en général, et veulent juste retrouver sur papier ce qu'ils ont vu au cinoche ou dans le Club Do ou Récré A2, c'est leur droit.
    J'ai plus de mal à comprendre les lecteurs réguliers qui sont vraiment plongés dans les comics/mangas depuis des années mais continuent à ne lire que les Wolverine ou Spider Man sans essayer les nouveautés.


    OK, mais niveau nouveauté, en comics, c'est quoi? Walking Dead? Parce que c'est quand même l'une des meilleures ventes de comics en France (+ de 120000 ventes pour le numéro un, selon Comic Box)!
    En comics, on a deux choix, les super-héros et les autres. Et les super-héros sont les mêmes depuis des dizaines d'années, les nouveautés, ce sont les nouvelles histoires, ou les rééditions, de ces personnages récurrents. On ne peut pas mettre les comics et les manga sur le même niveau à ce stade.
    Le manga se renouvelle sans cesse par ses personnages et ses histoires, mais sur un thème récurrent (que ce soit pour les shônen, les shôjo ou les seinen), et les comics de super-héros gardent les mêmes perso, mais les amènent dans des histoires et parfois des univers souvent renouvelés.
    Donc, même en lisant seulement les histoires (de comics) avec le même personnage, en ce qui me concerne, je peux comprendre qu'on reste fidèle à un seul personnage, ou deux, pendant plusieurs années, sans qu'on puisse se sentir lassé.
    Maintenant, la diversité a du bon, mais chacun est libre de ses restrictions, c'est à lui de décider s'il y perd ou pas.

  6. Onsokumaru

    Je trouve tout de même que le shônen a bon dos.
    Ca marche avant tout parce que c'est lu aussi par des gens qui ne sont pas spécialement fan de mangas. De même qe DBZ à l'époque, ou encore les coffrets Albator, Cat's Eye et tous ces machins pour nostalgiques.

    Le problème est identique (et même plus poussé) dans les comics où ceux qui ont vu les films achèteront de préférence du Batman ou du Spider Man, sans voir les bonnes choses, super héros ou pas, qui se font à côté.

    Mais peut-on le leur reprocher? Si ces lecteurs occasionnels ne s'intéressent pas aux mangas/comics en général, et veulent juste retrouver sur papier ce qu'ils ont vu au cinoche ou dans le Club Do ou Récré A2, c'est leur droit.
    J'ai plus de mal à comprendre les lecteurs réguliers qui sont vraiment plongés dans les comics/mangas depuis des années mais continuent à ne lire que les Wolverine ou Spider Man sans essayer les nouveautés.

    Autre chose: on peut être fan de mangas, apprécier leur diversité, les dessins, la mise en scène, sans pour autant être passionné de la culture japonaise.
    Il y a beaucoup de choses qui me plaisent au Japon et autant que me laissent froid.
    Les samouraïs, par exemple. Je n'ai ni admiration, ni estime pour eux ni pour ce qui entoure les arts martiaux, ce qui ne m'empêche pas de lire des mangas du genre avec plaisir.

  7. Dukyduke

    @Onishiro : Ce que souligne Véret, c'est que le TOP 10 des ventes manga en France représente à lui seul plus de 50% des ventes, et que sur les 10 plus de la moitié sont des shonen purs et durs, souvent issus de Shonen JUMP. Au Japon, il y a un équilibre entre shonen, shojo et seinen, pas chez nous.
    Les éditeurs français voient beaucoup à court terme, en ne mettant en avant que des shonen (pubs, promos…) et pas les séries plus adultes par exemple. La BD française ne se limite pas à Titeuf, mais le manga semble se limiter à Naruto, One Piece et Bleach. Il n'y a qu'à voir que Glénat n'a prévu aucun vintage après Ashita no Joe et Cyborg 009 ou que Kana n'a aucun titre annoncé pour remplacer Kamimura ou les Ishinomori. Cela serait impensable si un titre shonen s'arrêtait.

    Cela risque à terme de transformer le marché du manga en marché pour enfants/ados, comme c'est désormais le cas aux USA ou en Allemagne. Ce qui est dommage quand on connaît la diversité du manga.

  8. Onishiro

    Pareil que shinji-kun moi !!!

    Par contre je me préocupe pas de la place que prends le shonen c'est tout a fait normal.
    C'est le genre le plus grand publique et avec quand meme des titres de qualité en vrai ça ne se limite aux ado mal !

    Nan je m'inquiete beaucoup plus de la place que prends le yayoi qui a la base est censé etre moins grand publique.

  9. Veggie11

    Citation (Xanatos @ 10/08/2012 16:40) < {POST_SNAPBACK}>
    C'est bien dommage ça.
    Cela me rappelle ce qu'avait dit Veggie11 sur un forum voisin: elle a 23 ans, et aime indifféremment les titres anciens comme récents, l'âge importe peu pour elle, le plus important pour elle et que l'oeuvre soit de qualité, un point c'est tout.

    Et bien beaucoup de fans de mangas de sa génération la regardaient comme une extraterrestre dans les librairies sous prétexte que One Piece la laisse indifférente et qu'elle préfère acheter les séries d'Osamu Tezuka! blink.gif

    Je n'irai pas jusqu'à dire qu'on me regardait avec stupéfaction, mais assurément ces jeunes comprenaient rarement mes goûts différents des leurs smile.gif

    La seule fois où quelqu'un de la Fac (et je parle d'une Fac en France) a remarqué que je lisais du manga et qu'il connaissait le titre, c'était trois ans auparavant avec Full Metal Alchemist, le seul shônen ''moderne'' que je lis encore avec passion. Sinon j'ai entendu des ''Miyazaki, c'est un auteur chinois, non ?'' ou ''Ce n'est pas que le manga m'intéresse pas, mais j'y connais rien''. En général, ceux de la Fac qui lisaient du manga se concentraient sur SDK, Naruto, Full Metal Alchemist ou du Yaoi (plus rare).

    Alors forcément quand je leur explique que je lis Lupin III (''Lupin ? Edgar ? Non ça me dit rien''), Leiji Matsumoto (C'est qui ?) et bien d'autres ou des titres récents mais qui sortent des chantiers battus, pour ma génération ça ne leur dit rien. Les titres particuliers et moi, c'est une longue histoire qui remonte à mes 10 ans, lorsque l'excellent ''Panorama de la Bande-Dessinée'' m'a fait découvrir des bandes-dessinées américaines qui n'avaient rien à voir avec les BD franco-belges classiques que je lisais alors. 13 ans plus tard, je reste toujours fascinée par les graphismes particuliers et délirants des comix underground, leur ambiance inédite et les thèmes qu'ils abordaient à une époque où la BD restait surtout destinée aux enfants en Europe. Ce n'est pas pour rien d'ailleurs si mon premier film américain ''pour adultes'' fut ''Fritz the Cat''.

  10. Xanatos

    Citation (dukyduke @ 10/08/2012 15:45) < {POST_SNAPBACK}>
    J'ai pu voir très souvent en librairie la frilosité des nouvelles générations : en dessous de 20 ans, il leur faut du shonen et rien d'autre ! Et du yaoi pour les filles, quel que soit le titre (je caricature exprès). Les autres manga ne les intéressent même pas. On avait fait des offres découverte, parfois même des one shot offerts avec un achat supérieur à X euros : certains l'ont laissé sur le comptoir !

    C'est bien dommage ça.
    Cela me rappelle ce qu'avait dit Veggie11 sur un forum voisin: elle a 23 ans, et aime indifféremment les titres anciens comme récents, l'âge importe peu pour elle, le plus important pour elle et que l'oeuvre soit de qualité, un point c'est tout.

    Et bien beaucoup de fans de mangas de sa génération la regardaient comme une extraterrestre dans les librairies sous prétexte que One Piece la laisse indifférente et qu'elle préfère acheter les séries d'Osamu Tezuka! blink.gif

  11. Dukyduke

    @Mehdi : avant l'avènement du shonen en tant que tel (c'est à dire la prédominance de Naruto, Bleach et One Piece) il y a moins de 10 ans, il n'y a bien que Dragon Ball qui faisait office de hit shonen, et encore il s'agissait d'un titre classique. Vers 2000, c'est pour cela je pense que des manga comme Gunnm, Nana, Fruits Basket ou Tezuka ont pu s'épanouir, car les gens avaient sans doute moins de choix, mais des choix d'éditeurs, car ces manga avaient un intérêt autre que purement économique.

    J'ai pu voir très souvent en librairie la frilosité des nouvelles générations : en dessous de 20 ans, il leur faut du shonen et rien d'autre ! Et du yaoi pour les filles, quel que soit le titre (je caricature exprès). Les autres manga ne les intéressent même pas. On avait fait des offres découverte, parfois même des one shot offerts avec un achat supérieur à X euros : certains l'ont laissé sur le comptoir !

    Il y a eu un réel appauvrissement de l'offre manga en France, malgré tous les titres. Il n'y a qu'à voir les critiques ici même : beaucoup de sorties ont des notes pauvres et pour les autres, plus les volumes défilent, moins les notes sont bonnes car le titre ne tient en soi que par la graphisme ou le pitch de départ, sans développement par la suite.

    Pour l'anecdote, j'ai pu faire découvrir à un ado fan de shonen les manga de Hirata, notamment l'âme du kyudo, et il a adoré ! Mais c'était faisable que s'il le prenait avec mes Gantz^^ et rapport à la fin pour montrer qu'il l'avait lu. Il m'a remercié par la suite et en a lu d'autres.