Frieren : refaire la partie en mode newgame+

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Posté dans : Manga & BD

  • Bub
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    bub le #541589

    Il m’a fallu pas mal de temps pour pondre ce sujet, mais j’ai très envie de développer sur ce titre qui mérite vraiment le succès qu’il rencontre.
    Ce qui va suivre spoile légèrement l’univers du manga, mais cela reste suffisamment vague pour ne pas gâcher la découverte (je ne dévoile rien des développements du scénario) et quasiment tout ce que vous lirez ici relève essentiellement du premier volume de la série.

    Frieren tome 1

    Un groupe de 4 héros a ramené la paix dans le Royaume en parvenant à vaincre le Roi des Démons au terme d’un périple de 10 ans.

    Le temps est venu de leur séparation.

    Frieren, l’elfe mage du groupe, promet de revenir les voir dans 50 ans à l’occasion de la prochaine pluie d’étoiles filantes, un délai somme toute raisonnable d’un point de vue elfique. Elle va consacrer son temps à parcourir le royaume pour assouvir son hobby préféré : la collecte de grimoires et de sorts oubliés.

    Promesse tenue, mais au bout de 50 ans, les retrouvailles de Frieren avec tous ses anciens compagnons seront les dernières : les deux humains sont devenus des vieillards et le nain n’a plus sa force d’antan. C’est quelques temps plus tard, lors de l’enterrement de Himmel, le leader du groupe, que l’elfe prendra réellement conscience de la brièveté de l’existence humaine. Regrettant de ne pas avoir mieux connu ses compagnons et profité d’eux, elle se donne pour but de parcourir le monde pour en savoir plus sur les humains, cette race à la vie éphémère, mais à l’aube d’une nouvelle ère pour le monde.

    Frieren entreprend alors de trouver un moyen de rejoindre Aureole, dit le « Paradis », lieu mythique où l’on raconte qu’il est possible de dialoguer avec les disparus, pour confier à l’âme de Himmel à quel point il a été important pour elle.
    Pour cela, il lui faudra retraverser certains des lieux qu’elle a précédemment parcourus lors de leur quête contre le Roi des démons, accompagnée des deux disciples de ses anciens compagnons d’arme qu’elle prend sous son aile : Fern, une apprentie mage surdouée, et Stark, un jeune guerrier candide au potentiel phénoménal.

    Ainsi commencent les aventures de Frieren, l’elfe à la recherche du temps perdu.

    Publié depuis plus de 4 ans dans les pages du Weekly Shonen Sunday, ce titre a connu une popularité quasi instantanée, mais également une reconnaissance professionnelle saluée dès l’année suivante par quelques prix remarquables.

    C’est tout naturellement qu’il a été adapté cette année en série anime, disponible depuis peu chez nous.

    Un univers de RPG japonais.

    La première chose qui saute aux yeux ce sont les dessins. Les superbes couvertures colorées donnent indéniablement envie d’ouvrir le manga. Le dessinateur, Tsukasa ABE, signe là sa première série et présente des illustrations plutôt raffinées.

    L’univers est clairement tiré des RPG japonais console : il me semble qu’il est souvent fait référence à Dragon Quest pour ce qui concerne son univers (je pense notamment à tout le folklore de Dragon Quest, particulièrement sa religion : La Déesse qui a créé le monde et ses races, les églises, etc.).
    A titre personnel, je relève au moins deux noms de charadesigner qui me semblent avoir fortement influé sur le style graphique de Frieren.
    Le premier, c’est Kosuke Fujishima qui est le principal character designer sur les Tales of, la plus fameuse saga de RPG de Namco, dont le titre sorti sur Gamecube, Tales of Symphonia, a longtemps marqué les joueurs. Il est également l’auteur des mangas You’re under arrest et Ah ! My goddess ! Il a également été charadesigner sur la série de RPG Sakura Wars, très populaire également.
    Je retrouve dans les personnages de Frieren beaucoup de son style aérien et coloré : les corps longilignes, le travail sur les cheveux en particulier, les coupes des costumes, les illustrations en tons pastel, etc. J’y sens son influence jusqu’au design particulier des sceptres des mages (même si ce design est depuis devenu des plus classiques dans les JRPG actuels).
    Par exemple, le costume de Frieren, son « look » global, me rappelle énormément celui de Colette Brunel dans Tales of Symphonia, son caractère par contre me fait penser à Raine Sage, du même jeu ; idem pour celui de Stark qui reprend la même dominante rouge/noir que celle de Lloyd Irving.

    FrierenColette
    Frieren / Colette

    Stark / Llyod

    Le second, c’est Hidari, charadesigner sur l’anime Fractale (cf illustration), ou encore sur des JRPG comme Fire emblem.

    c’est Masaki Hirooka, le chara designer notamment de Castelvania : Order of Ecclesia ; Suikoden Tierkreis ; Xenoblade Chronicles ; Bravely Second : End Layer ; Fire Emblem Cipher, Shining Force Cross… Quelques unes des œuvres situées dans le haut du panier de ces 15 dernières années.
    Son style très élaboré, pastel et lumineux est tout aussi parlant et évocateur que celui de Fujishima, surtout à la vue de son travail sur Suikoden Tierkreis.

    Je conçois tout à fait qu’il puisse y avoir encore tout un tas d’autres influences (je pense par exemple également à Nobuhiro Watsuki, surtout pour le thème des personnages en quête de rédemption, perdus dans une nouvelle époque qui n’est pas encore la paix mais aspire à le devenir, le recours massif aux flash back… Stark encore une fois qui me rappelle par certains côtés Sanosuke, ou encore Fern / Tomoe, etc.) et je ne vais pas en faire la liste ici, ce qui serait un peu vain finalement.

    Ce qui ressort donc, c’est l’influence TOTALE des univers des JRPG sur le style graphique de Frieren.

    Tout cela est parfaitement digéré et suffisamment original : Frieren est un personnage devenu ultra populaire et objet d’innombrables fanarts sur la toile.

    Le monde de Frieren est des plus classiques pour de la fantasy : l’architecture des bâtiments est inspirée de l’europe centrale/germanique fin 18ème/ début 19ème, préindustrielle. Même chose pour les paysages : de la forêt, de la haute montagne, quelques bords de mer…
    Il ressort une impression de « propreté » générale concernant les décors. C’est joli, mais vraiment random. Par exemple, les bâtiments, les cités, sont sans défauts, sans marques du passage du temps. Il n’y a pas non plus d’identité forte culturelle, de diversité. La nature quant à elle n’est pas sauvage, les chemins sont larges et bien tracés, même si peu empruntés. Les forêts sont claires, etc. Même si l’on croise quelques ruines par-ci par là, le temps y laisse si peu sa griffe que Frieren retrouve toujours sans peine ses repères même 80 ans après. C’est surtout le climat qui est redoutable.
    Certains y verront là un gros point noir, un manque flagrant d’originalité.
    A mon sens c’est au contraire un renvoi évident aux JRPG des riches années de l’époque 16 bits / playstation : à cause des limites de mémoires des cartouches, des disquettes, cela contraignait les développeurs à créer des univers souvent très redondants, où toutes les villes se ressemblaient, où chaque élément de décor était nécessairement répétitif. Il y a un peu de ça dans Frieren. Et je pense que c’est délibéré. Par exemple, l’intérieur des maisons, échoppes et autres auberges sont souvent vastes et vides, les quelques meubles étant réduits à leur plus simple expression, purement utilitaires sans une once de personnalité. Exactement comme dans un bon vieux RPG.

    Auberge Tales of / final fantasy

    A noter : le Royaume est vaste, lui-même divisé en différentes contrées. Il a quand même fallu 10 ans pour que le groupe des 4 héros parvienne – à pied – jusqu’au château du Roi des démons tout au nord du Royaume !

    Concernant le découpage des planches c’est à l’image du reste : aéré et clair. Tsukasa ABE nous gratifie de fort jolies cases et sait, avec une remarquable économie de moyens, mettre en scène à la fois des petites scènes du quotidien révélant le temps qui passe, jongler avec de nombreux flash back, décrire des combats dynamiques et parfaitement lisibles, etc.
    Sur ce dernier point, il faut saluer le travail de Tsukasa ABE : ce sont généralement des combats de mage, ils voltigent, prennent leurs distances, envoient des sorts de loin, etc. Du coup, pas de gros plans sur les visages, un poing, un pied, non. Les décors restent bien fournis même en plein dessin d’action, ET tout est parfaitement lisible.

    En somme, ce qui ressort au premier regard de Frieren, c’est un classicisme éprouvé, à mon sens très inspiré fin 90’s/début 2000’s.

    Ceci posé, cet univers de fantasy vidéoludique n’est pas qu’une simple coquetterie esthétique : il est là pour servir le propos et le fond de l’œuvre, on va y revenir.

    • Ce sujet a été modifié le il y a 2 mois par Bub bub.
    • Ce sujet a été modifié le il y a 2 mois par Bub bub.
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