Diverses petites choses, en vrac.
Oui, Japan Expo est marqué du sceau du capitalisme effréné. Quoi de plus logique pour un festival qui dure, et surtout, qui croît exponentiellement ? D'autant que, si ce festival peut avoir des invités de prestige (Clamp ou Obata), c'est parce qu'il est si important financièrement parlant aux yeux des ayant-droits nippons. Donc, oui, les plus friqués qui ont pu s'offrir un ticket Platine / Or / Argent / Bronze / Diamant / Perle ou que sais-je encore auront priorité. Bienvenue dans un pays de droite.
Puisqu'on parle des Japonais, avant de lancer la pierre aux organisateurs du salon, n'oubliez pas que pour l'organisation des dédicaces, sont également mis en cause les éditeurs français et japonais. Le principe de "pour avoir un peu d'encre déposée par Obata, vous devez acheter des manga", c'est pas JE qui l'a imposé. Attention, toutefois : je n'ai jamais dit qu'ils n'avaient pas, eux aussi, leur part de responsabilité dans le bazar, hein.
Enfin, "Japan Expo c'est pour les ploucs", a dit KP. Ou plutôt écrit. Oui et non. C'est devenu le festival le plus populaire, où on retrouve aussi bien l'otaque hardcore capable de chanter Hare Yukai en javanais tout en faisant le poirier que Tata Suzanne qui accompagne son emokid de nièce avec sa pancarte "Free Hugs" venue claquer trouze mille euros en corsets Laforet Harajuku pour mettre en avant son 75 A dans la cour du collège à la rentrée.
On a lutté pendant des années pour que le manga et l'animation ne soient plus considérés comme des loisirs pour gosses, mais à leur juste valeur. Youpi, on a réussi, on parle de Ponyo au JT de 20 h sur TF1 en termes élogieux. Mais n'oublions pas qu'avant tout, il s'agit d'une industrie de divertissement de masse, où tout est bon pour faire claquer le moindre denier à l'otaque acharné (je n'ose imaginer combien de produits dérivés il y a pu avoir pour Evangelion, Totoro, et ne parlons pas de Hello Kitty).
Je me souviens de la troisième édition de JE, en pleine canicule, où le peu d'otakus présents s'entassaient dans des salles minuscules, avec comme invités d'obscurs mangaka et des chanteurs de génériques français. You-hou. Désormais, on a droit à des infrastructures bien plus abouties et élaborées, et des invités qui claquent. Pour preuve, les hectolitres de salive déjà déversés par tous ceux qui ont appris la venue des Clamp. Mais toute médaille a son revers : les tarifs, les billetteries privilèges, la plèbe, les gamins ne connaissant rien d'autre que Naruto et les Free Hugs… A vous de trier le bon grain de l'ivraie. Ou pas.