Berserk vol. 38

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Après plus de 2 ans d’attente, le tome 38 de Berserk arrive enfin chez nous. Si tant est qu’elle fut douloureuse, notre patience doit être mise de côté pour jauger un volume qui ne donne pas beaucoup à manger, mais s’inscrivant parfaitement dans la note d’intention de Kentarô Miura

berserk38

Rappel des faits :

Aventure aussi philanthrope que sanglante, Berserk poursuit sa lente mutation. La sphère dark-fantasy prenant peu à peu une place prépondérante sur le monde, l’étau se ressert autour de Guts et sa bande. Dans ce volume, nous suivons alors la découverte, à travers les yeux de Rickert, de Falconia. Ce nouveau royaume d’un blanc immaculé a tous les aspects de la ville idyllique. Cosmopolite et prospère, elle est la maison d’un Faucon plus que jamais adulé.

C’est avec une certaine appréhension que Rickert s’en ira donc demander entretien avec celui qui fut son leader. Mais si ce dernier fait office de Dieu vivant pour les réfugiés de Falconia, il est désormais un traître lâche et sans vergogne aux yeux de Rickert.

Loin de là, après avoir résister à bien des épreuves, Guts et l’équipage arrivent enfin sur l’île des Elfes. Une terre qui semble sans danger. Sauf que…

Critique :

La force de Berserk est de pouvoir vivre (et même mieux que ça) sans sa dimension spectaculaire. Si ce tome 38 peut tout à fait être frustrant pour le lecteur désireux de voir Guts grignoter du démons, il est en revanche on ne peut plus loquace en matière de symbolique. En qualité de rares survivants du Banquet et ancien de la Troupe du Faucon, Rickert veut avoir le cœur net sur les intentions de Griffith. Notre jeune bricoleur, anciennement aveuglé par sa proximité avec le leader, voit désormais bien clair. Lui, qui a enterré ses anciens compagnons, constate avec désolation pour quelle triste récompense Griffith a sacrifié son humanité. Le luxe et la fausse sécurité offerts par Falconia ne peuvent remplacer la chaleur d’un cœur protégé par une vraie amitié. Ça, Rickert ne se privera pas de le faire comprendre au Faucon, un être qui continue de sauver les apparences.

Bien que Kentarô Miura prenne le temps (!) d’enfoncer une porte ouverte, il le fait avec soin. Parce qu’ici le récit n’appartient pas qu’à Guts, l’auteur continue de diluer le manichéisme de chacun pour re-densifier son histoire. Berserk étant aussi un jeu d’alliances, de nouvelles ficelles apparaissent, et c’est donc un plaisir de vérifier que la lisibilité de la trame reste incertaine et les conflits d’intérêts nombreux

Enfin, concernant l’édition, le papier plus souple de Glénat gêne la tenue de ce tome un peu mince (212 pages). Fort heureusement, les deux illustrations couleur restent présentes en ouverture.

 

70%
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Cicatrisé ?

Avec toujours autant de soins apporté sur ses planches (Griffith semble briller à chaque sortie), Kentarô Miura ne tombe pas dans la précipitation et place Rickert comme témoin du mal. L'amour n'étant plus un juge de paix, Rickert marque définitivement la césure avec un nostalgique passé et s'offre comme celui pouvant tout révéler à l'inconnu. Un tome qui ne nous bouscule pas, mais qui demeure vitale dans l'évolution psychologique des personnages. Et peu importe qu'ils soient célèbres ou pas.

  • Graphisme
    8
  • Scénario
    7,5
  • Originalité
    7
  • Audace
    6
  • Découpage
    7
  • Note public (survolez et cliquez pour voter !) (10 votes)
    8.7
  • AuteursKentarô Miura
  • Editeur VFGlénat
  • Editeur VOKôdansha
  • PrépublicationYoung Animal
  • GenreAction, S-F,
  • TypeSeinen
  • Date de sortieJanvier 2017
  • Prix6.90 euros €
  • Nombre de pages212
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A propos de l'auteur

Bruno

Défendre les couleurs d'AnimeLand était un rêve. Il ne me reste plus qu'à rencontrer Hiroaki Samura et je pourrai partir tranquille.