Avant le succès mondial de Dragon Ball, Akira Toriyama avait atteint la célébrité au Japon il y a quarante ans grâce à Dr Slump, modèle d’humour encore d’actualité.
Au village Pingouin, tout le monde connaît l’inventeur Senbei Norimaki, parfois surnommé Dr. Slump. Fainéant et obsédé, le moustachu tient également du savant fou, dont les créations loufoques ne sont pas toujours sans conséquences. Ainsi, quand il conçoit Arale, robot surpuissant capable de fracturer le globe terrestre d’un coup de poing, il lui donne l’apparence d’une petite fille de six ans… et le caractère ! La force d’Arale n’a en effet d’égale que sa naïveté, ce qui entraîne souvent malentendus et cataclysmes plus cocasses les uns que les autres. Accompagnée de Gatchan, extraterrestre au look de chérubin engloutissant tout ce qui passe à sa portée, la petite androïde myope devient la nouvelle mascotte du village Pingouin et de ses citoyens tous gentiment frapadingues !
Bien qu’il n’ait pas remporté un concours organisé par le Shônen Jump, Akira Toriyama avait été repéré par l’employé Kazuhiko Torishima. Après une première histoire courte dans le magazine en 1978, Wonder Island, le mangaka travaille durant un an et demi avec son responsable éditorial, qui refuse une bonne partie de ses propositions ou lui demande de les améliorer – autant d’anecdotes que Toriyama relate avec humour dans les bonus des éditions reliées du manga. Des efforts communs du duo résulte Dr Slump (disponible aux éditions Glénat), comédie potache qui parodie la pop-culture japonaise (Ultraman, Godzilla…) et américaine (Superman, Star Wars…) à grand renfort d’humour pipi-caca (Arale se passionne pour les crottes à tel point qu’un personnage au look de caca, Unchi-kun, devient acteur à part entière dans le manga !). Toriyama ne laisse aucune limite à son inventivité grâce à son dessin, rond et précis, qui fait notamment des merveilles sur le mecha-design des inventions et véhicules de Senbei, préfigurant les machines de Capsule Corp. dans Dragon Ball…
Le succès de Dr Slump est instantané, la série se classant à la deuxième place du podium des lecteurs dès son début dans le Shônen Jump. Arale devait perdre ses lunettes au bout de quelques chapitres ? Devant les nombreuses lettres de lecteurs bigleux ravis d’avoir enfin un personnage auquel s’identifier, Toriyama décide de les conserver ! Le manga n’était prévu que pour six mois ? Il durera au final plus de quatre ans, jusqu’en 1984, et s’étalera sur 18 tomes, le volume 1 sortant dans les librairies nippones le 9 août 1980. Devant un tel succès, une série TV sera mise en chantier chez Toei, 243 épisodes étalés entre avril 1981 et février 1986, qui aura droit à un remake de 76 épisodes en 1997 (première série animée japonaise à abandonner les cellulos) : numérique ou analogique, les deux adaptations partagent des génériques enthousiasmants à brailler en karaoke ! Le triomphe fut tel au Japon qu’Arale fera une courte apparition dans le manga suivant de Toriyama, Dragon Ball… et reviendra en guest dans Dragon Ball Super où elle expédiera Vegeta au tapis ! Malgré ses quarante bougies (de moteur), la petite androïde n’a rien perdu de sa grandeur !
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