Créée il y a vingt ans, Ashita no Nadja est l’une des dernières séries animées nippones à avoir été diffusée sur la TV hertzienne française… ce qui rend son oubli des mémoires encore plus injuste !
Depuis toujours, Nadja n’a connu que l’orphelinat Apple Fields. De sa mère, la petite fille blonde ne conserve qu’une broche qu’elle chérit particulièrement. Mais, à son treizième anniversaire, elle reçoit deux autres objets ayant appartenu à sa mère : une robe de bal et un carnet. Ce colis est accompagné d’une lettre l’informant que sa mère est toujours en vie ! Peu après, un incendie nocturne éclate à l’orphelinat, causé par deux criminels convoitant la broche de Nadja. Grâce à l’intervention de François de Harcourt, mystérieux jeune homme aux yeux bleus, notre héroïne s’enfuit et intègre la troupe artistique itinérante Dandelion en tant que danseuse. Commence pour Nadja un long trajet à travers l’Angleterre puis l’Europe de ce début de 20e siècle, en quête de sa mère… et de son crush, François !
Alors que la quatrième saison de Magical Doremi touche à sa fin, Toei Animation cherche une nouvelle direction à prendre pour sa prochaine production à destination des petites filles. Quoi de mieux, pour cela, que s’inspirer du passé ? Le projet Ashita no Nadja s’inscrit donc dans la lignée de Candy Candy ou Marc & Marie, un quart de siècle plus tard, mais également des World Masterpiece Theater de Nippon Animation, séries qui tenaient le haut du pavé dans les années 70-80. L’anime contient donc tous les ingrédients indispensables : une jeune fille optimiste et vaillante qui lutte contre les coups du destin, un cadre européen qui fait rêver les spectatrices dans une époque rétro juste ce qu’il faut… Malgré le soin apporté tant au script qu’à la réalisation, la série est accueillie froidement dès son premier épisode, diffusé le 2 février 2003. On peut même parler de bide : l’audimat d’Ashita no Nadja plafonne à 5%, bien loin des scores de Doremi… qui, en plus, vendait des produits dérivés par palettes ! Au bout de son cinquantième et dernier épisode, Ashita no Nadja se retrouve remplacée par une machine marketing implacable, Pretty Cure, licence toujours d’actualité aujourd’hui !
Ce flop est d’autant plus imprévisible que la série est confiée au staff de Doremi, qu’il s’agisse du réalisateur Takuya Igarashi ou du compositeur Keiichi Oku. On retrouve même le nom de Mamoru Hosoda à la réalisation de trois épisodes et des génériques ! Si cet aspect désuet ne conquiert pas les spectatrices japonaises, il rassure en revanche les diffuseurs occidentaux, et notamment français. Alors que l’Hexagone faisait un embargo sur les productions nippones depuis l’arrêt du Club Dorothée, M6 leur avait ouvert ses portes depuis 2000 avec des titres comme Yu-Gi Oh, Gundam Wing ou Card Captor Sakura. La chaîne accueille donc fin 2004 Ashita no Nadja, renommée Nadja Applefield, en lui offrant une version française qualitative ! Outre la présence de comédiens tels que Thierry Bourdon et Bérangère Jean, la partie musicale est supervisée par Claude Lombard, avec Katia Aznavour pour interpréter les génériques directement adaptés des originaux. Et pourtant, là aussi, la jeune orpheline sera noyée dans l’ombre de la magical girl de CLAMP, et rapidement oubliée du public francophone. Pour ses vingt ans, AnimeLand remet donc dans la lumière Ashita no Nadja, qui mérite d’être redécouverte : avis aux éditeurs !
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