Les oeuvres de Shôtarô Ishinomori

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Posté dans : Manga & BD

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    Veggie11 le #290051

    Il y avait un topic Osamu Tezuka, voici donc celui consacré à l'un de ses plus célèbres disciples et l'un des dessinateurs phares des années 60-70. J'ai nommé Shôtarô Ishinomori !

    Principalement connu en France pour les adaptations animées Nolan (en 1989 sur la Cinq), Chobin (en 1989 sur FR3) ou Gilgamesh, Ishinomori est également l'auteur de Cyborg 009 (chez Glénat), Sabu et Ichi (chez Kana), Le Voyage de Ryu (chez Glénat) et bien d'autres titres plutôt destinés aux adultes comme Hokusai ou encore Miyamoto Musashi (toujours chez Kana).

    Certaines de ses oeuvres ou celles auxquelles il a participé figurent parmi les premières arrivées en France au cours des années 60-70. On peut par exemple citer les deux premiers films de Cyborg 009 au cinéma à partir de 1967 (et peut-être même quelques extraits du manga), Sabu et Ichi qui furent publiés dans la revue Le Cri qui tue entre 1978 et 1981, les secrets de l'économie japonaise (Albin Michel en 1989 d'après une traduction américaine) ou encore le sympathique film d'animation Bulles sous les mers (en 1971 au cinéma).

    Ishinomori est l'un des principaux auteurs à avoir révolutionné la science-fiction au Japon dans le courant des années 60 avec son oeuvre-phare Cyborg 009 qui reprend le principe du héros malgré lui en costume ou encore les titres Go Ranger et JAKQ qui donneront naissance au genre sentai avec son principe du héros costumé qui se transforme pour passer à l'action. Ses oeuvres les plus connues dans ce domaine sont Kamen Rider et surtout San Ku Kai, le tout premier sentaï à être parvenu en France.

    Au départ principalement orienté vers la science-fiction où il reprend une thématique très humaniste proche de Tezuka en décrivant des mondes post-apocalyptiques dévastés par la guerre et la radioactivité, il s'oriente très vite vers des récits plus adultes mettant souvent en scène des personnages historiques. Il est d'ailleurs l'auteur d'une Histoire du Japon en 55 tomes qui va de la période Jômon à nos jours (malheureusement inédit en France) !

    C'est également l'un des dessinateurs dont le graphisme a le plus évolué durant sa carrière. D'un style très tezukien au début de Cyborg 009, on passe en quelques années à un dessin réaliste s'inspirant des estampes japonaises (voir à ce sujet Sabu et Ichi à partir du second volume).

    Un auteur à (re)découvrir dont l'oeuvre reste encore bien trop méconnue en France ! Il méritait largement un sujet consacré à son travail. Dans ce topic, on parle de ses oeuvres, des adaptations de ses oeuvres ou encore des films ou séries dans lesquels il est cité comme auteur. Que l'on soit fan de ses oeuvres de SF, de Tokusatsu ou de ses oeuvres plus adultes, chacun est libre de faire part de ses impressions !

    Veggie11
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    Veggie11 le #290052

    Je profite de l'ouverture du sujet pour y insérer deux précédentes critiques sur ''Les secrets de l'économie japonaise'' et la première série Tv de Cyborg 009 que j'avais publié dans d'autres topics du forum. Je ferai des critiques entièrement neuves prochainement.

    Citation
    Cyborg 009 la première série TV (1968)

    J'en avais déjà parlé assez succinctement sur le forum en envisageant que cette série ait éventuellement été diffusée en France dans les années 60 (finalement, il s'est avéré qu'il s'agissait bien des deux premiers films uniquement découpés en épisodes de 1 à 3 minutes). Cette fois-ci, il s'agira d'une véritable rétrospective critique au sujet de cette adaptation du manga de Shôtaro Ishinomori et dont j'ai acheté l'intégral en juin dernier.

    Un premier point à souligner, c'est que cette série cible principalement les enfants et les préadolescents, ce qui se remarque d'ailleurs dans le traitement de l'histoire et des personnages. Il ne faut donc pas s'attendre à un développement scénarique extrêmement poussé comme ce sera le cas dans le manga à partir du milieu des années 70. De plus, la qualité technique de l'anime a sacrément vieilli tant du point de vue du dessin, de l'animation, du doublage et des musiques. Néanmoins j'ai eu un certain plaisir à la visionner, probablement parce que la série propose un savant mélange d'action jouissive et de scénarii accrocheurs. J'ai eu l'impression de revenir à l'époque de mes jeunes années. Nul doute que quinze ans auparavant, si cette série était passée à la télévision française, elle aurait été l'un de mes programmes favoris.

    De quoi parle Cyborg 009 pour les néophytes ? Tout d'abord, je rappelle que le manga est actuellement toujours publié par Glénat qui j'espère n'aura pas l'idée de stopper la série pour mauvaises ventes alors qu'on entre dans une période extrêmement intéressante point de vue scénario et surtout qu'on approche des chapitres publiés dans le Shônen Big Comic et dans le SF Anime Magazine (autant dire que je salive d'avance) ! Je n'aimerai pas commencer à commander les tomes manquants chez l'éditeur italien du manga (en espérant que la série soit complète) voire au Japon étant donné mon faible niveau dans ces deux langues.

    Pour résumer rapidement l'histoire, Cyborg 009 débute lorsque Black Ghost, une mystérieuse organisation de marchands de la mort (d'armes de guerre donc) propose à différents pays de leur fournier une arme nouvelle : le cyborg programmé pour se battre. Pour cela, ils capturent différents humains à travers le monde dont ils modifient presque entièrement le corps pour les rendre plus résistants et capables d'agir en tant qu'arme. Mais un jour, les cyborgs se retournent contre leurs ''concepteurs'' et prennent la fuite. Joe Shimamura, jeune orphelin métis né d'une mère japonaise et d'un père inconnu (probablement américain), lui aussi transformé en cyborg, prend la tête de l'équipe et devient leur leader dans la lutte contre l'organisation Black Ghost.

    La série qui nous intéresse ici date de l'époque des premières séries japonaises pour la télévision (la 53e plus précisément). Elle compte 26 épisodes en noir et blanc; à ce sujet, je me demande comme était produit ce type d'anime sans colorisation. Par une technique de trames ou bien les cellulos étaient vraiment coloriés avant de passer sous une caméra qui ne reproduisait pas la couleur ? La série reprend là où se sont arrêtés les deux premiers films de 1966 et 1967 (ceux justement sortis en France à la fin des années 60) : Joe et ses nouveaux potes ont détruit le repère de Black Ghost et poursuivent une vie relativement normale en essayant de dissimuler leur nature de cyborg, mais n'hésitent pas à se lancer dans la bagarre dès qu'un nouveau méchant/ennemi fait son apparition.

    Les changements par rapport au manga sont également repris des films, principalement le physique de 007 qui passe de celui d'un adulte de 45 ans à celui d'un gamin d'environ 3-4 ans sans qu'on ne sache pourquoi Black Ghost a perdu son temps à capturer un enfant immature pour en faire une arme de guerre ! En fait, cette idée de 007 gamin est déjà présente dans le manga, mais elle ne dure qu'un seul chapitre et surtout, cette transformation en gamin a lieu après que 007 ait été changé en cyborg. En gros, dans le manga 007 prend lui-même la décision de devenir un enfant après être devenu un cyborg et non pas l'inverse. Visiblement, les concepteurs de l'adaptation animée ont flashé sur cette mini apparition de 007 enfant et en ont fait un personnage récurrent, quitte à trahir le personnage. Certes, 007 était déjà dans le manga l'élément comique du groupe et la version animée a conservé ses facultés de métamorphose, mais le voir en gamin sur 2 films et 26 épisodes devient rapidement lassant, d'autant que 007 est loin d'être attachant avec son physique de bébé sur pattes. Les autres par contre sont restés fidèles à eux-mêmes, y compris Joe qui a tout du héros shônen des sixties mais avec un petit côté leader pas désagréable, ce qui fait qu'on a vraiment plaisir à suivre ses aventures. Ce n'est pas pour rien d'ailleurs s'il est rapidement devenu mon personnage favori, tant dans l'anime que dans le manga. Même 003, la seule fille du groupe, n'est pas aussi cruche que la majorité des personnages féminins de l'époque; certes elle est loin d'avoir la force de ses partenaires mâles, mais elle n'est pas inutile et agit de manière réfléchie et intelligente.

    Le scénario de cette série est relativement basique au départ et les épisodes ne se suivent jamais. Le schéma un épisode = un ennemi est surexploité jusqu'à la fin, ce qui est assez dommage car certains épisodes auraient mérité un développement plus approfondi. Si les épisodes s'inspirent beaucoup du manga au niveau des personnages employés et des situations, ils sont loin de suivre l'histoire d'origine à la lettre. Souvent le scénario est original et les personnages repris ont des rôles très différents par rapport au manga. Le manga, qui a débuté en 1964, est au départ clairement ciblé pour les jeunes (du moins pour les deux premiers volumes) et la série animée n'y échappe pas. Les premiers épisodes sont très enfantins et la présence constante de 007 ne fait qu'augmenter le côté puéril des histoires. Néanmoins, plus la série avance, moins le côté manichéen des personnages est présent et les histoires abordent des thèmes mieux travaillés et la violence se fait plus présente (présence de sang, accumulation de cadavres, défigurations, etc.). On a enfin droit à des adversaires plus humains qui prennent peu à peu conscience de leurs erreurs et non des ''ennemis qui agissent mal parce qu'ils sont méchants''. Certains épisodes pourraient ne pas convenir à tous les enfants de par les thèmes abordés : seconde guerre mondiale (avec une réflexion étonnante pour l'époque sur le désir de vengeance d'un vétéran japonais face à l'armée américaine), armes de destruction massive, radioactivité… Là où les premiers épisodes se terminaient toujours de manière positive, ceux de la seconde partie sont plus proches d'une ambiance douce-amère. Le dernier épisode, s'il voit les héros s'en sortir indemne, s'achève sur une note pessimiste puisque les cyborgs ne sont finalement pas venus à bout de leur adversaire et que celui-ci est encore capable de nuire. La série ne cache pas les moments de faiblesse des protagonistes et surtout ne les montre pas tout-puissants.

    Le but premier du mangaka était de dénoncer le trafic d'armes. Si cette critique est absent dans les premiers épisodes de la série, qui sont plus proches de la science-fiction, il revient en force dans la seconde partie et plusieurs épisodes ont pour trame de fond un adversaire ayant conçu une arme redoutable menaçant l'avenir de l'humanité. Certes, le thème n'est pas aussi poussé que dans le manga, mais il n'est pas non plus traité à la légère (les conséquences sont crûment explicitées). En ça, la série se rapproche pas mal du manga à ces débuts.

    Je n'ai pas le même avis concernant le traitement des personnages ou plus exactement leur utilisation. Malheureusement, si les cyborgs sont bien neuf dans la série (en plus du professeur Gilmore qui les a conçu avant de se révolter contre Black Ghost et fuir avec ses ''créations''), seuls quatre sont vraiment exploités : Joe bien sûr, Françoise (003) sa fiancée et enfin 006 (le cuisinier chinois) et 007 (le gamin farceur d'origine anglaise) qui font office de duo comique récurrent pour le grand malheur du spectateur plus âgé. De temps à autre (ré)apparaissent 004 (le chauffeur de camion ayant fui l'Allemagne de l'est) et 008 (l'ex-esclave congolais) lorsqu'on a besoin d'eux, mais sinon les histoires tournent toujours autour de ce quatuor au détriment des autres personnages. À noter que la seconde série reprendra le même schéma, mais cette fois-ci avec une récurrence Joe/002 (l'ancien voyou new-yorkais) au point de faire exploser le nombre de dôjinshi mettant ces deux-là en scène dans des situations plus que suggestives.

    En y repensant durant le visionnage, je n'ai pas hésité à comparer cette première série à celle de Lupin III (datant de 1971) : toutes les deux sont très proches de l'ambiance du manga d'origine et reprennent des éléments de la version papier tout en proposant des histoires très différentes du matériau de base. À la différence que si Lupin III était plutôt ciblé adulte, Cyborg 009 lui est clairement pour un jeune public. On peut d'ailleurs faire le même constat pour les deux autres séries animées : dans la seconde série Tv, Cyborg 009 et Lupin III s'éloignent beaucoup du manga tant dans les histoires que dans l'ambiance et s'adressent mutuellement à un public familial alors même que Lupin III était toujours destiné aux adultes et Cyborg 009 commençait dans les années 70 à cibler un public un peu plus âgé. De plus, dans les deux séries, on retrouve l'adversaire qui colle aux fesses du héros durant la majorité des épisodes : l'hilarant (et touchant) inspecteur Zenigata pour Lupin, les trois chefs sans classe de Black Ghost pour Cyborg 009. Enfin, la troisième série Tv de Cyborg 009 (comme pour Lupin III) se concentre davantage sur le manga et reprend l'ambiance de la seconde partie de la version papier; version sérieuse pour Cyborg 009, version parodique pour Lupin III. Voilà pour cette petite comparaison amusante…

    Côté technique, inutile d'y chercher du Ergo Proxy; on en est bien loin. Les personnages sont figés, les décors ramenés à une simplicité stricte, les plans se répètent fréquemment durant trente à quarante seconde lors d'un mouvement… Pourtant, je n'ai (contrairement à ce que je craignais) pas vraiment été dérangée par cet aspect. Pour une série Toei, j'ai même trouvé l'animation correcte ! En dehors des plans fixes ou réutilisés jusqu'à l'excès, les scènes d'action sont plutôt bien animées pour l'époque et assez dynamiques. J'ai vu bien pire dans des séries animées datant des années 70 ! Le dessin est de bonne qualité et relativement homogène, mis à part les expressions des personnages qui ne sont pas toujours raccord au sentiment qu'ils sont censés exprimer à l'instant. Chose étonnante, même la synchronisation des lèvres est assez convenable ! Certes, le mouvement n'est pas toujours conforme à ce que dit le seiyû, mais lorsque le personnage a cessé de parler, le seiyû a également terminé son boulot. Je n'aurai jamais cru voir ça dans une série des années 60 lorsqu'on voit le massacre pratiqué dans les années 80 sur Dragon Ball ou Saint-Seiya (pour ne citer qu'eux) !

    À propos du doublage, voilà une bonne occasion de mettre à bas les idées reçues sur la qualité du doublage japonais par rapport au doublage français. Ce ne fut pas toujours le cas, chers fans, et cette série le montre bien ! Si la synchro lèvres/paroles est assez correcte comme dit plus haut, Cyborg 009 n'est pas une série extrêmement bien doublée. Si les voix des différents cyborgs collent plutôt bien à leur personnalité (sauf celle de 007 qui est horripilante), les voix des autres personnages apparaissant dans la série se répètent au fil des épisodes (les filles par exemple ont toutes la même voix) et le jeu n'est pas toujours conforme à la situation. Il sonne même souvent faux ! Lorsque ce n'est pas sur joué à outrance… Une raison de plus pour regretter de ne pas encore avoir découvert le trop rare doublage français des deux premiers films, histoire de découvrir comment nos comédiens nationaux de l'époque se sont débrouillés pour retranscrire les dialogues à l'écran à partir de la VO.

    Les musiques employées sont dans le ton de l'époque, mais remplissent parfaitement leur rôle et gardent un certain charme. Je suis particulièrement fan du générique de début, bien mieux rythmé que le générique italien de la seconde série (diffusée en 1982) !

    Thème de la série de 1968

    Un dernier point à souligner et qui a beaucoup compté dans mon appréciation de la série : le chara-design de la série. Le dessin reprend celui du manga et correspond au style d'époque du mangaka. Les cyborgs sont physiquement stéréotypés par rapport à leur pays natal (notamment 006 qui vient de Chine et 008 d'origine congolaise), mais sans pour autant tomber dans la caricature, leur personnalité (bien moins stéréotypée) y aidant pour beaucoup. En revanche, Joe/009 est très différent de celui du manga dans les deux premiers films, il revient dans la série à un design plus proche du manga sans s'en rapprocher pour autant. D'autant que le design se permet de trahir un point pourtant crucial dans le manga : Joe n'a plus les cheveux bruns, mais noirs. Or, c'est bien cette couleur de cheveux étonnante pour un Japonais qui va intriguer ses camarades et révéler son passé d'orphelin métis haï par ses semblables. Ici, rien de son passé ne nous est expliqué et d'ailleurs, ses origines humains ne sont pas les mêmes entre les films et le manga. Pourtant, j'ai toujours un faible pour ce design, tant celui du film que celui de la série. Joe y gagne un côté sombre voire badass (souvent tourné en dérision dans les fanarts d'ailleurs) qui renforce son côté leader. Les adaptations animées suivantes se rapprocheront davantage du manga, malheureusement si son design du troisième film et de la troisième série est très réussi, celui de la deuxième série en fait un blondin émotif et timide au point qu'on a l'impression qu'il est passé de l'âge de 18 ans à 13 ans !

    Alors que dire de cette première série de 1968 ? Qu'il s'agit d'une ''bonne'' adaptation d'époque qui a son originalité propre puisqu'elle ne reprend pas le manga à la lettre sans pour autant le trahir et qui reste agréable à regarder même 45 ans après si on apprécie les vieux anime et si l’on n’est pas trop regardant sur le côté technique qui lui a pris un sale coup de vieux. Les personnages sont sympas (sauf 007 !) et l'ambiance mélangeant humour, action et mystère apporte une touche particulière à l'anime. Une curiosité à découvrir pour tout fan du manga, à condition d'avoir conservé son âme d'enfant ! Par contre, il vous faudra faire une croix sur une VOST (ne prenez pas en compte les quelques images que j'ai posté, il s'agit d'une traduction amateur sur quelques épisodes très difficile à trouver), car la série n'est disponible qu'au Japon et n'a jamais été exportée. Le coffret est assez cher, mais bien moins que les deux autres séries qui dépassent facilement les 400 à 500 euros pour un nombre équivalent d'épisodes !

    Citation
    Japan INC

    Auteur : Shôtaro Ishinomori (Cyborg 009, Sabu et Ichi, Kamen Rider)

    Le premier manga édité en Occident… destiné aux étudiants en économie de l'université de California (y a-t-il une seule université en France qui ait eu la même initiative ? Je ne le pense pas…) en 1988 !

    Bref, dans ce manga nous suivons le parcours d'une entreprise japonaise composée de quelques membres récurrents, jeunes ou plus âgés, face à d'autres universités du même pays ou américaines. Il ne faut pas y chercher de l'aventure ou de l'action ici : le scénario se contre sur diverses rencontres entre entreprises, parfois plombées par des crises ou la faillite d'une entreprise, entre-coupées de longues explications des protagonistes sur l'économie mondiale ou japonaise. L'édition américaine propose d'ailleurs des explications supplémentaires sur un grand nombre de pages en guise d'annotations : aucun doute, cette édition a clairement été conçue pour avant tout mieux comprendre l'économie japonaise mais avec un ouvrage plutôt amusant (l'humour influencé par Osamu Tezuka étant encore prépondérant dans ce manga).

    Apprendre en s'amusant : une bonne initiative, non ?

    Les informations données par le manga ne sont certes plus valables aujourd'hui, mais ce manga reste très plaisant à lire ne serait-ce que pour son ambiance plus adulte et réaliste et son thème original. Joli travail, M. Ishinomori ! 😉

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #290053

    Sujet bien intéressant, Veggie 11 !
    Attention, l'endroit où se cachent secrètement des méchants est un repaire, pas un repère… Tu ne fais guère de fautes, mais comme je me bats avec acharnement contre celle-là, horriblement répandue, je ne peux pas laisser passer.
    Tes commentaires sont excellents en tout cas.
    Moi je connais surtout Le Voyage de Ryu, que j'ai adoré et que je trouve un poil supérieur même aux S-F d'Osamu Tezuka. Mais aussi Sabu et Ichi, découverts il y a un siècle dans "Le Cri qui Tue". J'en ai rapporté du Japon l'été dernier un DVD, la série TV, 5 épisodes, en noir et blanc. Même que si tu veux la voir, on peut s'arranger par MP pour l'envoi.

    Veggie11
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    Veggie11 le #290054

    Ah là là comment puis-je laisser passer de telles fautes, c'est intolérable ! 😌 Merci pour la correction ! Et pour les épisodes Sabu et Ichi, je ne serai absolument pas contre. J'en reparlerai en MP 😉

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #290055

    Oups, désolé, Veggie, mais en recherchant mon DVD pour le mettre de côté à ton intention, je me suis aperçu… de sa disparition ! soit je l'ai prêté, soit je l'ai revendu. Honte sur moi, je ne me souviens plus ! je prête pas mal de choses, faut dire, et je revends pas mal aussi au Quartier Latin ou à Book-Off.
    Si l'on me rend l'objet, je te le réserverai. Côté animation, c'est une catastrophe, et en noir et blanc (1961 !!), mais les scenarii créent des situations assez émouvantes ou psychologiquement pas bêtes du tout ; quelques scènes s'inspirent clairement de l'art japonais classique du sumi-e.
    Justement, un manga d'Ishinomori que je n'ai plus non plus, c'est Hokusai. Pas mal, mais je n'ai pas eu l'impression d'entrer vraiment dans les enjeux de cet artiste (c'est un peu comme tous les films sur les artistes, d'ailleurs !).
    Tiens Gilgamesh ? tu pourrais m'en dire plus sur cette œuvre ?

    Veggie11
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    Veggie11 le #290056

    Redis-moi si tu le retrouves, sinon je découvrirai quand même l'oeuvre avec les DVD japonais. Ces derniers temps, l'âge de l'anime n'est pas mon premier soucis, je commande de plus en plus des anime datant des années 60-80 tant les dernières nouveautés ne m'attirent guère. D'autant que Sabu et Ichi est considéré comme le premier anime destiné aux adultes dans l'Histoire de l'animation japonaise.

    Je ne connais pas assez Gilgamesh pour en parler. Une adaptation animée est sorti en DVD y a quelques années, adaptation que je n'ai pas encore vu. La boutique Tanigami à Genève en possède encore un exemplaire, faudra que je pense à le réserver la prochaine fois que j'y passerai.

    Veggie11
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    Veggie11 le #290057

    Cyborg 009 tome 15

    La principale histoire de ce tome est un peu moins bien maîtrisée que la précédente publiée dans le volume 14, la faute à une abondance de connaissances consacrées à la physique nucléaire, la géographie, la météorologie, la chimie et encore bien d'autres branches scientifiques. On apprend beaucoup, mais il faut s'accrocher ! De plus, la fin est très abrupte comme si l'auteur avait décidé de mettre un terme à une histoire dont la complexité le surpassait. En gros ça cause dépendance au pétrole, utilisation du nucléaire et réchauffement climatique; des thèmes très actuels bien que l'histoire ait déjà une trentaine d'années !

    J'ai bien aimé cette histoire puisqu'on retrouve nos personnages habituels avec cette fois-ci une mise en avant du professeur Gilmore qui permet d'en apprendre un peu plus sur lui. L'humour et l'émotion sont bien dosées, même si j'ai la désagréable impression que Joe ressemble de plus en plus à celui de la seconde série et ça, c'est pas un point positif (j'y reviendrai) !

    Les deux autres histoires sont bien plus dans la tradition de l'auteur. La première se concentre sur Geronimo et Françoise; pour une fois, Joe ne fait qu'une brève apparition à la fin. À noter d'ailleurs que Geronimo aura son propre chapitre d'ici quelques volumes, tout comme Françoise sera davantage au premier plan. Autant dire que ça annonce du bon ! On retrouve les interrogations de l'auteur sur l'existence des dieux dans le chapitre suivant, lui aussi très intéressant à lire. Les tourments de Joe sur l'identité de sa mère bénéficient de planches graphiquement somptueuses et les séquences humoristiques avec Great et sa langue nouée sont particulièrement cocasses !

    Je ne sais pas si les autres fans l'ont noté, mais les derniers chapitres prennent une tournure bien plus sombre mais surtout plus brutale, ce qui me fait penser à cette remarque d'Henri Filippini, l'auteur du Dictionnaire de la bande-dessinée sorti en 1989, qui décrivait Cyborg 009 comme une série comportant pas mal de séquences dites violentes. Alors vrai ou faux ? Arriverait-on à cette partie dite plus ''violente'' ?

    À suivre…

    Feanor-Curufinwe
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    Feanor-Curufinwe le #290058

    Citation (veggie11 @ 25/09/2013 11:24)
    La principale histoire de ce tome est un peu moins bien maîtrisée que la précédente publiée dans le volume 14, la faute à une abondance de connaissances consacrées à la physique nucléaire, la géographie, la météorologie, la chimie et encore bien d'autres branches scientifiques. On apprend beaucoup, mais il faut s'accrocher ! De plus, la fin est très abrupte comme si l'auteur avait décidé de mettre un terme à une histoire dont la complexité le surpassait. En gros ça cause dépendance au pétrole, utilisation du nucléaire et réchauffement climatique; des thèmes très actuels bien que l'histoire ait déjà une trentaine d'années !

    J'ai bien aimé cette histoire puisqu'on retrouve nos personnages habituels avec cette fois-ci une mise en avant du professeur Gilmore qui permet d'en apprendre un peu plus sur lui. L'humour et l'émotion sont bien dosées, même si j'ai la désagréable impression que Joe ressemble de plus en plus à celui de la seconde série et ça, c'est pas un point positif (j'y reviendrai) !


    Même si j'ai pas détesté cette première histoire, je dois dire que comme toi j'ai trouvé qu'on était un peu trop dans l'exposé, plus que dans le récit !
    Si on met de côté les aspects scientifiques, on se retrouve juste avec un énième combat contre l'organisation Ghost, délocalisée au Pôle Nord. Et puis comme le dit 004, “Notre seule stratégie, c'est d'aller toujours d'aller de l'avant !
    L'originalité de cet épisode se situe en effet surtout dans les dernières pages de l'histoire, du côté de la chef de l'organisation des “Neo Black Ghost”, Julia Manoda, à travers son passé commun avec le professeur Gilmore et sa relation avec sa fille Anna. Un personnage tragique, hanté par un terrible accident du passé qui a coûté la vie à son frère et la brûlure de la moitié de son visage.
    Cependant, oui, la fin arrive trop vite, alors qu'on avait enfin quelque chose d'intéressant.

    Citation (veggie11 @ 25/09/2013 11:24)
    Les deux autres histoires sont bien plus dans la tradition de l'auteur. La première se concentre sur Geronimo et Françoise; pour une fois, Joe ne fait qu'une brève apparition à la fin. À noter d'ailleurs que Geronimo aura son propre chapitre d'ici quelques volumes, tout comme Françoise sera davantage au premier plan. Autant dire que ça annonce du bon !


    L'histoire est très courte, et personnellement j'ai dû quand même m'y reprendre à deux fois pour bien comprendre ce qu'il se passait, mais ce qui m'a le plus surpris, c'est la phrase de Françoise, à la fin : “Si j'avais su que cela finirait ainsi, je ne vous aurais pas sauvé la vie…”
    Cela dit, Geronimo trouve les bons mots, juste après !

    Citation (veggie11 @ 25/09/2013 11:24)
    On retrouve les interrogations de l'auteur sur l'existence des dieux dans le chapitre suivant, lui aussi très intéressant à lire. Les tourments de Joe sur l'identité de sa mère bénéficient de planches graphiquement somptueuses et les séquences humoristiques avec Great et sa langue nouée sont particulièrement cocasses !


    Il me semble que c'est en effet la première fois que l'on voit Joe aussi perturbé ! Ce n'est pas très clair, mais si le pétage de plombs de Joe est dû aux ondes psychokinétiques, elles n'ont fait que le renforcer ! L'enfance de Joe qui remonte à la surface est l'élément déclencheur. Cette agressivité n'est pas apparue soudainement, elle est en Joe. Les gros plans sur le visage de 009 montrent bien qu'il en est conscient.
    Au niveau beauté des planches, il faut aussi souligner les scènes dans lesquelles apparaît Quetzalcoatl !
    Et puis l'auteur entretient toujours ce drôle de mélange entre histoire, mythologie, religion et conquête de l'espace ! J'adore, personnellement ! 😃

    Citation (veggie11 @ 25/09/2013 11:24)
    Je ne sais pas si les autres fans l'ont noté, mais les derniers chapitres prennent une tournure bien plus sombre mais surtout plus brutale, ce qui me fait penser à cette remarque d'Henri Filippini, l'auteur du Dictionnaire de la bande-dessinée sorti en 1989, qui décrivait Cyborg 009 comme une série comportant pas mal de séquences dites violentes. Alors vrai ou faux ? Arriverait-on à cette partie dite plus ''violente'' ?


    Une violence psychologique, aussi ! L'état de santé mentale de Joe, en rapport avec son passé, pourrait encore être abordé ! En tout cas, c'est une bonne chose !

    "With the first link, the chain is forged. The first speech censured, the first thought forbidden, the first freedom denied, chains us all irrevocably." -Jean-Luc Picard
    Star Trek - The Next Generation / The Drumhead

    Veggie11
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    Veggie11 le #290059

    J'ai reçu hier mon DVD volume 1 (qui laisse la série inachevée en France à cause de ces poules mouillées de Columbia Tristar 😡 ), histoire d'avoir une édition parfaitement légale et techniquement correcte des 25 premiers épisodes de la troisième série réalisée en 2001. Et aussi de découvrir la VF effectuée en Belgique pour la diffusion TV sur la TSR. J'avais pas la TV à l'époque, du coup je suis passée complètement à côté de cette programmation inattendue (l'animation japonaise reste inconnue, méprisée voire haïe en Suisse romande) ! C'est toujours un plaisir de revoir ces très bons épisodes qui reviennent quelque peu aux sources du manga tout en conservant l'ambiance plus mûre des années 70-80. Joe est assez correctement retranscrit, si ce n'est qu'il pleurniche un peu trop par moments et garde le plus souvent une expression attristée. Sauf que ce n'est pas la faute du réalisateur ici, mais bien d'Ishinomori qui dans les années 70 transforme le Joe adolescent naïf et fonceur en un jeune homme mélancolique et réfléchi. Le résultat fonctionne dans le manga, mais pour l'animation ça reste à voir. On regrette fortement le Joe ''Yabuki'' des années 60 en animation, qui n'hésitait pas à utiliser ses poings.

    Néanmoins le Joe de la troisième série est assez éloigné de la lavette geignarde de la seconde série, c'est certain ! En plus il cogne dur le Joe quand il veut !

    Par contre le doublage… Houlà là ! Il y a du bon et du moins bon, mais dans l'ensemble je le trouve assez médiocre. Joe, Françoise et Heinrich sont les mieux servis (en même temps Joe a tout de même la voix du très bon Christophe Hespel, ce qui n'est pas rien), Great est correct, mais les autres oscillent entre le moyen et le très mauvais. C'est plat, ça manque de vie ou alors on s'enfonce dans la caricature (je pense à Chang). Je connais assez bien les doublages belges pour avoir longtemps vu ceux de Yu-Gi-Oh (acceptable) et Détective Conan (pas trop mal), mais celui-ci reste bien en-dessous. On est bien loin de l'excellent doublage effectué pour le troisième film dans les années 80. Les comédiens avaient certes des accents sur certains cyborgs, les changements de noms étaient minables, mais le résultat était réussi et participait pleinement à l'ambiance.

    De plus, où sont passés les superbes génériques japonais de début et de fin ? Alors que j'ai d'abord choisi la VO pour débuter, j'ai eu droit aux génériques américains ! WTF ?! 😉 Je pensais pourtant que par respect pour les fans, les génériques auraient été au moins remis à leur place en VO ! B***** 😡

    Voilà mes premières impressions… Je ne manquerai pas d'en reparler une fois les 25 épisodes vus en entier en VF (va me falloir du courage). 😉

    Veggie11
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    Veggie11 le #290060

    J'ai quasiment terminé le visionnage des 25 premiers épisodes en VF réalisés en 2001. Cette première partie est très sympatoche côté scénario et réalisation avec un côté vestimentaire années 60 pas désagréable, mais surprenant pour une série censée se passer à notre époque ? On notera d'ailleurs pas mal de libertés par rapport au manga : les quatre premiers cyborgs ont été enlevés 40 ans avant Joe contre quelques semaines dans le manga, Joe a été élevé par un prêtre assassiné par le Fantôme Noir (ça sort d'où cette idée ?! L'internement dans une maison de correction pour délinquance était très bien et permettait de mieux cerner la personnalité de Joe ! Je préfère encore le pitch des deux premiers films avec l'accident durant la course automobile à cette histoire de prêtre), etc. Sinon les histoires sont agréables à suivre, même si certaines sont meilleures que d'autres et j'ai une large préférence pour la seconde partie de la série malheureusement non disponible sur ce DVD et qui ne sortira jamais en France 😡 On a tout de même l'avantage de découvrir certaines histoires non encore disponibles chez Glénat ainsi que des épisodes mieux écrits que dans le manga, Ishinomori étant encore à ses débuts (la maison hantée, la machine annihilant les pouvoirs des cyborgs..).

    La VF n'est pas désagréable, mais pas excellente non plus. Celui qui s'en sort le mieux est bien Christophe Hespel sur Joe, suivi de près par celle interprétant Françoise. 004 a une bonne voix, 007 aussi tant qu'il ne pousse pas dans les aigus. Les autres sont assez corrects, mais sans plus. 008 n'est pas mauvais, mais ça manque un peu d'énergie par moments. Les pires erreurs de casting restent avant tout 001 qui a une voix d'homme mûre alors qu'il n'a que six-sept mois à tout casser (!) et 006 (quelle ironie alors que dans le film doublé en 1987, même avec un accent chinois grossièrement imité, son comédien s'en sortait beaucoup mieux !). Sinon la traduction est très correcte pour une VF basée sur le doublage américain. On verra ce que vaut la première VF réalisée en 1967-1968 pour les deux premiers films, extrait que je ne reçois que mardi de la semaine prochaine.

    A noter que cette série diffusée aux USA en 2003 a en quelque sorte relancé Cyborg 009 outre-Atlantique puisque grâce à cette diffusion, une nouvelle génération de fans a vu le jour et le manga a été publié en partie chez Tokyopop (dommage qu'il ne s'agisse que de la première partie).

    Veggie11
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    Veggie11 le #290061

    Revu en VO cette fois le troisième film de Cyborg 009 : La Légende du Vortex ou La légende de la super galaxie (c'est selon…). J'avais déjà réalisé une fiche sur le film en question pour Planète Jeunesse, mais en me basant uniquement sur la VF réalisée dans les années 80 et sortie chez Sherzo.

    ATTENTION POUR CEUX N'AYANT PAS VU LE FILM, IL Y A QUELQUES SPOILS NON SIGNALES !

    C'est un film très différent des deux premiers sortis dans les années 60. Tout d'abord, il est beaucoup mieux réalisé, l'animation est soignée, les décors nombreux et variés, les couleurs vraiment belles (bien que je reste fan de la coloration des films sixties) et le chara-design suit fidèlement celui du manga dans sa seconde partie, profitant pour rendre à Joe sa véritable couleur de cheveux qui avait été occultée dans les précédents films.

    Ensuite, l'ambiance est intéressante, mêlant (comme le manga) space-opera, voyage dans l'espace et visite de planètes dont une très inspirée par différentes mythologies. Les personnages sont assez bien développés, bien plus profonds que dans les films de 1966 et 1967. Et surtout, après une seconde série Tv massacrant le personnage de Joe, on a plaisir à retrouver une version plus fidèle de notre héros : déjà il a repris son rôle de leader, mais surtout il n'est pas aussi geignard que dans la série. Par contre il est encore une fois un peu trop gentil, sauf vis-à-vis des méchants . On sent que l'auteur supervise le long-métrage et qu'il a eu en quelque sorte son mot à dire. La fin est toujours très réussie, vraiment émouvante, et mon passage préféré reste celui sur la planète Fantalion/Fantarion.

    Mais connaissant bien l'univers des cyborgs 00, j'ai à plusieurs reprises tiqué devant pas mal de libertés, un comble pour ce film supervisé par l'auteur ! Déjà, ce voyage dans l'espace : ce n'est pas la première fois qu'on y a affaire, ni de voir les cyborgs confrontés à des extraterrestres. Néanmoins, je trouve que le film s'éloigne beaucoup de la direction que prenait l'auteur dans le manga; ici on a affaire à du space-opera assez banal. Je ne sais pas jusqu'où le mangaka a participé à la réalisation, mais j'ai toujours du mal avec ce voyage dans l'espace, très éloigné des scripts habituels du manga.

    Ensuite, j'aimerai bien savoir où sont passés les pouvoirs d'accélération de Joe (et pas des pouvoirs télépathiques comme le prétend la VF) ! Joe qui luttait contre ses ennemis en utilisant TOUJOURS cette aptitude n'en est plus capable ! Durant tout le film il se contente de tirer avec son laser sur les ennemis, laissant Heinrich se faire tuer par les soldats de Zoa alors qu'il aurait pu passer en mode accélération, buter les ET et sauver son pote ! Joe, que s'est-il donc passé ?! Réveille-toi ! Incroyable que la capacité principale du héros ait été à ce point oubliée dans un film soi-disant supervisé par Ishinomori ! Est-ce qu'on lui aurait seulement montré le script qu'il a validé sans s'intéresser au reste de la réalisation ? Alors je veux bien que dans les films de 1966 et 1967 ses pouvoirs restent très flous et qu'à aucun moment on ne l'entend crier ''Mode accélération'' comme il le fait dans le manga et les séries Tv, mais certaines scènes le laissaient supposer. Ici, rien de tout ça ! Serait-il devenu trop fainéant pour courir à grande vitesse ? Bref, une amélioration mitigée pour ce personnage pourtant si charismatique, mais que la série Tv 2 a détruit.

    Enfin, un point qui m'a pas mal énervé : la love story entre Joe et Françoise ! Tout fan sait que leur amour est réel, sauf que là les scénaristes ont largement abusé. Le moment où Joe veille sur la princesse Tamara à l'agonie pendant que Françoise regarde au loin est une très jolie scène qui aurait suffi à évoquer cet amour. Nul besoin d'en rajouter avant et surtout vers la fin, merci ! D'autant plus qu'on tire fortement dans le guimauve, impression inexistante dans le manga. Cette romance était bien mieux dosée dans les précédents films; quelques minutes suffisaient à revenir sur cette relation et on passe à autre chose. Il aurait été bien d'en faire de même pour ce long-métrage… Encore heureux que la VO ne va pas aussi loin que la VF qui fait carrément dire à Joe qu'il aime Françoise ! Hey mon pote, tu vas un peu vite là… Jamais il n'y a eu pareille déclaration dans le manga…

    Suis aussi assez mitigée sur les explications données à la fin, ça tombe assez comme un cheveu sur la soupe. L'ambiance est touchante, l'émotion y est, mais là encore j'ai trouvé que le scénariste allait un peu trop vite avec cette histoire de Dieu et autres. Contrairement au film, Ishinomori en parle longuement dans son titre sans pour autant parvenir à une conclusion. Dommage, j'aurai préféré que le script garde une certaine distance avec ce débat.

    De plus, j'ai trouvé le film assez ennuyeux par moments et Françoise ne sert pas à grand-chose… 😢 Quant au doublage, j'ai toujours du mal avec la voix de Joe (qui est la même que dans la série Tv), beaucoup trop grave pour ce personnage juvénile. Sinon les autres ont de très bonnes voix (bien qu'assez classiques).

    Bon pour conclure : un film visuellement très beau avec une ambiance mystérieuse qui rappelle les affiches de nanars de SF des années 80 (Mysterious Planet, vous connaissez ?) mais avec une intrigue beaucoup plus complexe que ces derniers (heureusement) et un chara-design superbe bien qu'il ne soit qu'une reprise de celui du manga. Le film a su rester assez proche du manga tout en proposant une histoire inédite pour les spectateurs ne connaissant rien à l'univers (Pas de Fantôme Noir ici).

    Mais malgré ses qualités, je préfère encore les films précédents. Certes l'histoire n'est pas tout à fait fidèle au manga, on occulte les véritables origines de Joe, le scénario n'est pas franchement original, l'animation laisse plus qu'à désirer, le doublage (VO) n'est pas une réussite et 007 est un enfant ! Mais il a gardé son charme, il assume parfaitement son côté purement divertissant, les musiques sont réussies (j'adore le thème du début !), les couleurs très belles et surtout, j'adore le personnage de Joe (comme expliqué dans le topic ''Ces persos qu'on adore'') : il est courageux, énergique, charismatique, gentil avec les filles, il tient à ses potes mais n'a aucune pitié pour ses adversaires. Je suis aussi particulièrement fan de son design, bien qu'il commet une faute assez importante : ses cheveux sont noirs, alors que dans le manga ils sont bruns (ce qui est expliqué par ses origines métisses).

    Veggie11
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    Veggie11 le #290062

    Cyborg 009 film 2 doublage français 1968

    Quatre semaines d'attente pour 3mn41 de doublage, mais le plaisir est intact ! 😃

    Rapidement mes impressions :

    – Il s'agit bien d'un doublage avec différents comédiens. Pas de sous-titrage ou de version sychro avec un type qui récite le texte avec la VO en fond sonore comme ils l'avaient fait en Suède pour la seconde série Tv, y compris les voix des filles (et qui rend la série insupportable à suivre, déjà qu'elle n'est pas un chef-d'oeuvre à la base…).

    – Les extraits correspondent au second film sorti en 1967 au Japon. Dans ce film, les cyborgs sont confrontés à des monstres robotisés qui attaquent les bateaux et les villes via des ondes supersoniques. Ils seront également confrontés à un nouveau cyborg, 0010.

    – Le doublage est d'un bon niveau je trouve, en tout cas très correct. J'aime beaucoup la voix de Joe qui correspond tout à fait au personnage. Les voix de Joe et de 007 me disent quelque chose… Je suis certaine de les avoir déjà entendues… En tout cas ce n'est pas un doublage réalisé par des amateurs, les comédiens en question semblent habitués au doublage. La voix de 007 fait très cartoon, d'où l'impression de l'avoir déjà entendu.

    – La voix de Joe me fait penser à Philippe Ogouz à certains moments mais en plus jeune, une impression bizarre 😉

    – Le doublage a pris un sacré coup de vieux, les intonations sont vraiment typiques des années 60 (en tout cas ça permet de confirmer leur sortie à cette époque)

    – 3mn 41 sont trop courtes 😢

    Du collector, assurément ! J'en reparlerai plus précisément sur PJ ces prochains jours 😉

    Mauser91
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    Mauser91 le #290063

    Je les aie attendue, tes impressions sur ce doublage, disons, “presque perdus”. Je me demande ce que ça donnerait si il était possible de recoller ces épisodes en VF 😛

    C'est pas impossible pour Ogouz, vu qu'il a commencé à faire du doublage en 63.

    Veggie11
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    Veggie11 le #290064

    Il avait disparu depuis 45 ans, voici plus de renseigements sur le doublage réalisé en 1967-1968 pour la diffusion dans l'Eclair-Journal :

    Philippe Ogouz : Joe Russell/ 009

    Roger Carel : Cyborg 006

    Guy Pierauld : Cyborg 007

    Philippe Dumat Cyborg 008

    D'autres ajouts sont possibles dans les prochains jours. Pour davantage, me consulter par MP 😉

    Edit : Fred Pasquali confirmé pour le Dr. Gilmore.

    Que de grands noms donc pour le second anime diffusé en France… J'avais bien reconnu Ogouz à certains moments, mais je n'imaginais pas qu'il était effectivement au cast vocal ! Il aura donc doublé deux de mes héros préférés ! Respect…

    Mauser91
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    Mauser91 le #290065

    Sans oublier Tintin pour Ogouz ^^

    Doublage excellent, ces trois minutes sont trop courtes…

    Veggie11
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    Veggie11 le #290066

    Après cette petite merveille qu'est la version française de 1968, je vous propose ces prochaines semaines une présentation plus approfondie de la seconde série TV de Cyborg 009. J'ai déjà fait part dans le topic ''Une perle dans un lamellibranche'' (que l'on doit à notre ami feanor 😉) de ma déception concernant cette deuxième adaptation pour la télévision de Cyborg 009. Autant j'ai adoré la majorité des épisodes des deux autres séries TV produites en 1968 et 2001, autant pour celle-ci je suis très mitigée. Voilà pourquoi j'envisage de vous présenter les 35 premiers épisodes (pour le moment) durant quelques semaines afin de vous donner une vision mieux détaillée de cette série TV.

    Je vais revenir rapidement sur la série en elle-même : l'ambiance et les histoires sont proches du manga à partir du tome 10-11 environ. Pour ceux qui suivent le titre chez Glénat, cela évoque bien évidemment la partie des ''Dieux'' (malheureusement inachevée) et bien sûr celle s'inspirant de l'Edda, cette oeuvre majeure de la littérature islandaise reprenant les principaux mythes scandinaves. Ouvrage que j'ai découvert et dévoré il y a de ça quelques années… et qu'il faudrait que je pense à relire pour comparer avec le chapitre en question. Le manga dans ces deux tomes est assez différent des précédents volumes et pour cause : ces chapitres sont en fait des histoires destinées à un public essentiellement… féminin ! Ils sont parus dans le Shôjo Comic entre 1975 et 1976. Evidemment, ça ne veut pas dire que les histoires en questions soient sans grand intérêt par rapport au reste; personnellement le tome 11 reste l'un de mes préférés malgré quelques passages assez ''cul-cul'' si j'ose dire (on sent bien que ça s'adresse aux filles !).

    La série télévisée en question reprend donc pas mal d'éléments des tomes 10 et 11 : tout d'abord les questions sur l'existence des Dieux (le titre de la série est d'ailleurs ''Cyborg 009 – La résurrection des dieux''), un mélange entre action et romantisme ainsi qu'un Joe encore plus niais qu'il ne l'est déjà dans les tomes en question. La première partie de la série se concentre sur cette problématique divine durant 9 épisodes (c'est bien long…), heureusement après on passe à autre chose. Mais les trois clowns du Fantôme Noir ne vont pas tarder à faire leur apparition pour descendre en flèche notre enthousiasme qui reprenait à partir de l'épisode 10. J'y reviendrai…

    Globalement, cette série n'est pas trop mauvaise. Joe en blondasse qui a la taille d'un jeune homme de 18 ans mais qui a le QE* d'un jeune garçon de douze ans ça le fait pas, les scénarii sont qualitativement trop variables et la série pèche sur de nombreux points. Mais certaines décisons vont en sa faveur : la série reprend pour la première (et unique) fois le véritable background du héros. Joe est donc bien décrit ici comme un orphelin métis devenu délinquant par la suite et enfermé dans une maison de correction avant de s'évader et d'être enlevé par le Fantôme Noir. De plus, contrairement à la première série qui se concentrait principalement sur Joe, Françoise, 006 et 007, la seconde série fait appel à toute l'équipe. Et enfin, 007 est bien un adulte ici, non plus un enfant. On regrettera néanmoins le gimmick énervant (tiré du manga) qui présente les personnages à chaque nouvel épisode. ça devient vite gonflant et on perd de précieuses minutes d'action. Un point qui diffère aussi des autres séries TV, c'est le côté vestimentaire : habituellement dans les séries TV Joe a dans le civil deux tenues maximum, pas davantage. Cette série en revanche le présente dans des tenues plus variées, même si voir notre héros revêtir un costume similaire à ce que portent Lupin et ses potes chez Monkey Punch est bien surprenant !

    *QE = Quotient Emotionnel (Oui j'ai bien suivi mes cours de psycho moi 😎)

    C'est la seule série que je n'ai pas encore en coffret DVD malheureusement. Ceux-ci sont très chers et l'Italie n'a toujours pas rééditée le titre en DVD. Yamato Video, je compte sur vous pour ces prochaines années ! Dans le pire des cas, j'en parlerai à mon intermédiaire basé au Japon, sans doute y a-t-il moyen d'obtenir la série à moindre coût en DVD sur certains sites. Ce serait bien dommage de passer à côté, car les coffrets sont très beaux :

    ''Shin'' Cyborg 009 – La résurrection des dieux (1979)

    Episode 1

    Un épisode d'introduction centré sur le duo Joe/Jet, tous deux pilotes automobiles, qui les confronte à trois géants sortis de terre pour attaquer une usine d'armements prévoyant le lancement d'un missile nucléaire. Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai l'impression en voyant cet épisode qu'il est à l'origine des différentes parodies/dôjinshi/fan art mettant les deux jeunes gens dans des positions plus qu'explicites… Il est vrai que le passage où Jet porte Joe dans ses bras après que ce dernier ait été gravement blessé dans le combat a de quoi exciter les fantasmes de certaines lectrices !

    Autre argument troublant, lorsque 002 aide 009 à voler (je précise pour ceux ne connaissant pas Cyborg 009 qu'hormis Jet, personne parmi les cyborgs n'en est capable, d'où cette aide nécessaire), il le porte le long du corps et non plus seulement par la main comme dans la première série. C'est pas que je sois adepte du shônen-ai, mais tout de même c'est troublant tout ça. Je comprends mieux pourquoi ce duo est régulièrement représenté dans les dôjinshi…

    En dehors de cette séquence, l'épisode est assez banal faut l'avouer. Alors qu'ils sont en pleine course, Jet et Joe sont attaqués par trois géants envoyés par les dieux pour détruire l'usine d'armements. Evidemment, les deux cyborgs (aidés ensuite par leurs camarades) vont tout tenter pour les arrêter et empêcher que l'usine ne soit détruite et provoque de sérieux dégâts. La scène finale voit apparaître l'un des principaux protagonistes des 9 premiers épisodes, le dieu Odin (absent du manga), qui sauve le monde on ne sait pas trop comment et nous voilà face à une question primordiale pour la suite : les dieux existent-ils vraiment ?

    Le combat contre les géants est assez sympa et le chara-design reprend celui du manga à la fin des années 70. L'animation est médiocre malheureusement, à peine meilleure que celle de la série précédente. De plus, les couleurs posent un sacré problème : elles sont tellement diluées qu'elles perdent assez vite de leur charme. Comment dire ? La coloration est plus proche de l'aquarelle du pauvre que de la gouache et seuls le rouge des tenues des cyborgs et le bleu du ciel ressortent assez bien. Le reste est un mélange assez fade entre le vert clair, le jaune citron et le rose saumon avec quelques touches de bleu clair. C'est peut-être joli sur le cellulo, mais dans l'épisode ça marque moins. Pour tout dire, j'ai bien regretté la mise en couleur des deux premiers films sixties. J'avais déjà remarqué ça sur plusieurs séries de la même époque, dont Edgar détective cambrioleur/Shin Lupin III, mais sur ''Shin'' Cyborg 009 le rendu saute encore plus aux yeux. Et puis Joe avec les cheveux blonds, c'est comme Fujiko dans ''Le Château de Cagliostro'' : une hérésie.

    Pour revenir sur ce dernier, proprement insupportable dans cet épisode en particulier, la scène où il gesticule en criant après que le missile ait été lancé provoque le sentiment inverse de celui voulu par le réalisateur. Cette brève séquence censée émouvoir le téléspectateur et rendre Joe ''attachant'' le rend passablement antipathique. Encore heureux que contrairement à ce que j'ai cru la première fois que j'ai vu l'épisode en VO pure, Joe ne hurle pas qu'il veut sauver les méchants prisonniers des flammes de l'usine, mais parce qu'il craint pour la survie de la Terre. Notez qu'il en aurait été capable…

    Episode 2

    Un épisode un peu meilleur : Joe se retrouve en Scandinavie auprès d'un jeune garçon dont le père est mort à cause des géants divins. Ici, notre héros se montre un poil plus adulte et raisonnable, même si malheureusement le script fait écho au premier épisode. Encore un géant venu du sous-sol et envoyé par les dieux scandinaves pour détruire l'espèce humaine ! Je vous préviens, on y aura droit jusqu'à l'épisode 9… Les décors sont plutôt réussis et les couleurs un peu moins bariolées. Y a du progrès.

    Veggie11
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    Veggie11 le #290067

    Episode 3

    Boffffffffff… Voilà mon ressenti. En même temps, je n'attendais pas grand-chose d'un épisode se déroulant dans un Paris hanté par les clichés géographiques et culturels, purement décoratif. Les cyborgs se retrouvent une nouvelle fois confrontés au dieu Odin, cette fois-ci dissimulé sous les traits d'un vieillard qui a sympathisé avec une fillette du coin. Seule la fin, bien triste, amène un léger mieux puisque l'enfant ne survit pas au combat. C'est plutôt exceptionnel dans ce genre de série, y compris dans un DA nippon. Rien que pour cette dernière séquence, l'épisode vaut le coup d'oeil. Sinon ça se résume à du combat contre un énième géant de pierre en plein Paris, entrecoupé de passages où la fillette recherche son cher ''grand-père'' pour finalement se retrouver au mauvais moment et au mauvais endroit.

    Episode 4

    Ah voilà un épisode bien plus intéressant ! Pyunma, le cyborg 008, reçoit une lettre d'un de ses amis resté en Afrique. Ce dernier explique que son village est attaqué par des géants (encore !) et les villageois pris d'une soudaine folie mystique les poussant à croire en ces dieux nordiques surgis du fond des temps. L'épisode ne vaut pas pour son histoire bien conventionnelle, mais davantage dans le traitement de la seconde partie. Alors que Jacques, l'ami de Pyunma, est vaincu, les cyborgs se font malmener par la population. Dans une ultime tentative, Joe plus désespéré que jamais tente de raisonner ses adversaires en leur rappelant que lui et ses camarades sont humains.

    Enfin on revient aux sources mêmes du destin tragique ayant touché les cyborgs, thématique davantage exploitée sur d'autres épisodes comme le 20 (dont je vous avais déjà parlé) ou encore les épisodes 12 et 30 (à venir). Le réalisateur est même parvenu à restituer un Joe assez proche du manga, moins gonflant et bien plus sympathique. Bravo les gars, vous y êtes presque ! Je compte sur vous pour les prochains épisodes !

    Veggie11
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    Veggie11 le #290068

    Episode 5

    J'espérais après le sympatoche épisode 4 qu'on passerait enfin à autre chose, que nenni ! Enfin presque… Cette histoire se déroule cette fois-ci sur l'ìle de Pâque (Shin Cyborg 009 c'est comme Shin Lupin III : on voyage beaucoup grâce à eux !) et ça tombe bien parce que depuis mon jeune âge je suis fascinée par la culture polynésienne et ces fameuses statues des Moai). D'ailleurs cet épisode semble faire écho à la partie des ''Dieux'' que l'on peut lire dans le tome 10 paru chez Glénat : là aussi Joe voyage jusqu'à l'Île de Pâque pour étudier de près les Moai. Cependant, le traitement est bien plus simpliste que dans le manga. En dépit de cet environnement un peu différent des précédents épisodes, celui-ci ne s'écarte pas du schéma narratif type : encore une fois les cyborgs combattent un (des) géants, ici représentés par les statues des Moai – même si un géant finit par poindre le bout de son nez vers la fin – et un adversaire se présentant comme un émissaire/envoyé/messager/prophète des dieux (rayez la mention inutile). L'ennemi en question a des faux airs de Tlactoramacan, le descendant des Aztèques (Tome 15) au nom imprononçable au point qu'à l'instar de 007 j'ai dû vérifier dans le tome en question (encore heureux que je l'avais sous la main 😂). Mais la classe en moins. La fin est tellement pompée sur d'autres anime de l'époque que vous la révéler ne serait presque pas considéré comme du spoil : en un mot l'ennemi est battu et meurt, la grotte/caverne s'écroule et tout le monde fuit en vitesse pour ne pas finir écrasés. En espérant de ne pas vous avoir gâché le plaisir du suspense ? 😉

    Concernant Joe c'est toujours pareil, dès qu'il se l'ouvre on a envie de le fusiller. Je me demande d'ailleurs si son seiyû n'est pas en partie responsable, INOUE Kazuhiko (quelqu'un connaît ?). Des différentes adaptations que j'ai pu voir (excepté le tout dernier film, il faut que je me prépare encore psychologiquement avant d'envisager un éventuel achat), c'est de loin celui qui donne la voix la plus inadaptée au personnage. Beaucoup trop grave à mon avis et pas vraiment jolie à entendre. Certaines répliques prononcées par Joe qui auraient pu être excellentes perdent tout leur charme. De quoi regretter encore plus la voix de MORI Katsuji, son seiyû de la première série qui a su trouver le ton juste. 😎

    Episode 6

    Un épisode plus intéressant. Les cyborgs font la connaissance de Phénos, une jeune femme vivant dans un village très pieux mais harcelé par les attaques successives de la déesse Freyja. Dans la mythologie nordique, Freyja est la déesse de l'amour mais ici elle n'a plus grand-chose à voir avec l'originale : d'une cruauté sans égale, malmenant ses animaux de compagnie, elle ne vit que pour amasser de l'or. Elle convoite notamment le précieux médaillon de Phénos, cadeau du petit-ami de la jeune femme. Ce dernier déteste les dieux et a fini par se détourner de Phénos à qui il interdit l'entrée de la mine d'or dans laquelle il travaille la majeure partie du temps. Le personnage très intéressant de Freyja, déesse devenue cupide et cruelle par la volonté du dieu Odin, apporte un peu de fraîcheur dans la liste des adversaires auxquels font face les cyborgs. La scène finale est notamment très réussie. A conseiller.

    Episode 7

    Ah en voilà un bon épisode ! Pas excellent, mais suffisamment réussi pour être apprécié. En excursion dans un village de l'Himalaya, les cyborgs sont à nouveau confrontés à des pseudo-émissaires des dieux nordiques (dont le fameux Loki visible dans le tome 11). Ces derniers obligent les habitants à abandonner leurs jeunes enfants pour construire une gigantesque statue de dieu, sans quoi ils sont condamnés à mourir de faim. Connaissant la générosité et la notion de justice chère à nos cyborgs, rien de plus normal à les voir défendre les habitants et sauver quelques bébés de l'appétit des loups. Malheureusement, rien n'est encore gagné. Non seulement le scénario est très bon mais le traitement de l'épisode fait plaisir à voir : ici pas de géants de pierre, de grotte qui s'effondre, etc. L'épisode est un peu trop cul-cul la praline par moments, mais il y a du progrès. De plus, pour les amateurs du couple Joe/Françoise, le réalisateur nous gratifie d'une jolie scène vers la fin où Joe craint pour la vie de sa bien-aimée, gravement blessée par l'épée du fourbe Loki.

    Mauser91
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    Mauser91 le #290069

    Citation
    INOUE Kazuhiko (quelqu'un connaît ?).

    Ben, après recherche, j'ai vu qu'il est une des voix de doublages de John Travolta, Aaron Eckartd, et du Prince Eric dans un film de Disney que tu apprécies je crois 😛

    Veggie11
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    Veggie11 le #290070

    Episode 8

    Un épisode touchant centré sur Françoise et son amie musicienne, la jeune Française Flora. Fille d'un grand compositeur et musicien, Flora apprend le violon et se prépare au prochain festival de musique, mais ces derniers temps sa motivation n'est plus ce qu'elle était. La jeune fille se plaint de jouer très mal et pense ne pas avoir de talent. Dans une violente dispute avec son père, son violon se brise sur le sol et Flora s'enfuit en courant… Pendant ce temps, le père de Flora se retrouve face à une tout autre difficultée : un élément perturbateur d'origine divine tente d'empêcher le festival en envoyant des ultrasons qui font fuir les musiciens et les spectateurs. Alors que le père de Flora résiste et décide tout de même de participer au festival, sa fille se fait enlever…

    Certes, encore une fois les cyborgs sont confrontés à une menace divine, mais le traitement de l'histoire est intéressant : plus intimiste, plus proche du quotidien, il explore plutôt la psychologie des personnages en proposant des personnalités fortes comme Flora ou son père. Une histoire bien menée et remplie d'émotions, qui rappelle les histoires actuellement publiées chez Glénat (à quand le prochain volume d'ailleurs ?!)…

    Episode 9

    L'épisode ultime dans le combat des cyborgs contre les dieux ! Un épisode bourré de révélations et de remises en question de la part de nos héros. Adaptation très (peut-être trop ?) libre du chapitre de l'Edda, l'histoire relate l'arrivée des cyborgs dans le village de l'Arbre de la vie où se sont réfugiés Odin et ses comparses. La première moitié de l'épisode n'est pas aussi palpitante que dans le manga : Joe est d'une désespérante gentillesse face à Freyja, anciennement leur ennemie, le Loki de l'anime est loin de la perfidie de sa version papier et les autres adversaires guère attrayants. Françoise est très décevante dans cet épisode : jouant l'infirmière pour Freyja, elle ne se bat quasiment pas et n'est pas d'une grande aide. Car le combat est une affaire de vrais mecs, pas vrai ? Les filles sont juste bonnes faire le ménage et s'occuper des enfants et des malades 😒 C'est d'autant plus énervant qu'il s'agit ici d'une véritable régression par rapport à l'ancienne série : dans la première série, Françoise était l'alliée précieuse de son fiancé, mais ici elle reste pour s'occuper des malades ! Habituellement les moeurs évoluent et les femmes s'émancipent avec le temps, dans Cyborg 009 c'est l'inverse…

    Passé ces quelques combats redondants, Joe est confronté à Odin en personne. L'épisode gagne en intérêt à cet instant, posant de véritables questions sur la condition humaine et renvoie les cyborgs à leur propre existence. Il s'agit d'un passage phare dans la série, assurément l'une des plus belles confrontations entre Joe et l'un de ses adversaires. Malheureusement, comme à son habitude, Joe est loin du personnage charismatique que nous sert Ishinomori dans son manga. Son seiyû étant toujours enrhumé, ça n'arrange pas beaucoup les dialogues qu'il nous sert vers la fin. Dommage, son discours lorsque Joe s'excuse devant Freyja est plutôt bien écrit.

    La saga des dieux nordiques s'achève donc ici après 9 épisodes dont 5 consacrés entièrement à des combats sans grand intérêt entre les cyborgs et les géants de pierre. Nous verrons dans les prochains épisodes si le réalisateur saura proposer des histoires un peu plus intéressantes et surtout creusant davantage la personnalité des différents protagonistes, car pour le moment c'est surtout leur côté guerrier (et la névrose dépressive de Joe) qui est mis en avant…

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