#TBT : Saiyuki

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Diffusée il y a vingt ans, la série animée Saiyuki a été, pour toute une génération de passionnées, un premier sas d’accès à la production boy’s love.

Après d’incessants combats, les humains et les yokai vivaient en paix dans le Togenkyo, paradis terrestre. Ces cinq siècles d’harmonie ont malheureusement pris fin avec le retour des hordes de Gyûmao, démon-taureau qu’on croyait disparu ! Sa concubine Gyokumen Kôshô, et le docteur Nii Jianyi, un savant fou, cherchent à le ressusciter en mêlant alchimie et magie noire. Leurs expérimentations ont déclenché la “Minus Wave“, une onde qui a transformé les yokai en créatures affamées de chair humaine. C’est le signal d’alerte pour la déesse Kanzeon, qui envoie quatre hommes exceptionnels empêcher le retour de Gyûmao. Pour Son Goku le roi singe, Sha Gojyo le métis humain/yokai, Cho Hakkai l’humain transformé en yokai, et le prêtre Genjyo Sanzo, commence un long périple durant lequel ils affronteront les assassins à leur trousse et les éléments déchaînés…

L’antique légende chinoise du Voyage vers l’occident aura décidément inspiré bien des mangaka. Au fondement même de la saga Dragon Ball, l’œuvre se retrouve à nouveau détournée en 1997 par Kazuya Minekura. La mangaka n’a alors que 22 ans, mais déjà une longue carrière dans le milieu du dôjinshi ! Elle adapte d’ailleurs des éléments de ses anciennes productions amateur afin que son manga s’inscrive dans la ligne éditoriale du mensuel GFantasy, dynamisant son épopée avec de nombreuses scènes d’action sanguinolentes à souhait. En contrepoint, Saiyuki se focalise particulièrement sur ses quatre héros au passé tourmenté, poseurs en diable et aux relations ambiguës qui renvoient directement au boy’s love, domaine dans lequel s’épanouissait Minekura en amateur. Le manga attire de plus en plus de lectrices, une mixité du public que GFantasy développera en proposant dans les années suivantes des titres tels que Zombie-Loan, Black Butler ou Pandora Hearts.

Après une première tentative d’adaptation (deux OAV sorties en 1999), le manga atteint enfin la consécration en devenant une série animée en 2000 ! Les 50 épisodes, qui trouvent leur conclusion dans un long métrage épique qui sortira l’année suivante au cinéma, sont produits au studio Pierrot. Ravie du résultat, la mangaka prolongera la collaboration avec ce dernier pendant presque vingt ans ! Kazuya Minekura explore et développe en effet toutes les facettes de son univers à travers des suites et des spin-off (la saga compte cinq titres en tout), notamment Saiyuki Reload (10 tomes entre 2002 et 2009) qui donnera lieu à trois saisons – la dernière en date, Saiyuki Reload Blast, date de 2017 (disponible chez Crunchyroll) ! Œuvre inclassable, captant aussi bien les publics shônen que josei, Saiyuki a su s’adapter aux tendances durant deux décennies pour ne jamais se démoder… et rester accessible aux nouvelles générations !

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A propos de l'auteur

Matthieu Pinon