A y est, suis au Japon !
Mes 3 jours à Osaka ont été aussi marrants que d'habitude. Le goût pour le mauvais goût qu'on ne craint pas d'y afficher me séduit, il y a une sorte de courage là-dedans, ou de défi aux cuistres cultivés et artistes. Vous verrez un peu plus tard mes photos. D'autre part on y bâtit toujours plus moderne, plus colossal dans la moitié Nord (Umeda), et les dimensions ridicules des plus grands bâtiments parisiens font sourire à côté de ceux de ce qui n'est plus que la 3ème ville du Japon (derrière Nagoya en plein boom, et Tokyo évidemment). La moitié Sud (Namba) reste très "populo", vivante, buveuse de shôchû, bouffeuse de pieuvre frite, vulgaros et d'autant plus étonnante de pittoresque.
Au milieu, vous avez Amerika Mura, le quartier chébran des djeun'z, qu'on y voit partout habillés comme on ne sait quels aliens parfois ! ce qui est simplement banal chez eux, c'est pour les filles un bonnet pointu, le must du moment, et pour les garçons les chaussures à lacets + fermeture éclair sur le côté supérieur (j'ai craqué, je m'en suis acheté !).
Puis Kyoto, monde fort différent. ma maison louée est au fond d'un petit chemin derrière deux cuves sculptées en pierre, et se relie à un dédale de ruelles minuscules où nulle voiture ne peut passer. Elle n'a aucun étage, et la porte coulissante donne sur une petite courette avec urne à plante et séchoir en plastique ; puis on entre vraiment, en posant ses chaussures, et tout est en longueur sur 4 pièces en tatami, chambre à coucher au bout, et ensemble biscornu sur la droite : coin-cuisine, puis coin-lavabo, puis toilettes, puis salle de bain, le tout un peu en zigzag, fermable ou ouvrable par des cloisons coulissantes en veux-tu-en-voilà. Bien sûr il y a un très beau et imposant tokonoma avec immense calligraphie, vieux petit meuble, marmite en fonte 15ème siècle et porcelaine.
Mon voisin est très haut en couleur aussi, un Californien qui parle un parfait japonais et ne se balade qu'en yukata et geta ; il a la quarantaine, sculpte des masques Nô, interpelle tout le monde, et m'a invité dans son grand foutoir de maison pleine de céramiques rares et d'objets artisanaux à déguster un vrai thé ; une demi-heure plus tard il m'a servi son macha au miel ! un cas. Mais Kyoto est pleine de gens comme lui.
Annonces animation demain !
Quand l'Otak' part en voyage…
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Annonces d'animation ! (et photos des flyers plus tard si je retrouve un câble ad hoc pas trop cher).
– Lupin the Third versus Detective Conan : sortie le 7 décembre, site japonais : http://www.lupicona-movie.com . Le chara-design m'a l'air tout bon en tout cas
– Kumori tokidoki mîto-bôru 2, autrement dit Tempête de boules géantes n° 2 : sortie au Japon le 28 décembre. Très marrant d'après les bandes-annonces à la télé !
ta-be-no-ko-si.jp
– Tiger & Bunny the Rising : sortie le 8 février 2014. Ici ça marche assez fort, mais guère en France je crois.
http://www.tigerandbunny.net
– Buddha 2 : sortie en février 2014, sans date exacte fournie. Un Siddhârta aux yeux bleus pas très Tezukien, de même que les autres persos, transposés et modernisés d'aspect, mais reconnaissables tout de même.
http://www.buddha-anime.com
– Kuroshitsuji (live) : sortie le 18 janvier 2014. L'acteur principal Sebastian est très bien choisi physiquement à mon sens, et l'autre "acteur" principal Ciel Phantomhive correspond bien aussi, à ceci près que c'est une jeune fille (la sœur d'Akiko aurait dû faire le casting, elle aurait pu rafler le rôle !). Très beau flyer "gothique" soit dit en passant, j'en ai pris 3.
http://www.kuroshitsuji-movie.jpVoili voilà pour le cinéma (je n'ai regardé la télé qu'à l'hôtel à Osaka sur 3 jours, et je n'avais pas que ça à faire ; ici je n'en ai pas).
Des questions sur le Japon ou sur Kyoto ? à votre disposition !Je suppose que les Kyotoïtes en sont très surpris, mais tous les "gaijin" mâles qu'ils croisent – ils sont nombreux, car l'automne est une haute saison touristique, vu l'enfer qu'est l'été – sont mal rasés ou avec une barbe naissante.
La raison en est simple et a illuminé une de mes amies japonaises ; "Ah, c'est donc ça !" : leur rasoir électrique ne fonctionne plus qu'en moulinage ralenti dans un pays de voltage 100 / 110. Et se raser à la main est long et embêtant !
Non, c'est marrant. Je n'échappe pas à la règle absolue ou quasi, ayant eu la stupide idée de raser ma barbe (un peu broussailleuse) juste avant de venir. Mais bon, je la laisse repousser, et donc ressemble à tous les gaijin ! la tenue du gaijin : un bermuda de voyage à poches cuissardes, kaki, beige ou bleu marine, un T-shirt, un ch'ti K-way pour l'automne frais le soir, une casquette américaine et des chaussures de footing. A Kyoto c'est parfait, les Japonais en diffèrent à peine s'ils sont en vadrouille venus d'ailleurs.
Le Franponais est toujours là !Mon Loire = pâtisserie
Chouchou parc = parking à voitures (votre bagnole est soignée au moins)
Grande Vierge = plaque chic en cuivre sur un immeuble (je n'ose imaginer)
Les Galett = un restaurant de galettes à l'allure très conforme, alors pourquoi cette désinvolture ?
Imbéciles = sur un sac à main féminin ; un anti-drague ??
Donq = boulangerie française, "donc" c'est bon ?
Bistro Relations = pourvu qu'elles soient douces, comme disait la rousse…Je poursuis mon petit compte-rendu, même si je sais bien qu'il n'y a pas grand-chose à y répondre pour les Pingouins, j'espère seulement les distraire un peu.
Ils ont encore blasphémé ! le beurre en tube comme un dentifrice géant découvert l'an dernier, fallait déjà l'oser, enfin bon passe encore. Mais le camembert à la vanille, là je dis : non ! pourquoi pas le camembert au rhum et raisins de Corinthe, aussi ?? ah shit ! en voilà justement là sous mon nez, au sûpâ Fresco ! ils ne respectent donc rien ces Nippons ?
Oï, oï, un typhon vient d'arriver, il balaie tout le Japon sauf le quart Sud, et je dois me cloîtrer à la maison. En fait ce qu'on appelle ainsi n'est au Japon qu'une période de forte pluie, parfois assortie de bourrasques, et cela ne dure guère que 2 à 4 jours.
Tout pareil ! D'ailleurs, si tu as encore des anecdotes sur le franponais, je suis preneur ! Je me suis bien marré ! 😂
"With the first link, the chain is forged. The first speech censured, the first thought forbidden, the first freedom denied, chains us all irrevocably." -Jean-Luc Picard
Star Trek - The Next Generation / The DrumheadTout pareil ! D'ailleurs, si tu as encore des anecdotes sur le franponais, je suis preneur ! Je me suis bien marré ! 😂Alors là, on en trouve presque tous les jours ! et merci de signaler votre intérêt, Sebulon et Feanor, ça motive pour narrer un peu en détail.
Le célèbre Franponais se trouve en 3 sortes d'établissements surtout : 1) les boulangeries, devenues très nombreuses 2) les coiffeurs 3) les bars et snacks.
Côté boulange, une assez belle et biblique trouvaille : Manne Ciel.
On va contester bien davantage le coiffeur qui a intitulé son salon Purée de Fleurs, ces jolis végétaux ne méritent pas cela !
Passant dans une rue à bars nocturnes, j'ai noté :
– Cier Amour (Lounge Bar) = erreur pour “cher amour” ?? on espère, car les autres hypothèses…
– Buveur (bar, pléonasme !)
– Bar-bara the Bizarre : peut-être aussi jeu de mots sur “bara” = une rose en japonais.
Mais mon préféré c'est bien évidemment le “Wine bar” Picolé ! ça nous manque, “wah chuis complètement picolé!”
Un autre champ de recherches ce sont les T-shirts ou sacs en “français”, comme le sac d'une amie : “Ravie de aire votre connaissance.” On répond “Fffff…!”
T-shirt d'une jeune femme : “Je donne toute ma gratitude à vous”. Je l'aborde et lui demande si elle sait ce que cela signifie. Elle l'ignore tout à fait, et je lui explique (à peu près, dans mon japonais de cuisine), puis j'ajoute “Arigatô !” avec véhémence ! on rit bien . les Japonais sont cools (sauf quand ils bossent) et adorent l'humour.
Une autre jeune femme, un peu plus âgée et corpulente, carrée, l'air très décidé, marchant énergiquement dans la rue, avec un T-shirt “Ce n'est pas de la roupie de sansonnette”. Ah OK, très bien adapté et bon langage ! mais je ne l'ai pas arrêtée au passage, elle n'avait pas le genre à se laisser stopper.Il y a quelque jours j'ai visité le Zoo de Kyoto, vraiment bien ! c'est un des seuls au monde à avoir réussi à faire se reproduire des gorilles en captivité, c'est tout dire. Ils ont 5 ou 6 girafes que l'on peut voir de près manger de hauts feuillages, grâce à une galerie surélevée, et le nourrissage des macaques, qui vivent en une “tribu” sur une petite montagne artificielle, est très bien pensé.
Selon un flyer, Kaguya Hime no monogatari sort au Japon le 23 Novembre, et les dessins ont l'air superbes. L'affiche montre la jeune fille étendue sur le ventre dans la neige, surplombée par la lune et quelques plumes voletantes ; tout est blanc, sauf une ceinture rouge, et le ciel bleu-gris pâle.
Quant à Planes, c'est le 21 décembre qu'il sera sur les écrans nippons. Cela raconte une grande course autour du monde entre divers avions personnifiés. Bof, faut voir…Chapitre CEJ (Côtés Enervants des Japonais):
Il y en a, mais bon, perso je reste très indulgent envers eux.
= les mouchoirs : ridiculement fins et de petite taille, ils ne nous épongent un peu, nous les Long-Nez, que si l'on les utilise par deux. Ajoutez qu'en plus il est indécent de se moucher en public. En conséquence très logique, "remonter la chandelle", renifler, est tout à fait correct et admis (dans certaines limites évidemment). Les manga nous montrent volontiers des gamins la morve au nez, et pas forcément dans un contexte satirico-caricatural comme le fait chez nous Zep dans "Titeuf".
= les udon : ces gros vers blancs sans aucun goût propre (tout le goût vient du bouillon où ils baignent) sont plutôt nauséeux à aspirer un par un dans la bouche. En plus ils se débattent, très difficiles à choper avec des baguettes, et retombent continuellement dans le bouillon, en éclaboussant. Ou ce lombric brûlant vous cuit tellement les lèvres que vous le coupez avec les dents, et floc ! splash. Vous êtes sûr d'en f… partout et sur vous. Venir avec un vieux polo déjà sale, et une éponge. Les Japonais mâles ne comprennent pas que l'on n'adore pas les udon, il ne faut même pas le leur dire, cela les choque un peu. Eux jouissent profondément de se brûler en aspirant ces immondes ténias très chauds. C'est viril. Des fous dangereux, des fachos viscéraux, tous les médias occidentaux vous le diront.Mon séjour se poursuit. Le typhon Wypha a bien cogné sur l'île d'Oshima, où il y a eu 27 victimes, et surtout de gros glissements de terrain. Tu m'étonnes ! Oshima n'est rien qu'un gros volcan qui sort de la mer, une pyramide pentue, mais assez fortement peuplée car très touristique, à 2 ou 3 heures par bateau de Tokyo. Il y a eu aussi 2 morts à Izu, la presqu'île du même secteur.
Ici, il y a eu de fortes pluies et un coup de froid concomitant, mais il a fait à nouveau très beau aujourd'hui, pour le grand Marché aux Puces du Tôji, où je suis allé flâner et faire deux achats. En fait le Tôji est un grand "temple", c'est à dire une vaste enceinte qui contient bon nombre de bâtiments. Le Marché se tient tous les 21 du mois, mais c'est aussi l'occasion pour des pèlerins d'aller rendre leurs devoirs aux mânes du fondateur, le très saint Kobo Daishi, mort vers l'an 840. L'immense brocante avec foule énorme, elle, comporte des tas de petits stands et auvents qui vendent de tout, et aussi beaucoup, beaucoup de bouffe diverse. C'est la grosse différence avec nos foires à la brocante. Comme dans tout l'Extrême-Orient, on mange au Japon à n'importe quelle heure, on s'arrête pour grignoter indépendamment de tout planning, même si le midi et 19h sont quand même privilégiés. Et pourtant ils sont rarement gros, ces gens-là ! et si nos diététiciens se fourraient le doigt dans l'œil, avec leur rengaine "Il ne faut pas grignoter" ??
Qu'est-ce qu'un "temple" ? on réserve ce terme aux o-tera ("o" honorifique), dont le nom est en xxx-ji (= ensemble de bâtiments et enceinte) ; là-dedans on a souvent des xxx-in (= sous-groupe d'un temple annexe inclus dans l'enceinte) ; et vu de plus près on découvre des xxx-do / to (= bâtiments isolés : le kodo, le hondo, le goto,…). Ces temples sont bouddhistes, et gèrent surtout les cérémonies funéraires et les cimetières.
Les livres français les distinguent des "sanctuaires", les jinja, qui sont shintoïstes, et qui se consacrent à la vie : la naissance, la croissance des enfants, le mariage, car la mort est impure pour le shintoïsme. Ils ne gèrent donc jamais les cimetières.
C'est ce qui amène presque forcément tout Japonais à être à la fois shintoïste et bouddhiste, selon ce qui se passe dans sa vie.
Je n'aime pas du tout le terme "sanctuaire" (= lieu consacré à un saint) pour les jinja, car ça n'a aucun rapport. Le terme conviendrait mieux aux "temples" bouddhistes, car eux sont invariablement consacrés à un grand "saint" fondateur, ou bien à une statue d'une "sainte" entité divine mais pas tout à fait divinité, le fondateur étant inconnu ou oublié.
Par contre les édifices shinto ne célèbrent jamais aucun saint ni fondateur, mais un lieu rendu sacré par une présence de kami, comme Inari le dieu-renard, ou comme un arbre millénaire, ou une colline "divinisée". D'ailleurs en anglais, on les appelle "shrine" et non pas "sanctuary".
OK tout le monde s'en fout chez les éditeurs français. Ben m… alors, la prochaine fois je vous parlerai des toilettes au Japon.Les typhons se poursuivent, et la population de la presqu'île d'Izu et de l'île d'Oshima en fait les frais. C'est triste pour eux, mais ici à Kyoto il n'y a que quelques pluies, on en est très loin, il ne faut pas oublier que le Japon, ça va comme de la Norvège au Maroc, ce n'est pas minuscule !
Alors bon, les toilettes nipponnes.
Je ne vous ferai pas l'injure de reparler des célèbres cuvettes de S.-F. équipées de tous jets directionnels vers nos petits coins anatomiques intimes et surpris. Il est important quand même de noter que, loin d'être seulement une perverse décadence d'ignoble pays riche, ce système économise sinon l'eau du moins le papier-toilette responsable d'abattage de forêts entières sur la planète ; il évite de tristes humiliations au personnel de nettoyage ; et les entérologues vous le diront, le frottement journalier de la cellulose dans ces zones est cancérigène.
Les w.-c. banals, ordinaires, chez les particuliers et dans tous lieux ne sont pas encore tels au Japon, mais toujours leur réservoir est surmonté d'un petit lavabo où l'eau de remplissage se déverse après la chasse tirée. Vous pouvez donc vous y laver les mains, la serviette est à côté.
Mais le plus remarquable (surtout pour les Français !!) c'est l'omniprésence des toilettes publiques (et gratuites !). Partout on en dispose. Entre Français au Japon, tout le monde commente avec émerveillement : vous ressentez une envie ? regardez autour de vous, ou bien avancez de 50 m, et hop ! il y a des toilettes indiquées ! il y en a dans les rues, dans les lieux publics, dans les grands magasins à tout étage, dans les temples, dans les jardins de ceux-ci, etc.
Qui osera dénoncer en France la puissance incroyable du lobby des cafetiers et les crimes politiques qu'ils commanditent pour réduire à rien les toilettes publiques et gratuites ???! je plaisante à peine, tant c'est grotesque au dernier degré. Nous sommes sûrement lanterne rouge du monde à ce sujet ! tous mes amis japonais venant en France en sont ébahis et me demandent une explication. Vous en avez une, vous ??Reste à parler d'un spectacle courant, mais qu'on ne remarque pas tout de suite : dans les squares, jardins d'enfants et petit parcs à balançoires, on voit souvent des grands-pères en train de promener des bambins. C'est ainsi que dans les cabines des toilettes pour hommes (puisque je suis un monsieur), on remarque non sans étonnement, sur le côté, un petit strapontin sécurisé pour tout jeunes enfants, genre siège de voiture. Le pépé étant supposé y placer le bambin pendant que (xxx°).
On peut extrapoler que beaucoup de grand-mères sont retenues au foyer par la lessive et la cuisine à préparer, pendant que le papa et la maman travaillent. Mais au Japon tout est prévu dans la vie sociale. Tout !Tous mes amis japonais venant en France en sont ébahis et me demandent une explication. Vous en avez une, vous ??😂
Je peux comprendre leur interrogation tellement c'est en effet différent entre nos deux pays.
Et non seulement il y a des toilettes partout, mais propres (à de très très rares exceptions).Là où j'ai été “impressionné”, c'est dans l'aéroport de Hong kong (oui je sais, ce n'est pas au Japon ^^).
Là bas, à chaque toilettes, un employé y était assigné. Même que sa photo était présente à l'entrée…
Et ce dernier ne restait pas là à glander attendant une piécette dans sa sébile en lisant le journal !A Amiens, on a quelques (j'insiste sur le “quelques”) toilettes publiques gratuites, mais niveau salubrité, mieux vaut se boucher le nez avant d'entrer… et avoir de quoi s'essuyer… 😪
"With the first link, the chain is forged. The first speech censured, the first thought forbidden, the first freedom denied, chains us all irrevocably." -Jean-Luc Picard
Star Trek - The Next Generation / The DrumheadUn truc qu'il n'y a pas en très grand nombre au Japon, par contre, c'est les poubelles.
Bein sûr il y en a généralement près des distributeurs de boisson, mais à part ça, il m'est arrivé de faire plusieurs rues avant de pouvoir me débarrasser d'un papier bonbon. Ce qui n'empêche pourtant pas les trottoirs d'être propres.Tout le contraire de Paris où il y a une poubelle tous les 10 mètres, et des saloperies tout autour. (et je ne parle même pas de la fac Paris Dauphine, où le nombre et la taille des poubelles est proportionnel à la quantité de gobelets et de serviettes laissés traîner à 20 cm des dites poubelles)
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Anonyme le 25 octobre 2013 à 22 h 44 min #259149A Amiens, on a quelques (j'insiste sur le “quelques”) toilettes publiques gratuites, mais niveau salubrité, mieux vaut se boucher le nez avant d'entrer… et avoir de quoi s'essuyer… 😪Je pense Feanor que le post aurait plus sa place dans le topic ” Et j' ai crié” 😂
Il est vrai qu' ils ne manquent pas d' air (sans jeu de mot, hein) de faire des toilettes payants. Je crois qu' à Paris c' est le cas, non ? Tout de même, y' a plus de petits profits 😡
tous mes amis japonais venant en France en sont ébahis et me demandent une explication. Vous en avez une, vous ??Et non seulement il y a des toilettes partout, mais propres (à de très très rares exceptions).A Amiens, on a quelques (j'insiste sur le “quelques”) toilettes publiques gratuites, mais niveau salubrité, mieux vaut se boucher le nez avant d'entrer… et avoir de quoi s'essuyer… 😪Voilà le principal problème : la salubrité des toilettes gratuites. Il y en a quelques-unes aussi à Bordeaux. Mais prenons par exemple celles situées en face de la gare. A chaque fois que je passe devant c'est une infection. Je plaint les employés de la société de nettoyage qui nettoient ces toilettes tous les jours.
Un truc qu'il n'y a pas en très grand nombre au Japon, par contre, c'est les poubelles.
Bein sûr il y en a généralement près des distributeurs de boisson, mais à part ça, il m'est arrivé de faire plusieurs rues avant de pouvoir me débarrasser d'un papier bonbon. Ce qui n'empêche pourtant pas les trottoirs d'être propres.Tout le contraire de Paris où il y a une poubelle tous les 10 mètres, et des saloperies tout autour. (et je ne parle même pas de la fac Paris Dauphine, où le nombre et la taille des poubelles est proportionnel à la quantité de gobelets et de serviettes laissés traîner à 20 cm des dites poubelles)
Toutafé, Onsokumaru !
Dans la mesure où l'environnement est hyper-clean au Japon, si l'on jette un papelard, tout le monde sursaute à 50 m à la ronde, et il se peut même qu'un flic vous harponne alors que chez nous ils ont des occupations un peu plus rudes. Mais il y a des “trucs”, comme de virer les petits papiers dans les assez larges grilles des bouches d'égouts, ou de larguer plus important dans les poubelles des kombini (mais il n'y en a pas toujours dans le coin, c'est un fait). On peut très bien aussi consommer une barquette de yakitori achetée à un vendeur de rue, et lui rendre la barquette vide, il se fera un devoir de vous en débarrasser ; et rendre les facturettes ou emballages aux commerçants, qui font de même. Il n'y a pas de poubelles parce qu'en fait ce n'est pas à vous perso d'évacuer toute votre déchetterie, dans l'idée nipponne, c'est collectif.Quant au problème de l'hygiène dans nos toilettes (ou ailleurs) ça pourrait nous emmener loin sans résoudre l'étrange énigme française…
Mais je veux vous parler des bus. Comme tout le reste au Japon, c'est en même temps très simple et un poil compliqué.
On monte à l'arrière et on descend à l'avant, le contraire de la France, comme d'hab', quoi ! à Kyoto, tous les trajets sont à 220 yens (1 E 80) et ils sont très utiles, le métro ne desservant que les 4 points cardinaux. Les bus font de nombreuses boucles complètes dans le centre et le pourtour. Attention, vous devez à la descente mettre la somme exacte dans la “tirelire” près du chauffeur, mais peu importe les pièces : la tirelire les reconnaît au quart de seconde, jetées en vrac dans un entonnoir à fente, et affiche ce qu'elle a reçu (techniquement, j'en suis baba). Vous n'avez pas la monnaie ? c'est prévu, juste à côté de la tirelire, une autre machine vous la donnera, même avec un billet de 1000 yens.
La longue banquette latérale, le long de la paroi, est réservée s'il y en a aux 4 prioritaires : les infirmes, les vieillards, les femmes enceintes ou celles portant un bébé. Ces gens peuvent ainsi “s'évaser”, étendre leurs jambes. L'espace central est assez large pour laisser passer les poussettes. En face on a des sièges individuels dans le sens de la marche, dont 2 réservés aux paraplégiques (s'il y en a) avec lanières d'attache du fauteuil roulant. Sur chacune des roues avant, il y a une plate-forme pour des sacs encombrants ou valises. Tout l'arrière est en sièges classiques à deux places, avec longue banquette de fond de bus.
Tous les arrêts sont annoncés à l'avance par une voix enregistrée féminine “Tsugi wa…”, “Le prochain est…” en japonais, en anglais, parfois en chinois et coréen en plus ; elle précise aussi les arrêts qui permettent d'attraper telle ligne de métro ou de train de liaison intercités ; une voix (masculine celle-là) annonce répétitivement la fermeture des portes à chaque départ ; en plus de ce bla-bla, le chauffeur lui-même confirme au micro qu'il va s'arrêter, qu'il est à tel arrêt, qu'il repart. Ce n'est pas par redondance inutile, c'est pour les aveugles, qui disposent au Japon de tout un remarquable équipement sonore urbain (feux sonorisés, Braille un peu partout, reliefs sur tous les trottoirs et quais, etc.). Il va de soi que pour ce qui est des sourds, on a les panneaux électroniques écrits en kanji et en romaji ainsi qu'en anglais, chinois, … à côté du chauffeur. Comme ce dernier parle dans un micro portatif utilisé par d'autres, presque toujours il porte un masque de bouche en tissu, accessoire très répandu dans le pays.
Quand le bus est contraint de s'arrêter par un embouteillage, ou un feu, le chauffeur coupe le moteur pour réduire la pollution.
Pour le piéton qui attend à l'arrêt, sur le panneau (mais pas tous) un système à 3 rondelles mobiles successives annonce pour chaque ligne qui y stoppe si par exemple le 203 est en passe d'arriver, puis s'il approche, puis si l'arrivée est imminente (“mamonaku kimasu”). Ces arrêts sont toujours pourvus de quelques sièges et d'auvents protecteurs.
Enfin un plan général de bus très pratique est largement distribué à Kyoto dans de nombreux lieux publics.
Il existe des passes d'1 jour illimités, mais il faut atteindre 3 trajets ou plus pour les amortir.Bref, excellent système, avec très bonne fréquence en prime.
Politique internationale :
Le Japon commence à durcir quelque peu ses positions. Bien sûr il y a l'affaire des îles Senkaku, la Chine passant son temps à les faire frôler par des bateaux. Du coup le Japon vient d'installer au Sud des Ryu-Kyu des lanceurs de missiles sol-mer. En réponse immédiate, la Chine a fait survoler les Senkaku par des avions militaires ; le Japon a répliqué que son espace aérien officiel n'a pas été violé, mais que si cela arrivait, il répondrait sans faiblesse. Au début du mois, c'était la Corée du Sud : sur l'île de Tsushima (que la Corée revendique depuis 1945), de probables agents Coréens ont volé fin Septembre dans un temple deux statues de Bouddha du 14ème siècle, effectivement d'art coréen. Elles se sont retrouvées en possession du gouvernement coréen qui a clamé que ces statues furent volées en Corée même au 15ème siècle par des "pirates japonais". Le Japon a argumenté que les statues viennent probablement de moines bouddhistes coréens réfugiés dans l'île suite à la persécution de cette religion au 14ème siècle par une nouvelle dynastie confucéenne. La Corée de répondre "Prouvez-le", ce qui n'est pas possible faute de documents réellement d'époque. Toutefois au début Octobre, on est arrivé à un accord, et le Japon a récupéré les statues (sûrement moyennant finances, l'éternel but des Coréens et Chinois dans leurs "protestations morales" étant de faire cracher le riche Japon au bassinet).
Une véritable irritation est sensible au Japon sur tout cela, y compris à propos de la Seconde Guerre Mondiale (le gouvernement nippon ayant plusieurs fois présenté des excuses officielles pour les crimes de son armée de cette époque). Les générations de 30 / 40 ans, dont même les parents n'ont pas participé à la guerre, ne semblent plus disposées à un profil bas, d'autant que l'honnêteté des arguments adverses est souvent plus que douteuse. Ajoutons que la crainte envers le nouveau dictateur de Corée du Nord ne laisse personne indifférent ici et fait réclamer un Japon capable de se défendre.
Ainsi l'avion Zero est "à la mode", non seulement par le film de Miyazaki, mais aussi par le manga "Zéro pour l'éternité", tiré d'un roman bien connu (ainsi que l'animé de Miyazaki d'ailleurs), et dont sort en ce moment une adaptation en film "live". J'ai vu des magasins de modélisme qui mettent en vedette d'assez grandes maquettes de cet avion. Ce qui n'a rien de tout à fait innocent, et ce qui n'était guère pensable il y a quelques années. Mais je pense qu'il ne faut pas grossir le problème : les partis d'extrême-droite restent très impopulaires et végètent au-dessous de 5%. La France par comparaison peut difficilement se plaindre du Japon à ce sujet…A mon regret un peu cynique, le Franponais recule sensiblement peu à peu, et de plus en plus on remarque quelques excellentes francisations d'enseignes ou de marques diverses, tel ce petit salon de thé appelé “Caféterie”, ce qui est bien trouvé.
Mais bon, j'ai retrouvé le coiffeur scatophage qui a pour enseigne “Préfère selle bébé”… 😉Florilège :
– Ta bique (bar) : et ta mère ? elle garde les autres chèvres ?
– Bigot (prestigieuse chaîne de boulangerie) : comme Jésus on y multiplie les pains, peut-être avec un excès très cul-béni.
– Mimolette (marque de vélos) : de “mollet” + “bicyclette” sans doute, et puis on sait que l'industrie du cyclisme est un bon fromage…
– Chambre (café) : pour moi, une double !A part ça, mes vacances s'achèvent dans une semaine, et c'est un peu dommage car je continue à me sentir en phase avec ce pays.
Le Palais impérial existe toujours à Kyoto, mais il a brûlé entièrement au milieu du 19ème siècle, donc tous ses bâtiments sont une reconstruction de 1855 sans le moindre intérêt architectural, car copies de copies de copies étroitement traditionnalistes, de même que la Cité Interdite de Pékin. L'architecture d'Extrême-Orient s'est bloquée vers 1700. Mais il y a de très beaux jardins, et surtout l'ouverture exceptionnelle et gratuite des 4 jours d'Automne m'a permis d'y assister à deux étonnants spectacles :
Le “Kemari” est un rituel et un jeu de ballon (en peau de daim) où 5 participants en somptueux costumes brodés d'or de courtisans du 9ème siècle se font des passes au pied, le but étant que le ballon touche le sol le moins possible. Beaucoup de civilisations ont connu ce genre de rituel, associé à des conclusions de bon ou mauvais augure.
Le “Gagaku” est plus ancien encore, sans doute du 7ème / 8ème siècle et venu de Chine. Les costumes et surtout les masques sont stupéfiants et “terrifiants”, la danse pleine de rythmes curieux et gestes symboliques. La musique est de la même époque, et tous les musiciens en costumes de cour du 8ème siècle.
Tout cela est “touristique” si l'on veut, mais d'abord le tourisme dans l'Histoire a partie étroitement liée avec la démocratie, puis il y avait peu d'Occidentaux présents malgré la foule, car il faut connaître des Japonais pour être mis au courant facilement de cette ouverture du Palais. Le reste du temps, il faut pour une visite demander l'autorisation au Bureau Impérial, avec une carte-réponse prépayée, une adresse japonaise, et un délai. Le jour et l'heure ne sont pas modifiables !enffffffff…de lord yupa au JAPON!!!
Bon séjour a toi, ne rates pas et je te fais confiance, les bon ptits restos du pays, parait il c'est dans les plus petits d'entre eux qu'on trouve des trésors dans l'assiette… 😉enffffffff…de lord yupa au JAPON!!!
Bon séjour a toi, ne rates pas et je te fais confiance, les bon ptits restos du pays, parait il c'est dans les plus petits d'entre eux qu'on trouve des trésors dans l'assiette… 😉Eh ben merci ; mais vu ta passion pour ces choses je m'attendrais plutôt à ce que tu me questionnes sur les points politiques que j'ai abordés plus haut. Je vais donc les compléter, un peu plus loin.
En fait je viens de rentrer dans l'Hexagone, le 16, après 51 jours nippons ; ça doit bien être mon 10ème séjour au moins là-bas (comme je suis un grand voyageur et ai fait pas mal d'autres pays, je ne sais pas trop).
C'était passionnant, et je recommande vivement à tous l'exceptionnelle richesse culturelle et la splendeur de Kyoto et de Kamakura, ainsi que leurs zones périurbaines. Je recommande aussi de ne pas tailler de la route pour tout voir, le Japon étant d'une grande longueur, mais plutôt de “s'installer” un peu çà et là, vous entrerez bien mieux dans le pays, au lieu de glisser dessus.A Nagoya comme en toute grande ville nipponne il y a dans le centre 3 ou 4 longues “arcades commerçantes”, galeries piétonnes couvertes d'un auvent vitré et bordées d'une foultitude de boutiques, cafés, éventaires, restaurants ; et pas seulement là ! le Japon s'est bien gardé de flinguer le petit commerce à coups de supermarchés géants, et partout c'est un des contrastes avec la France qui frappe le plus.
Je me promenais donc en ces lieux quand j'ai entendu un grand ramdam et vu déboucher d'une rue latérale un cortège haut en couleur, joyeux, souriant, avec grosses caisses et trompettes, plein de de perruques rouges ou jaunes, costumes de lapins, de clowns, de soubrettes toutes dentelles dehors, de mimes Marceau, et de pancartes et fanions. Il s'agissait d'une manif anti-nucléaire, mais ça ressemblait plutôt à la Gay Pride. En tout cas la foule des badauds, bloquée dans l'arcade mais amusée, ne pouvait donc guère considérer les manifestants avec hostilité. Au contraire ! subtil.
Cent mètres plus loin, le cortège a de nouveau coupé l'arcade dans l'autre sens, puis encore une autre fois.
Ces manifestations, quoique non agressives, sont nombreuses depuis Fukushima, ainsi que les stands de rue où l'on signe des pétitions. C'est bien pourquoi ça m'énerve beaucoup de lire des cons à béret et litron de rouge, simples pisse-copie de journaux qui se figurent être sociologues, écrivant que les Japonais sont un “peuple soumis”, tout simplement parce qu'ils n'utilisent pas les injures grossières et les déprédations d'équipements publics pour protester.
Un de mes amis m'a appris que concernant les légumes, poissons et produits laitiers venant de la préfecture de Fukushima il y a deux réactions : la majoritaire, qui les ostracise craintivement, et la minoritaire, qui met un point d'honneur à consommer justement ces produits-là, par soutien aux populations de ces régions.
Les originaires les plus âgés des zones contaminées, évacués, réclament souvent le droit de retourner chez eux, et pas seulement sans doute à cause des aides qu'on prétend “insuffisantes” (elles ne peuvent qu'être insuffisantes de toute façon : c'est combien, une aide suffisante à refaire toute sa vie ?). Il y a un droit à ne pas être déporté, même “pour votre bien”. Et si ce “bien” consiste à atteindre, dans un HLM de relogés, le statut de centenaire sourd, quasi-aveugle et cassé en deux alors qu'à 75 ans vous ne souhaitez guère qu'une dizaine d'années de rab à ne plus rien attendre de bien fameux de la vie, mais au moins dans votre bonne vieille maison de tuiles près du frais bois de bambous, il est aisé de comprendre que ces gens-là s'en foutent, de la radioactivité. J'en ai vu à la TV plusieurs exemples qui témoignaient dans ce sens, et le gouvernement japonais a bien raison donc de laisser les gens libres de revenir ou pas !
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