
Arco
Réalisation : Ugo Bienvenu
L’an 2932.
Arco est un petit garçon qui vit dans un environnement futuriste avec sa famille sur une plateforme où ils vivent en harmonie avec la nature. Ses parents et sa soeur ont la faculté de voyager dans le temps grâce à leurs capes et leurs costumes respectifs, mais Arco n’en a pas le droit, n’étant âgé que de 10 ans, or, il n’est possible de faire des voyages temporels qu’à partir de 12 ans.
Notre jeune héros brave cet interdit, s’empare de la cape et du costume de sa soeur aînée et saute de la plateforme, espérant se rendre à l’époque de la préhistoire et pouvoir rencontrer des dinosaures… Hélas, le trajet ne se déroule pas comme convenu et le jeune garçon atterrit en 2075 !
Il fait la connaissance d’une fille de son âge prénommée Iris. Elle a un petit frère et tous deux sont élevés par un robot, leurs parents consacrant le plus clair de leur temps à leur travail.
Cependant, l’arrivée de Arco n’est guère passé inaperçue, étant donné que trois individus l’ont vu. Ils avaient jadis vu une personne comme lui ayant voyagé dans le temps, ils en ont parlé à tout le monde mais personne ne les ont cru. Ils veulent donc prendre des photos et vidéos de cet enfant afin de corroborer leur dires afin que les gens les prennent au sérieux.
J’ai donc vu Arco hier et j’ai beaucoup aimé ce film 🙂 .
Visuellement, je trouve que le character design est très joli et l’animation s’avère être fort bonne. Celle-ci s’avère être particulièrement éblouissante et d’une fluidité épatante lors des scènes aériennes de Arco qui sont d’une beauté à couper le souffle.
Arco et Iris les deux protagonistes de notre histoire s’avèrent être très attachants : on sent une véritable alchimie entre eux, ils apprennent à reconnaitre l’un l’autre, se serrent les coudes et se soutiennent mutuellement.
On sent toutefois que Iris est partagée entre l’idée de sauver son nouvel ami et être peinée à l’idée qu’il la quitte pour retourner à son époque.
Le robot chargé d’éduquer et de prendre soin de Iris et son petit frère est également très intéressant : si au début, on sait qu’il est programmé pour prendre soin de ces enfants, au fil du récit, on le voit s’humaniser petit à petit et s’inquiéter réellement pour eux, notamment quand tous deux seront confrontés à un péril abominable.
La dernière scène où il réalise des peintures rupestres coincé dans une grotte avec les trois enfants afin de laisser une trace derrière lui et se remémorer les jours heureux passés auprès d’eux avant de rendre son “dernier soupir” est particulièrement touchante…
Les trois “antagonistes” du film s’avèrent être hauts en couleurs et très amusants : ils commettent pas mal de gaffes, bévues et boulettes et m’ont souvent fait rire ou sourire, étant davantage comiques que véritablement méchants, leur objectif étant surtout qu’on ne les prenne plus pour des guignols.
Ils ont aussi des lunettes caractéristiques faisant éminemment penser à Kamina, l’un des protagonistes principaux de la série animée culte de Gainax Gurren Lagann 🙂 :

Quant à la fin, elle est particulièrement marquante :
les parents et la soeur de Arco sont enfin parvenus à le retrouver en 2025, mais à quel prix : ils ont consacré leurs vies entières à le chercher et sont devenus à présent des vieillards. C’est un dénouement doux amer, étant donné que, oui, Arco retourne à son époque, mais il est conscient que les jours de ses parents et sa soeur bien aimés sont désormais comptés… Et Iris sait en son for intérieur qu’elle ne reverra jamais ce jeune garçon auquel elle s’est tant attaché.
Je rejoins l’avis de Yupa : sans être un chef d’oeuvre, Arco est un très bon film d’animation de science fiction bénéficiant d’une réalisation technique de qualité et dont le scénario est bien ficelé tout en évitant habilement certains clichés.
On vous le conseille, il est très intéressant et vaut la peine d’être découvert sur écran géant 😀 .
Le message de Yupa est tiré du “topic cinéma, critiques coups de coeur coup de gueule” de la section délires et divers.
Vu cette semaine, Arco d’Ugo Bienvenu, primé à Cannes je crois. L’originalité de ce film aux inspirations nettement japonaises (effets de ciel à la Miyazaki, maisons-capsules du monde d’Iris telles celles des débuts de Dragon Ball) vient d’une double anticipation : la jeune Iris, 10 ans, vit en 2075 dans un monde plutôt oppressif de conformité et de robots policiers, mais aux artefacts futuristes (elle a aussi un robot protecteur très dévoué). Un jour elle voit tomber du ciel un garçon du même âge, Arco, revêtu d’une cape arc-en-ciel. Venu d’un futur bien plus lointain et un peu trop idéal, il a fugué dans le passé, mais se retrouve traqué dans le monde d’Iris, qui va le protéger et l’aider à rentrer chez lui par une route d’arcs- en- ciel, non sans péripéties dramatiques. Vu l’importance de ces couleurs emblématiques, on pourrait croire à un message LGBT dans le film, mais non, la famille d’Iris, une fille, et celle d’Arco, un garçon, sont très ordinairement hétéros. Visuellement c’est une belle aventure, complexe et mouvementée. Cependant les visages des deux enfants n’ont pas vraiment la grâce kawaii de ceux des jeunes héros miyazakiens. Quelques belles idées et séquences. A voir, sans que ce soit génial.