En trois séries chez trois éditeurs, elle s’est imposée comme une valeur sûre du shônen. Alors que Samurai Quest s’apprête à se terminer, Shinobu Ohtaka guette-t-elle déjà à un nouveau succès ?
Les plus grandes stars ne sont pas toujours les plus exubérantes. Shinobu Ohtaka en est le parfait exemple ! La petite Tokyoïte, née le 9 mai 1983, se passionne très tôt pour les films d’arts martiaux et les nanars, mais également pour la bande dessinée. Au point de se mettre elle-même au dessin durant ses années collège… sans rien en dire à personne ! Pour l’élève effacée, aux notes dans la moyenne, inscrite au club de tennis mais toujours sur le banc des remplaçantes, coucher sur le papier le fruit de son imagination est un véritable exutoire. Entrée au lycée, elle trouve le courage d’envoyer ses planches à la rédaction du Shônen Jump, toujours en cachette de ses parents et de ses amis. Peu convaincue de réussir dans cette voie, Shinobu Ohtaka préfère ne pas en parler plutôt qu’avouer son échec.
En un sens, elle n’a pas tort : Shûeisha lui renvoie une réponse négative. Pourtant, l’adolescente ne baisse pas les bras, et finit par remporter un premier concours. Quand la récompense lui parvient par la poste, elle ne peut plus cacher la vérité à ses parents, qui s’inquiétaient de voir leur fille végéter sans aucun plan de carrière. Il reste néanmoins un bon morceau de chemin à franchir avant de devenir professionnelle ! Ohtaka continue d’enchaîner les refus pendant sa période étudiante… jusqu’à ce qu’une histoire, bouclée en dilettante, finisse par intéresser Square Enix. En 2004, l’éditeur ouvre les portes de son bimensuel Young Gangan, où elle publie sa première série : Sumomomo Momomo. Le succès est au rendez-vous pour cette comédie romantique où s’entremêlent arts martiaux, amours contrariées (et contrariantes) et humour absurde : les 12 tomes donnent naissance à une série animée de 22 épisodes produite au studio Hibari.
Désormais implantée dans l’industrie du manga, Shinobu Ohtaka peut enfin accomplir son rêve : créer un shônen. Ce qu’elle fait chez Shôgakukan, qui lance en 2009 Magi dans le Shônen Sunday avant de le transférer dans l’Ura Sunday. 37 volumes (disponibles chez Pika), une série animée en deux saisons de 25 épisodes : Magi s’impose comme une des séries majeures des années 2010 ! Devenue une star, Ohtaka est réclamée par toutes les maisons d’édition qui la boudaient autrefois. C’est donc chez Kôdansha, dans le Shônen Magazine, qu’elle débute en 2018 Orient (disponible chez Pika), qui, à son tour, ravit le public. Également adapté en série animée, le manga prendra fin début octobre, et se conclura en librairie sur son 22e tome. Se pose donc la question de l’avenir pour Ohtaka. Prendra-t-elle enfin un congé bien mérité ? Ou repartira-t-elle à nouveau au turbin, pour rester au sommet du manga game ? Sa quatrième série connaîtra-t-elle également le succès… et chez quel éditeur ? Autant de questions dignes d’un manga, qui trouveront leurs réponses d’ici la fin de l’année !
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