Les comics de Super Héros

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Posté dans : Manga & BD

  • Feanor-Curufinwe
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    Feanor-Curufinwe le #289077
    La Saga de Ra's Al Ghul

    "Je me proclame plus fort que Bisu… plus fort que tous. Et je défie le monde de me prouver le contraire."

    La Saga de Ra's Al Ghul inclut trois histoires plus ou moins connectées entre elles et formant "la trilogie du Démon", consacrée à l'ennemi le plus international de Batman, l'éco-terroriste au moins cinq fois centenaire Ra's Al Ghul, qui fit sa première apparition dans La Fille du Démon (1971 – à lire dans le DC Comics Anthologie, Urban), création de Dennis O'Neil et Neal Adams.
    Ra's Al Ghul est effectivement un ennemi redoutable pour le Limier Masqué, à tel point qu'il a découvert sa véritable identité avant même de le rencontrer. Il rivalise avec Batman sans difficulté, autant intellectuellement (c'est un grand stratège) que physiquement, puisqu'il maîtrise les arts martiaux autant que l'art de l'escrime.
    Sa relation avec Batman est teintée de respect (il surnomme Batman "le détective") autant que de défiance (on peut aisément comparer la relation Batman / Ra's à celle de Sherlock Holmes / Moriarty sur ce point). S'il le considère le plus souvent comme un ennemi, il ne désespère pas à d'autres moments d'en faire son fils, en le faisant épouser sa fille Talia.

    I- La Naissance du Démon (1992)
    Dennis O'Neil – Norm Breyfogle

    Alors qu'il traque les hommes de Ra's Al Ghul à travers le monde, Batman tombe dans une fosse de déchets toxiques. Malgré ses problèmes de santé, il continue de poursuivre Ra's en cherchant les puits de Lazare, source de sa longévité surnaturelle, et trouve Talia à l'endroit où son père a ressuscité pour la première fois. Près du puits, elle lui raconte la vie de son père, il y a plus de cinq cents ans, jeune médecin ayant perdu sa femme à cause du fils du Salimb (ou Sultan) et de ce dernier. Sa vengeance contre le Salimb, sa découverte de convergences d'énergies telluriques à certains endroits-clefs de la planète, sa lente évolution vers le terrible terroriste quasi-immortel qu'il est amené à devenir, ainsi que son combat contre ce qu'il appelle le "grand ennemi", la mort, représentée dans ses rêves sous la forme d'une énorme chauve-souris, nous sont ici contés.

    Même si Batman ouvre et clôture ce récit d'une centaine de pages, on se trouve ici face à une "origin story" qui lie le destin de Ra's Al Ghul avec les puits de Lazare, et ce dès sa naissance.
    Si l'histoire en elle-même est déjà passionnante, le trait de Norm Breyfogle, réaliste (dans les proportions des personnages et la représentation des décors et des costumes) autant qu'abstrait (dans certaines représentations réduites au strict minimum des décors ou personnages), voire cartoon (dans certaines expressions de visages ou de corps), est magnifié par une utilisation de couleurs chaudes, avec un effet crayonné prégnant absolument divin, et une dominante de teintes or, bleu-nuit et vert du meilleur effet !
    Sous des allures de conte, cette histoire apporte à la nature noble et sauvage de Ra's Al Ghul une dimension tragique et fataliste, faisant de son combat contre Batman une bataille séculaire homérique, et pathétique, contre la mort.

    II- Le Fils du Démon (1987)
    Mike W. Barr – Jerry Bingham

    Après avoir mis fin à une prise d'otages dans une usine chimique, Batman s'effondre sur le chemin du retour. Sauvé par Talia Al Ghul qui l'avait suivi, il enquête à ses côtés sur le responsable de la prise d'otages, un terroriste nommé Qayin.
    Ses investigations l'amènent au centre de recherche Blaine-Pearson, où il trouve le cadavre du docteur Harris Blaine, mort empoisonné. Avant de mourir il a néanmoins réussi à donner une indication sur l'identité de son assassin, une carte du ciel représentant la constellation Persée sur l'étoile binaire Algol. S'agirait-il de Ra's Al Ghul ?
    Après quelques révélations, Batman accepte l'aide de Talia et son père pour retrouver le terroriste, acceptant aussi la condition sine qua non, épouser Talia.

    Le Fils du Démon dresse le portrait d'un Batman solitaire, dur, froid, mais surtout maître de son art !
    Il est ici autant le plus grand détective de la Terre que le terrible surhomme prédateur au sommet de sa forme, une créature dont on n'a aucun mal à se l'imaginer tenant tête à des super-héros omnipotents tels Superman ou Wonder Woman !

    Dès les premières pages, le voilà mettant fin à lui seul à une prise d'otages, attaquant ses proies dans l'ombre, instillant la peur de l'inconnu dans leurs coeurs, sauvant (en même temps) la veuve et l'orphelin pour finir, sans transpirer, sans broncher, par escalader en deux temps trois mouvements une gigantesque cheminée, afin de plonger sans filets sur un hélicoptère en plein vol, qui fit l'erreur de trop s'attarder dans les environs alors qu'il eût été plus sage de fuir dès le moment où le Bat-signal fit son apparition dans le ciel.

    Véritable ode au Chevalier Noir, le récit s'attarde autant sur les qualités physiques et intellectuelles de Batman que sur ses failles. Ainsi on comprend assez vite que la notion de filiation est le seul espoir de Batman pour connaître une vie heureuse. Et la famille, il semble l'avoir trouvée auprès de Ra's Al Ghul et sa fille. L'un de ses plus terribles ennemis, et la femme qu'il considère alors comme son grand amour.
    Cette thématique sur la famille a toujours été plus ou moins présente dans la série, depuis le Silver Age, mais elle revêt une importance plus grande ici. Une importance qui ne passa pas inaperçu aux yeux d'autres auteurs, dont un en particulier, puisqu'il s'agit là de l'outil de base du travail de Grant Morrison sur Batman au cours de son run sur la série, et dont l'apparition de Damian Wayne, fils de Bruce Wayne et de Talia Al Ghul, découle directement de cette histoire.

    Le Fils du Démon fait honneur au Batman, et tout en lui dressant un panégyrique au travers de ses exploits autant physiques qu'intellectuels, Mike W. Barr et Jerry Bingham tentent aussi de réparer ses failles, de le débarrasser de ses démons intérieurs, en lui apportant la chaleur d'une famille, ne serait-ce que l'espace d'une histoire, avant de cruellement la lui retirer.

    Parce que, tout le monde le sait, Batman n'est pas destiné à être heureux, sinon il n'existerait pas. Et le monde a besoin du Batman.

    III- La Fiancée du Démon (1990)
    Mike W. Barr – Tom Grindberg

    Ra's Al Ghul reprend ses habitudes éco-terroristes ainsi que sa recherche de puits de Lazare. Afin de mettre son plan à exécution, il a besoin de l'aide d'un scientifique américain, le docteur Carmody, spécialisé dans le problème du réchauffement climatique. Il envoie également un de ses hommes, Shrapnel, pour se débarrasser du Batman, éternel obstacle à ses plans.

    Alliances, trahisons, retournement de veste et coeurs brisés, voilà ce que propose cette histoire. Sous fond de message écologique (le fameux trou dans la couche d'ozone qui avait marqué les esprits à l'époque), la Fiancée du Démon joue encore sur le thème de la famille. Mais alors que le Fils du Démon abordait la chose sous l'angle du rassemblement, de la construction d'une famille, cette troisième partie en montre sa destruction. Une destruction de la famille causée par les ambitions nihilistes de Ra's Al Ghul, qui vire ici presque au pathétique, car plus il tente de former un semblant de cadre familial, plus ses ambitions pour le monde futur causent la mort autour de lui et de ses proches. Et fatalement, sa conception pervertie de la famille se heurte à sa conception de la vie et de la mort, dont la limite entre les deux est rendue superficielle par ses puits de Lazare.

    Malgré un thème intéressant, faisant écho au récit précédent, la Fiancée du Démon reste en deçà de ses deux grandes soeurs, en raison d'un traitement plus classique et d'un récit plus brouillon dans l'ensemble, et le trait de Tom Grindberg, moins plaisant à l'oeil que ceux, plus originaux, de Breyfogle et Bingham, n'arrange pas cette impression.
    Cela étant, les deux premières histoires font partie du haut du panier de la mythologie du Batman, et la Fiancée du Démon reste un récit captivant, mettant encore à l'honneur les capacités athlétiques et intellectuelles exceptionnelles du Chevalier Noir.

    En définitive, la Saga de Ra's Al Ghul est un recueil absolument indispensable, mettant autant en avant Batman que l'un de ses plus grands ennemis, le noble Ra's Al Ghul, homme extrême et seule menace internationale (préconisant le génocide de l'Humanité pour la sauvegarde de la Terre) à la hauteur d'un Batman, trop souvent défini comme gardien de la sombre Gotham, auquel O'Neil et Neal Adams souhaitaient offrir un adversaire plus imposant !

    "With the first link, the chain is forged. The first speech censured, the first thought forbidden, the first freedom denied, chains us all irrevocably." -Jean-Luc Picard
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    Geoff34
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    geoff34 le #289078

    Acheté hier, suite à ta critique du livre, c'est vrai que les dessins de La Naissance du Démon sont magnifique, vu le style employé, on se rapproche plus de la BD européenne que du comic book de super héros.

    Feanor-Curufinwe
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    Feanor-Curufinwe le #289079

    Encore une fois, je suis ravi de ton vote de confiance ! 😃
    Oui, La Naissance du Démon est un véritable plaisir pour les yeux ! On n'est pas dans le trait réaliste d'Alex Ross, mais l'effet est aussi saisissant, surtout grâce aux tons de couleurs parfaitement choisis !

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    Feanor-Curufinwe
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    Feanor-Curufinwe le #289080
    Batman
    La Légende

    Tome 2
    Bob Haney – Jim Aparo

    Une trentaine d'histoires (29, pour être précis) nous sont proposées dans ce second recueil des aventures de Batman, allié à un autre super-héros de l'univers DC, différent à chaque épisode. Des aventures publiées entre novembre 1973 et juin 1979. Je me suis permis de faire un petit focus sur quelques histoires qui représentent assez bien la diversité de ton dans ce second tome.

    Chapitre IV- La petite guerre des super armes !

    Un épisode atypique ! Il fait intervenir les auteurs en personne !
    Batman et le Sergent Rock luttent ensemble contre un réseau de terroristes appelés “les Mille”, mais ils ne seraient plus de ce monde sans l'aide providentielle… des auteurs de la Légende, Jim Aparo, Bob Haney et l'éditeur Murray Boltinoff !
    Au-delà d'un aspect métatextuel autant absolument génial que délicieusement naïf (les trois auteurs sont attaqués par les mêmes terroristes qu'ils dépeignent dans leur histoire, et ces derniers cherchant à se débarrasser des auteurs pour tuer Batman et Rock), cette histoire revêt aussi un aspect terriblement actuel, en regard des récents évènements (l'attaque sur Charlie Hebdo).

    La symbolique d'un groupe terroriste cherchant à répandre la terreur et à détruire l'info en s'attaquant directement à ceux qui les défient au travers de bandes-dessinées ! Impensable, hein ?

    Chapitre VIII- Le poids de la mort !
    Il y a parfois dans cette série des histoires dont le scénario est tellement tiré par les cheveux, qu'il vaut mieux ne pas y prêter attention et passer outre ce prétexte foireux pour simplement prendre plaisir à suivre l'aventure du jour de Batman et son allié.
    C'est par exemple le cas dans Le poids de la mort, qui voit le Croisé à la Cape s'allier à Mister Miracle (rencontré qui plus est par hasard !) pour contrecarrer les plans de Mamie Bonheur, à savoir enlever le Shah du Karkan, magnat du pétrole qui s'apprêtait à signer un traité de défense avec les états-unis, décisif dans la guerre froide.
    Et pour quelle raison Mamie Bonheur a-t-elle fait enlever le Shah ? Un scientifique soviétique (même si sa nationalité n'est pas évoquée) lui aurait promis en échange un élixir de jeunesse (sic) !

    Une alliance de Batman avec un personnage de Kirby est cependant toujours appréciable, même quand l'histoire est tirée par les cheveux !

    Chapitre XIV- Démolition !

    Mon histoire préférée de la Légende ! Sur fond de guerre froide, le récit s'applique à montrer en quoi Batman est un être, un homme exceptionnel, un surhomme, non pas par ses qualités athlétiques, mais par son mental d'acier, son esprit invincible, son caractère d'insoumis, au travers d'une séance de torture qui occupe la plus grande partie de cette histoire.
    Alors que dans Batman – La Légende, le Chevalier Noir est, au mieux, traité d'égal à égal, souvent en retrait, parfois même faire-valoir de son allié occasionnel, ici c'est lui qui est mis en valeur, spécialement à travers l'abnégation dont il fait preuve, prouvant son statut non usurpé de super-héros !

    D'une manière générale, Batman – La Légende met en avant des récits revendiquant une influence cinématographique, plus précisément du cinéma de genre ! Espionnage (Sept Pas vers… l'Enfer !), action / baston (Batman… tueur de Dragon ?), aventure (Tombeau Enterré ! Un récit d'aventure à la Indiana Jones !), thriller (Autre Forme de Justice !) ! Mais c'est quand même le genre espionnage qui prédomine, guerre froide oblige (les communistes et la Russie ne sont d'ailleurs jamais désignés. On parle tout au plus de “République populaire” ou de “l'Est”), et des thèmes tournant souvent autour du trafic de drogue !
    On peut ressentir chez Bob Haney et Jim Aparo, à la lecture de ce seconde recueil, la prégnance d'une forte influence audio-visuelle, tant du milieu cinématographique que télévisuel. C'est le principal aspect qui ressort de cette lecture.

    Ce dernier tome de La Légende continue dans la droite lignée du premier volume, des histoires intemporelles (comme Requiem pour un flic de choc ! centré sur le commissaire Gordon, sa probité, son courage et l'amitié qui le lie au Batman) qui en côtoient d'autres carrément très marquées par leur époque (dans Discothèque de la Mort ! Flash et Batman affrontent une espèce de fantôme de l'opéra à la sauce Disco !), des histoires fantastiques (La Flèche de l'éternité !, où Batman et Green Arrow voyagent dans le temps, en France, pendant la Bataille d'Azincourt) et d'autres plus terre-à-terre (Payer ou Mourir ! oppose ainsi le Joker à Batman dans une enquête bien fichue).
    Ce sont des histoires “vintage”, comme on dit aujourd'hui, qui ont le charme désuet des choses désuètes dont on ne veut jamais se débarrasser, à une époque où la continuité n'était pas la plus grande des préoccupations, où les histoires ne duraient que le temps d'un chapitre ou deux, et où Batman prenait l'avion comme tout un chacun, en gardant son costume (dans le chapitre Carré de l'Homme Mort !) ! 😂

    Lire une histoire de Batman la Légende, c'est comme observer l'album-photo de vos grands-parents : Vous y voyez des gens, des rues, des maisons que vous reconnaissez vaguement. C'est une sensation amusante, des instantanés d'une autre époque. C'est rassurant, quelque part, parce que vous constatez que ce qui vous paraît familier et bien assimilé, ben en fait, ça l'est pas tant que ça. Papy Batman vivait d'une autre façon, s'habillait différemment. Tonton Joker était plus chevelu, plus grand. Et tata Catwoman, quelle coquine ! Elle qui vous fait des leçons de morale, regardez-la sur cette photo, un verre de rhum dans une main et une cigarette dans l'autre ! “Ah ! Et puis, à l'époque de papy, on avait d'autres préoccupations, hein ! C'était la guerre, tu sais mon p'tit !”
    Et c'est parce que les choses ne sont pas tout-à-fait les mêmes que c'est rassurant ! L'observation d'un monde en constante évolution, celui des comics.
    Batman – La Légende, c'est un album-photo. On le ressort une fois tous les quatre ou cinq ans et on le parcourt le sourire aux lèvres ! 😃

    "With the first link, the chain is forged. The first speech censured, the first thought forbidden, the first freedom denied, chains us all irrevocably." -Jean-Luc Picard
    Star Trek - The Next Generation / The Drumhead

    Feanor-Curufinwe
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    Feanor-Curufinwe le #289081
    Robin – Année Un
    Bruce Canwell – Lee Weeks (Batman Chronicles : The Gauntlet)
    Scott Beaty & Chuck Dixon – Javier Pulido (Robin : Year One)

    "Tu as suivi les indices, fait le sale boulot… et quand la situation est devenue critique et que je n'étais pas là, tu as bien agi. Je suis fier de toi… Robin."

    Le jeune Dick Grayson insiste pour être le partenaire de Batman, mais ce dernier ne consentira à le faire participer à ses balades nocturnes que lorsqu'il sera sûr qu'il est prêt. Pour ce faire, il lui impose une dernière épreuve : Robin devra échapper toute une nuit à la traque du Chevalier Noir, un jeu de cache-cache grandeur nature, en somme.

    C'est aussi au cours de cette nuit que Robin en viendra à faire ses preuves de combattant du crime, puisqu'il prendra en chasse Joe Minette et ses hommes, trafiquants de drogues et de prostitution.
    Après cette longue nuit d'épreuves débute la première année de Robin. Une année qui le conduira à faire la connaissance et affronter des super-vilains comme Jervis Tetch, dit le Chapelier Fou, dans une affaire de traite des blanches auprès d'un réseau asiatique; Il affrontera également Double-Face, première expérience d'échec sanglant pour le Garçon Prodige, qui mettra définitivement fin à son innocence. Et finalement, c'est auprès de la Ligue des Assassins qu'il achèvera sa formation, après une période de remise en question de Batman à son encontre.

    Robin – Année Un est un récit qui peut être pris pour la suite de Amère Victoire. Il s'intéresse, attention grosse révélation, à Dick Grayson et ses premiers pas en tant que Robin.
    Nous découvrons également ici sa relation avec Alfred, Bruce et le commissaire Gordon.
    C'est aussi, bien sûr, l'occasion de montrer à quel point l'arrivée de Dick affecte tout l'univers du Chevalier Noir, à travers les réflexions d'Alfred pendant la majorité du récit.

    Alfred est d'ailleurs très présent ici, nous gratifiant de quelques traits d'esprit dont il a le secret, mais faisant surtout office d'objecteur de conscience auprès de Batman, ne manquant pas de souligner à quel point ses activités nocturnes sont dangereuses, plus encore pour un jeune adolescent. Il désapprouve fortement que Bruce ait accepté que Dick participe à sa croisade, même s'il a clairement remarqué que depuis son arrivée, Bruce avait tendance à moins broyer du noir.

    Cette première année de Robin joue autant sur le côté historique léger et fantastique des première aventures de Batman et Robin en comic-book (comme le passage avec Killer Moth) que sur le réel danger que peut représenter le monde de Gotham pour un ado en quête de sensations fortes.
    L'équilibre est assez bien trouvé, puisqu'on passe d'une course-poursuite très "silver age" de Killer Moth, et sa Mothmobile, à une affaire d'enlèvement et de meurtre avec Double-Face.
    Le récit alterne ainsi continuellement les moments légers avec des passages plus graves, comme pour souligner l'apport de Robin, salvateur pour la psyché de Bruce Wayne et les inquiétudes d'Alfred Pennyworth.

    Si l'histoire forme peu à peu le Robin définitif au cours de sa première année, c'est parce qu'elle s'attarde autant sur l'action et l'intrigue que sur les relations entre les personnages principaux, en ne laissant personne sur le carreau. Le développement des personnages fait ici tout le sel de l'histoire qui nous est contée, justifiant chaque acte, chaque évènement présenté.
    Le trait de Javier Pulido est assez proche de celui de Darwyn Cooke, artiste contemporain. Même s'il ne semble pas très à l'aise dans les scènes de combats (souvent brouillonnes), il arrive néanmoins à compenser par des cadrages audacieux.

    Robin – Année Un est de fait un très bon récit des premiers pas du Garçon Prodige, brillant autant par son écriture que par son trait. S'inspirant brillamment de Batman – Année Un autant sur le fond que sur la forme, il créé une excellente homogénéité avec son aînée.

    "With the first link, the chain is forged. The first speech censured, the first thought forbidden, the first freedom denied, chains us all irrevocably." -Jean-Luc Picard
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    Geoff34
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    geoff34 le #289082

    Citation (feanor curufinwe @ 18/01/2015 16:59)
    Chapitre IV- La petite guerre des super armes !

    Un épisode atypique ! Il fait intervenir les auteurs en personne !
    Batman et le Sergent Rock luttent ensemble contre un réseau de terroristes appelés “les Mille”, mais ils ne seraient plus de ce monde sans l'aide providentielle… des auteurs de la Légende, Jim Aparo, Bob Haney et l'éditeur Murray Boltinoff !
    Au-delà d'un aspect métatextuel autant absolument génial que délicieusement naïf (les trois auteurs sont attaqués par les mêmes terroristes qu'ils dépeignent dans leur histoire, et ces derniers cherchant à se débarrasser des auteurs pour tuer Batman et Rock), cette histoire revêt aussi un aspect terriblement actuel, en regard des récents évènements (l'attaque sur Charlie Hebdo).

    La symbolique d'un groupe terroriste cherchant à répandre la terreur et à détruire l'info en s'attaquant directement à ceux qui les défient au travers de bandes-dessinées ! Impensable, hein ?

    étonnant de voir que ce genre d'histoire à l'époque, finalement pas si naïf que ça.
    en terme de naïveté, les première aventures de Superman le sont beaucoup plus (il va directement dans le repère des criminels et leur dis poliment de cesser leur activités, et les plus coriaces, il les envoie faire la guerre [il s'engage lui-même pour leur faire une leçon de morale 😛 ])

    Feanor-Curufinwe
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    Feanor-Curufinwe le #289083

    Citation (geoff34 @ 20/01/2015 20:10)
    étonnant de voir que ce genre d'histoire à l'époque, finalement pas si naïf que ça.
    en terme de naïveté, les première aventures de Superman le sont beaucoup plus (il va directement dans le repère des criminels et leur dis poliment de cesser leur activités, et les plus coriaces, il les envoie faire la guerre [il s'engage lui-même pour leur faire une leçon de morale 😛 ])


    Oh, je sais pas… les toutes premières aventures de Supes dans Action Comics étaient très marquées par un ton prolétaire, anti-patronal, même si ça n'a pas duré longtemps ! (D'ailleurs, Grant Morrison y a fait allusion dans les premières histoires de Superman N52, dans la série Action Comics – sortie chez nous sous le simple titre Superman)
    Et il y a aussi cette anecdote très connue sur l'émission de radio The Adventures of Superman dans laquelle les mots de passe et autres détails sur les réunions du Klan étaient carrément révélées dans la fiction, et c'étaient les vraies !

    "With the first link, the chain is forged. The first speech censured, the first thought forbidden, the first freedom denied, chains us all irrevocably." -Jean-Luc Picard
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    Feanor-Curufinwe
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    Feanor-Curufinwe le #289084
    La Proie d'Hugo Strange
    Doug Moench – Paul Gulacy

    "Oh si, c'est un tueur, ce Batman… un tueur qui ne tue pas… Il court, libre, parmi les sales petits secrets dans les coins d'ombre… faisant l'amour à la nuit elle-même… Oh comme je l'envie. Oh comme je le hais."

    L'histoire se déroule dans les premières années d'activité de Batman et se compose de deux parties.
    La première (Proie – 1992) se penche sur les problèmes du Chevalier Noir avec la police de Gotham (excepté le capitaine Gordon) qui interfère dans sa chasse aux criminels et autres psychopathes. Une force spéciale anti-Batman est même créée, et tandis que Gordon est désigné par le maire pour la diriger, ce dernier embauche également le docteur en psychiatrie Hugo Strange comme consultant de cette force spéciale, ce afin d'étudier la psyché et dresser le profil de cet homme qui se déguise en chauve-souris humaine la nuit pour combattre le crime.
    Un flic aux méthodes expéditives et très ambitieux, Max Cort, est également choisi pour faire partie des forces spéciales, et il n'est pas réputé pour son amour du Croisé à la Cape.

    Cette histoire s'attarde autant sur Hugo Strange que sur la relation de Batman avec la police et ses efforts pour se faire accepter par les forces de l'ordre. C'est donc toujours une période de construction pour le Chevalier Noir, qui comprend par exemple qu'il aura besoin d'une voiture pour pouvoir être plus efficace.

    Catwoman fait aussi des apparitions ponctuelles et assez courtes, cherchant à sortir de l'ombre de celui que les journaux considèrent toujours comme son complice. Leur rencontre marque le début d'un jeu de séduction qui ne trouvera jamais réellement de fin. Batman reconnaît qu'il est attiré par elle, mais son statut de chat-pardeuse sera toujours un frein à leur relation.

    Quant à Hugo Strange, il est dépeint comme un psychiatre avec ses propres "déviances", fasciné à tel point par Batman qu'il passe ses soirées accoutré comme celui qu'il étudie, en compagnie d'un mannequin, reflet de son complexe d'infériorité vis-à-vis des femmes.

    La deuxième histoire (Terreur – 2003) voit le retour de Strange, qui cette fois prévoit d'utiliser Jonathan Crane, alias l'épouvantail, afin d'éliminer définitivement Batman.
    Les petits jeux entre ce dernier et Catwoman continuent de plus belle, et occupent même plus de place dans le récit.

    Cette seconde partie de l'histoire est malheureusement bien moins intéressante que la première, en raison d'une trop grande similitude avec celle-ci (en-dehors d'une différence significative). Ici, c'est Crane qui est le plus mis en avant, à travers son passé, martyrisé par ses camarades d'école, et cherchant à se venger de ces derniers. Certes, Crane remplace Cort, mais le déroulement reste le même, en moins intéressant.
    Ainsi, Gordon y est plus en retrait, et on ressent moins le côté "premières années" de Proie. L'histoire se concentre quasi exclusivement sur l'affaire. Les jeux de séduction entre Catwoman et Batman ne peuvent masquer le manque de consistance de l'intrigue, qui se voit amputée de ce qui rendait la première partie passionnante, à savoir le caractère de Strange et les rapports de Batman avec la police.

    Si c'est assez compréhensible que la relation Batman / GCPD ne soit pas plus mise en avant (la question étant réglée à la fin de Proie), il est véritablement dommage que les auteurs n'en aient pas profité pour explorer plus en profondeur le personnage du docteur Strange, préférant céder cette place en faveur de l'épouvantail, pourtant plus présent dans l'univers de Batman que le psychiatre.

    La Proie d'Hugo Strange est en définitive bien plus que ce que son titre laisse à penser. La narration est fortement empreinte de celle de Batman – Year One, sortie quelques années plus tôt, et se concentre, comme Year One, autant sur Gordon que sur Batman.
    Les difficultés de Batman, mais aussi de Gordon, à être accepté, ou plutôt toléré par le GCPD sont bien mises en lumière, du moins dans la première partie, et malgré une seconde partie plus faible et un aspect graphique qui oscille entre le moyen et le laid (les visages en gros plan sont moches, faut le dire), La Proie d'Hugo Strange mérite d'être lu, car il constitue un excellent complément au fabuleux Year One de Miller et Mazzucchelli.

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    Xanatos
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    Xanatos le #289085

    Je te rejoins au sujet de cet album centré sur le diabolique Docteur Strange, il est très bon et je considère moi aussi le premier récit comme le meilleur de celui ci (même si j'ai trouvé l'Epouvantail brillant dans la seconde histoire).
    Il ne fait aucun doute que les auteurs ont été fortement influencé par le travail de Steven Engleheart et Marshall Rogers sur Dr Strange.

    D'ailleurs, je compte faire une critique détaillée sur l'album Batman Dark Detective la semaine prochaine, celui ci valant largement le détour, certaines des histoires du run de ce tandem ayant fortement influencé Paul Dini et Bruce Timm pour Batman the Animated Series (mais j'y reviendrai plus en détails dans ma future critique 😉 ).
    Merci aussi pour ta critique sur l'album de Ra's Al Ghul, elle m'a donné envie de le lire. 😁

    Feanor-Curufinwe
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    Feanor-Curufinwe le #289086

    Merci !
    En ce qui me concerne, je poste mon avis sur le deuxième tome de Power Girl, et mon prochain avis portera sur l'excellent Infinite Crisis !
    Pour Dark Detective j'ai aussi l'intention d'en parler, mais ça ne sera pas pour tout de suite.

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    Feanor-Curufinwe
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    Feanor-Curufinwe le #289087
    Power Girl

    Tome 2
    Sois Belle et Bats-Toi
    Justin Gray – Jimmy Palmiotti – Amanda Conner

    Les aventures débridées et sexy de Power Girl continuent de plus belle dans ce deuxième tome !
    Suite à l'attaque d'une bombe stérilisante contre les siens, et dont il est le seul rescapé, Vartox débarque sur Terre en vue de s'accoupler avec Karen Starr, alias Power Girl, et ainsi permettre à son peuple de survivre.
    Tout est bon pour la séduire, même l'invocation d'un monstre dévoreur de planètes, un Ix Négapic, qu'il espère vaincre, montrant ainsi sa virilité à celle qu'il convoite. Le problème, c'est qu'il n'a plus la technologie lui permettant de renvoyer le monstre chez lui.

    Et quand Power Girl n'est pas amenée à combattre les menaces extra-terrestres, à s'occuper de son entreprise ou prendre en course les maîtres chanteurs en herbe, elle doit se méfier de Satanna, complice et amante d'Ultra-Humanite, qui cherche à se venger du sort que son psychopathe de compagnon a subit un tome avant.
    Heureusement, elle pourra également compter sur sa meilleure amie, la jeune Terra, pour affronter ces différentes menaces… à moins qu'elle n'en soit devenue une elle-même !

    Y a pas à dire, c'est toujours aussi beau à voir ! Il faut dire que le trait d'Amanda Conner, tout en rondeurs (un terme on ne peut plus approprié) est un vrai plaisir pour les yeux, surtout lorsqu'il met en valeur les atouts de Power Girl !
    Les histoires gardent toujours le même ton léger, traitant d'égal à égal les actions héroïques de Power Girl et les problèmes quotidiens de Karen Starr. A tel point d'ailleurs qu'il n'est pas toujours évident d'établir une vraie frontière entre Power Girl et Karen Starr, sans compter que le ton assez grivois (qu'on pourrait aisément rapprocher de celui de la série japonaise Cutey Honey – ou Cherry Miel en vf – de Gô Nagai) n'aide pas à distinguer la super héroïne de la chef d'entreprise !

    D'ailleurs les scénaristes jouent allègrement avec cette zone de flou, faisant de son "identité secrète" un secret de polichinelle.
    Et puis comment ne pas reconnaître Karen Starr en Power Girl, alors qu'elle ne fait rien pour modifier son apparence sous l'une ou l'autre identité ?

    Ce deuxième tome garde absolument le même ton que le précédent. Il fait office de véritable divertissement certes, mais un divertissement qui a sa propre personnalité ! Les dialogues et mises en situation participent activement à faire de Power Girl un récit captivant ! Et si le risque dans ce genre d'histoire est de tomber dans la lourdeur, on y échappe sans difficulté ici, et ce grâce à la qualité d'écriture de Gray et Palmiotti ! A lire, et voir, sans l'ombre d'un doute !

    "With the first link, the chain is forged. The first speech censured, the first thought forbidden, the first freedom denied, chains us all irrevocably." -Jean-Luc Picard
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    Feanor-Curufinwe
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    Feanor-Curufinwe le #289088
    Infinite Crisis
    Greg Rucka – Geoff Johns – Judd Winick – Gail Simone – Mark Verheiden

    "Superman, Wonder Woman et les autres… Ils nous tueront tous… si on ne les tue pas d'abord."

    Ted Kord, alias Blue Beetle, enquête. Vingt millions de dollars appartenant à Kord Omniversal, sa société, ont disparu de son compte. Blue Beetle est ruiné, avec un seul indice, un programme nommé OMAC. Le jour d'après, ce sont cinquante kilos de kryptonite qui ont été volés dans un hangar qui appartenait à sa société.

    Quelles que soient les connaissances auxquelles il demande de l'aide, aucune ne le prend au sérieux ou n'a de temps à lui consacrer. Quant à la Ligue de Justice, elle est affairée par une soudaine attaque Thanagarienne sur Rann.
    En assemblant seul peu à peu le puzzle, Ted réussit à remonter à la source, et il découvre alors un danger qui touchera tous les super-héros, une conspiration mise en place depuis de nombreuses années, par une des personnes en qui il avait le plus confiance.
    C'est le début d'une vaste Crise d'ampleur telle qu'elle changea le monde des super-héros DC pour un bon moment : Infinite Crisis.

    A vrai dire, cette Crise commence véritablement avec le récit Crise d'identité, dans lequel la confiance qui existait entre les super-héros fut terriblement ébranlée par une révélation fracassante, divisant les rangs de la Ligue de Justice et accentuant drastiquement la paranoïa de Batman.

    Et là encore avec Infinite Crisis, le thème principal, c'est la confiance.
    Comme dans Crise d'Identité, il s'agit avant tout d'une histoire qui ramène les super-héros à leur condition humaine, fussent-ils extra-terrestres ou divinités. Le danger ne vient pas ici de super-vilains, qui d'ailleurs sont très peu présents (bien que Lex Luthor rassemble les troupes en secret), mais de l'intérieur. La trahison est plus importante, et massive, que dans Crise d'Identité, mais d'une certaine manière la racine est identique.
    Il ne s'agit pas dans les deux cas d'une volonté nihiliste a priori, mais de personnes qui pensent faire, qui croient faire ce qui est juste.

    C'est ce qui rend ces récits passionnants, ce mélange entre histoires de super-héros et récits sur la condition humaine. Quand la communauté super-héroïque commence à atteindre un nombre très élevé, les années et l'inventivité des auteurs aidant, rien n'est plus tentant que de les faire se confronter. Si les premières confrontations du genre ne se résumaient au mieux qu'à de courtes escarmouches, basées avant tout sur des malentendus ou des quiproquo, avec le temps la complexité des histoires a commencé à déplacer la confrontation du côté physique vers la psychologie, les différences d'idées et d'opinion. Les mythes vivants que représentent les super-héros DC connaissent alors de véritables échecs, et même des tragédies. On passe ainsi de la mythologie grecque à la tragédie grecque, pour ainsi dire !

    Pour le lecteur qui a suivi l'évolution de ces personnages depuis nombre d'années, le choc est d'ailleurs tel ici qu'il touche à deux niveaux : D'une part par la mort de nombreux super-héros (à long terme, c'est-à-dire jusqu'à la série hebdomadaire Infinite Crisis : 52), particulièrement du côté d'une certaine Ligue de Justice post-Crisis on Infinite Earths (1986); et d'autre part par la trahison d'un personnage qui côtoyait ces mêmes super-héros depuis des années.

    Pour bien comprendre la portée du choc, c'est un peu comme si Jimmy Olsen avait poignardé Superman dans le dos (un poignard en kryptonite, évidemment !), ou si Alfred avait mis de la mort-aux-rats dans le potager de Bruce Wayne !
    Bref, le choc fut à ce point terrible qu'il occasionna un certain rejet.
    Sacrifiés sur l'autel d'une narration coup de poing, ces victimes et ce traître servent en retour un récit absolument passionnant, alternant entre enquête, mythes, drame, bastons galactiques et tragédies intimes. Tous les ingrédients, ou presque, d'une antique tragédie grecque !
    (je laisse aux historiens le soin de vérifier la présence de bastons galactiques dans les tragédies grecques)

    Ce premier tome donne parfaitement le ton, la tragédie d'une personne devient le symbole et la perte d'une certaine innocence ainsi que le début d'une remise en cause chez les super-héros de leurs acquis, d'une remise en question salutaire, intime autant que générale.
    Que l'on aime ou pas ce qui se déroule ici, que l'on connaisse ou pas les personnages qui y souffrent, Infinite Crisis est une lecture indispensable, et malgré la profusion de personnages, elles est également très fluide et linéaire, très simple à aborder donc, et ne demande pas de références pointues de l'univers DC au lecteur occasionnel pour en comprendre la portée ! Indispensable !

    "With the first link, the chain is forged. The first speech censured, the first thought forbidden, the first freedom denied, chains us all irrevocably." -Jean-Luc Picard
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    Cyril
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    Cyril le #289089

    Intégrale Nick Fury 1965-1967 :

    Un tome globalement excellent, même si les chapitres du milieu, opposant le Shield à quelques quper-vilains peu intéressants (le druide, pâle copie d'Hydra ; Mentallo et le fixer) sont quelques crans en dessous.

    Si Nick Fury est le personnage principal, on ne suit cependant pas que lui mais le Shield dans son ensemble, et notamment lorsqu'il doit combattre d'autres organisations, comme Hydra et l'AIM. Celles-ci ont une vraie personnalité (même si les sbires de l'Hydra sont un peu lourdingues à répéter leur slogan) et représentent un danger palpable. Les scènes d'action sont réussies, Kirby oblige, et, dans la lignée d'un James Bond, on a droit à pas mal de gadgets, souvent explosifs.

    Le sale caractère de Fury aidant, on a droit à d'excellents dialogues, le colonel rabrouant souvent ses camarades, ce qui ne l'empêche pas de les estimer : Dugan et surtout le petit bleu, Sitwell, se font souvent rembarrer mais restent tout dévoués à leur chef, comme on le voit notamment à la fin du volume.

    Côté traduction, c'est généralement bon avec quelques bizarreries qui gâchent un peu le tableau : l'organisation Them devient ainsi Eux dans le chapitre avec Captain America puis est traduite par Elles un peu plus loin. On trouve "ce robot" 3 fois dans une même case, ce qui est assez lourd. Mais, la plupart du temps, la gouaille des dialogues est très bien retranscrite et fait souvent rire, ce qui est l'essentiel.

    Xanatos
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    Xanatos le #289090

    Cet album de Nick Fury est excellent, je suis tout à fait d'accord avec toi Cyril. 😁

    Comme tu dis, on sent clairement que Stan Lee a été fortement influencé par James Bond, Nick Fury étant plus proche du récit d'espionnage que de la série de super héros.

    J'ai beaucoup aimé le chef de l'Hydra: il est intelligent, rusé, méthodique et calculateur.
    Cependant, il lui arrivait quelques fois d'avoir des scrupules, notamment vis à vis de sa fille bien aimée Laura.

    Laura est par ailleurs un personnage très réussi: contrairement à beaucoup de personnages féminins assez effacées et en retrait dans beaucoup de comics du début des années 60, Laura a un fort tempérament et ne s'en laisse pas compter et elle est très débrouillarde. Elle fera par ailleurs forte impression face à Nick Fury.

    Parmi les méchants, j'ai constaté que Mentallo avait une personnalité très différente dans les années 60: il est arrogant, imbu de lui même et croit être invincible car il peut lire dans les pensées.
    Depuis les années 90, ce n'est plus le cas: il apparaissait comme un homme timide, réservé et manquant clairement de confiance en lui.

    D'ailleurs dans un numéro de Hulk de 1993 ou celui ci fut capturé par Le Fléau et Crâne Rouge, ce dernier a contacté Mentallo pour laver le cerveau du géant vert afin qu'il serve ses noirs desseins.
    Quand Hulk a vu Mentallo, il a éclaté de rire et le traitait de minable qui serait incapable de forcer la serrure d'une voiture.

    Comme tu le soulignes, les relations entre Nick Fury et ses coéquipiers comme Dungan Dum Dum et Sitwell sont savoureuses et très cocasses.

    Même s'il leur crie souvent dessus, Fury tient beaucoup à eux: dans une scène Fury emploie des propos trop durs vis à vis de Sitwell, et, se rendant compte que cela déprimait ce dernier, Fury l'a ensuite encouragé.

    Et puis, malgré son côté un peu ingénu, Sitwell est un petit génie qui fournira souvent une aide précieuse au Shield.

    C'est vraiment une œuvre qui met en avant l'esprit d'équipe, si le Shield a remporté tant de victoires, ce n'est pas seulement dû au stratégisme de Fury, c'est aussi parce que tous les membres du Shield sont solidaires les uns des autres et que les compétences de chacun sont intelligemment employés pour triompher de leurs ennemis.

    Vivement le volume suivant, car Jim Steranko le dessinateur succédant au grand Jack Kirby a contribué à faire de Nick Fury une série culte, ses épisodes étant restés dans les annales. 😁

    Feanor-Curufinwe
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    Feanor-Curufinwe le #289091

    Je viens de m'apercevoir que mon post ici aussi a disparu !
    En gros, je parlais de l'après-Convergence, évènement mis en place en avril/mai pour pallier au déménagement des locaux de DC Comics de la côte est à la côte ouest.
    Pendant deux mois, les séries N52 seront donc suspendues et remplacées par Convergence, un event qui implique la continuité DC pré-N52.
    A partir de mars, des séries vont être peu à peu annulées et l'éditeur annonce en juin l'apparition de 24 nouvelles séries (ainsi que la disparition du sigle New52), avec beaucoup de bonnes surprises (Bat-mite, Bizarro, Cyborg, Black Canary, Harley Quinn / Power Girl, JLA de Bryan Hitch, entre autres !), mais celle qui m'a le plus sauté à l'oeil, c'est Starfire, par Jimmy Palmiotti, Amanda Conner et Emanuela Lupacchino !
    Il faut dire que l'illustration par Conner a fait son effet ! *_____*

    Des infos plus précises sur dcplanet.fr !

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    Cyril
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    Cyril le #289092

    Citation (Xanatos @ 08/02/2015 12:22)
    Cet album de Nick Fury est excellent, je suis tout à fait d'accord avec toi Cyril. 😁

    Comme tu dis, on sent clairement que Stan Lee a été fortement influencé par James Bond, Nick Fury étant plus proche du récit d'espionnage que de la série de super héros.

    J'ai beaucoup aimé le chef de l'Hydra: il est intelligent, rusé, méthodique et calculateur.
    Cependant, il lui arrivait quelques fois d'avoir des scrupules, notamment vis à vis de sa fille bien aimée Laura.

    Oui, c'est un bon personnage. La fausse piste sur son identité (le chef antipathique du conseil d'administration) était assez évidente mais ça n'enlève rien à l'intérêt du personnage. En revanche, je suis curieux de savoir qui est le second chef de l'organisation.

    Citation
    Laura est par ailleurs un personnage très réussi: contrairement à beaucoup de personnages féminins assez effacées et en retrait dans beaucoup de comics du début des années 60, Laura a un fort tempérament et ne s'en laisse pas compter et elle est très débrouillarde. Elle fera par ailleurs forte impression face à Nick Fury.

    Oui, c'est un bon personnage ; elle n'est d'ailleurs pas le seul personnage féminin fort dans l'univers Marvel des années 60 (toujours en rapport avec le Shield, je pense à Sharon Carter par exemple qui se dispute parfois avec Cap à ce sujet). Je suis curieux de voir ce qu'elle va devenir par la suite. Agent du shield elle aussi ?

    Citation
    Parmi les méchants, j'ai constaté que Mentallo avait une personnalité très différente dans les années 60: il est arrogant, imbu de lui même et croit être invincible car il peut lire dans les pensées.
    Depuis les années 90, ce n'est plus le cas: il apparaissait comme un homme timide, réservé et manquant clairement de confiance en lui.

    D'ailleurs dans un numéro de Hulk de 1993 ou celui ci fut capturé par Le Fléau et Crâne Rouge, ce dernier a contacté Mentallo pour laver le cerveau du géant vert afin qu'il serve ses noirs desseins.
    Quand Hulk a vu Mentallo, il a éclaté de rire et le traitait de minable qui serait incapable de forcer la serrure d'une voiture.

    Je ne connais pas du tout ce personnage. Il ne m'a pas fait forte impression en tout cas.

    Citation
    Même s'il leur crie souvent dessus, Fury tient beaucoup à eux: dans une scène Fury emploie des propos trop durs vis à vis de Sitwell, et, se rendant compte que cela déprimait ce dernier, Fury l'a ensuite encouragé.

    Et puis, malgré son côté un peu ingénu, Sitwell est un petit génie qui fournira souvent une aide précieuse au Shield.

    On l'avait d'ailleurs aussi vu dans Iron Man, où il sert de garde du corps à Tony Stark ; j'ai rejeté un oeil sur mes volumes de l'intégrale Iron Man et il est aussi un personnage attachant et efficae, même dans un contexte plus superhéroïque.

    Citation
    ivement le volume suivant, car Jim Steranko le dessinateur succédant au grand Jack Kirby a contribué à faire de Nick Fury une série culte, ses épisodes étant restés dans les annales. 😁

    Il est prévu pour août d'après Amazon. Je ne connais pas Steranko mais la fin de colume me donne en tout cas envie de lire la suite.

    Geoff34
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    geoff34 le #289093

    Je suis tombé par hasard sur cette BD, le ton pourra faire penser à un épisode de Batman : The Brave and the Bold avec son humour (surtout avec Batmite et Mr Mxyztplk), mais l'histoire est bon prétexte pour faire traverser ces 2 persos vers d'autres mondes, et il y a de très bon hommage à Frank Miller, Alex Ross, Jack Kirby, en passant par le vieux dessin animé Superfriends.

    Cyril
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    Cyril le #289094

    Comme on le voit dès la couverture, ce recueil comporte des histoires se passant dans l'univers de la série Batman des années 90. Ce sont les personnages féminins qui y tiennent la vedette : en l'occurrence Batgirl et Montoya du côté des bons, Catwoman, Poison Ivy et Harley chez les méchants.

    Le recueil est composé de 3 histoires, regroupant chacune plusieurs chapitres : dans la première, Harley demande de l'aide à Batgreluche Batgirl afin de sauver Poison Ivy, kidnappée par des terroristes ; dans la seconde, les 5 personnages sont à la recherche d'une fiole contenant un engrais très spécial ; enfin, dans la troisième, Ivy et Harley partent à la recherche d'une plante mystérieuse.

    Ces 3 histoires, et plus particulièrement la dernière à mon avis, sont excellentes. Les dessins sont d'abord très jolis, respectant tout à fait les codes graphiques de la série : les filles sont superbes sans être des bimbos (alors même que certaines se retrouvent souvent en petite tenue) et les visages sont particulièrement expressifs, certains visages d'Harley et Ivy étant à se tordre de rire.

    Du côté de la narration, tout est également au top : les histoires ne comportent aucun temps mort, notamment dans Gotham girls (histoire qui donne son nom au recueil) durant lequel la fiole d'engrais passe régulièrement de main en main, chacune des filles semblant tour à tour l'emporter avant que la situation ne se retourne. Harley & Ivy a aussi le mérite de comporter pas mal de changements de cadre, et donc d'ambiance, au fil des différents chapitres.

    Mais les 2 gros points forts du tome sont certainement les relations entre les personnages et l'humour. Dans Gotham girls, le duo Batgirl-Montoya fonctionne bien et les motivations de la seconde sont très intéressantes et en font un personnage bien campé face aux héroïnes et criminelles extraordinaires de Gotham. Catwoman est plus solitaire. Dans Les aventures de Batgirl, celle-ci doit faire équipe avec Harley et les réactions de cette dernière font souvent tourner l'héroïne en bourrique, avec une mention spéciale pour la fin.

    Le meilleur duo, ceci dit, est clairement le couple Ivy-Harler : il y a une vraie amitié (et davantage, j'y reviendrai) entre ces deux-là. Elle est parfois mise à mal, en raison du caractère frappandingue d'Harley et de son obsession pour le Joker qui ont le don d'exaspérer Poison Ivy Le couple est particulièrement mis à l'honneur durant la dernière histoire où on ne voit que très peu Batman. En général, les idées intelligentes et le côté protecteur viennent de l'empoisonneuse et les plans tarés et les échecs d'Harley mais il y a parfois des changements de rôle et Harley peut parfois se révéler fort utile.

    Cette relation a un côté homosexuel assez clair et de nombreuses allusions y sont faites au cour du volume. le dialogue entre Batgirl et Harley vaut notamment son pesant de cacahuètes :

    Citation
    Batgirl : Ivy et toi, vous êtes… amies….

    Harley ; Oui…?

    Batgirl : Tu sais…amies…comme…

    Harley : Comme tout ce qu'on raconte sur toi et Supergirl ?

    Si Harley a beaucoup d'affection pour Ivy, elle reste cependant amoureuse du Joker, comme on le voit à plusieurs repriises dans Gotham girls, ce qui énerve Ivy qui ne peut rien y faire. Les disputes existent néanmoins aussi pour d'autres raisons. Il faut dire que les idées et le comportement pour le moins farfelue d'Harley pourraient énerver n'importe qui. La scène de douche à Arkham dans Ivy & Harley est particulièrement géniale :

    Avec un tel caractère, l'humour est évidemment omniprésent. Il est servi par l'aspect cartoonesque du dessin et surtout par le comportement complètement taré et imprévisible d'Harley qui exaspère tous les autres personnages, et notamment sa "rouquine" adorée. Par contraste, cette omniprésence renforce aussi les quelques moments sérieux du titre, et notamment la relation entre Harley et Ivy. Double aspect positif donc. Les gags mémorables et souvent inattendus sont légion et on rit jusqu'au bout du volume, Harley ne se lassant jamais de ses arlequinades.

    Du coup, la lecture du volume m'a bien donné envie de me refaire les deux épisodes de la série télé avec Harley et Ivy dont je garde d'excellents souvenirs (surtout Soirée entre filles).

    Feanor-Curufinwe
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    Feanor-Curufinwe le #289095

    Gotham Girls et Les Nouvelles Aventures de Batman achetés ce vendredi, mais pas encore lus (je finis à peine le deuxième tome d'Infinite Crisis et je dois encore lire Batman Eternal, Justice League Saga et Superman Saga) !
    Mais en tout cas, les couvertures sont superbes et l'édition d'Urban est sublime ! 😃
    Je m'attendais à du simple cartonné, comme pour les comics de Batman – L'Alliance des Héros, mais l'éditeur semble ici s'inspirer du travail de Glénat sur les Ducks de Don Rosa et Carl Barks, et c'est encore une fois fabuleux à prendre en main !

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    Geoff34
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