La Cantine de Minuit 10 vient de sortir chez nous (merci Le Lézard Noir !)
Toujours aussi réjouissant , plein d’empathie et de situations tragi-comiques, exactement comme dans la vraie vie des gens, quels qu’ils soient comme ici ! Les courts chapitres, chacun avec son petit plat populaire et de saison, tournent dans ce volume un peu plus autour d’histoires de couples, parfois non hétéros, ces derniers montrant bien qu’au Japon règne là-dessus la même acceptation qu’en France, avec les mêmes limites. A propos d’âge des épouses, une case p.106 nous montre le couple présidentiel Macron, “espoir des femmes mûres” (le manga a été dessiné en 2018). Un article écrit en 2017 par Yarô Abe sur ses souvenirs de base-ball lycéens nous apprend qu’il devait cette année-là friser la soixantaine (comme sans doute le patron de la Cantine) et l’a sans doute atteinte puisque nous sommes 4 ans plus tard. Et l’on sent dans le manga toute l’expérience humaine et la tolérance auxquelles parviennent certains seniors (pas tous, la connerie peut aussi augmenter avec l’âge !)
Abe révèle une mode récente ; les bars-partage. Les femmes y partagent en effet gratuitement une table avec un groupe du sexe opposé. Si elles ne s’entendent pas avec l’autre groupe, elles peuvent changer de table. Le but étant évidemment de trouver l’âme-soeur… Comme toujours avec le Japon, les nippophobes diront que ça traduit le désarroi et le (prétendu) sexisme d'”une société en crise” ; les nippophiles, que ce n’est pas un remède stupide à la solitude. Au fait, je l’ai déjà signalé, à Paris 50% de la population vit seule, et les femmes souvent avec enfant(s) à charge…