#TBT : Malicieuse Kiki

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Depuis quarante ans, quand l’adolescente aux cheveux rouges arrive, tout vit, tout flambe et tout bouge. Retour sur une icône qui, en toute discrétion, a modifié le paysage manga.

Sous le nom de plume commun Fujiko Fujio, deux mangakas disciples de Tezuka ont créé des œuvres à jamais ancrées dans l’inconscient collectif nippon (Obake no Q-Tarô, Doraemon…) jusqu’en 1987. Toujours amis mais divergeant artistiquement, les deux auteurs ont continué leur carrière en solo : Mooto Abiko, alias Fujiko Fujio A, préfère l’humour noir quand Hiroshi Fujimoto, alias Fujiko F. Fujio, privilégie les histoires pour enfants.

Kiki02Il est ainsi crédité en premier sur Esper Mami, titre shônen tout en douceur publié entre 1977 et 1982 : son héroïne rouquine possède des pouvoirs psychiques (psychokinésie, télépathie…) grâce auxquels elle vient en aide à ceux qui sont en détresse. Alors que l’époque est aux héros virils, le manga choisit une frêle jeune fille comme personnage principal ! Certes, le lecteur s’identifie à son génial acolyte Kazuoi, qui aide Mami à développer et maîtriser ses pouvoirs, mais Esper Mami ouvre la porte à une nouvelle narration dans le shônen, traitant aussi bien d’écologie que de harcèlement scolaire.

Adaptée en 1987, la série de 119 épisodes sera diffusée en France sur la 5 trois ans plus tard, sous le titre Malicieuse Kiki. Malgré l’intelligence de son discours, elle fera scandale ! Fille d’un peintre, Kiki pose parfois nue pour son père : ces quelques plans provoqueront la colère des parents conservateurs… Ce qui n’empêche pas la jeune fille rousse de faire des miracles ! Trente ans après sa diffusion, son réalisateur Keiichi Hara est devenu un cinéaste renommé (Colorful, Miss Hokusai), invité prestigieux du Carrefour de l’Animation du Forum des Images.

 

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A propos de l'auteur

Matthieu Pinon