Cyborg 009 tome 14
Très bon tome qui va toutefois très loin dans le noirceur, le drame et la mélancolie.
Dans la première histoire, le professeur Gilmore est contacté par l’un de ses confrères et il se rend sur les lieux avec Joe. Le collègue de Gilmore lui révèle qu’ils ont découvert le corps d’un géant qui reposait dans un immense cercueil au fond d’une grotte !
Tous s’interrogent: s’agit il d’un fossile vivant, d’un géant qui aurait vécu jadis à l’époque de la préhistoire ? Ou bien est ce un cyborg comme Joe ?
L’histoire connaît pas mal de rebondissements et son dénouement est mémorable.
Dans les histoires suivantes, Shotaro Ishinomori traite d’un sujet de société grave et très sérieux qui est hélas toujours d’actualité et qui gangrène notre civilisation contemporaine: la drogue.
En effet, l’auteur n’hésite pas à nous montrer des toxicomanes en manque et nous épargne aucun détail sur leurs souffrances physiques et leurs détresses psychologiques.
Nos héros s’interrogent également sur ce qui poussent tant de personnes à se bousiller la santé: est ce le goût du péché interdit ? pour faire comme “tout le monde” ? ou alors, est ce un moyen illusoire pour échapper en vain à une réalité sordide et éprouvante ?
De plus, certains de ces toxicomanes sont prêts à commettre les pires folies afin d’assouvir leurs besoins. Néanmoins, l’auteur ne perd pas de vue que les vrais coupables, ce sont les trafiquants de drogue qui commercialisent ce poison.
La manière dont Ishinomori traite ce thème me rappelle fortement ce que Denny O’Neil et Neal Adams avaient fait sur leur magnifique run du comic book Green Lantern/Green Arrow qui avaient donné lieu à des épisodes magnifiques, durs et émouvants…
On assiste également au retour (attendu, mais pas déplaisant) de l’organisation Black Ghost qui s’appelle dorénavant “New Black Ghost”, toujours prête à commettre les pires atrocités à travers le monde.
J’aurai toutefois une critique à émettre au sujet de ce récit: Ishinomori a un peu trop employé un dessin et une posture identique de Joe sur plusieurs pages consécutives. Heureusement, cela n’entache pas l’efficacité de l’aventure.
Dans l’épisode suivant, Jet alias Cyborg 002 se livre à de l’alpinisme et il veut accomplir des exploits sans avoir recours à ses pouvoirs de Cyborg. On le sent nostalgique de son “ancienne vie d’humain”… Il fera connaissance avec une jeune femme nommée Eva Link qui est très mélancolique. Une histoire résolument triste et touchante où les paysages montagneux sont de toute beauté.
Enfin, le dernier chapitre est consacré à Heimrich/Cyborg 004 qui est convoqué par le professeur Gilmore qui lui demande de détruire un androïde lui ressemblant trait pour trait et qu’il a été contraint de construire. Cette histoire met bien en exergue la perspicacité ainsi que le sens de l’observation de Cyborg 004.
Un très bon cru de la série mettant bien en valeur tous les Cyborgs ce qui n’était plus arrivé depuis un certain temps.
On se rend compte aussi que le trait de l’auteur s’est beaucoup affiné et embelli au fil de la série, surtout comparé aux premiers tomes. Dans les premiers volumes, les personnages avaient des traits très rondouillards. A contrario, dans ce volume, la silhouette de Joe/Cyborg 009 est devenu plus longiligne et ses traits de visage sont beaucoup plus fins. 🙂
Plus que trois tomes en Français et ce sera fini, snif… 🙁