[TEST] Test Lies of P : Le souls-like qui a du nez ?

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Attendu comme une suite spirituelle de Bloodborne, Lies of P revisite l’histoire de Pinocchio à la sauce steampunk/Lovecraft. Le postulat de départ est enthousiasmant, et, une fois la manette en main, les promesses sont indubitablement tenues. Presque trop même. Lies of P brille par une direction artistique somptueuse, une atmosphère incroyable, un level design diabolique et des musiques envoûtantes. Mais le souci, c’est qu’il donne envie d’appeler l’avocat de FromSoftware toutes les cinq minutes.

Pa Ming CHIU

Lies of P – ICO

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Là, on n’est plus dans le Souls-like, on est limite dans le reskin. Non seulement, Lies of P pompe absolument tout dans le fond sur les Souls (lore ultra complexe, narration cryptique, PNJ aux drames touchants, faux semblants, ambiance crépusculaires, etc.) mais aussi sur la forme. Les principes de game design et de level design (jusqu’aux tics les plus connus), l’UX, l’UI et le HUB sont ABSOLUMENT identiques à ceux des jeux FromSoftware. Mais plus choquant encore : les trash mobs ont carrément les mêmes animations, la même IA et les mêmes patterns que les trash mobs des Souls ! D’ailleurs, Pinocchio lui-même est animé comme nos avatars des Souls (posing, démarche, postures de combat, etc.). On faisait grand cas d’une animation dans Genshin Impact piquée de NieR Automata, mais là on atteint un nouveau niveau d’indécence dans le copier-collé.
On dirait que le studio sud-coréen Neowiz a juste pris le moteur d’un Dark Souls pour plaquer son univers dessus. Pour faire une analogie avec le dessin, il y a une différence entre « s’inspirer de » et « décalquer ». Là, on est clairement dans la décalque. Et il n’y a pas que Dark Souls qui est pillée. L’équilibrage des stats et la nervosité en combat, c’est Bloodborne (mais bon, là OK, c’est un peu le postulat de départ). Et le gameplay qui demande d’étourdir les ennemis pour leur coller des critiques, c’est Sekiro.

Oui mais.

De manière globale, on est d’ailleurs plus dans l’orientation action de ces deux derniers titres et il est moins question ici de la dimension RP de la trilogie Dark Souls et d’Elden Ring. Ne serait-ce que parce qu’on ne crée pas notre personnage. Et varier ses tenues au fil du jeu n’a d’ailleurs qu’un intérêt cosmétique, celles-ci n’ayant pas de stats d’armures. Par ailleurs, il est possible de pex comme un goret mais, en définitive, ça n’aide pas tant que ça. Il faut quand même un minium de skill pour survivre (certains trash mobs sont de vrais sacs à PV) et il est nécessaire de bien maîtriser la mécanique d’étourdissement pour espérer battre les boss. Reste que la gestion des compétences à débloquer, des armes et du stuff en général est généreuse et très satisfaisante. La grande variété des armes, notamment, permet de vraiment faire un build sur mesure, et la possibilité de respec au chapitre VII évite toute frustration tardive quant à leurs utilisations.

Conclusion

Lies of P est un bon jeu en soi, un très bon jeu même. L’expérience reste intrinsèquement excellente. Mais le souci, c’est qu’il est surtout bon parce que c’est une bonne copie carbone…Ça n’enlève rien à ses qualités artistiques qui restent ce qu’elles sont (il y a même de vrais moments de grâce), mais ce sentiment de jouer à un simple copycat gâche un peu (beaucoup) le goût. Contrairement à beaucoup d’autres studios, Neowiz a compris ce qui fait vraiment un Souls (pas que la difficulté die and retry donc) et ils ont bien livré le « Bloodborne 2 » promis, mais l’élève est tellement aveuglément appliqué qu’il n’a aucune personnalité (et aucune race accessoirement).

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A propos de l'auteur

Bruno

Défendre les couleurs d'AnimeLand était un rêve. Il ne me reste plus qu'à rencontrer Hiroaki Samura et je pourrai partir tranquille.