Personnalité de la semaine : Queen Bee

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L’annonce vient de tomber : Queen Bee interprètera l’opening de l’adaptation animée d’Undead Unluck. Un générique de plus pour un groupe en phase avec son époque…

Tout commence en 2009, à Kobe. Avu-chan réunit plusieurs musiciens et proches (Yashi-chan, son meilleur ami à la basse ou encore Ruri-chan, sa sœur, à la batterie) pour créer une formation d’un genre inédit. Connu sous le nom Joôbachi au Japon, le groupe s’octroie une appellation pour l’international, Queen Bee. Tout comme le visual kei quelques décennies auparavant, la mouvance du groupe, le fashion punk, offre la part belle à l’esthétisme… et envoie valser les conventions nippones. La personnalité même d’Avu-chan, leader du groupe, a de quoi désarçonner les plus traditionnalistes : outre des origines afro-américaines, l’artiste affiche sans complexe sa non-binarité, s’imposant de facto comme un repère pour une jeunesse engoncée dans un Japon conservateur.

Après plusieurs CD autoproduits et vendus durant les concerts, Queen Bee lance son premier album en mars 2011, Majo-gari, qui lui ouvre les portes de Sony. Tout s’accélère alors pour le groupe, qui sorti son premier album en major six mois plus tard (Kujaku), suivi en mai 2012 d’un nouvel opus, Hebihime-sama. À vouloir aller trop vite, Avu-chan s’use la santé et, sentant le burn-out approcher, décide de mettre en pause les activités du groupe en 2013, peu après de départ de Gigi-chan, guitariste. L’autre raison invoquée étant son manque de technique et d’expérience, Avu-chan travaille d’arrache-pied pour atteindre le niveau que son exigence lui dicte. L’artiste collabore avec des personnalités bien implantées comme MEG, et fonde le supergroupe Gokumontô Ikka avec des musiciens chevronnés (le guitariste de Tokyo Jihen, le bassiste de Rize et le batteur de The Stalin).

Avec cette confiance retrouvée, Queen Bee revient en 2014 sur le devant de la scène… et dans les petits écrans. Rejoint l’année suivante par un nouveau guitariste, Hibari-kun, le groupe multiplie les collaborations avec les dessins animés ! Citons ainsi Half, générique de fin de Tokyo Ghoul qui renvoie aux origines mixtes d’Avu-chan en 2018 ; Kaen, opening de Dororo en 2019 ; Violence, ending de Chainsaw Man et Mysterious, opening de Kôkyû no Karasu en 2022 ; et enfin Mephisto, ending d’Oshi no Ko en 2023. Avu-chan va même plus loin en prêtant sa voix au personnage-titre d’Inu-Oh, et en composant plusieurs chansons pour le film de Masaaki Yuasa. Cette hyperactivité se ressent également dans la production des albums, qui ne cessent de grimper dans le classement Oricon : Kirei en 2015, Q en 2017, en 2019, BL en 2020 et enfin Jûni Jigen en 2023. Est-ce que Queen Bee tiendra ce rythme ? L’annonce de leur générique 01 pour Undead Unluck laisse présumer que oui ; mais le départ de Ruri-chan contrecarre cet optimisme. 2024 s’annonce donc comme une année-charnière pour le groupe qui bouleverse les codes.

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A propos de l'auteur

Matthieu Pinon