Personnalité de la semaine : Gackt

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Artiste touche à tout, le musicien et acteur avait également un pied dans l’animation et le jeu vidéo. AnimeLand revient sur sa carrière foisonnante, qu’il vient de mettre en pause pour raisons médicales.

À l’en croire, Gackt a connu une enfance particulièrement marquée par la mort. Risque-tout, il la frôle en se noyant lors d’une de ses nombreuses baignades dans son archipel natal d’Okinawa. Victime à dix ans d’une maladie intestinale, il séjourne dans un hôpital aux côtés d’enfants en phase terminale dont certains décèderont. On comprend donc pourquoi il se confectionnera un personnage gothique, romantique et ténébreux pour sa carrière artistique, allant jusqu’à se faire passer pour un être immortel né en 1540 – vampire, vous avez dit vampire ? C’est en fait en 1973 qu’il voit le jour dans la préfecture australe du Japon, mais voyagera beaucoup durant son enfance de par le métier de ses parents, tous deux enseignants (son père, notamment, donne des cours de trompette et éveillera son fils à la musique).

Sa rencontre avec un businessman jouant régulièrement dans le casino où il est employé comme croupier au début des années 90 sera le déclic qu’il lui fallait pour enfin se lancer dans la musique, domaine où il se contentait jusqu’ici de végéter. Après avoir créé un premier groupe, Cains:Feel, il rencontre les membres de Malice Mizer qui cherchent un nouveau chanteur. Il s’installe à Tokyo en 1995 pour intégrer la formation grâce à laquelle il obtient une notoriété à l’échelle nationale. De quoi lancer sa propre carrière solo quatre ans plus tard avec le mini-album Mizerables ! Pierre angulaire du visual kei au début du 21e siècle, sa discographie s’articule autour de deux univers narratifs, « Requiem & Reminiscence » situé pendant la seconde guerre mondiale et « Moon Saga », cycle sur un vampire qui va au-delà du simple registre musical. Il l’agrémente en effet en 2003 d’un film, Moon Child, qui lance sa carrière de comédien.

On retrouve ainsi Gackt dans différents dramas, notamment un volet de Kamen Rider en 2009, ou dans le film d’action international Bunraku aux côtés de Josh Hartnett et Demi Moore. Mais c’est surtout en tant que seiyuu qu’il s’impose, que ce soit dans l’animation (Shin Hokuto no Ken, Shiki, Sket Dance où il joue un personnage inspirée de lui-même, Trickster…), le jeu vidéo (il incarne ainsi Genesis Rhapsodos dans des jeux dérivés de Final Fantasy VII) ou le doublage de films occidentaux (Arthur et les Minimoys, Kong : Skull Island). Geek assumé, il prêtera sa voix à un personnage du jeu Gundam : Extreme VS pour qui il composera une chanson, composera le générique du film Zeta Gundam, Metamorphoze et sortira même un album dédié à la saga de science-fiction ! Adulé aussi bien par les adolescentes emo que par les otakus hardcore, Gackt a imposé son charisme sur plusieurs générations de Japonais(es) mais doit aujourd’hui se mettre en pause. Une maladie neurologique qu’il contracte depuis de nombreuses années a en effet évolué au point de perturber sa voix (dysponie) mais surtout de menacer sa vie. Une pause s’impose donc pour ce stakhanoviste, qu’on n’espère pas éternelle…

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A propos de l'auteur

Matthieu Pinon