Les manga "tranche de vie"

20 sujets de 61 à 80 (sur un total de 91)

Posté dans : Manga & BD

  • Veggie11
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    Veggie11 le #524569

    Silver Spoon, l’un des derniers succès (au Japon) d’Hiromu Arakawa, s’achèvera ce mois chez Kurokawa avec son 15e tome. Je lisais le titre depuis sa sortie française en 2013, sans jamais décrocher, j’ai trouvé la série incroyablement reposante, divertissante et très instructive à la fois, un hymne au grand-air, à la bonne nourriture et un hommage aux agriculteurs, fermiers, éleveurs aux commandes de leurs petites exploitations familiales. Cher Silver Spoon, je sais que tu n’es guère aimé sur ce forum, j’aurais voulu partager mes impressions avec d’autres personnes, mais ce ne sera pas le cas. Sache une chose : je me réjouis déjà d’avoir cet ultime volume entre les mains. Merci Arakawa pour ton talent et j’espère que tu continueras à proposer des séries originales (et non des commandes à la Arslan).

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #524596

    Ah, désolé chère Veggie, j’avais lu les 2 premiers tomes de Silver Spoon, mais n’ai pas continué. Cette “tranche de vie” des paysans d’Hokkaido ne manquait pas d’intérêt, et tu as eu raison de la soutenir, mais l’humour sur le jeune citadin décalé et dérouté m’avait paru un peu lourd et répétitif, si je me souviens bien (il y a 7 ou 8 ans !). J’ai bêtement annulé mon voyage en compagnie d’amis à Hokkaido, lequel m’aurait sans doute motivé…
    Cela me fait penser que les mangas à une quinzaine de volumes deviennent plus rares au Japon, même si les rouleaux compresseurs shônen sont bien au -delà de 15 (mais je n’en lis aucun). Je suis évidemment Golden Kamui, plus de 20 volumes, et j’ai au complet Family Compo, Dorohedoro, Dossier A, XXX Holic, Le Maître des Livres, Usagi Yojimbo, Niji-iro Togarashi, Geobreeders, et même en japonais Maps, tout cela autour de la quinzaine… Et vous ?

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #524603

    J’ai parlé ici du volume 1, et le volume 2 est paru : Trait pour trait d’Akiko Higashimura, sa biographie d’artiste en 5 tomes.
    C’est plein d’émotion rétrospective à propos de son prof privé du fin fond de l’île de Kyushu, au Sud de l’archipel ; c’est plein d’humour aussi et d’autodérision. Jeune fille assez déjantée, spontanée et très paresseuse, elle réussit le concours national en appliquant un truc : les examens japonais sont faits de QCM en 3 questions assez naïves, et repérer les 2 “pièges” suffit très souvent à tomber sur la bonne réponse même si l’on n’y connaît presque rien ! En revanche, la luronne échouera sur l’épreuve pratique de peinture à Tokyo. Par un coup de chance à nouveau, elle est prise en section d’art universitaire à Kanazawa, ville aux hivers très rudes pour elle ! Etudiante, c’est alors que son jmenfoutisme et sa paresse, qu’elle ne cache nullement, la plongent dans les problèmes, même si au Japon comme aux USA on a peu à travailler après avoir réussi l’entrée en université (en France, la sélection se fait en fin de 1ère année de Fac puisque tout le monde a son Bac).
    Bien sûr, en dernière année elle craque pour un étudiant, et dans les retours du manga à notre époque on lui voit un petit garçon aujourd’hui (mais pas de compagnon).
    Higashimura est une star du manga, et son humour passe très bien pour nous Occidentaux. En français nous pouvons lire d’elle Le Tigre des Neiges, sur le chef de guerre et grand stratège Kenshin, qui aurait été une femme selon elle, et Tokyo Tarareba Girls sur la vie de 3 filles jeunes colocs dans la capitale.
    On apprend beaucoup sur la carrière de la mangaka dans Trait pour trait, cerise sur le gâteau c’est drôle et parfois émouvant !

    Veggie11
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    Veggie11 le #525188

    Vol.15 Silver Spoon - La cuillère d'argent - Manga - Manga news

    Voilà la fin d’une belle aventure qui aura duré 8 ans (je prends la parution française en référence). À l’instar de l’excellent ”Barakamon”, Silver Spoon incite le jeune à trouver sa voie professionnelle, à construire son avenir selon ses rêves mais sans pour autant se laisser aller. Chacun aura évolué à sa manière au fil de ces 15 tomes et on est content de voir qu’au final, Yûgo aura laissé une empreinte durable au sein du lycée agricole alors qu’au départ, ce n’était pour lui qu’une école de troisième catégorie. Malgré les difficultés personnelles qu’Hiromu Arakawa a traversé ces trois dernières années, obligeant la parution à être interrompue temporairement, ce tome est magnifiquement mis en scène et permet de revoir chaque personnage important dans leur nouvelle vie d’adulte. L’occasion aussi de retrouver le frangin Shingo, sa jeune épouse russe et leur petite fille pour de bons moments en famille.

    Merci Hiromu Arakawa pour cette si belle série.

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #525862

    Cela fera plaisir à Akiko, le tome 5 et ultime de BL Métamorphose est sorti et je viens de l’acheter. J’en reparlerai dès que lu (la fin me fait un peu peur…).

    Trait pour trait tome 3 est sorti aussi, et La Cantine de Minuit tome 9. J’ai fait d’autres achats en manga et BD grâce à une rentrée d’argent, ça va me faire du grain à moudre !

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #525879

    Et donc, BL Metamorphose tome 5 et final.

    Sans spoiler davantage , je dirais simplement que la fin, heureusement, ne consiste pas dans le décès de la charmante Mme Ichinoi. Bon, même si Urara et elle se sont apportées mutuellement un énorme soutien, l’une dans son introversion angoissée d’ado, l’autre dans sa solitude vide de veuve, on aurait aimé voir cette relation plus stabilisée en quelque sorte. Par exemple Mme Ichinoi aurait adopté Urara, et ce n’est pas difficile au Japon. Mais bien sûr impossible puisque notre ado a déjà sa mère, chez qui elle vit sans problème sérieux, et même son père divorcé, qu’elle voit sans grand plaisir mais sans haine. Et Mme Ichinoi a une fille, qui vit aux USA, mariée. Enfin, ça reste bien bouclé, en parallèle avec la fin purement sentimentale du manga BL “Tu seras mon ange gardien”, et elles l’ont été l’une pour l’autre. Cent petits détails de la vie courante au Japon sont bien rendus, ça me rend malade. J’ai en France de la famille, des amis et des personnalités que j’admire, mais les moeurs courantes de ce pays me sont difficiles à supporter plus de 2 ans…

    Xanatos
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    Xanatos le #525883

    BL métamorphose semble être un très beau manga, qui plus est, assez court. Je tâcherai de me pencher dessus.

    Ceci dit, je ressens à travers ton message à quel point aller au Japon te manque mon cher Yupa. Bien que je ne sois jamais allé à ce jour dans ce magnifique pays, je te comprends aisément, toutes les fois où nous avons discuté ensemble, je me rendais bien compte à quel point aller là bas te permettait de te ressourcer, de te sentir incroyablement bien, de retrouver ta belle famille, visiter des lieux culturels fascinants, de discuter avec des gens charmants et sympathiques…

    On espère tous que cette pandémie mondiale soit vaincue au plus vite et j’espère que tu pourras retourner au Japon prochainement.

    C’était toujours un plaisir en tout cas de lire tes rétrospectives de tes séjours au Japon.

    Veggie11
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    Veggie11 le #525885

    BL métamorphose semble être un très beau manga, qui plus est, assez court. Je tâcherai de me pencher dessus.

    Je suis aussi BL Métamorphose depuis sa sortie, je l’avais même remarqué alors qu’il n’était disponible qu’au Japon. Je ne sais plus si j’en ai parlé dans les titres que je suis à chaque sortie ? En tout cas, j’ai été rapidement séduite par le duo principal. De plus, l’histoire peut très bien plaire aux personnes plus âgées par son côté ”Relations et partages intergénérationnels”.

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #526192

    Cantine de Minuit 9 : ce tome rejoint toute la qualité des 8 précédents. Comme je l’ai dit, la série me replonge dans le charme jovial d’un petit izakaya de Kyôto où j’avais mes habitudes lors de mes 4 précédents séjours là-bas. Celui du manga a pour seules différences de n’ouvrir que la nuit et de se situer à Shinjuku, à proximité de Kabukicho, le quartier cho, pardon chaud. Je devine même le coin, dans les petites ruelles populo à droite du passage sous le chemin de fer qui est l’accès à Kabukicho. On ne peut pas faire un synopsis des trente historiettes, où de plus la recette d’un petit plat banal au Japon (mais toujours un peu décalé pour nous) sert de catalyseur aux récits existentiels des habitués. La grande finesse psychologique et l’acuité de l’auteur, à travers des conversations ordinaires et des vécus simplement “humains, trop humains” n’a d’égale que sa profonde empathie envers ces êtres et leurs problèmes, qu’ils surmontent comme dans la vraie vie : tant bien que mal. Les uns vivotent sur le fil, les autres sont riches mais désespérés ou seuls, et jamais Yarô Abe n’a la puérilité navrante et vaniteuse de militer pour un “engagement” censé apporter le Paradis sur Terre. Comme le patron, son porte-parole, c’est l’absence de jugement moral qui le caractérise. Comment fait-il pour tirer à chaque fois une sorte de constat doucement humaniste, ou légèrement désabusé, de ces petits destins insignifiants en apparence et pourtant révélateurs de la “condition humaine” ?? Quel talent !

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #526554

    Tokyo Tarareba Girls est un manga sorti au Lézard Noir, de Akiko Higashimura (Le Tigre des Neiges, Trait pour Trait). L’excellence de l’oeuvre lui a valu aux USA l’Eisner Award en 2019, excusez du peu !

    De l’aveu de notre auteure, c’est un “horrible manga” inspiré par les anecdotes de ses copines trentenaires et quadragénaires pas encore mariées, à leur grand désespoir ! Dans la postface où elle se confie, la mangaka avoue que son premier mariage a été un échec total. Ayant divorcé “aussitôt”, elle a galéré 5 ans en mère célibataire d’un petit garçon avant de se remarier récemment (au moment où elle écrit, en 2014, à 38 ans). Elle estime que le mariage est loin de représenter l’idéal du bonheur, qui est une construction personnelle selon elle.

    Le manga joue beaucoup sur une certaine frénésie apparue au Japon à l’annonce des JO en 2020 : l’héroïne centrale, Rinko, et ses deux proches amies ont passé 33 ans, toujours célibataires. Leur drame est que pour la “grande fête de 2020”, si ça se trouve elles ne seront toujours pas mariées ! Il ne leur reste que 7 ans ! Elle ont un système (inspiré des pompiers) : elle s’envoient un texto “Urgence”. Urgence niveau 1, c’est juste pour boire ensemble parce qu’elles s’ennuient ; Urgence niveau 2 c’est pour se plaindre du travail ou des collègues ; Urgence niveau 3 c’est quand on veut cracher sur quelqu’un ; Urgence niveau 4, besoin de conseils pour une histoire de mec !!!! Aussitôt, la réunion du trio a lieu, dans un petit boui-boui où elles se torchent au shôchû accompagné à la façon japonaise par un peu de laitance de poisson et de foie de morue. Bien sûr aucun des problèmes de nos luronnes ne se résout autrement qu’avec des “y a qu’à…” et des “faut qu’on…” D’ailleurs Yaka (sous la forme d’une petite créature “foie de morue”) et Fokon (entité “laitance de poisson”) interviennent dans les fantasmes après boire de Rinko pour la réprimander et la secouer moralement. On rit beaucoup des déboires, crises de rage et faux espoirs de notre trio de célibataires , malgré leur situation au fond pas très drôle : à 23 ans, Rinko a bêtement rejeté la demande et bague de son collègue “trop ringard”, pas assez bellâtre ou charismatique, quoique sérieux et sincère. A 33 ans elle n’a plus qu’à s’en mordre les doigts : elle est une “vieille” qui ne fait plus flasher les hommes sur elle.

    Il va sans dire que je nie énergiquement qu’il s’agisse d’une sombre “(op)pression de la société japonaise” : je connais en France plusieurs femmes trentenaires qui sont exactement dans la même situation que nos trois looseuses, et à Paris 50% des gens sont des solitaires, hommes ou femmes. Cet aspect de la condition humaine est universel et pas du tout d’aujourd’hui. Ici, il est mené avec un humour décapant, des dessins hilarants, et un brio formidable par Akiko Higashimura, laquelle est une star au Japon et le mérite !!

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #526590

    J’ai oublié de dire que tarareba, dans le titre, c’est du foie de morue, servi souvent en accompagnement quand on siffle un saké ou un shôchû dans un izakaya. Sous l’influence japonaise, je suis d’ailleurs devenu un adepte du foie de morue en boîte dont nous disposons en France. C’est très bon pour la santé, en plus !

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #527044

    Toujours chez Le Lézard Noir, nous avons maintenant 2 tomes  des Chroniques New-Yorkaises par Akiko Kondoh, graphiste et mangaka venue s’installer à New-York il y a 3 ou 4 ans, du moins au moment où elle a publié ce journal dessiné de sa vie d’expat. Les différences culturelles la frappent évidemment. Ainsi elle ne supporte que très difficilement les chaleureux  attouchements “hugs” typiques. Elle a très froid quand tous les Américains se promènent en T-shirts, et chauffent à peine leurs appartements par mesure d’économie ; cause selon elle : les Japonais sont censés (mais est-ce bien vrai ?) avoir une température corporelle inférieure à celle des Occidentaux. Bien sûr la nourriture et les restaurants lui paraissent horriblement chers (au Japon pour 8 à 10 euros vous faites facilement un petit repas correct, un verre de bière inclus, même à Tokyo). Par ailleurs elle est obligée, quand elle invite des amis, de tenir compte des nombreux végétariens qui gravitent dans son milieu, les pires étant les vegans : ni viande ni poisson ni oeufs ni produits laitiers ; comme elle l’avoue “Je ne pourrais jamais” (moi non plus, et pour quoi faire ? pour avoir une auréole de sainteté, et pouvoir traiter de crapules tous les autres ? c’est ça, tous les puritanismes !). En revanche elle trouve très pratique le métro américain, qui fonctionne sans arrêt toute la nit, et la présence de poubelles partout (il n’y en a presque pas au Japon). Elle découvre aussi, invitée pour un Thanksgiving assez décontracté, qu’on y mange force pizzas de toutes sortes, mais pas de dinde (elle ne le précise pas, mais c’est sans doute pour tenir compte de la secte des végétariens…) . Bref, certaines moeurs américaines reflètent les nôtres, en partie seulement. Et pour une Japonaise, les “bizarreries” sont nombreuses, et souvent amusantes ! Manga à lire !

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #527045

    J’oubliais : elle est stupéfaite aussi de constater que lorsqu’elle demande à quelqu’un son groupe sanguin, en général il ou elle ne le connaît même pas ! Or les Japonais en tirent toute une caractérologie (de bazar, il faut bien le dire) sur la personne, et donc ils le connaissent tous. Nous le connaissons nous Français, mais pour des raisons purement médicales.

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #527281

    C’est un manga publié en France par meian, éditeur que je ne connaissais pas, et qui m’a intrigué : Escale à Yokohama, par Hitoshi Ashinano. Comme je connais bien Yokohama, j’ai acheté les 4 volumes parus (mais peu distribués).

    Etrange, contemplatif, d’action presque nulle, pure “tranche de vie” donc. Dans un futur pas si lointain, la montée des eaux a presque noyé tous les grands ports tels Yokohama, dont ne subsistent que les quartiers hauts. A quelque distance au bout d’un promontoire et d’un sentier, il y a un café, tenu par la gentille, souriante, mignonne Alpha. Si elle ressemble à une jeune fille d’à peine 20 ans, son âge réel reste flou car c’est un robot très perfectionné. Elle se déplace en scooter et a des relations amicales avec le vieux gérant d’une station-service proche, aussi rarement fréquentée que son café. Le petit-fils du vieux, Takahiro, d’environ 12 ans, aime bien venir voir Alpha, et réciproquement. Ce garçon a parfois aperçu Misago (= le balbuzard), une fille “sauvage” mince et totalement nue aux petits crocs d’animal, qui vit dans la baie et s’y nourrit de petits crabes. Alpha gère le café pour son maître parti au loin ; un jour il lui envoie un message par l’intermédiaire d’une jeune robote, Kokone, qui le transfère à Alpha par un baiser sur la bouche. Mais il ne s’agit que d’encouragements à continuer. Rien ne change donc à part cette nouvelle amie pour Alpha. Les actions très quotidiennes sont insignifiantes, car l’auteur ne semble chercher qu’à décrire un cadre, des paysages très bien dessinés mais très déserts, ainsi que de jolies jeunes filles contemplatives telle Alpha. Elle sourit largement et presque invariablement ; elle ne digère pas les protéines animales mais peut consommer légumes, fruits et café. Lors d’une fête au village proche, on lui fait boire un peu de saké, ce qui la lance dans une magnifique danse… avant de s’écrouler les quatre fers en l’air !

    Donc pas de vraie intrigue, un climat surtout. Sympa, mais on aimerait en savoir plus sur le mécanisme et les possibilités et limites de notre charmante robote. Au 4e tome peu en est connu ; ça viendra peut-être, car une doctoresse âgée en sait long sur l’origine d’Alpha…  Un manga pour rêver à un futur cool et calme….

    Takeda-Shingen
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    Kuronoe le #527512

    Kowloon Generic Romance : un petit titre de Mayuzuki Jun (Après la pluie) que nous livre Kana et j’ai pour ma part bien accroché.

    Pourtant il ne s’y passe pas grand chose, l’attirance réciproque entre deux japonais expatriés à HK qui bossent dans une agence immobilière de Kowloon. Elle, assez renfermée mais qui tente des approches discrètes, lui, très rustre, froid de premier abord mais qui cache un grand coeur. Bref, un couple japonais quoi. C’est vraiment une histoire de la vie courante – mais de toute façon c’est annoncé dans le titre – mais il y a un petit quelque chose qui fait qu’on accroche. Sûrement l’ambiance de Kowloon très bien retranscrite (enfin d’après ce que j’en ai vu dans les films) y est pour beaucoup. Le contexte est assez original du coup. Les personnages sont assez attachants et le dessin  plaisant (et Kujirai est bien jolie). Au final on se surprend à dévorer ce premier tome pour mériter le cliffhanger de fin, pas forcément original, mais pourquoi pas.

    Sharbettt
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    Sharbettt le #527623

    Hé les gens ! Vous vous souvenez de la blague la plus drôle de GTO ?

    Mais non, pas Onizuka qui montre ses fesses ! La Cresta non plus ! Professeur Chiwawa ? Non ! Le costume de Devilman ? Nope ! le « Alors les droits de l’homme… c’est les droits qu’a l’homme… comment on lit ce kanji ? » Toujours pas ! Allons ! Personne ne se souvient de cette blague ?

    « Pourquoi elle est couverte de sang comme ça ? Elle a ses règles ?

    -Vu la quantité, ça doit être le deuxième jour ! » HAhaHAhaHA ! Le deuxième jour, c’est tellement vrai ! Hahaha… OK, je suis la seule à rire, je crois…

    Bref ! Les règles ne sont pas seulement un prétexte à vannes débiles ! un manga entier s’y intéresse désormais, il est titré Ragnagna et moi, et signé Ken Koyama. Les rumeurs disent que l’auteur serait un homme.

    Imaginez : et si les règles étaient une personne ? Elle arrive chez vous à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit en disant « Coucou, me voilà ! » et cohabite quelques jours avec vous. Elle ne manque pas de vous bourrer de coups et de chambouler votre appétit et votre santé afin de rendre ces moments inoubliables !

    Ragnagna et moi explore avec humour le vaste sujet des règles en proposant plusieurs tranches de vie. Elles abordent la souffrance (ou non) que les menstrues provoquent, la gêne (ou non), les perturbations de l’appétit, de l’humeur… certains chapitres sont moins convaincants que d’autres, mais le manga reste drôle et tendre envers les personnages. Vous y apprendrez entre autres comment les premières serviettes japonaises ont été conçues et par qui. Vous saurez aussi que le Japon a pratiqué l’exil menstruel.

    L’exil menstruel, c’est quoi ? Oh, c’est simple. Une femme réglée est impure et doit donc vivre à l’écart le temps que le flux s’écoule. Cette coutume existe toujours, au Népal par exemple, bien que critiquée pour sa potentielle dangerosité : il arrive que des femmes ou des jeunes filles meurent de froid (c’est gentil de faire une cabane, mais il faut la chauffer), d’asphyxie (c’est gentil de chauffer, mais il faut prévoir une sortie pour la fumée) ou de morsure de serpent (c’est gentil de… non, rien).

    Alors, si la pratique peut faire froncer bien des sourcils, dont les miens, elle n’est pas condamnée purement par le manga : une femme est frustrée de voir sa vie s’interrompre bêtement (ce qui peut se comprendre), l’autre au contraire se réjouit de pouvoir se reposer au calme (ce qui peut tellement se comprendre aussi). Bref, la coutume comme le phénomène biologique reste teinté d’ambivalence : ça peut être bien vécu… ou pas.

    L’exil menstruel n’a pas perduré au Japon au-delà du début du XXe siècle.

    Pour en revenir à Ragnagna, quel personnage antipathique ! Elle cogne, tabasse, elle rend physiquement malade (et ce n’est pas de la fiction)… et pourtant… pourtant, ce n’est pas elle le problème*. Je trouve intéressant que le manga montre en négatif que le cycle en lui-même n’est pas néfaste ; ce qui est néfaste, ce sont les préjugés, les moqueries, le mépris, la honte, l’absence de soutien ou de solutions en cas de douleur ou d’inconfort. Le manga procède avec un humour cartoonesque réjouissant, à base de caricatures, de personnifications et d’accessoires démesurés !

    Toutefois, je regrette un peu qu’il perpétue le cliché « pendant les règles, pas de rapports sexuels ». Je n’apprécie pas non plus les petites illustrations décrivant Ragnagna comme une créature s’inquiétant pour les femmes : faut pas me prendre pour une clone, elle fait son taff, inflige douleurs et souffrances et ne se soucie nullement du bien-être des femmes. Certains persos secondaires me semblent peu dignes d’intérêt.

    Malgré ces réserves, Ragnagna et moi garde le mérite de parler avec relaxitude et humour d’un sujet à tort considéré comme sale et répugnant, et de jeter un pont de compréhension entre les genres. Rien que pour ça, ça valait le coup !

    *bon, sauf en cas d’endométriose ou de maladie lourde, hein…

    Et comme j’aime finir mes posts avec des chansons… si le sujet vous répugne ou vous gêne d’une façon ou d’une autre, ne lancez pas la vidéo.

    [youtube https://www.youtube.com/watch?v=g0env-MdgRo&w=560&h=315%5D

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #527667

    Ragnagna et moi semble très drôle, d’après les quelques pages que j’en ai lues (surtout pour un homme, pas concerné !). A noter que Marion Montaigne dans l’excellent Tu mourras moins bête traite le problème des règles de façon très précise (et drôle aussi).

    Pour revenir aux manga (je déteste mettre un “s” de pluriel français à un mot japonais !), on aborde avec le tome 4 la période presque finale du parcours autobiographique d’Akiko Higashimura dans Trait pour trait puisqu’il n’y aura que 5 volumes. Toujours aussi passionnant à tous les niveaux : le réalisme de la vie de l’apprentie mangaka, le relationnel typiquement japonais, l’humour ravageur de notre auteure, son autodérision et sa nostalgie quasi-proustienne. Quelle belle déclaration d’amour platonique pour son extraordinaire prof de minuscule école privée !  On a l’impression que le sentiment qu’elle ressent pour tout ce qu’elle lui doit dépasse de loin pour elle le plaisir qu’elle a à retrouver (très épisodiquement d’ailleurs) son “petit copain” Nishimura. En prime, on a quelques aperçus de Miyazaki, ville du Kyushu où je regrette bien de n’avoir pas séjourné plus de 3 jours, et d’Osaka que je connais par coeur. La jeune mangaka s’y installe et voit sa carrière progresser rapidement !

    La suite  (et fin, hélas !!) !

    Sharbettt
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    Sharbettt le #527679

    Bonjour ! Comme je lis et/ou achète pas mal de mangas présentant de la vie en tranches, je reviens avec un autre titre, que je vous conseille sans aucune réserve !

    Aujourd’hui je vous présente Daruchan, ou la vie ordinaire de Narumi Maruyama, employée intérimaire, de Lemon Haruna.

    Narumi ressemble à n’importe quelle jeune femme de 24 ans : elle travaille, prend les transports en commun… cependant elle cache un Grand Secret : elle ne fait pas partie du genre humain. Elle se présente au lecteur comme une extraterrestre, une habitante de la planète Daru-Daru…

    Ne vous méprenez pas cependant : l’histoire ne joue ni dans le registre de la SF ni du fantastique. Daruchan est un manga qui parle de différence, des rapports avec autrui, de la recherche du bonheur et de la place que l’on occupe en société. Et il le fait avec poésie, tendresse et délicatesse (« Que demande ton âme ?! » disent les Inconnus).

    Allons droit au but : j’ai adoré ce manga. Pas de trames partout autour des persos, pas d’onomatopées écrites en gros : les dessins restent calmes, même lorsque les émotions deviennent puissantes. Il se dégage des planches une forme de douceur qui porte vers la mélancolie ou la joie, selon le contexte de Daru-chan.

    J’ai beaucoup aimé me mettre dans la peau de Narumi et d’apprendre ce que cela fait de ne pas posséder les codes, avec ce que cela peut apporter d’angoisse. Narumi est inadaptée, se débrouille comme elle peut pour avoir la bonne réaction au bon moment. Elle n’y peut rien, elle est comme ça.

    En revanche, « inadaptée » ne veut pas dire « inadaptable » : elle développe de stupéfiantes capacités de mimétisme pour passer inaperçue et réagir comme il convient au moment où il le faut, au point de se perdre un peu : est-elle sincère ou non ? Elle-même ne sait pas toujours. Qu’attend-elle de sa vie, que veut-elle ?

    Est-elle atteinte du trouble du spectre autistique ? Cela n’a aucune importance. Ce qui compte et que le manga raconte, c’est l’histoire d’une jeune femme en décalage avec autrui et avec le système dans lequel elle vit. L’héroïne est consciente de cette différence et part en quête d’elle-même.

    Daruchan est un conte sur l’acceptation de soi, la tolérance et l’ouverture aux autres, sans lourdeur ni niaiserie. Un fort beau livre assurément, dont le message fort et optimiste m’a laissée rêveuse et souriante.

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #528382

    Ragnagna et moi semble très drôle, d’après les quelques pages que j’en ai lues (surtout pour un homme, pas concerné !).

    Concernant ce manga remarquable, je voudrais comme j’en avais l’intention il y a quelque temps (puis happé par d’autres choses) rectifier le ton très désinvolte, voire d’allure provocante, de mes lignes précédentes. Mon idée n’était que d’humour “odieux connard”, au deuxième degré, mais il se peut qu’on le prenne au premier, ce qui n’est pas du tout le cas !! Pour avoir été jadis l’ami proche d’un groupe de jeunes femmes lesbis et donc peu indulgentes aux hommes, je sais très bien à quel point et sous quels hypocrites prétextes ces derniers rabaissent la condition féminine, bien que parfaitement naturelle, et les règles même leur servent ! Point n’est besoin d’être “déviante” pour s’en rendre compte, évidemment. Ceci est une honte, et je me dédouane totalement ici de toute ironie à ce sujet, je tiens à le préciser !!

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #528438

    Un pigeon à Paris, de Lina Foujita, nous est proposé par Glénat. Le thème est le même que les 3 volumes de JP Nishii narrant lui aussi les chocs culturels et désarrois des Japonais venus s’installer à Paris. Bien qu’elle ne soit nullement grosse d’après photo des dernières pages (mais gourmande) Lina s’auto-caricature sous l’aspect d’un pigeon obèse. En 2013, tout près de la trentaine, lors d’un mariage d’amie, elle constate que ses copines sont soit très bien insérées professionnellement, soit en instance de mariage. Sans amour et sans emploi fixe, elle décide alors de partir “tout oublier” à l’étranger. Or un système “visa-vacances-travail” offre aux Japonais de vivre 1 an dans d’assez nombreux pays. Diplômée en anglais, elle vise d’abord l’Angleterre, mais une amie déconseille à notre gourmande la nourriture “immonde” là-bas, et la destination est surbookée, tous les Japonais ayant appris (mal) l’anglais au lycée. La France a signé les accords. Lina est justement une grande fan du peintre Foujita de l’Ecole de Paris ; de plus elle adore le théâtre exclusivement féminin Takarazuka, dont un des grands succès est “La Révolution française”. Enfin, il y a le prestige énorme de la baguette et du vin rouge… Elle parvient à partir juste au moment où une éditrice de manga l’a repérée et lui propose un contrat d’envoi rémunéré d’un “Journal de Paris”, la chance ! Bien sûr moult mésaventures l’attendent, mais le décapant humour d’auto-dérision de Lina est vraiment poilant, et ça n’est jamais bien grave. Les grèves, les crottes de chien partout, les électriciens partis en vacances, les voleurs de place réservée à l’opéra, le steak tartare, les toilettes publiques dégueus, etc. Bien sûr aussi, Lina rencontre des otakus français, invariablement fans de DBZ et de One Piece quel que soit leur âge. Bref, on rit et on en apprend éventuellement sur le hiatus France- Japon !

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