Cobra le film (1982)
Réalisation: Osamu Dezaki
J’avais acheté le Blu-Ray du long métrage animé de Cobra lors de la dernière Japan Expo mais je n’ai eu le temps de le voir qu’hier.
Je possédais le film en VHS et en DVD. Ce qui m’a poussé à racheter ce film encore une fois (et la dernière), c’était la présence de la VOSTFR, absente de l’édition DVD de Manga Vidéo.
Et bien ma foi, c’était fort intéressant de redécouvrir le long métrage dans cette version. 🙂
Les musiques de Osamu Shoji sont singulièrement différentes de celles que le groupe Yello avait composé pour les versions Américaines et Françaises: elles sont plus énergiques, plus percutantes, certaines d’entre elles faisant penser aux BOs des super productions hollywoodiennes de l’époque. Ainsi, lorsque Cobra s’enfuit en compagnie de Dominique, Sandra et de ses “créatures des neiges” on peut entendre une musique épique faisant fortement penser au thème de Superman composé par John Williams !
Et oui ! On pourra la réentendre ensuite lors de la confrontation finale entre Cobra et son ennemi juré Crystal Boy alias l’Homme de Verre.
Cela donne une ambiance un peu différente au film qui n’est pas déplaisante.
Ceci dit, j’aime aussi les musiques new age de Yello qui ne sont pas si inappropriées que cela, certaines d’entre elles correspondant bien à l’ambiance ô combien psychédélique.
Par exemple la musique que Armanoïde joue de son orgue est magnifique et très émouvante dans la VF alors qu’en VO, elle est nettement plus plate.
De même, dans la scène où Crystal Boy ressuscite les squelettes de prisonniers pour attaquer Cobra et Jane, il y a une superbe musique lugubre et angoissante en VF, absente de la VO.
En ce qui concerne les dialogues, 85% d’entre eux sont identiques à ceux de la version française. Néanmoins, il y en a certains, très importants qui ont été étrangement changés en VF et c’est bien dommage.
Crystal Boy veut faire sauter la planète Milos dont sont originaires Catherine, Jane et Dominique pour détruire la 7e Galaxie. Dans la VF, il explique son agissement par le fait qu’il est le “Dieu de la Mort” et que son but est d’anéantir toute vie dans l’univers.
Il n’en est rien en version originale: ce projet de Crystal Boy est simplement une démonstration de force de la Guilde des Pirates de l’Espace pour dissuader quiconque s’opposerait à eux. Dans la VO, s’il est un tueur froid et méthodique, ce n’est absolument pas un fou nihiliste cherchant à tout anéantir.
Voilà pourquoi il est également important de revoir le film dans cette version.
Sinon, au niveau de l’interprétation des comédien(ne)s, je dois dire que j’ai une préférence pour la version française.
Dans la VO, seule Lady alias Armanoïde est interprétée par Yoshiko Sakakibara (qui l’a doublée dans tous les animés de Cobra). Shigeru Matsuzaki est un peu mou dans le rôle de notre blondinet préféré, Nachi Nozawa et son jeu exubérant correspondant davantage à la personnalité enjouée de notre manchot favori. Idem pour Crystal Boy, Goro Mutsumi est un peu fade comparé à l’excellent Kiyoshi Kobayashi qui l’interpréta dans la série animée de 1982.
Attention le doublage Japonais est globalement bon, mais je trouve les voix françaises plus charismatiques: Jean-Claude Montalban bien sûr sur notre cher Cobra, mais aussi Séverine Morisot sur Jane, Laurence Crouzet sur Dominique et Sandra ou encore Patrick Borg sur Dagoba le moine fou et certains soldats de la Guilde…
De plus, la synchronisation des dialogues et des voix avec le mouvement des lèvres des personnages est meilleure en VF: quand Cobra déclare à Crystal Boy “TU ES FOUTU !” cela colle totalement, contrairement à la VO.
Alors en ce qui concerne le film en lui même, je l’aime bien mais ce n’est clairement pas mon adaptation animée de prédilection de Cobra.
Techniquement parlant, le film est tout simplement PARFAIT: le character design de Akio Sugino est magnifique, l’animation est sensationnelle, et la mise en scène de Osamu Dezaki est fantastique. De ce côté là, rien à redire, c’est du grand art.
Pour ce qui est de l’histoire, c’est un mélange de la célèbre saga des filles du capitaine Nelson ainsi que de l’histoire de la porte dorée (tome 12 du manga en noir et blanc).
Je trouve assez regrettable que l’ambiance western spatial soit quasiment absente (exceptée lors de l’introduction) et les quelques longueurs du film me gênent toujours un peu. C’est aussi très déconcertant que notre cher Cobra ait perdu sa légendaire invulnérabilité, car, ce qui était fort dans le manga et la première série TV, c’est que, malgré son invincibilité, Buichi Terasawa parvenait malgré tout à maintenir un très grand suspense dans ses histoires.
Et comme le disait Joe Gillian, Cobra semble être davantage spectateur qu’acteur de cette aventure puisqu’en définitive, il n’arrivera à sauver personne…
Mais à côté de cela, l’ambiance onirique et mélancolique se révèle parfois envoûtante et donne lieu à quelques passages très touchants et qui confèrent à ce film une identité qui lui est propre.
En bref, un film étrange, atypique, mais néanmoins bon et intéressant, offrant une vision alternative originale de l’oeuvre majeure de Buichi Terasawa.
Il m’avait déboussolé la première fois que je l’ai vu mais je l’ai fortement réévalué au fil de mes nouveaux visionnages… 🙂
Mais bon, pour moi, LE DA de référence de Cobra restera à jamais la série TV de 1982. J’aime aussi beaucoup les OAVs et la seconde série TV.
Pour le Blu-Ray en lui même, l’image est somptueuse et le son est nickel, ce fut un plaisir de revoir ce grand classique dans des conditions optimales. 😀