#TBT : Akira

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Jalon essentiel dans l’histoire de l’animation japonaise, Akira reste encore aujourd’hui un chef d’œuvre inspirant pour de nouveaux artistes, trente ans après sa sortie.

Construite sur les cendres de la capitale japonaise dévastée durant la troisième guerre mondiale, Néo-Tokyo se prépare aux Jeux Olympiques de 2020. Mais c’est à un tout autre sport que s’amusent les meutes de loubards se disputant les quartiers bas : des courses de moto souvent agrémentées de bastons mortelles. Dans la bande de Kaneda, la tête de turc Tetsuo a un accident violent avec un être mi-enfant mi-vieillard, fruit d’une expérimentation militaire. Devenu cobaye malgré lui, l’adolescent qui développe alors des pouvoirs psychiques aussi menaçants que destructeurs est recherché par l’armée et ses anciens amis…

Les superlatifs manquent pour décrire la production d’Akira : le challenge pour Katsuhiro Otomo d’adapter son manga toujours en cours (il ne prendra fin qu’en 1992, quatre ans après le film), son choix de travailler en 70 mm, le budget pharaonique de 1,1 milliard de yens rendu possible grâce à un « Comité de production » précurseur… Le résultat final désarçonne le public nippon, qui n’accueille pas le film à la hauteur souhaitée quand il sort le 16 juillet 1988 : Akira ne rapportera que 700 millions de yens au box-office national, n’épongeant même pas ses frais de production.

C’est de l’international que viendra le salut. Américains et Européens succombent instantanément à cet OVNI dont la densité thématique n’a d’égale que la qualité technique… au point de convaincre le Japon a posteriori. Film iconique assimilé par la contre-culture puis la pop-culture, Akira est devenu en trente ans une référence à l’échelle mondiale : Internet s’est ainsi rempli d’hommages quand la réalité a rattrapé la fiction en attribuant à Tokyo les J.O. de 2020 ! Une raison supplémentaire (si besoin) était de revoir ce mythe qui souffle aujourd’hui ses trente bougies… de moto.

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A propos de l'auteur

Matthieu Pinon