J’ai achevé la grande, merveilleuse, magnifique, magique et géniale “Lady Snowblood”. Je parie que vous n’avez pas deviné que j’ai adoré cette lecture.
Yuki est une jeune femme belle comme une héroïne de manga, ce qui tombe bien, vu que c’en est une.
C’est également une tueuse à gages réputée pour sa cherté et son (redoutable) professionnalisme. Entre deux contrats, elle poursuit inlassablement une cruelle quête: conçue en prison dans le but avoué de venger sa mère violée après l’assassinat de sa famille, Yuki recherche les malfaiteurs pour leur faire payer leurs crimes…
La première chose qui me frappa fut la profonde perversité de ce manga. Il y a quelque chose d’admirable dans la détermination de la mère de Yuki à vouloir mettre un enfant au monde, mais c’est aussi glaçant d’horreur: quelle mère digne de ce nom considèrerait son enfant comme un instrument ? Yuki n’est que ça: l’instrument de la vengeance de Sayô, elle ne semble pas avoir de personnalité propre. Elle exécute ses contrats dans l’indifférence, sans jamais se laisser émouvoir, à l’inverse d’Ogami Itto, qui, lui, est capable de compassion pour ses victimes.
Yuki use des ruses les plus cruelles et variées pour obtenir les décès voulus: elle apprend (l’un des meilleurs chapitres, d’ailleurs…) les techniques du voleur, manipule, se déguise, et n’hésite pas à recourir à ses charmes sur hommes et femmes pour parvenir à ses fins… là encore se retrouve toute la savoureuse perversité du manga citée plus haut: le lecteur ne peut qu’admirer l’habileté de Yuki menant d’imparables plans tordus qui mettent trois chapitres à s’exécuter, mais il est également obligé de frémir d’horreur devant toutes ses abominations…
Les deux tomes contiennent une présentation et un commentaire du manga, difficilement lisibles en raison d’un sens de lecture un peu trop japonais pour les huîtres comme moi qui ne discernent pas leur droite de leur gauche quand il s’agit de colonnes de mots. L’ensemble est assez instructif, mais demeure parfois un peu confus. L’initiative est louable, cependant.
Bref, Lady Snowblood, c’est drôlement bien, quoi, sérieux, il tue tout, ce manga.
Edité par Sharbet le 07-04-2008 à 23:32
Edité par Sharbet le 08-04-2008 à 00:14