Le débat d’AnimeLand 1 – Le happy-end est-il néfaste à une oeuvre ?

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Voici une nouvelle rubrique sur le site d’AnimeLand ! Après les reviews, nous avons pensé à récolter votre avis et vous faire participer à différents débats que nous tenterons de lancer. Ainsi, tous les 15 jours, nous vous proposerons d’apporter vos expertises et réflexions sur différentes thématiques, que ce soit dans l’encart réservé aux commentaires, ou au sein de notre sympathique forum . Premier débat, la place du happy-end dans le manga et la japanimation.

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Une oeuvre doit-elle nécessairement bien se finir pour être concluante ? Devinez que le bien finira par triompher enlève-t-il une part de plaisir ? Dans le mécanisme d’écriture, et bien que tout ne soit pas aussi manichéen, nous avons appris à accepter que la mission menée ou l’aventure narrée se termine généralement de façon positive pour le ou les protagonistes. Bien évidement, une bonne fin ne peut faire l’impasse sur la dureté de certains événements. Par exemple, Guts (Berserk) peut tout à fait atteindre le bonheur, les moments douloureux demeureront ancrés en lui. Idem pour Jirô, dans L’éppée de Kamui (Rintarô), qui perd quasiment tous ses proches.

Cela dit, Cowboy Bebop serait-elle une série tout aussi mémorable sans sa scène finale ? Et que dire de Larme Ultime ou du Tombeau des Lucioles ? A-t-on finalement autant d’happy-end qu’on ne le croit ou est-ce plus nuancé, comme Wolf’s Rain ? D’un autre côté, que serait Cobra sans sa chance légendaire et son image de héros ? Le genre, les thématiques abordées et l’esprit propre à chaque série fait qu’aucune vérité n’est parole d’Evangile.

Mais vous, qu’en pensez vous ?

 

Parlez-en à vos amis !

A propos de l'auteur

Bruno

Défendre les couleurs d'AnimeLand était un rêve. Il ne me reste plus qu'à rencontrer Hiroaki Samura et je pourrai partir tranquille.

4 commentaires

    • Bruno

      C’est intéressant, notamment quand tu dis que l’un ne peut être détaché de l’autre (ca remet en cause notre habitude du coup!). Je pense aussi aux titres dont la ligne est plus trouble : Code Geass par exemple. Ça se termine bien pour certains, très mal pour d’autres ! Rien n’est figé donc!
      Ensuite, en effet, le lecteur aimerait voir “son” héros triompher, mais parfois le plaisir de lecture c’est aussi de secouer le lecteur, de le frustrer, pour le faire réagir. Et quoi de mieux qu’un petit contre pied en fin de parcours ?!

      • Veggie11

        Je suis mitigée sur le sujet, en fait dans mon cas tout dépend du contexte de l’œuvre, de l’ambiance et des raisons du non happy-end (ou du happy-end inversement). Vous parliez de Cowboy Bebop qui est un exemple intéressant vu à quel point le dernier épisode a marqué les spectateurs. On pourrait dans le même cas citer Lady Oscar : dans un contexte de violence et une Révolution qui durera plusieurs années, LA scène (je ne spoilerai pas) peut apparaître comme la meilleure fin possible pour les victimes, qui sont en quelque sorte mortes dignement et peuvent enfin vivre leur amour sans interdit.

        Par contre, si happy end il y a, je ne suis pas du genre difficile. Il est rare que j’en sois déçue parce que les protagonistes ont réussi leur but ou triomphé. Non, j’aime les récits d’aventure où les héros font preuve de courage et de détermination, donc pourquoi pas les voir finir dans les meilleures conditions. C’est aussi vrai pour une série dramatique et cruelle comme ”L’Autre monde” : si les morts sont nombreuses, au moins le tyran finit-il par être renversé et la situation chaotique plus ou moins maîtrisée. Après tant d’épisodes durs et violents, le happy end apporte un bol d’air frais qui fait un bien fou.

        Ce qui a plutôt tendance à m’énerver et qui à mon sens gâche les conclusions, c’est surtout lorsque les scénaristes abusent des ficelles larmoyantes pour mettre davantage de drame alors que ce n’était pas nécessaire. Le meilleur exemple pour moi étant Yamato : le créateur de la saga et producteur Yoshinobu Nishizaki a la fâcheuse tendance de rajouter des morts parmi les protagonistes pour faire pleurer dans les salles de cinéma (cette situation étant surtout valable pour les films)… je dirai plutôt enfoncer son héros parce que vu tout ce qui lui arrive au cours de la saga (orphelin dès le premier épisode, perte de son frère et seul proche qui lui restait, perte de son père de substitution, perte de nombreux camarades, perte de son frère de substitution et j’en oublie), j’ai fini par croire que Nishizaki haïssait son personnage principal. Ce qui est paradoxal pourtant, c’est sa création, le héros qu’il voulait mettre en avant et permettre aux spectateurs s’y identifier ! Mais peux assurer qu’il n’est pas question que je m’identifie à un héros qui subit les pires horreurs en termes de deuil et de torture mentale. Même la petite conclusion du dernier film, où il peut enfin épouser sa fiancée, laisse un arrière-goût amer, vu les raisons qui poussent le héros à se marier après le combat. Merci M. Nishizaki d’avoir créé Yamato, mais par pitié, si vous m’entendez de là-haut, sachez que votre héros m’a donnée plus d’idées noires que des idées de courage et d’héroïsme !

  1. BaptisteM

    Bonjour,

    Question assez complexe pour un premier débat. Je pense tout d’abord que la question de savoir si une happy ending rend une oeuvre concluante est à l’appréciation de chacun; vis à vis de son ressenti en regardant/lisant une oeuvre. Donc ce qui suivra sera mon simple avis personnel.

    *SPOIL SPOIL SPOIL*

    Je vais prendre un cas récent, celui de Shuumatsu no Izetta. L’anime était bon, la dessus rien à dire, mais je suis tout de même bien déçu sur la fin (c’est ici que le spoil arrive). Alors que notre chère sorcière doit se sacrifier pour sauver sa princesse (du moins c’est tout le sous entendu exprimé par le scénario), on est plus qu’étonné d’assister à une scène où Fine rend visite à un personnage en fauteuil roulant. Alors certes on ne voit pas le visage de ce personnage, mais on devine facilement que cet “anonyme” n’est autre qu’Izetta. Je trouve cela bien dommage de ne pas laisser un côté dramatique et chevaleresque à cet anime mais aussi de se priver de lui donner une sorte de message anti-nucléaire.

    Au fond, les deux sorcières blanches qui s’affrontent et qui sont capables de détruire une armée/un pays à elle seule ne sont-elles pas des allégories de l’arme nucléaire ? Si vous reprenez la naissance de cette arme et le déroulé de l’anime, vous pouvez trouver plusieurs similitudes (bon peut être tiré par les cheveux mais c’est une comparaison qui m’est venue à l’esprit). Avoir les deux sorcières blanches hors d’état aurait permis de faire comprendre qu’elles n’ont amené que le chaos (même si l’une est “gentille” et l’autre “méchante”) et que leur disparition a pu amener durablement la paix dans le monde.

    Ceci n’étant que mon avis sur l’oeuvre, une autre personne peut avoir trouvé bien d’apprendre que l’attachante Izetta soit toujours en vie en fonction de ce qu’elle a ressenti en regardant les 12 épisodes.

    L’auteur nous propose la fin qu’il souhaite proposer et a nous, simple spectateur, de l’aimer ou non mais de l’accepter sans essayer de vouloir la modifier (ici il est bon de rappeler que la fin de Dragon Ball est juste parfaite et tout ce qui vient après n’existe pas).