Harry Potter
Magie et sous-texte.
La magie et la symbolique du serment et de la volonté
Dans Harry Potter, la magie obéit à des lois spécifiques et inviolables. Son utilisation demande énormément d'apprentissage, sept ans à Poudlard, au Royaume-Uni. Mais au-delà de l'apprentissage lui-même, on se rend vite compte que les lois de la sorcellerie sont avant tout affaire de psyché.
Les baguettes
Ce qu'il faut d'abord savoir, c'est que la baguette magique est le complément indispensable dans la vie du sorcier, un lien privilégié.
Un sorcier obtient sa première baguette lorsqu'il entame sa première année à l'école de sorcellerie, sans cela il lui est impossible de maîtriser sa force magique. Cette dernière peut se manifester sans baguette, conditionnée par de fortes émotions, elle s'extirpe du corps d'elle-même, sans contrôle. La baguette est le prolongement magique, le catalyseur du sorcier. Ce faisant, un lien fort doit s'opérer immédiatement entre le sorcier et la baguette, du même genre que savoir si l'on est gaucher ou droitier.
Ainsi, chaque sorcier opère le même rituel lorsqu'il achête sa première baguette chez Ollivander (fabricant et vendeur de baguettes magiques reconnu au Royaume-Uni), il choisit après qu'Ollivander a pris ses mesures (bras, mains, corps…) et lui propose plusieurs baguettes.
S'il a de la chance, le sorcier gardera la même baguette toute sa vie. Cependant, il n'est pas à l'abri de la briser ou de se la faire dérober de force. Lorsqu'un sorcier s'empare de la baguette d'un autre sorcier, cette dernière devient sienne. Un lien équivalent à celui de sa propre baguette se créé. Mais s'il s'en est emparé indirectement, cette baguette ne le reconnaîtra pas en tant que maître et le lien n'aura pas lieu. Si le sorcier décide néanmoins de l'utiliser, l'efficacité des sorts en sera largement amoindrie.
Chaque baguette magique est constituée par deux éléments importants, le bois de la baguette et son "coeur", ce qui se trouve à l'intérieur.
Rowling a associé les dates d'anniversaire de ses personnages avec le bois de leurs baguettes en fonction du rite celtique. Les Celtes associaient les périodes de l'année aux "arbres celtiques". Exemple: du 24 décembre au 20 janvier=Bouleau.
Ainsi:
Harry: Houx
Voldemort: If
Ron: Frêne
Drago: Aubépine
Hermione: Vigne
Dumbledore: Sureau
Certains arbres possèdent une symbolique propre.
Le houx a la réputation de repousser le mal, l'If a une longévité étonnante et symbolise a la fois la mort et la résurrection.
Le coeur d'une baguette magique contient un résidu de créature magique, ce qui permettra de canaliser et de diriger la force magique du sorcier. Plume de Phénix, poil de Sombral, ventricule de Dragon, crin de Licorne…
Les sorts
Pour lancer un sort, la baguette ne suffit pas, il faut le prononcer de manière intelligible, sans écorcher la formule. Le mot, souvent latin, sert de déclencheur psycholinguistique d'un sort spécifique, un apprentissage de son effet suivi de son nom permet une création mentale du sort. Ce n'est pas de savoir quelle est la formule à lancer qui importe, mais de savoir son effet.
Lancer un sort existant demande beaucoup de pratique. Mais la création d'un nouveau sort demande évidemment plus de capacités.
Etape de création:
Wingardium Leviosa
1-Je veux créer un sort qui permette de faire léviter des objets.
2-Je visualise mentalement l'effet de ce sort, c'est-à-dire un objet en lévitation.
3-Une fois l'image mentale clairement définie, je lui associe une formule qui sert de déclencheur psycholinguistique, dont le sens suit l'idée, et éventuellement un mouvement spécifique de la baguette.
4-Une fois la formule (et éventuellement le mouvement) trouvée, la force magique du sorcier associe la formule avec la volonté imagée.
5-Le sort est alors créé.
Les sorciers de niveau supérieur sont capables de lancer leurs sorts sans énoncer la formule, simplement par la pensée.
A noter que les elfes de maison possédent leur propre magie, qu'ils peuvent utiliser sans baguette.
Serment, volonté et sacrifice.
Les sorts sont dépendants de l'état mental du sorcier qui les utilise. Il doit faire preuve de la plus grande concentration possible. Mais les sorts les plus puissants demandent une force supérieure. Nous avons vu qu'un sort demande une visualisation mentale pour être créé à partir du néant, et que le simple fait de le lancer demande beaucoup de concentration. Certains sorts demandent une volonté particulière.
Ainsi les sortilèges impardonnables (manipulation, torture, mort) requièrent la volonté de faire souffrir volontairement sa victime (Doloris), de la dominer (Imperium) ou de la tuer (Avada Kedavra). Lors de la quatrième année, Maugrey "Fol'oeil" montre à ses élèves les trois sortilèges impardonnables, mais il leur spécifie clairement que même si toute la classe lui lançait l'Avada Kedavra, ils n'arriveraient même pas à le faire saigner du nez.
Il existe aussi des sorts scellant des serments, comme le sort du serment inviolable. Le serment est alors renforcé, car s'il n'était pas respecté, il entraînerait la mort immédiate de celui qui s'est enchaîné avec ce sort.
Dès la naissance du sorcier, sa magie n'obéit clairement qu'à son mental, et par surcroît à ses émotions.
Dans Harry Potter, ce n'est pas la force du sort ou de celui qui le lance qui importe, mais la symbolique du geste. La mère de Harry s'est sacrifiée par amour pour son fils, en faisant bouclier de son corps pour le protéger de l'Avada Kedavra de Voldemort. Ce geste désintéressé d'amour, que le seigneur des ténèbres appelle de l'ancienne magie, a protégé le bébé Harry de tous sorts de son agresseur, car la volonté de protection surpasse celle d'annihilation. Un mot et une volonté de tuer ne peuvent surpasser une symbolique aussi forte.
"With the first link, the chain is forged. The first speech censured, the first thought forbidden, the first freedom denied, chains us all irrevocably." -Jean-Luc Picard
Star Trek - The Next Generation / The Drumhead