Les mangas comiques ne sont pas les plus connus en France ni ceux qui ont le plus de succès. Pourtant, le choix est assez vaste, entre les classiques (Dr Slump, Uruseï Yatsura), les mangas axés sur la culture otaku (Keroro), les strips (Mes voisins les yamadas, Azumanga Daioh) et certains personnages, comme Lum ou Aralé, ont marqué les esprits. Les mangas récents ne semblent pas trop trouver leur public. Quelles sont les forces et les faiblesses de ce genre ?
Les débuts des mangas comiques sont souvent très réussis grâce à des gags innovants et à la présentation successive de personnages et de situations tous plus débiles les uns que les autres : on apprécie ainsi, dans Keroro, de découvrir successivement de nouvelles grenandouilles. Ou bien de découvrir quelles inventions farfelues Doraemon va bien pouvoir présenter.
Pourtant, sur le long terme, les mangas comiques faibliessent souvent. Pour quelles raisons ? La première à mon sens est que les mangas comiques jouent avant tout sur des gags de répétition. Les personnages n'évoluent ainsi guère, non seulement dans leur caractère mais aussi du point de vue de l'âge : on a ainsi l'impression de faire du sur-place et on se lasse, au boiut d'une dizaine ou d'une vingtaine de tomes, devant l'absence d'histoire et d'évolution. Les deux mangas comiques de Rumiko Takahashi en sont à mes yeux les meilleurs exemples alors qu'un Dr Slump, par exemple, parvient à éviter cet écueil – mais il a su s'arrêter au bout de 18 tomes.
Bref (même si mon introduction ne l'a pas vraiment été), parlez sur ce sujet de vos mangas comiques préférés ou de ceux que vous n'aimez pas et expliquez pourquoi. Je ne parle pas de mangas d'aventure avec des aspects comiques importants, comme One Piece ou Dragon Ball mais de mangas principalement axés sur cet aspect (pour Ranma, par exemple, c'est limite alors qu'Urusei Yatsura rentre nettement dans ce cadre).
Je commence avec un manga qui vient de commencer à paraître chez Kana. Comme souvent, les deux premiers tomes sont très réussis mais on peut craindre une dégradation vu que la série fait près de 30 tomes. Pourtant, quelques aspects de ces deux premiers tomes laissent penser que l'écueil pourrait être évité :
Dans le monde, les personnes ayant des pouvoirs extra-sensoriels sont devenues presque monnaie courante. Selon leur puissance, elles sont classées sur une échelle de 1 à 7. Au Japon, seules 3 d'entre elles sont de niveau 7 et sont protégées et formées par Babel, une agence spécialisée dans les Espers (personnes possédant des pouvoirs extra-sensoriels) : Kaoru, dotée de pouvoirs psychokynésiques, Aoi qui possède de pouvoirs de téléportation ; et Shiho, qui détient des pouvoirs de psychométrie. Toutes trois sont supervisées Koïchi Minamoto, un génie de 20 ans qui a cependant bien du mal à les gérer et qui joue un peu le rôle de père et de grand frère. Car toutes trois, en plus d'être dotées de pouvoirs surpuissants, sont aussi de véritables petites pestes qui passent leur temps à le faire tourner en bourrique. Mais qui l'aiment bien aussi, malgré cela.
Les gags fonctionnent bien grâce aux personnalités délurées des gamines, notammet Kaoru qui n'est pas sans éprouver quelques sentiments pour Koîchi et Shiho qui, sous ses airs de sainte-nitouche, passe son temps à lire dans ses pensées et à lui en prêter de peu avouables. Mais il y a un peu plus que ça dans ces premiers tomes, le manga laissant entrevoir un futur assez sombre si les fillettes se sentent rejetées et faisant apparaître les "gens normaux", une organisation qui cherche à éliminer les Espers. Ces éléments de scénario et la relation Koîchi-Kaoru sont pour l'instant très bien mis en scène et donnent envie de lire la suite.