Alors que la diffusion de Sonny Boy, une des meilleures surprises de cette fin d’année, se termine, AnimeLand revient sur le parcours du réalisateur Shingo Natsume qui a su imposer son talent.
Né le 26 septembre 1980, dans la préfecture septentrionale d’Aomori, Shingo Natsume baigne très jeune dans la pop-culture des eighties. Aujourd’hui encore, il est le premier à reconnaître avoir connu une époque bénie, entre l’âge d’or du Shônen Jump (Dragon Ball, Saint Seiya, Slam Dunk, Yu Yu Hakusho…), les films hollywoodiens destinés à la jeunesse, notamment les productions de Steven Spielberg (E.T., Les Goonies, Retour vers le futur…), l’émergence de la NES, sans parler bien entendu des dessins animés diffusés quotidiennement sur le petit écran. Très tôt, Natsume sait donc qu’il ne s’orientera pas vers un poste classique de salaryman, mais travaillera dans l’animation avec pour objectif ultime la réalisation de long métrage. Une fois le lycée terminé, il s’inscrit dans une faculté spécialisée dans les arts visuels et, son diplôme en poche, descend à Tokyo pour faire ses premières armes dans l’animation.
Influencé aussi bien par les films de Hayao Miyazaki (notamment Princesse Mononoké) que Neon Genesis Evangelion, le jeune homme de 23 ans porte une attention particulière au découpage et au storyboard, se concentrant aussi bien sur l’énergie intrinsèque à chaque plan que sur leur durée, pour trouver le rythme idéal au montage. Autant de leçons qu’il a tirées en étudiant les travaux d’animateurs de premier plan comme Norio Matsumoto et Yutaka Nakamura. En entrant dans l’industrie, Shingo Natsume continue donc de s’inspirer des artistes qui le dirigent. Ayumu Watanabe (Les enfants de la mer), l’un des premiers réalisateurs pour lesquels il travaille sur un film de Doraemon en 2005, lui enseigne ainsi le B.A-BA de la production, et l’importance de la mise en scène des personnages en plus du storyboard. De Masaaki Yuasa, avec qui il collabore sur The Tatami galaxy en 2010, il retient le processus créatif du réalisateur qui réfléchit à comment intégrer ses dessins et ses couleurs. Enfin, en 2014, sur Space Dandy, sa première réalisation, il étudie comment Shin’ichirô Watanabe, qui supervise la série, choisit les artistes qui l’entourent et détermine leurs postes.
Avec son talent et son investissement sans faille, il aura fallu seulement dix ans à Shingo Natsume pour devenir enfin réalisateur. C’est en 2015 qu’il obtient pour la première fois la direction d’une série sans réalisateur-chef pour le chapeauter avec rien moins que One-Punch Man. En découvrant le manga, il saisit tout le potentiel de ce titre, qui va à contre-courant des histoires de héros (façon Marvel) sur lesquelles l’animation japonaise s’est développée pendant plusieurs décennies. Après cette débauche d’énergie, Shingo Natsume met ses compétences au service d’une série de contre-espionnage, ACCA-13, au rythme plus lent mais tout autant travaillé, et aux cadres particulièrement soignés. On le retrouve donc logiquement à a réalisation de Sonny Boy, OVNI qui lui permet d’enfin collaborer avec le mangaka Hisashi Eguchi et dont la diffusion vient de se terminer. Son dernier bébé se passera chez Science Saru puisqu’il doit mener la nouvelle série The Tatami Galaxy.
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