#TBT : Interstella 5555

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Il y a vingt ans, sortait une collaboration inattendue entre un duo de DJ français et un mangaka nippon, qui s’apprêtait à rentrer dans l’histoire du cinéma… et de la musique.

Alors qu’ils donnaient un concert sur une planète lointaine, quatre musiciens sont kidnappés et ramenés sur Terre sur ordre d’un impresario sans aucun scrupule. Ayant pris le contrôle de leur volonté, celui-ci les grime en humains et lance leur carrière sous le nom de Crescendolls. Mais, ayant reçu un message d’alerte, un pilote de leur race alien, reconnaissable à leur peau bleue, est parvenu à les retrouver. Au prix de sa vie, il libère les quatre musiciens de l’emprise de leur producteur sans vergogne… dont ils découvriront le véritable objectif, à leur grande surprise !

Après le succès de leur album Homework en 1997, le duo électro Daft Punk prépare un nouvel opus, Discovery. Pendant les enregistrements, les deux musiciens développent un projet de film de science-fiction qui critiquerait l’industrie du divertissement. L’idée d’une production en prises de vues réelles est abandonnée pour privilégier un dessin animé dont le style, initié par leur directeur artistique Cédric Hervet, rappelle celui de Leiji Matsumoto. Grâce à des contacts de leur maison de disque, Toshiba EMI, les Français se rendent alors au Japon rencontrer le créateur d’Albator… qui reçoit leur idée avec enthousiasme ! Matsumoto accepte d’être superviseur visuel, tandis que Shinji Shimizu produira l’animation et que Kazuhisa Takenouchi (films de Dr Slump en 1985 et Dragon Ball en 1988) réalisera le long métrage. Un film sans aucun dialogue, qui suit dans l’ordre toutes les pistes de l’album Discovery !

Ainsi, quand sort en novembre 2000 One more time, premier single (et première piste) de l’album, le monde entier découvre le clip animé produit chez Toei Animation. L’enthousiasme s’enflamme avec l’arrivée en mars 2001 du deuxième titre, Aerodynamic… qui prolonge l’histoire entamée dans le premier clip. Deux ans plus tard, le 18 mai 2003, le film est projeté en avant-première au Festival de Cannes, avant de sortir dans les salles françaises dix jours plus tard. À la fois hommage aux dessins animés de l’enfance des Daft Punk, et création en phase avec la passion de plus en plus dévorante des Français pour la pop-culture japonaise, Interstella 5555 réussit haut la main son pari de proposer un clip de 65 minutes apportant une histoire cohérente en lien à tous les morceaux de l’album Discovery. Réalisé en animation traditionnelle, alors que les images de synthèse faisaient fureur en ce début de millénaire, le film n’a pas pris une ride en vingt ans et n’a qu’un seul défaut : alors qu’on meurt d’envie de brûler le dancefloor, on ne peut que remuer son popotin sur le strapontin du cinéma !

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A propos de l'auteur

Matthieu Pinon