Personnalité de la semaine : Hideo Azuma

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La réédition de son recueil d’illustrations rappelle que Hideo Azuma fut l’un des fondateurs du lolicon. Pour le meilleur comme pour le pire…

Hideo Azuma commence sa carrière à 20 ans, en 1970, la décennie qui voit le manga se diversifier en de nombreux genres. Bien que le dessinateur crée son propre sillon avec un humour à froid qui pastiche les mythes d’hier (La petite Olympe et les dieux) comme d’aujourd’hui (Super Nana), les lecteurs retiennent avant tout le design de ses héroïnes. Encore marquées par l’enfance avec leur corps potelé et leur naïveté, elles dégagent pourtant un érotisme adolescent indéniable qu’un terme viendra définir : lolicon (ou lolita complex).

En parallèle, Azuma épouse une de ses assistantes, qui lui donne deux enfants en 1980 et 1983 (il les nommera respectivement Assistante A, Assistante B et Assistant C dans ses mangas). Tout semble donc sourire au mangaka… qui sombre alors dans l’alcoolisme. De cette période sombre, entre vie de SDF et cures de désintoxication, il tirera deux mangas, Journal d’une dépression et Journal d’une disparition teintés de son permanent humour pince-sans-rire.

L’artiste a en effet pris du recul depuis cette sombre décennie 1990, puisqu’il publie ses œuvres autobiographiques en 2005. Une décision salutaire : Azuma revient en force dans les librairies, assumant ses comédies lycéennes gentiment rince-œil. Car, en parallèle, le mangaka sexagénaire explore les voies du shônen et du seinen pur et dur, dans la lignée de ses glorieux modèles Osamu Tezuka, Shotaro Ishinomori et Yasutaka Tsutsui.

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A propos de l'auteur

Matthieu Pinon