Aaaah la décennie des années 90. Elle aura été pour moi tout aussi marquante que celle des années 80.
Du côté des séries animées japonaises diffusées au sein du Club Dorothée, j'avais été marqué par Nicky Larson/City Hunter.
Ce qui m'avait d'abord sauté aux yeux, c'était le réalisme du graphisme, qui tranchait singulièrement par rapport aux autres dessins animés japonais de l'émission. Ensuite, j'avais été frappé par le charisme inouï et extraordinaire du personnage principal, quand on le voit au premier abord, il impressionne par sa carrure, son regard ténébreux et visiblement sa grande confiance en lui.
Je m'attendais à voir une série très sérieuse, sombre et dramatique…
Et bien j'avais seulement raison à 50%… L'humour étant contre toute attente, non seulement très présent, mais aussi complètement déjanté et loufoque!
“Nicky” me faisait hurler de rire par ses grimaces, et ses pitreries, ainsi que Laura par sa susceptibilité et l'emploi de ses marteaux gigantesques pour calmer les ardeurs et la libido exacerbée de son “partenaire”…
Mais Nicky Larson me fascinait également quand il était sérieux, assurant comme un chef lorsqu'il s'agissait de protéger ses clientes ou des innocents, et il était vraiment classe dans les scènes d'action.
Pour moi, c'était vraiment un DA hors normes qui sortait des sentiers battus: C'était non seulement une série comique délirante et hilarante mais également un excellent polar, rappelant avec bonheur les meilleurs films d'action hong kongais et américains…
Et évidemment, à l'heure actuelle, Ryô Saeba demeure l'un de mes héros de mangas et de DAs japonais aux côtés de Cobra et de Lupin III.
J'ai une préférence pour les héros forts et intelligents, mais aussi bourrés d'humour comme eux ne se prenant pas toujours au sérieux…
J'adorais également Ranma 1/2 qui faisait penser à une excellente satire des séries d'action en vogue à l'époque comme Dragon Ball ou Saint Seiya, mais qui est aussi une comédie sentimentale à la fois déjantée et touchante.
En revanche, je n'avais pas du tout apprécié le DA de Sailor Moon (le manga, davantage, sans sauter au plafond non plus). Quant à Dragon Ball Z, si au début je me réjouissais de découvrir Songoku dans de nouvelles aventures inédites, quelle ne fut pas ma déception de me rendre compte que cette suite avait une ambiance aux antipodes de celle de Dragon Ball que j'adorais tant…
Je m'en suis vite lassé et détaché.
Je ne parlerai pas trop de Nadia, qui est certes un pilier de l'animation japonaise télévisée, mais je ne l'avais vu ni sur la 5, ni sur TF1, ne l'ayant découvert que tardivement sur Mangas en 2003 (mais elle m'a enthousiasmé au plus haut point).
Les années 90 correspondent aussi pour moi à la découverte (ou plutôt “redécouverte”) de Miyazaki.
Je n'avais pas vu Porco Rosso au cinéma (il n'était malheureusement pas sorti au cinéma à Tahiti), mais j'ai pu le voir en 1996 lors de sa sortie en cassette vidéo…
Et là quel choc! il est devenu immédiatement l'un de mes films d'animation cultes!
Le long métrage bénéficiait d'un graphisme attrayant, d'une animation exceptionnelle, de décors somptueux et de musiques envoûtantes…
Ce qui m'avait épaté c'était de voir à quel point ce film était touche à tout: drôle et tragique, réaliste et poétique, amer et optimiste…
Et je trouvais que Marco Pagotto avait un sacré charisme…
De même les personnages féminins comme Gina ou Fio étaient fascinants et dotés d'une forte personnalité.
Encore aujourd'hui, c'est mon film favori du maître.
A partir de là, je voulais tout savoir sur ce réalisateur extraordinaire…
Je découvris deux ans plus tard avec bonheur le charmant “Mon Voisin Totoro” et en 1999 le sublime “Le Château de Cagliostro”…
Un film qui m'a par ailleurs donné envie de redécouvrir un DA dont j'avais gardé d'excellents souvenirs étant plus jeune: “Edgar le détective cambrioleur”. Bien m'en a pris, puisqu'à l'heure actuelle, je suis devenu un fan inconditionnel de ce cher Edgar alias Lupin III!
Pour clore provisoirement le chapitre Miyazaki, j'avais redécouvert en 1998 le génial DA Sherlock Holmes qui avait bercé mon enfance et que j'avais suivi assidûment sur Canal + et A2…
J'ai pu constater avec joie qu'il n'avait rien perdu de son charme, et surtout, que certains de ses épisodes furent réalisés par Miyazaki!
Rendez vous compte, j'étais fan de Miyazaki dans mon jeune âge sans savoir qui il était!
Au cours de cette décennie, j'avais eu cette fois ci la chance de voir “Ghost in the Shell” de Mamoru Oshii au cinéma en 1997…
Une vraie claque, l'un des meilleurs films de science fiction que je n'avais jamais vu jusque là, une expérience inoubliable.
Pour en revenir au petit écran, je dois dire qu'après la disparition de Ranma 1/2, j'avais cessé de regarder le Club Dorothée, les pitreries débiles des animateurs me soûlant de plus en plus…
Comme le disait Gexian, même quand j'étais gosse, je trouvais l'émission embarrassante et énervante, en dépit du fait que j'adorais la plupart des DAs qu'elle diffusait…
Au cours de cette décennie, j'avais beaucoup apprécié l'émission “Mangas, Mangas” sur Canal + qui m'a permis de découvrir des séries d'OAVs de qualité comme Armitage III (croisement réussi entre Blade Runner et Ghost in the Shell), Iria (raaaah lovely) ou encore Tokyo Babylone…
Et grâce à cette émission, j'ai pu voir de grands films comme le phénoménal “Ninja Scroll” ou le superbe “Les ailes d'Honnéamise” (hélas censuré).
Et bien sûr, grâce à Canal +, j'ai pu découvrir deux des plus grands animes japonais télévisés des années 90: le grand Neon Genesis Evangelion (1998) et surtout le fabuleux Vision d'Escaflowne! (1999)
Parmi les émissions jeunesse m'ayant marqué en ce temps là, je pense à “ça cartoon” qui était présenté par le sémillant Philippe Dana. Il présentait les cartoons géniaux de la Warner Bros, les inénarrables Looney Tunes, ainsi que les cartoons de la MGM comme les hilarants Tom et Jerry.
Ce qui était plaisant aussi, c'est que Dana nous donnait des informations sur la conception de certains de ces cartoons, il nous dévoilait les sources d'inspiration des réalisateurs, quels étaient les grands films pastichés…
On avait l'impression d'apprendre des choses tout en s'amusant.
Le “ça cartoon” de la grande époque, c'était le “Cinéma de Quartier” des cartoons.
Je citerai aussi “Télévisator 2” diffusé sur France 2 de 1993 à 1994, présenté par Cyril Drevet (bien connu sous le pseudo de Crevette par les lecteurs de Player One et dont je faisais partie).
C'était une excellente émission qui parlait de jeux vidéos, de dessins animés, de BDs, de cinéma, de musique…
Elle avait bien gardé l'esprit du magazine “Player One”, et surtout, elle ne prenait pas les spectateurs pour des imbéciles. Dommage qu'elle n'ait pas fait long feu…
Et puis comment oublier “Hanna Barbera Dingue Dong”? une émission qui présentait tous les classiques d'Hanna Barbera tels que Scoubidou, Les Pierrafeu, le Capitaine Caverne (Capitaine CAAAAAVEEEERNE! 😂 ), les Fous du Volant…
Et elle était présenté avec brio par un Luq Hamet au meilleur de sa forme.
On sentait qu'il s'éclatait à présenter cette émission et son plaisir était très communicatif. Il incarnait des tas de personnages comme Anatole le vieux mécano, un pilote qui se crashait à chaque fois à la fin de l'émission, un journaliste, un môme, Charlot(!).
Il était au moins aussi drôle que les DAs qu'il présentait…
Il y a aussi une émission qui a été un peu oubliée du grand public mais qui était très sympa: “Club Sandwich”.
Elle était présentée par Woody Woodpecker (toujours doublé par Guy Pierauld) qui présentait les cartoons de de Walter Lantz tels que Woody Woodpecker (of course) mais aussi Andy Panda, Chilly Willy…
Mais elle présentait des séries live très sympas, comme “Jack Cutter” (une série avec une ambiance faisant penser à Indiana Jones)…
Je reviendrai plus tard sur ce topic pour parler en détail des dessins animés américains produits au cours de cette décennie. Et je dois dire que je suis tout à fait d'accord avec l'ami Bub, ce fut une période formidable pour l'animation américaine de qualité, tant au cinéma qu'à la télévision… 😁