Personnalité de la semaine : Mamoru Hosoda

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Mamoru Hosoda s’apprête à entrer en production de son nouveau projet. Avant qu’il ne soit entièrement accaparé par le travail, AnimeLand revient sur la carrière du réalisateur.

C’est à l’âge de douze ans que Mamoru Hosoda décide de faire carrière dans l’animation en découvrant à sa sortie en 1979 Le château de Cagliostro. Il s’inscrit alors aux Beaux-Arts de Kanazawa où il étudie la peinture à l’huile et, pendant son temps libre, réalise ses premiers courts métrages animés. Ces derniers ne convainquent pas le studio Ghibli, mais Hayao Miyazaki lui-même signe une lettre de refus riche en compliments, que Hosoda mettra sous cadre. En revanche, Toei Animation est conquis, et offre au jeune homme ses premières opportunités en tant que professionnel. Après plusieurs années en tant qu’animateur clé (films Slam Dunk et DBZ), il travaille sur la série Digimon, jusqu’à réaliser le cout métrage Digimon Adventures en 1999 et co-diriger le premier long métrage de la licence en 2000. Un travail qui tape dans l’œil de Toshio Suzuki, président de… Ghibli !

Avec le nouveau millénaire, Hosoda intègre donc le studio dont il rêvait, adolescent… mais déchante très vite. De nombreux désaccords artistiques avec Hayao Miyazaki sur la production de Le Château ambulant entraînent sa décision, en 2002, de quitter Ghibli ! Il retourne alors chez Toei, où il travaille sur des séries pour filles : il réalise les opening et ending ainsi que quelques épisodes d’Ashita no Nadja et dirige également deux épisodes de DoReMi. En 2005, il signe son retour en grâce avec le film One Piece : le baron Omasturi et l’île secrète… mais c’est pourtant un épisode de DoReMi, inspiré par son expérience chez Ghibli, qui éveillera l’attention de Masao Maruyama, chez Madhouse. Le studio ouvre alors ses portes au jeune prodige, qui y réalise en 2006 La Traversée du temps, premier film sur lequel Hosoda peut enfin laisser libre cours à son propre style.

Trois ans plus tard, Mamoru Hosoda franchit un nouveau cap, en signant son premier long métrage original (et non adapté d’une licence ou d’un roman), Summer Wars. Désormais âgé de 42 ans, le réalisateur possède une expérience et une notoriété suffisantes pour souhaiter voler de ses propres ailes. Il fonde alors le studio Chizu avec son ami Yûichirô Saitô, qui gère tout l’administratif pour que l’artiste puisse se concentrer à 100% sur ses œuvres. Hosoda s’inspire alors de sa nouvelle vie, celle de père, pour réaliser des films centrés sur la famille : Les enfants-loups, Ame et Yuki (2012), Le garçon et la bête (2015), Miraï, ma petite sœur (2018). Couronnés par un succès critique et public, ces films ont fait de Mamoru Hosoda un réalisateur incontournable aujourd’hui au-delà du cercle limité des animefans. Autant dire que son prochain projet est attendu de pied ferme, et que la pression doit être lourde sur ses épaules alors qu’il en entame la production.

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A propos de l'auteur

Matthieu Pinon