#TBT : Slow Step

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Sorti il y a trente ans, Slow Step est une parfaite introduction pour qui veut découvrir l’univers de Mitsuru Adachi, sur laquelle ont travaillé des artistes discrets que vous connaissiez sans le savoir…

Dynamique, enjouée, jolie et sportive, Minatsu est la coqueluche du lycée, à plus forte raison depuis qu’elle s’illustre comme meilleure joueuse de softball de l’établissement. Elle doit en partie ses performances à Shû, son ami d’enfance membre du club de boxe, qui la coache régulièrement en cachant difficilement ses sentiments pour elle : avec ses talents de cordon bleu, Minatsu est une épouse rêvée ! Ayant assisté à un délit de fuite, l’adolescente veut prévenir les autorités mais est rattrapée par les malfrats. Elle ne s’en sort que grâce à l’intervention d’un mystérieux jeune homme… qui s’avère être le champion du club de boxe d’un autre lycée, Naoto ! Contrainte de se déguiser pour échapper aux coupables de l’accident, Minatsu se prend au jeu de sa double identité… mais c’est sous l’apparence de Maria qu’elle fait chavirer le cœur de Naoto. Commence alors un triangle amoureux entre les deux boxeurs et la joueuse de softball aux deux visages…

À la simple vue de ce résumé, les connaisseurs auront instantanément identifié Slow Step comme une œuvre de Mitsuru Adachi. Le titre coche réunit en effet toute les marottes de l’auteur : des amours lycéennes sur fond de sport, le sempiternel baseball (ou plutôt, ici, son pendant féminin, le softball) et la boxe (au cœur de Katsu). Il y adjoint une intrigue policière qui sert avant tout à justifier le travestissement de son héroïne et sa double identité, une thématique apportant un souffle d’originalité sur ce court manga publié entre 1986 et 1991 dans Ciao, le magazine shôjo de Shogakukan. Le bourreau de travail la dessine en parallèle de Rough et de Niji-iro Togarashi, trois courtes séries qui lui permettent d’oublier Touch avant de se replonger dans un marathon éditorial avec H2. Il ne faut pas oublier que le mangaka est l’un des rares à naviguer à vue entre les genres shônen et shôjo, les comédies romantiques restant un domaine universel ! Si les 7 tomes de Slow Step sont inédits en France, il n’en est pas de même pour son adaptation animée en 5 OAV produite chez Youmex, sortie à l’époque dans la plus grande discrétion puisque le public local ne connaissait pas encore Adachi.

Pourtant, quand on regarde de plus près l’équipe ayant travaillé sur cette adaptation, dont le premier épisode est sorti il y a trente ans, le 1er juin 1991, Slow Step avait tous les arguments pour conquérir les otakus français ! Pour donner de la voix à ce triangle amoureux, on retrouve ainsi Ryô Horikawa, voix de Vegeta et Shun d’Andromède (Naoto) et Kappei Yamaguchi, voix de Ranma garçon et d’Inuyasaha (Shû), le double rôle de Minatsu/Maria échéant à Minami Takayama, voix du petit détective Conan Edogawa ! Côté technique, la réalisation est assurée par Kunihiko Yuyama, qui dirigera à partir de 1997 le phénomène mondial Pokémon, série comme films… jusqu’en 2019 où il devient superviseur créatif. Le chara-designer Norihiro Matsubara, avec qui il avait également collaboré sur Ushio & Tora, le rejoindra à partir de 2000 dans l’aventure Pokémon, non sans avoir travaillé sur Berserk et Gunsmith Cats auparavant. Bref, à défaut de leurs noms, les animefans connaissaient déjà les œuvres des artistes ayant participé à la production de Slow Step. On rêve donc à une réédition, d’autant plus que sa qualité n’a pas vieilli en trente ans de par son format OAV, et que son atmosphère musicale est à nouveau tendance, avec le retour en grâce de la city pop !

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A propos de l'auteur

Matthieu Pinon