En prenant le contrepied de la ligne éditoriale du Shônen Magazine et des clichés de la comédie romantique, Mes tendres années s’est imposé comme un classique discret dont on se souvient le sourire aux lèvres.
Bien qu’il ne mesure qu’1m49, il ne faut pas se frotter à Shunsuke Aoba. Têtu et orgueilleux, le lycéen n’hésite pas à user de ses poings pour se faire comprendre. Pourtant, il possède un cœur d’or et un vrai sens de la justice sous ses dehors un peu bourrus. Ainsi, ne le croyez pas quand il se prétend macho : c’est uniquement parce qu’il est gêné du travail de ses parents qui tiennent un magasin de lingerie ! Membre important de l’équipe des supporters, son chemin devait irrémédiablement croiser celui de Natsumi Aosoka. Surnommée L en raison de sa grande taille (1m70), la pompom girl tombe instantanément raide dingue de Shunsuke. Incarnation de la gentillesse, Natsumi multiplie les attentions auprès de Shunsuke… qui ronchonne en sa présence, préférant se donner une allure de dur à cuire auprès de ses camarades. Pourtant, au fond de lui, il apprécie de plus en plus la jeune fille qui devient plus qu’une amie…
Après s’être fait connaître sur un shônen de science-fiction bouclé en deux volumes à la fin des années 70, Omoshiro Club, Mitsuru Miura s’attelle à une comédie romantique. Quand il était enfant, le mangaka était souvent le plus petit de sa classe, et avait un certain penchant pour les filles plus grandes : il ne va donc pas chercher bien loin pour créer le personnage du héros. Pour la jeune fille, il s’inspire d’une gravure idol et comédienne à la mode, Yoshiko Miyazaki. En 1980, Miura publie donc dans les pages du Shônen Magazine une histoire courte, Musashi & L, qui remporte un franc succès auprès du lectorat. Il faut dire que le magazine de Kôdansha prend alors une tournure « furyô », et que cette romcom y apparaît comme une bouffée d’oxygène. Après quelques retouches (notamment le prénom du héros), il entame sa série, dont le titre lui est venu en voyant une publicité affirmant « la citrouille, c’est bon pour vous », soit « kabocha wa ii yo », qu’il transforme en Kabocha Wine… alors qu’à aucun moment n’est évoqué le moindre vin de citrouille !
Si, comme beaucoup de romcom, The kabocha wine joue sur les apparences, c’est pour une fois le garçon qui tient le rôle du petit gabarit ! Cette inversion des rapports tape juste, et le manga s’étale sur 18 volumes publiés entre 1981 et 1984. Il laisse un tel effet dans les mémoires que Mitsuru Miura créera deux suite vingt-cinq ans plus tard, Sequel (1 volume disponible aux éditions Black Box) et Another (6 volumes), cette dernière étant déclinée en film live. Mais c’est avant tout pour son adaptation en dessin animé, diffusée au Japon à partir du 5 juillet 1982, soit il y a quarante ans, que le public français connaît cette comédie romantique. Parvenue chez nous sous le titre Mes tendres années en 1989, elle a connu une diffusion en deux étapes : les 26 premiers épisodes tout d’abord, puis en 1990 les 69 restants… ou presque. Sur les 95 épisodes produits chez Toei Animation, en effet, le 50e et le 63e ne sont jamais passés sur nos petits écrans. Renommés Sonny et Lydia, ses personnages attachants ont marqué toute une génération : si on ne pense pas spontanément à Mes tendres années en évoquant les années Club Do, son souvenir fait systématiquement ressurgir un élan de douce nostalgie… Et si c’était ça, le goût du vin de potiron ?
Vous devez vous connecter pour laisser un commentaire.