Personnalité de la semaine : Santa Inoue

0

C’est le plus international des mangakas ! Alors qu’il s’apprête à boucler Tokyo Tribe Waru, nouveau cycle de son grand œuvre, revenons sur la carrière de Santa Inoue.

Son père, Kôzô Inoue, était un peintre voyageur. C’est ainsi que Santa Inoue a vu le jour à Paris en 1968, une ville où il a grandi durant neuf ans. Dès son plus jeune âge, il envisage de devenir mangaka, une vocation née en lisant l’autobiographie dessinée d’un des deux créateurs de Doraemon, Manga no michi, dont il récupère les tomes à chaque voyage au Japon. Cette envie artistique est d’ailleurs encouragée par les membres de sa famille, de son père à son cousin, Taiyô Matsumoto ! Il met un premier pied dans l’industrie du manga à 20 ans, en remportant le prix des débutants du Young Sunday de Shôgakukan avec sa nouvelle Murder en 1989. Dès l’année suivante, il entame sa première courte série dans le même magazine, alors que son titre suivant sortira directement en tankobon.

Après un thriller horrifique, The neighbor n°13 qui sera adapté en film live avec Shun Oguri, Santa Inoue entame en 1993 le premier volet de ce qui deviendra la saga de sa vie, Tokyo Tribe. Sa suite, Tokyo Tribes (Tokyo Tribe 2 en V.O.), le propulse sur le devant de la scène alternative ! Publié entre 1997 et 2005 dans le magazine de mode urbaine Boon, le manga tourne autour de guerres de gangs tokyoïtes influencés par la culture gangsta-rap d’outre-Pacifique auxquels se mêlent des yakuzas aux mœurs particulièrement perverses. Cette ambiance délétère, que le réalisateur de Martian Successor Nadesico, Tatsuo Satô, retranscrit à merveille dans l’adaptation animée en 13 épisodes produite chez Madhouse en 2006, sera du pain bénit pour le provocateur Sono Sion, qui en tirera une version live en 2014 !

En parallèle, Santa Inoue diversifie ses champs d’expression. Passionné de graffiti et d’art urbain, il réalise plusieurs fresques murales, dont une pour l’émission Extreme Makeover : Home Edition. Installé aux USA, berceau de la culture hip-hop, il lance sa propre marque de vêtements, bijoux et accessoires, Santastic! Entertainment, et illustre des jaquettes pour les albums d’artistes comme T.I., De La Soul ou EXILE. S’il varie également les univers de ses mangas, notamment avec Motesuke, romance pour adultes qui voit un scénariste de films quadragénaire s’encanailler dans les bas-fonds de Tokyo, Inoue reste fidèle à la saga qui l’ rendu célèbre. Après plusieurs spin-off (Tokyo Drive, Tokyo Graffiti) et un troisième volet publié de 2008 à 2012, il entame en 2016 Tokyo Tribe Waru, nouveau cycle qui approche de sa fin. Preuve qu’à 50 ans passés, l’artiste est resté en phase avec la culture des jeunes adolescents !

Parlez-en à vos amis !

A propos de l'auteur

Matthieu Pinon