Personnalité de la semaine : Yoshiyuki Momose

0

Il a connu les débuts de l’animation TV à grande échelle, le cinéma, et est aujourd’hui consacré sur Netflix. Retour sur le parcours de Yoshiyuki Momose, artisan aussi discret que talentueux.

Il a plus d’un demi-siècle d’expérience ! Quand Yoshiyuki Momose fait ses premiers pas dans l’industrie de l’animation, en 1969, il n’a que quinze ans. Le jeune Tokyoïte, né le 29 novembre 1953, profite de l’ébullition qui agite le paysage audiovisuel, en quête de nouvelles séries d’animation depuis Astro Boy en 1963, et l’apparition de la télévision en couleur. Momose débute donc en tant qu’animateur sur Tiger Mask et Attack n°1, avant d’être promu animateur-clef sur Tensai Bakabon. Après cinq années à se former chez Tokyo Movie, le vingtenaire s’engage chez Nippon Animation, où il dirige l’animation de nombreuses séries, dont certaines parviendront notamment jusqu’en France : Sinbad no bôken (1975), Perrine Monogatari (1978), Belle & Sébastien (1981), Biniky le dragon rose (1983)…

Durant ces vingt premières années, Momose impose son talent et son professionnalisme auprès de ses collègues. Notamment Yoshifumi Kondo, directeur de l’animation sur Le Tombeau des Lucioles, qui le recommande personnellement auprès d’Isao Takahata. Yoshiyuki Momose l’assiste à ce poste, et s’occupe également du layout. Sa prestation ravira tellement le réalisateur qu’il en fera un collaborateur privilégié sur toutes ses productions à venir, jusqu’à Princesse Kaguya. Animation, mise en scène, cadre, layout… Momose s’accomplit de toutes les missions, et Takahata ne tarit pas d’éloges à son égard. Également présent sur les films de Hayao Miyazaki, Yoshiyuki Momose s’impose comme une figure incontournable du studio Ghibli. D’autant plus qu’il est l’artisan essentiel de la transition du studio au numérique, puisqu’il y établit le studio informatique !

Ghibli offre également à Momose ses premières réalisations avec les courts métrages Ghiblies (2000 et 2002) et sa participation à une trilogie de courts métrages de science-fiction (Judy Jedi en 2006). Suite au démantèlement de la section animation de Ghibli, Yoshiyuki Momose rejoint les autres membres de l’équipe au sein de la nouvelle structure, Ponoc, fondée en 2015. Après avoir réalisé le court métrage La vie ne perdra pas de l’omnibus Héros modestes en 2018, il met en scène l’adaptation de Ni no kuni (jeu vidéo développé en partenariat avec Ghibli) chez OLM l’année suivante. Grâce à ses compétences, le studio Ponoc obtient un partenariat avec les Jeux Olympiques de Tokyo, pour qui Yoshiyuki Momose dirige le court métrage Tomorrow’s leaves, projeté durant la cérémonie d’ouverture en 2021. Deux ans plus tard, c’est un joli cadeau de Noël qu’il offre aux Japonais, avec The Imaginary, qui sort dans les salles le 15 décembre 2023. Pour l’Occident, le film aura un parfum estival, puisqu’il débarque sur Netflix à partir du 5 juillet. L’occasion, pour beaucoup, d’enfin découvrir un digne successeur à Takahata et Miyazaki qu’appelle de ses vœux la presse généraliste peu inspirée !

Parlez-en à vos amis !

A propos de l'auteur

Matthieu Pinon