Vu City Hunter – Angel Dust aujourd’hui et en VF !
L’histoire adapte très librement l’un des derniers arcs du manga qui n’avait jamais été abordé jusqu’ici en animation, celui du combat contre l’Union Teope dirigée par une ancienne connaissance de Ryô Saeba, Shin Kaibara, également responsable de la mort du frère de Kaori, Hideyuki Makimura.
Au risque de gâcher la surprise je préfère tout de même vous prévenir, ce film n’adapte pas tout l’arc, aussi Kaibara n’est pas l’antagoniste principal ici bien qu’il fasse une apparition remarquée dans la dernière partie. Le film constitue une histoire complète à lui seul, mais il appelle également une suite, clairement annoncée à la fin. Et les fans de City Hunter savent pertinemment que Kaibara et Ryô seront alors au centre des attentions ! ^^
L’histoire tourne autour du personnage d’Angie, venue à Shinjuku demander de l’aide aux City Hunter pour retrouver son chat. Par la suite, on découvre que ça va plus loin qu’une histoire de chat perdu lorsqu’un assassin appelé Espada tente de tuer Angie.
Commençant de manière très comique (la scène d’intro avec les Cat’s Eye rejointes par Ryô et Falcon m’a pris de court 😆 ), le film vire doucement mais sûrement vers la tragédie et met en scène les trois antagonistes du film avec beaucoup d’efficacité. Ces derniers ont chacun une personnalité affirmée et un fort passif qui les lie, et lorsque les choses virent au drame on a du mal à ne pas ressentir une certaine empathie à leur égard. Kaibara, source de leur force comme de leur chute, est une menace qui plane autant au-dessus de Ryô et Kaori que de ces trois-là, puisqu’il les utilise pour atteindre Ryô. Et forcément on en vient à les plaindre et même à sympathiser. Ces antagonistes sont à ce point réussis et bien travaillés, ils sont la force du film.
Du côté des personnages principaux, il faudra attendre la suite pour avoir quelque chose de plus consistant et neuf, mais autrement c’est du pur City Hunter non dilué (au grand dam de Télérama, ce qui ajoute inévitablement un point à ma note donnée à ce film), Ryô est un coureur de jupons invétéré et Kaori déploie tout un arsenal de pièges et de massues pour calmer ses ardeurs. Pour autant, tous deux savent aussi quand rester sérieux et faire leur boulot le plus efficacement possible. D’ailleurs je disais que ça manquait de neuf, mais ce n’est pas tout-à-fait vrai concernant Ryô. Ceux d’entre vous qui ne connaissent de City Hunter que les adaptations animées pourraient bien être surpris par le combat final et son dénouement, très hard-boiled !
Contrairement au précédent film, Private Eyes, les trois soeurs Kisugi font moins de figuration et sont un peu plus actives, même si elles restent tout de même en retrait dans l’histoire.
En ce qui concerne le personnage d’Angie, au fur et à mesure que le film se déroule, les fans devraient avoir une impression de déjà-vu avec elle. Ils comprendront qu’il s’agit
d’une version féminine de Mick Angel, personnage important de la dernière partie du manga
. Même si elle est loin d’en être une copie parfaite et qu’elle a une personnalité et une histoire qui lui sont propres, c’est difficile de ne pas relever les similitudes concernant ces deux personnages, en particulier vers la fin. Ce n’est en soi pas quelque chose qui me gêne, surtout parce qu’il y a suffisamment de différences entre ces deux personnages et qu’Angie est intéressante et complexe, mais ça laisse malheureusement peu d’espoir de voir ce personnage (que j’aime beaucoup) dans un film City Hunter…
Et puisque je parle des différences avec le manga, il faut aussi noter que l’Angel Dust n’est ici plus la drogue décrite dans le manga (“la poussière d’ange de la peur”) mais une injection de nanomachines améliorant les capacités physiques. Étrange choix de ne pas aborder l’Union Teope comme le cartel de la drogue qu’il est à l’origine pour n’en faire qu’une organisation de mercenaires / nettoyeurs, surtout que le film, encore une fois, n’y va pas de main morte avec la violence.
Quoi qu’il en soit, j’ai adoré City Hunter – Angel Dust, qui m’a emporté du début à la fin, avec son chara-design très proche de celui du manga, sa mise en scène très soignée, ses combats percutants et brutaux, son écriture efficace en particulier avec ses méchants, sa fidélité à tous les tons du manga (n’en déplaise, une fois de plus, à Télérama), et son fan service réussi (et j’ai jubilé lors d’un passage en particulier qui a réveillé mon fantasme
d’un cross-over City Hunter / Lupin III
… j’y-crois-pas-ils-l’ont-fait-ces-cons !
Je veux un duel Jigen Vs Ryô !!!!! Et oui, je sais qu’il existe un film Lupin III / Cat’s Eye, bientôt diffusé par chez nous, mais c’est pas la même chose…
).
L’ayant vu en VF, il faut aussi que je souligne la qualité de ce doublage, qui se permet de traduire le fameux “Mokkori” de Ryô en un “Garde-à-vous” fort à-propos. Vincent Ropion et Anne Rondeleux sont comme toujours parfaits en Nicky et Laura (et qu’on ne me demande pas de choisir où va ma préférence entre Anne Rondeleux et Danièle Douet pour Laura, j’en suis incapable), c’est même pas utile de le répéter. Dans ce casting prestigieux on peut également compter Cédric Dumond, Emmanuel Curtil, Barbara Beretta ou encore Xavier Fagnon.
Présentes pour un dernier baroud d’honneur dans le précédent film, le trio originel des voix des soeurs Chamade de la fabuleuse série Cat’s Eyes, Marie-Laure Dougnac, Geneviève Taillade et Annabelle Roux, ne compte plus qu’Annabelle Roux pour cette nouvelle apparition, mais les remplaçantes pour Tam et Sylia s’en tirent plus que bien !
Enfin, la voix de Shin Kaibara est campée par ni plus ni moins que Bernard Gabay (Iron Man), et malgré le peu de lignes qu’il a eu à déclamer, le bonhomme a parfaitement cerné le personnage, on ne pouvait rêver mieux. Plus qu’à attendre la suite de cette formidable aventure pour mieux en profiter !
"With the first link, the chain is forged. The first speech censured, the first thought forbidden, the first freedom denied, chains us all irrevocably." -Jean-Luc Picard
Star Trek - The Next Generation / The Drumhead