Kenshin : la purification

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26e année de l’ère Meiji (1894). Un bateau en pleine tempête au large des côtes du Japon. Sur le pont, des vagues gigantesques menacent de faire passer un marin par dessus bord. Au dernier moment, au milieu des trombes d’eau, un homme se précipite pour arrêter sa chute. Il porte l’habit traditionnel des anciens guerriers, les cheveux roux et, sous son regard fatigué, on peut distinguer une longue cicatrice en forme de croix. Il hisse le marin à bord, mais une seconde lame l’envoie à son tour dans les bras de l’océan déchaîné.Alors qu’il est en train de sombrer dans l’inconscience, coulant toujours plus bas vers des profondeurs obscures, l’homme a un dernier sursaut. « Mon corps est de plus en plus lourd. A ce rythme, je vais… Non… Avec ceci, enfin… ». Avec ceci, enfin, va-t-il pouvoir laver son âme de tous les crimes passés ? Ainsi débute Le chapitre de la purification de Kenshin le Ronin.

Car cet homme, vous l’avez deviné, est Kenshin le Vagabond. Assassin ayant combattu le régime archaïque des derniers Shogun lors de la guerre du Bôshin (1866-1868), il est devenu, après la guerre, un simple samourai sans maître répondant au nom de HIMURA Kenshin. Tentant d’oublier son passé sanglant, le jeune Battosai (maître du Batto : l’art de dégainer le sabre), est devenu le protecteur de Kaoru, fille orpheline de KAMIYA Koshijiru, fondateur d’un dojo (école d’arts martiaux) dont elle a repris la direction. Alors que Kenshin sombre dans la mer de Chine, Kaoru l’attend au bout de la jetée, à Tôkyô. L’homme qu’elle aime est parti depuis de longues années déjà. Yahiko, l’ancien compagnon de Kenshin, s’inquiète pour Kaoru, restée seule depuis le départ du ronin puis de Kenji, leur fils. Ce dernier a rejoint Hiko, le maître de Kenshin, pour apprendre à son tour l’art du sabre, afin de se rapprocher d’un père qu’il a à peine connu. Dans la solitude d’une nuit d’été, Kaoru se souvient…
Elle se rappelle le départ de Kenshin. Rongé par la maladie, il avait accepté, à la demande du Général YAMAGATA, d’aller soutenir les troupes japonaises sur le continent, pensant ainsi pouvoir expier ses crimes dans un nouveau combat.Mais Kaoru, elle aussi rongée par la maladie depuis des années, s’effondre alors, et sa mémoire reflue vers des souvenirs plus anciens : sa rencontre avec Kenshin et le début de leur amour…

Débute alors, en un long flash-back, un survol de la vie de Kenshin, du point de vue de Kaoru. Leur rencontre, après que Kaoru ait tenté de l’assassiner, pensant qu’il pensait être responsable de la mort de son père et de la ruine de sa famille ; leur amitié, nourrie par l’installation du Battosai et de ses amis au dojo de la famille Kamiya ; l’enlèvement de Kaoru par Jin’E, un terrible assassin qui cherchait à se venger des Ishin Shishi (samourais révolutionnaires ayant combattu le Bakufu, le gouvernement du dernier Shogun) et le combat dramatique entre Kenshin et ce dernier ; et enfin l’amour naissant de la jeune femme pour le ronin torturé par son passé. On aperçoit donc pendant cette séquence quelques événements et personnages clés de la série, qui seront familiers aux lecteurs du manga de Watsuki Nobuhiro, dont l’anime est tiré.Cette OAV se termine alors que Kaoru revit les événements dramatiques qui ont conduit Kenshin à lui révéler les circonstances de la mort de sa première femme, Tomoe…

Cette nouvelle série d’OAV, dont le second épisode sera édité en mars prochain au Japon, est toujours l’oeuvre du studio Deen.
A la réalisation et direction de l’animation, on retrouve FURUHASHI Kazuhiro, réalisateur de la précédente série d’OAV, au service d’un scénario original, qui clôt tout bonnement la série, signé WATSUKI lui-même. On retrouve le style narratif, très elliptique, de la précédente série (à tel point qu’on peut se perdre, à la première vision, entre les différentes trames narratives qui s’entrecroisent et se succèdent sans transition). Par contre, le design des personnages est moins élégant, plus proche de la série TV : visages moins réalistes, grands yeux et mentons pointus. La réalisation technique est plus que correcte, mais, là encore, légèrement inférieure aux OAV de 1999 : animation limitée, couleurs moins subtiles. Par ailleurs, cette première OAV souffre d’un ton trop ostensiblement mélodramatique, appuyé par une musique omniprésente.Néanmoins, il serait dommage de condamner cette nouvelle série d’OAV, au vu d’un premier épisode un peu décevant. L’histoire recèle un réel suspense quant au sort de nos héros. Kaoru retrouvera-t-elle l’homme qu’elle attend depuis des années ? Quelles épreuves attendent Kenshin sur la voie de la purification ? Kenji, portrait craché de son père, saura-t-il calmer la haine et la rancoeur qui sommeillent en lui ?
A suivre…

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