#TBT : Fûma no Kojirô

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Célébrant ses quarante ans, Fûma no Kojirô n’est pas le premier succès de Masami Kurumada, ni le plus grand, mais il marque pourtant un jalon dans l’exploitation de la pop-culture japonaise en France.

Autrefois réputée pour ses clubs d’arts martiaux, l’académie Hakuo n’est plus que l’ombre d’elle-même. Le proviseur de Seishikan, l’établissement rival, corrompt en effet les nouvelles recrues afin de les attirer, avec le soutien du clan de ninjas Yasha. La princesse Himeko, à la tête du lycée Hakuo, appelle donc à l’aide leurs ennemis, le clan Fûma ! Dissimulés dans les Alpes nippones, ces guerriers hors du commun peuvent courir plusieurs milliers de kilomètres dans la journée, entendre une aiguille tomber à plusieurs centaines de mètres ou identifier des ennemis dans le noir le plus complet. Quand Kojirô du clan Fûma répond à son appel, le lycée Seishikan embauche un mercenaire, Musashi Asuka, afin de le tenir en respect. Des camarades de Kojirô le rejoignent alors, pour reprendre un conflit vieux de cinq siècles entre les deux clans ninja…

C’est le 10 juin 1982 que sort le premier tome de Fûma no Kojirô au Japon. Publié dans le Shônen Jump, le manga se décompose en deux arcs distincts, étalés sur dix volumes, jusqu’à la fin de l’année 1983. La première partie, qui voit Kojirô et ses amis lutter contre le lycée Seishikan, se finit sur un duel entre notre héros et Musashi, tous deux armés d’une épée céleste. La seconde, qui prend des dimensions cosmiques, introduit huit autres épées mythiques : quiconque possèdera les dix armes pourra conquérir le monde ! Afin d’éviter cette catastrophe, Kojirô, accompagné d’un Musashi repenti et de trois autres amis, participera à un tournoi sur la Lune au nom du camp Cosmo, bien décidé à contrer les plans machiavéliques de l’organisation Chaos. Ode au nekketsu qui préfigure Saint Seiya, Fûma no Kojirô garde une saveur particulière en puisant dans les mythes ninja – Kurumada lui offrira d’ailleurs une suite vingt ans plus tard, en 2003, et un arc supplémentaire en 2019.

Quand s’achève la diffusion de Saint Seiya au Japon, en 1989, Animate et JC Staff comptent surfer sur ce succès en adaptant, eux aussi, un manga de Masami Kurumada. Ce sera donc Fûma no Kojirô, qui reprendra chaque partie de l’intrigue sous forme de 2×6 OAV, remontées ensuite en un film. Si on retrouve le duo Michi Himeno/Shingo Araki au chara-design sur toute la série, force est de constater que la seconde moitié est d’un niveau qualitatif plus élevé, Araki supervisant toute l’animation. Qui plus est, les OAV oublient d’évoquer le passage-clef révélant que le clan Chaos est dirigé par l’ignoble princesse Yasha : difficile donc pour ceux qui n’ont pas lu le manga de voir le lien entre les deux parties ! C’est sous le titre Kojirô que les douze OAV sortent en France aux éditions Kazé en 1995. L’éditeur, conscient du capital marketing d’un titre « par l’auteur de Saint Seiya » prend alors une décision inédite dans sa carrière : produire un doublage – sur lequel on retrouve d’ailleurs le comique Denis Maréchal ! Une première, qui aidera à la démocratisation de la japanimation en France, jusqu’ici réservée à un cercle limité de fans hardcore. Rien que pour ça, on peut dire merci au clan Fûma !

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A propos de l'auteur

Matthieu Pinon