Kasei Yakyoku OAV 1 (1989)
Kasei Yakyoku est une série de 4 OAV réalisées en 1989 et disponibles uniquement au Japon en VHS et Laser Disc. Il s'agit ici de l'une des œuvres les moins connues du duo, une injustice que j'aimerais réparer en partie grâce à cette présentation. J'ai appris l'existence de cette série par pur hasard grâce à un ami fan du duo qui avait pu trouver une copie LD. Les images ne sont donc pas de la première fraîcheur, d'autant que les copies en question ne sont pas particulièrement bien encodées. Hélas, c'est bel et bien le seul moyen d'avoir accès à cette série. Dois-je signaler aussi qu'il n'existe bien sûr qu'une seule langue disponible, à savoir celle d'origine ? Bref, une réédition DVD ne serait pas du luxe, mais je crains que comme beaucoup d’œuvres passées inaperçues à l'époque, elle risque de ne jamais ressortir.
L'histoire se passe à Tokyo en 1923. Akiko Hashô est une jeune femme de très bonne famille passant son temps dans différentes réceptions officielles où elle étonne par ses tenues excentriques et son comportement peu adéquat pour une fille de son rang.
Akiko
Régulièrement, Akiko se confie à sa servante Sara Uchida, issue d'une famille très modeste, au caractère plus effacé. Étant l'aînée, Sara se montre plutôt sérieuse et responsable. Elle tente d'ailleurs à plusieurs reprises de conseiller au mieux sa maîtresse, souvent en vain.
Sara
Un beau jour, lors d'une sortie en voiture, Akiko et Sara se retrouvent en panne dans un quartier mal famé où se retrouvent les Yakuzas et autres délinquants pas très recommandables. Agressées par une bande de voyous, les deux jeunes femmes sont sauvées in-extremis par un yakuza nommé Takao Ittô (Taka pour les intimes). Takao est la classe incarnée, le genre de beau ténébreux qui assomme les voyous d'un coup de poing, s'en débarrasse comme si de rien n'était et parvient à sortir (quasi) indemne d'un duel au couteau. La classe, je vous dit. Alors que Sara découvre sur le moment que son frère Junichirô vient régulièrement dans le quartier jouer avec les yakuzas, Akiko reste intriguée par Takao.
Sara tient à défendre sa maîtresse à tout prix
Junichirô apercevant sa sœur malmenée par des malfrats
L'intervention classe de Taka
Elle confie dès le lendemain une lettre d'invitation à sa servante, lui demandant de la remettre en mains propres à Taka. Sara n'est pas dupe, elle a bien compris les intentions d'Akiko et tente de l'en dissuader. Mais la jeune femme maintient son ordre, aussi Sara se retrouve obligée de se rendre dans le fameux quartier, jusqu'à l'intérieur même du bâtiment fréquenté par les yakuzas. Elle découvre en Taka un homme à femmes peu soucieux de la lettre d'Akiko, promettant néanmoins de se rendre au rendez-vous fixé par cette dernière, mais en profite également pour reluquer la malheureuse Sara. Dégoûtée, elle parvient à s'enfuir, non sans avoir d'abord corrigé son frère qui passait par-là au mauvais moment.
Le soir du rendez-vous, la famille d'Akiko reçoit à nouveau des invités, dont le fiancé de la jeune femme. Mais Akiko a d'autres projets en tête : elle oblige Sara à se parer des plus beaux bijoux et lui prête une de ses robes, la faisant passser pour l'une de ses meilleures amies. Sara doit ainsi rester avec le fiancé d'Akiko, le temps que celle-ci s'éclipse pour rejoindre le restaurant où elle croit y retrouver Taka. Mais ce dernier ne se présente pas de toute la soirée, laissant Akiko seule face à ses regrets. Sara quant à elle a bien du mal à gérer le rôle qu'Akiko lui a attribué et elle se fait même passer pour sa maîtresse, profitant de l'obscurité de la chambre. Le fiancé la reconnaît aussitôt et n'hésite pas à dire tout le mal qu'il pense de ce jeu indécent. Sara s'effondre dans la chambre, en pleurs face à cet échec et à cause de son comportement vis-à-vis du fiancé.
Le lendemain, alors que Sara apporte le petit-déjeuner à Akiko, celle-ci revient sur les événements de la nuit dernière et l'accuse de la situation. En colère, Akiko annonce à Sara qu'elle est désormais renvoyée… La jeune femme doit quitter les lieux le plus vite possible. La première OAV se termine sur le départ de Sara, regardant une dernière fois la silhouette d'Akiko derrière la fenêtre de sa chambre.
Suite dans la prochaine OAV.
Kasei Yakyoku semble s'intéresser aux relations humaines entre les classes sociales, dans un Japon des années 20 à la fois moderne et où subsiste les traditions japonaises. L'OAV met en scène une opposition entre deux femmes du même âge à la fois pour des raisons sociales mais également d'un point de vue sentimental (les deux finiront par succomber pour le même homme). Le contexte historique s'intéresse en particulier à la naissance de la mafia telle qu'on l'entend de nos jours, dont Taka est l'un des représentants dans l'anime. L'ambiance est par ailleurs très réaliste et plutôt adulte, bien loin des productions auxquelles le duo nous a habituées. Même si ça ne se remarque pas tellement sur les images postées (encore une fois à cause de ce défaut d'encodage et de l'âge du support vidéo), la réalisation est très soignée, en particulier dans les décors et les scènes de combat (l'intervention de Taka est sans aucun doute la plus réussie); quant au design, Akio Sugino s'éloigne de son style des années 70 et opte pour un graphisme très proche de celui des OAV Ace wo nerae 2, évoquant déjà la qualité graphique du futur Très cher frère. Un must, assurément, mais qui hélas n'est pas prêt de ressortir en DVD.