Qu'est-ce qu'on mange !

20 sujets de 1 à 20 (sur un total de 20)

Posté dans : Manga & BD

  • Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #539132

    Une idée qui m’est venue comme ça : Dans les BD occidentales on mange très peu, avec une (grosse !) exception, Obélix évidemment (et les autres Gaulois, seulement au banquet de dernière page). Tintin ne mange jamais, et si dans “Le Sceptre d’Ottokar” il commande pour son enquête un repas dans un restaurant syldave, il ne le consomme pas. Haddock boit très souvent mais ne mange pas non plus. Averell Dalton aimerait manger mais n’a guère l’occasion d’un vrai repas, il prend ce qu’il trouve, herbe, savon… Un rare morfal occidental, Pirlouit, mais pas Johan. Je ne me souviens pas d’avoir vu Corto Maltese à table, et je les ai tous lus. Le héros, personnage d’élite, n’est presque jamais montré occupé à manger. C’est trivial, et il n’a pas de temps à “perdre”.

    Dans le manga c’est très différent : on mange beaucoup et on s’occupe du repas ! On pense tout de suite à Son Goku, cet aspirateur à bouffe, mais n’oublions pas que c’est pour avoir de l’énergie, ou en récompense de celle qu’il a dépensée. Un peu comme lui, Ryô Saeba festoie (et boit) souvent, sans raffinement aucun ; alors que Cobra, lui, déguste d’excellents vins. “Les Gouttes de Dieu” sont un sommet pour cette boisson. Les séries et mangas totalement centrés sur l’art culinaire surabondent, tel “Le Chef de Nobunaga”, entrant dans des finesses à ridiculiser les critiques du Gault et Millau. Seuls quelques très rares héros / héroïnes ne sont pas montrés à table ou au café / salon de thé. En fait il ne me vient que la jeune peintre Arte en exemple.

    Je connais très mal les comics à superhéros, mais mon impression est qu’ils ne mangent pas, ni ne boivent. Bien sûr d’autres comics US ont des morfals, tels Garfield ou Scoubidou, mais il semble qu’en Occident le mangeur-buveur est un personnage comique, un “clown” avide de malbouffe ou seulement de gras morceaux.  Au contraire, au Japon : Kiyo dans “La Maison des Maiko” est applaudie pour ses talents de cuisinière, et l’autrice donne des pages de recettes et conseils entre chaque chapitre. De même chaque chapitre de “La Cantine de Minuit” ne fait que décrire et développer un plat de saison courant mais qui a marqué intimement un des habitués. Dans “Golden Kamui”, Sugimoto et Ashirpa se montrent extrêmement amateurs de gibiers et poissons locaux, de vrais gastronomes ! Caïman dans “Dorohedoro” est un fan absolu des gyôza de Nikaido. “The Commonbread” est centré sur une nourriture sacrée : c’est un crime d’en préférer une autre. Etc.

    Bref, si un fort contraste  Occident / Japon existe, c’est sur la nourriture, ou plutôt le fait de manger, de le montrer, de s’y intéresser.  Vous avez sûrement des compléments, arguments, contre-arguments sur ce thème ?

    Xanatos
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    Xanatos le #539133

    Sujet très intéressant ma foi mon cher Yupa ! 😀

    Oui effectivement, dans le domaine des manga les plus gros mangeurs qui me viennent en tête sont Songoku de Dragon Ball et Ryô Saeba de City Hunter qui sont de véritables goinfres et qui bâfrent goulûment leurs repas.

    Je me rappelle d’un tome très amusant de City Hunter où Ryô engloutissait littéralement son repas tandis que Kaori mangeait calmement et très posément ! ^_^

    Ceci dit, Ryô a fini par la contaminer car dans le tome 20 où Kaori rencontre sa vraie soeur Sayuri , elles ont toutes les deux été emprisonnées dans une cellule par des Yakuza. Sayuri pensant qu’elle déprimait voulait la réconforter quand elle a vu stupéfaite qu’elle engloutissait littéralement ses Onigiri ! 😆

    Elle a même dit ensuite à Sayuri la bouche pleine “TU FEUX EN MANCHER UN BOUT ?” 😆

    Luffy dans One Piece est aussi est un estomac sur pattes ambulant capable d’engloutir à lui tout seul une cinquantaine de plats tant il est insatiable.

    Dans le domaine des comics de super héros, je n’en ai effet pas le souvenir d’avoir vu beaucoup de scènes avec des super héroïnes et super héros qui mangeaient.

    C’est surtout Spider-Man qui m’a marqué dans ce registre: Peter Parker a souvent invité sa femme Mary Jane Watson dans des restaurants avec dîner aux chandelles où ils dégustaient du bon vin et se délectaient d’un veau marin savoureux.

    Peter et MJ dînent

    Je me souviens aussi d’un numéro très drôle où Spider-Man avait invité un couturier au restaurant et notre héros était obligé d’enlever partiellement son masque pour manger.

    Le couturier lui a déclaré “Mais il est nul ton costume et pas pratique pour manger ! Qui l’a conçu ?” Et Spidey qui attendit un moment avant de répondre sèchement “MOI…” 😆

    Rick Jones le meilleur ami de Bruce Banner/Hulk avait invité aussi sa bien aimée Marlo Chandler au cinéma au restaurant… Pour ensuite lui offrir une bague et la demander en mariage ! 😀

    Rick et Marlo

    Ah oui, je me souviens aussi de Volstagg un des meilleurs amis de Thor: un guerrier bon vivant qui aime rire, la bonne chair et surtout manger des repas pantagruéliques !

    Volstagg

    Il a une personnalité très proche de notre bon Obélix et j’ai toujours eu beaucoup de sympathie pour ce personnage bon vivant qui ne se prend pas au sérieux ! 😀

    De plus, c’est un ami très chaleureux qui est très attaché au Dieu du Tonnerre ! 😉

    Volstagg aime Thor

    J’ai également vu parfois Wolverine manger avec les Vengeurs et les X-Men:

    Wolverine mange

    Mais généralement, quand notre mutant griffu se détend, je le vois surtout boire de la bière.

    Wolverine boit de la bière

    Son facteur auto guérisseur l’empêchant de devenir ivre, il peut boire autant qu’il veut sans être victime d’ébriété ! 😉

    Pour ce qui est des BDs franco belges, j’ai vu dans la BD Léonard  de Turk et de Groot Disciple passer plus de temps à cuisiner qu’à manger pour son maître “adoré” et ses recettes lui restaient sur l’estomac si j’ose dire ! 😆

    Le Disciple prépare à manger !

    Mais dans ce domaine, l’histoire la plus hilarante fut celle où le Disciple prépara des spaghettis bolognaises pour lui et Léonard et il mangeait littéralement comme un porc en éclaboussant toute la table avec sa sauce tomate sous le regard horrifié de Léonard ! 😆

    Notre génie en herbe décida alors d’inculquer les bonnes manières à son Disciple afin qu’il mange proprement et soit plus distingué… En vain comme vous vous en doutez ! ^^

    Et à la fin de l’histoire, Léonard finit par manger aussi salement que son Disciple ! 😆

    Je reviendrai plus tard sur le topic en essayant de me remémorer des héroïnes et de héros ayant un bon coup de fourchette (ou de baguette ! ^^).

     

     

     

    Xanatos
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    Xanatos le #539134

    Oh ! Un autre exemple de héros de comics qui me vient en tête et que j’ai oublié d’évoquer dans mon précédent message: Les Tortues Ninja ! 😀

    Tortues Ninja pizza

    En effet dans les comics IDW actuels ainsi que de nombreuses adaptations télévisées et cinématographiques , Leonardo, Raphaël, Michelangelo et Donatello mangent très régulièrement des pizza ! 😀

    Dans la série de comics actuelle, ce sont toujours des passages importants car ça permet aux chevaliers d’écaille de se relaxer, se détendre et d’oublier leurs soucis et leurs combats en passant de bons moments entre frères.

    Splinter lui par contre préfère la nourriture japonaise comme les sushi, le riz et boire du saké.

    Bebop et Rocksteady les deux mutants surpuissants travaillant pour Shredder et Karaï raffolent aussi des pizza ! 🙂

    Bebop et Rocksteady qui mangent

    Veggie11
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    Veggie11 le #539138

    Hum, un nouveau sujet peu ordinaire mais qui me parle, ça tombe bien ^^ Alors dans le cadre bouffe + BD, il y a 3 titres qui me viennent à l’esprit (hors Astérix) :

    Tout d’abord March comes in like a lion, au départ plutôt dédié au shôgi plutôt qu’à la cuisine, et pourtant…

    March Comes in Like a Lion" Chapter 7: Hina/Chapter 8: Buiesu (TV Episode  2016) - IMDb

    Le manga (et son anime) est également dédié à la vie de famille, aux plaisirs du quotidien et donc à la nourriture. J’ai découvert la recette des shiratama dango grâce au manga.

     

    Ensuite Le Gourmet Solitaire : 2 one-shot où l’on voit juste un quadra célibataire passer d’un établissement à un autre pour grignoter quelque chose ou carrément se faire un gueuleton. C’est tout ? Oui, et c’est génial ! C’est le manga que je feuillette pour me mettre en appétit. D’ailleurs il existe un drama au Japon sur plusieurs saisons, hélas uniquement disponible  en VO.

    Les rêveries d'un gourmet solitaire - Comixtrip

    Enfin en 3e, Silver Spoon. Le titre se passant dans un lycée agricole, la question de la nourriture, sa production puis sa cuisson sont au cœur de l’intrigue. Avec de belles séquences de partage et de joie de vivre autour d’un bon repas.

    Friendship, Bacon, and Growing up: Silver Spoon - Japan Powered

    Cyril
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    Cyril le #539139

    Léonard est un bon exemple, en effet ; et un des personnages (Mathurine) a parmi ses fonctions celle de cuisinière. Des mêmes auteurs, on a aussi Robin Dubois, avec le shérif qui tente souvent d’échapper à sa femme pour aller boire un coup à la taverne avec ses copains.

    Les BDs et comics dédiés à des enfants les montrent souvent peu portés sur la nourriture saine que préparent leurs parents (Calvin et Hobbes, Mafalda…).

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    Veggie11
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    Veggie11 le #539140

    En BD franco-belge sinon, la nourriture est avant tout omniprésente dans deux classiques de la BD ”animalière”.

    Poussy (de Peyo) regorge de scènes où notre chat gourmand essaye de voler/manger du poisson ou de la viande (dans le 1er album, c’est plutôt du lait, ce qui laisse entendre qu’il doit encore être très jeune).

    Poussy - L'intégrale, la série de BD - Éditions Dupuis

     

    Dans Boule et Bill, c’est un peu le schéma similaire par l’intermédiaire du cocker gourmand Bill (notamment son attrait pour les os). On voit également de temps à autre la famille manger à sa table ou cuisiner, mais Bill est toujours mêlé à la scène.

    Boule & Bill - La chandeleur est passée... Et chez vous, qui a fait les  crêpes ? Quel est votre petit secret pour réussir de bonnes crêpes ? Bill  les adoOoore... enfin

    Et dans Sibylline (de Macherot) enfin, avec les fameuses tartes et gâteaux omniprésents dans les premiers albums.

    Le gâteau de Sibylline - cartonné - Raymond Macherot, Yvan Delporte - Achat  Livre | fnac

    En y réfléchissant de plus près, ce sont avant tout les BD animalières qui me viennent en tête lorsque l’on parle nourriture dans le franco-belge.

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #539141

    Voilà des compléments bien intéressants !

    Le fait pour quelques superhéros d’inviter leur dulcinée à un repas amoureux ne montre pas d’intérêt réel pour ce qu’on y mange, toujours donc en contraste avec les Japonais, qui aiment beaucoup révéler leurs passions pour les shiratama dango ou créer des planches critiques (Le Gourmet Solitaire), selon tes exemples chère Veggie. “Silver Spoon”, autre bon exemple. Il y a aussi un manga assez long sur une jeune fille qui hérite d’une fabrique de saké et tente de créer le meilleur  qui existe (le titre m’échappe) ! Comme tu le montres Xanatos, les comics, tout comme les BD franco-belges, semblent voués à la bouffonnerie sur la bouffe, en un sens il y a un refus de la prendre au sérieux, à part peut-être un cas chez les Tortues Ninja, car bâfrer des pizzas n’a rien de gastronomique. Pas mal Cyril, ta remarque sur les rejets enfantins de manger “sain” (Calvin, toujours hilarant! ).

    Parmi les exemples de rôle prégnant de la nourriture chez les Japonais, il me revient que Sanji lorsqu’il apparaît dans “One Piece” se montre un vrai dictateur culinaire par passion fidèle envers son vieux maître, et cela restera un de ses atouts (avec son coup de pied tournoyant). Les 4 filles de “K-On!” (et leur prof) vivent autant leur club pour les petits gâteaux et le thé de Muji que pour la musique, ce qui irrite vivement et longtemps Azusa leur jeune recrue.

    Cyril
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    Cyril le #539145

    La mention de Sibylline me fait penser à l’autre BD phare de Macherot, Chlorophylle, et tout particulièrement à cet album :

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    Dans le même registre et moins connu, je conseille l’excellente BD, La renarde, dans laquelle le personnage éponyme fait une grande consommation de lapereaux, au grand désespoir de leur mère :
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    Ceci dit, elle aime aussi le poulet :

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    Et toujours dans le registre de la gastronomie cynique :

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    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #539146

     En y réfléchissant de plus près, ce sont avant tout les BD animalières qui me viennent en tête lorsque l’on parle nourriture dans le franco-belge.

     

    Tout à fait, Veggie, et Cyril le confirme, non sans un peu de férocité 🙂 …

    Côté humain (ou inhumain !), oui je me souviens des “Crannibales”, une série un peu limite !

    Cyril
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    Cyril le #539148

    En y repensant, il y a d’autres oeuvres classiques dans lesquelles on parle régulièrement de nourriture :

    – on voit fréquemment Lucky Luke manger ou boire dans un saloon. La nourriture peut aussi être un thème majeur dans Les barbelés dans la prairie (même si c’est plus sur la façon de la créer ou de l’élever) ou un running gag (les patates et le lard dans La diligence).

    – Gaston Lagaffe aime bien manger au bureau, ce que Fantasio et Prunelle n’apprécient guère car cela provoque souvent des catastrophes. C’est rarement de la haute gastronomie, ceci dit : boîtes de conserve (avec un hilarant récit illustré, crêpes, saucisses…). Gaston a aussi fait de la publicité pour un jus de fruit :

    – compte tenu de son embonpoint, Achille Talon a bon appétit. Ca n’est pas un sujet majeur mais il y a de temps en temps des gags autour de la nourriture, en particulier quand il va voir son médecin. Et on voit fréquemment un personnage d’arrière-plan de Polite manger un sandwich – c’est une caricature de Charlier.

    Veggie11
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    Veggie11 le #539149

    Les albums (du moins les premiers, que je connais mieux) de ”Cubitus” regorgent de gags liés à la nourriture, là encore le protagoniste est un chien gourmand (et gourmet). Je me souviens notamment d’une histoire courte hilarante dans laquelle Dupa se met lui-même en scène et se fait inviter chez Cubitus et Sémaphore.

    Cubitus – Hommages à quelques BD de ma jeunesse et d'aujourd'hui…

    Cyril
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    Cyril le #539238

    Pour parler un peu en vrac d’autres aspects liés à la cuisine et à la nourriture dans les Bds :

    On retrouve de temps à autres le cas de la femme catastrophique en cuisine, ce qui inverse le stéréotype de la femme au foyer. Le cas le plus connu est probablement Akane dans Ranma 1/2, et elle se vexe d’autant plus à ce sujet que plusieurs de ses rivales sont des cordons bleus (Ukyo, Shampoo) ou que Ranma, lui-même, sans en être un, se débrouille correctement – et manque rarement une occasion de la critiquer, même s’il lui arrive aussi de manger ce qu’elle prépare pour lui faire plaisir – et de tomber invariablement malade.

    En franco-belge, on a aussi Calamity Jane dans Lucky Luke qui cuisine des petits gâteaux et ne recontre pas vraiment un franc succès.

    Toutes les femmes concernées ne sont cependant pas des garçons manquées : je pense par exemple à Jenny dans La fiancée de Lucky Luke ou à Amélie dans Iruma à l’école des démons (si Amélie est un « cauchemar en cuisine », Iruma est au même niveau, contrairement à Ranma pour Akane).

    La cuisine française est souvent évoquée comme un modèle dans les mangas : dans Le petit chef, l’organisation culinaire a un spécialiste en cuisine française ; dans Yakitate Japan, un tournoi mondial se déroule en France ; dans Heartbroken chocolatier, Sohta, le personnage principal, a tenu une boutique en France ; dans Food wars, le maître du héros a aussi un restaurant en France où il est surnommé « le magicien des légumes » et la cuisine française est régulièrement présente…

    Elle peut aussi être parodiée, l’exemple le plus connu étant l’hilarant passage avec Picolet Chardin et sa technique du foie gras dans Ranma 1/2.

    Je voulais aussi évoquer un cas particulier de shîonen de baston-aventure, Toriko. Il y a des aspects assez classiques : level-up réguliers, amis-rivaux, ennemis de plus en plus puissants, monde à découvrir… L’originalité vient du fait que la nourriture est au centre de cet univers : l’objectif du héros est de se bâtir un menu idéal fait d’aliments à découvrir et ses antagonistes cherchent aussi des nourritures particulières pour satisfaire leur appétit. Bien sûr, c’est un ventre sur pattes, comme Son Goku ou Luffy. Mais en plus, la nourriture, quand elle est de qualité, améliore ses « cellules-gourmets » et lui permettent de gangner en puissance.

    Dans One piece, la nourriture a aussi son importance, même si ça n’est pas au même niveau : les lieux explorées sont souvent l’occasion de découvrir des spécialités culinaires. L’alimentation est aussi à la base des pouvoirs des personnages puisqu’ils leur sont donnés par la consommation de fruits du démon – au goût exécrable, au demeurant. Les scènes de banquet sont à peu près systématiques à la fin de chaque arc, comme dans les banquets d’Astérix.

    Dans certains arcs spécifiques, la nourriture a aussi une plus grande importance. C’est notamment vrai dans les deux derniers parus en France : à Totoland, Big Mom a un rêve noble (les méthodes pour y arriver le sont moins) : réunir tous les peuples du monde autour d’une même table. Elle est aussi très gloutonne (encore plus que Luffy) et perd complètement la tête lorsqu’elle n’a pas l’aliment qu’elle convoite, pouvant dans le cadre de ses fringales tuer tout ce qui se trouve sur son passage, y compris ses propres enfants.

    A Zo, la nourriture est aussi importante parce qu’il n’y en a plus que pour une élite ou que celle qui reste disponible est empoisonnée. L’arc commence d’ailleurs avec O-Tama qui offre le peu de nourriture qu’elle possède à Luffy, qui lui en est reconnaissant. Le sujet réapparaîtra à plusieurs reprises dans l’arc, de façon humoristique ou plus tragique (le village d’Ebisu) .

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #539376

    Pour parler un peu en vrac d’autres aspects liés à la cuisine et à la nourriture dans les Bds : On retrouve de temps à autres le cas de la femme catastrophique en cuisine, ce qui inverse le stéréotype de la femme au foyer. Le cas le plus connu est probablement Akane dans Ranma 1/2, et elle se vexe d’autant plus à ce sujet que plusieurs de ses rivales sont des cordons bleus (Ukyo, Shampoo) ou que Ranma, lui-même, sans en être un, se débrouille correctement – et manque rarement une occasion de la critiquer, même s’il lui arrive aussi de manger ce qu’elle prépare pour lui faire plaisir – et de tomber invariablement malade. En franco-belge, on a aussi Calamity Jane dans Lucky Luke qui cuisine des petits gâteaux et ne rencontre pas un franc succès…  La cuisine française est souvent évoquée comme un modèle dans les mangas : dans Le petit chef, l’organisation culinaire a un spécialiste en cuisine française ; dans Yakitate Japan, un tournoi mondial se déroule en France ; dans Heartbroken chocolatier, Sohta, le personnage principal, a tenu une boutique en France ; dans Food wars, le maître du héros a aussi un restaurant en France où il est surnommé « le magicien des légumes » et la cuisine française est régulièrement présente… .

    Oui, c’est intéressant, Cyril, ces femmes qui sont des catastrophes en cuisine, d’autant qu’ici les mangas et les BD se rejoignent volontiers ! Je ne suis pas persuadé en revanche qu’on voie souvent Lucky Luke manger ou boire, et d’ailleurs dans cette planche, il ne fait que tenir sa cuiller…

    Ah, Food Wars, quels raffinements gastronomiques !! Ou sur le vin dans Les Gouttes de Dieu… Je trouve que la BD française paradoxalement ne se livre à absolument aucune recherche sérieuse sur le thème, par rapport au manga.

    Cyril
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    Cyril le #539381

    Pour Lucky Luke, en googuelant le sujet, je viens de m’apercevoir qu’il y avait un livre dédié à la cuisine :

    La même chose existe d’ailleurs pour pas mal de mangas : La cantine de minuit, Le petit chef, One piece, Naruto ou Dragon ball – ça me semble d’ailleurs plus opportuniste pour Dragon ball car, globalement, le héros se contente d’engloutir en masse la nourriture qu’il trouve sur son chemin. Alors que les personnages de One piece ou Naruto, s’ils mangent aussi beaucoup, insistent plus sur le type de nourriture qu’ils préfèrent (la viande pour Luffy, le sucré pour Big Mom…) ou sur la qualité de la cuisine (notamment quand Sanji est aux fourneaux).

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #539394

    Hé oui, Sanji ne voit pas du tout la nourriture comme une simple bouftance !

    Je ne l’ai pas sous la main, mais il me semble que Luke mange un peu, en tant que jury du concours de tartes aux pommes, lors du concours qu’il tente d’organiser entre les O’Hara et les O’Timmins (“Les rivaux de Painful Gulch”). En tout cas dans Calamity Jane que je viens de relire, il ne consomme rien du tout ! A la 3ème page il propose à Calamity : “Je vais préparer du café et quelque chose à manger, vous êtes mon invitée”, ce qu’elle accepte : “Avec plaisir ! Je n’ai jamais su faire la cuisine”. Mais la case suivante est “Après le repas…” et nous voyons Luke se rouler une cigarette. Calamity est conforme au type que tu as repéré, Cyril  : elle est une catastrophe culinaire, et terrorise tout le monde avec ses “petits gâteaux”. Pris comme cobayes, cinq des clients de son saloon essaient de se dédouaner, mais armée de sa carabine elle leur lance : “les gâteaux ou le plomb, au choix !!” Ils croquent péniblement. L’un d’eux vient à Calamity, ouvre sa chemise, et dit : “Tire !”

    Par ailleurs, elle offre un verre d’alcool à Lucky Luke, mais à ce moment Baby Sam tire sur eux, et il ne le boit pas. A nouveau, à la fin, Calamity sert un verre à Luke, mais l’intrusion des dames de l’association féminine l’empêche de le consommer ! Bref : on ne le voit jamais ici manger ou boire !!

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #539506

    Pour préciser le cas Lucky Luke : dans Les rivaux de Painful Gulch, ce n’est pas lui qui goûte les tartes aux pommes des dames. Il a constamment une cigarette au bec. Mais p. 39 (éd. Dupuis), on le voit enfin au repos, en train de manger un pilon de poulet, disant “Avec toutes ces histoires, je n’ai jamais le temps de manger, moi !” Très bon album plein de bons gags. A noter que Morris a dessiné les mamans O’Timmins et O’Hara de façon totalement incohérente entre le début et la fin de l’album ! Il ne se souvenait plus de l’allure qu’il leur avait donnée !

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #539508

    Un manga vient de sortir en français (comme de plus en plus souvent, c’est le tome 2, ou 3,  alors que vous n’avez même pas eu le temps de remarquer un tome 1 ! ).

    Crazy Food Truck  conte les aventures d’un flingueur quinquagénaire à moustache en brosse et lunettes, mentor d’une ado castagneuse aussi et ventre affamé insatiable, pas du tout obèse pour autant. Les recettes pointues le disputent aux combats. Atmosphère foutraque. Auteurs : Rokurou Ogaki et… Ki -OON , ce qui surprend un peu.

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #539765

    Décidément les Japonais ne lâchent pas le morceau !

    Chez Soleil Manga on remarque La Reine des Gyôzas de Yûsuke Kanmera, et Today’s Burger, de Umetaro Saitani, tome 1 et 2 sortis ensemble, toujours chez Soleil Manga.

    Ceci dit, j’ai été amené à relire Astérix chez les Belges, que Goscinny ne put finir, et l’intrigue assez minimale est meublée par de gigantesques banquets et plats (et beaucoup d’expressions belges assez obscures aux Français). Il y a aussi quelques très bons gags, heureusement.

    Xanatos
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    Xanatos le #539767

    Ah personnellement, j’adore Astérix chez les Belges qui est l’un de mes albums favoris du tandem Goscinny/Uderzo 🙂 .

    Ceci dit, je trouve en effet que tu as raison de dire que l’intrigue est assez minimaliste étant donné qu’elle se résume à “Abraracourcix est vexé que Jules César considère les Belges comme le peuple Gaulois le plus brave et qu’il veut démontrer que ce sont les gaulois de son village les plus courageux d’entre tous”.

    Pourtant Goscinny parvint à rendre son histoire véritablement passionnante et très dynamique.

    Oui, il est vrai que cette aventure fait la part belle aux banquets faramineux (dont une peinture absolument magnifique dans l’une des dernières pages de l’album axé sur l’un de ces grands repas) et qui donne lieu a des répliques très drôles.

    Ainsi la femme de Geeuselambix lui amène un plat de Waterzooï et, dépité, il déclare “Waterzooï, Waterzooï ! Morne plat !”  😆

    C’est une référence très amusante à cette citation célèbre de Napoléon Bonaparte “Waterloo, Waterloo, morne plaine !” 😀

    Les crises de colère de Jules César étaient aussi particulièrement comiques.

    La tête halluciné qu’il tire quand Astérix et Obélix lui annoncent le concours auquel ils se livrent avec les belges et lui demande d’arbitrer tout cela est très drôle.

    Ulcéré et fou de rage, César hurle “Je vous battrai tous et je vous montrerai que le plus fort est César et seulement César !” et Obélix qui lui répond “Hé, c’est de la triche, l’arbitre n’a pas le droit de jouer au concours !” 😆

    J’aime bien aussi la réponse que César donne à Barbe Rouge le chef des pirates après que son bateau ait été coulé (une fois de plus ! 😆 ) suite à une bataille entre romains et belges 😆

    César énervé

    A noter un cameo aussi inattendu qu’extraordinaire: l’apparition des Dupont et Dupond, les fameux policiers de Hergé apparus dans Tintin ! 😀

    Dupont et Dupond

    C’est vraiment dommage que Goscinny soit mort avant la parution de l’album: il avait pu finir l’histoire mais n’a pas pu voir le résultat final, l’album ayant été publié deux ans après son décès chez Dargaud…

    En tout cas, Uderzo avait un talent inné à nous mettre l’eau à la bouche via ses dessins sublimes, tant il croquait avec beaucoup de malice toute cette nourriture nous mettant l’eau à la bouche ! 😀

     

     

     

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #539783

    J’ai été amené à relire Astérix chez les Belges, que Goscinny ne put finir, et l’intrigue assez minimale est meublée par de gigantesques banquets et plats (et beaucoup d’expressions belges assez obscures aux Français). Il y a aussi quelques très bons gags, heureusement.

    Oui, tu as raison Xanatos d’insister sur ces très bons gags ! Un amateur de BD avec qui j’ai discuté récemment (je ne suis pas de son avis) trouve que l’album révèle un “affaiblissement en idées” de Goscinny “à cause de sa maladie”. En fait il s’agissait d’une brusque crise cardiaque, sans lien donc. Bon, un peu trop de traits d’humour reposent surtout sur des jeux de mots sur le langage de la “Gelbique”, inconnu des Français lambda, alors qu’à coup sûr nos deux auteurs avaient de nombreux contacts avec leurs amis de l’Ecole de Marcinelle (Peyo, Franquin…) et festoyaient volontiers avec eux, comparant en rigolant les tics verbaux des deux pays 🙂 … De là les aperçus culinaires surabondants  dans l’album ! Il est du coup un peu émouvant, surtout si cela n’arrangeait pas l’état cardiaque de Goscinny…  Avait-il déjà écrit à son décès les sept  planches finales que refusa de livrer Uderzo pendant 2 ans, par rancune envers Dargaud ? Je pense que oui, car elles concernent surtout les confrontations hilarantes avec César, conservant à l’album Astérix chez les Belges son unité et sa drôlerie.

    Ceci dit je préfère (comme beaucoup !) Astérix et Cléopâtre et Astérix chez les Bretons ! 🙂 .

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