Personnalité de la semaine : Kenji Nagasaki

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Alors que le troisième film de My Hero Academia débarque sur Crunchyroll, revenons sur le parcours de son réalisateur talentueux, qui sait s’effacer pour le bien de l’œuvre qu’il adapte…

Bis repetita. En 1958, Miyazaki découvre éberlué Le serpent blanc, qui lui donne l’envie de travailler dans l’animation. Un quart de siècle plus tard, ce même Miyazaki réalise Le château dans le ciel… qui éveille la même vocation chez Kenji Nagasaki ! Le lycéen était déjà un cinéphile averti, mais c’est avec ce premier long métrage estampillé Ghibli qu’il réalise le potentiel infini qu’offre l’animation. La seconde épiphanie vient avec Perfect Blue : alors que l’intrigue aurait pu donner lieu à un film en prises de vues réelles, l’animation lui apporte une dimension supplémentaire que Nagasaki n’aurait pas soupçonnée quelques années auparavant. Il entame alors sa carrière dans le domaine en 2001, à l’aube de sa trentaine, en intégrant le studio qui avait produit le film de Satoshi Kon, Madhouse.

Durant dix ans, Kenji Nagasaki apprend le métier sur le tas. Ses débuts, il les fait en toute logique en tant qu’assistant pour s’initier auprès des cadres expérimentés du domaine. Après des premiers pas à la production sur Galaxy Angel, il a la chance de seconder Rintarô en 2002 à la mise en scène des OAV Endless Odyssey mettant en scène Albator, puis en 2003 sur la réalisation de l’hilarant court métrage 48×61. Fort de cette expérience, Nagasaki se retrouve en charge de la mise en scène de quelques demi-épisodes de Digi Charat Nyo, et du générique d’ouverture de Gunslinger Girl la même année. Pendant plusieurs années, il se forge la main sur le storyboard et/ou la mise en scène d’épisodes de séries à succès : Monster en 2004, Kiba en 2006, Gundam 00 en 2007, Sawako en 2011… Cette même année 2011 le voit enfin accéder, dix ans après son entrée chez Madhouse, au poste de réalisateur d’une série. En l’occurrence, l’adaptation de N°6, manga disponible depuis peu aux éditions Vega-Dupuis. On le retrouve ensuite au générique de Gundam Build Fighters et de Classroom Crisis, avant le grand tournant de sa carrière.

Le studio Bones a en effet remarqué le talent de Kenji Nagasaki, et le contacte pour lui proposer de mettre en scène l’adaptation de My Hero Academia. Pour lui qui, enfant, dévorait le Shônen Jump (en particulier Dragon Ball), l’occasion est trop belle pour la laisser passer ! Il dirige donc la mise en scène de la série TV à partir de 2016 pendant trois saisons, avant de se retrouver également en charge du premier long métrage Two Heroes en 2018. La charge de travail devient alors trop importante pour lui, au risque de frôler le surmenage. Un second réalisateur est appelé pour l’épauler – fun fact : Masahiro Mukai est lui aussi passé par l’école Gundam ! Désormais, les deux collègues ont trouvé une répartition des tâches permettant de faire tourner au mieux l’univers animé MHA : Mukai gère surtout le petit écran alors que Nagasaki s’occupe principalement des films – le troisième vient justement d’être ajouté au catalogue Crunchyroll. Alors que Nagasaki vient de passer le cap de la cinquantaine, la question de l’après-MHA se pose : mettra-t-il à nouveau ses compétences au service d’une œuvre préexistante, ou développera-t-il un titre original ? Et surtout, les fans de l’univers de Kohei Horikoshi auront-ils retenu le nom du réalisateur de l’anime ? Réponse dans quelques années…

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A propos de l'auteur

Matthieu Pinon