#TBT : Wingman

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Avant sa consécration obtenue avec Video Girl Ai, c’est avec Wingman que Masakazu Katsura entrait dans la cour des grands mangakas – pour preuve, la série fut adaptée en anime il y a pile quarante ans.

Kenta Hirono (David Duchemin) est un fan hardcore de séries sentai, au point de vouloir faire régner lui-même la justice au sein de son lycée dans son costume de super-héros cousu main, Wingman. Mais toutes ces pantalonnades déplaisent à ses enseignants, ainsi qu’à la mignonne et réservée Miku Ogawa (Sophie Nougatine) qui fait battre son cœur. Afin de satisfaire son crush, notre héros en toc remise son costume… quand débarque d’une autre dimension la magnifique et court vêtue Aoi Yume (Élise Lerêve) ! Elle confie à Kenta le Dreamnote (Livre des Rêves), artefact concrétisant tout ce qu’on y inscrit. Le lycéen y dessine alors sa tenue de Wingman, désormais bardée de super-pouvoirs bien réels. Et ils ne seront pas de trop pour lutter contre les sbires de l’infâme Rimel (Gédéon), qui règne en maître sur le monde parallèle de Powdream, bien décidé à mettre la main sur Aoi et sur ce livre magique…

Repéré en 1981 via le prix Tezuka, Masakazu Katsura entame deux ans plus tard sa première série dans les pages du Shônen Jump. Afin de guider le jeune dessinateur de 21 ans, on lui confie un responsable éditorial réputé, Kazuo Torishima, déjà en charge de la star montante Akira Toriyama. Il repère aussitôt le talent de Katsura pour représenter des personnages féminins ravissants… alors que celui-ci n’a qu’une idée en tête : dessiner un manga de science-fiction ! Si on retrouve tout l’ADN du genre dans ce vibrant hommage aux séries tokusatsu, l’érotisme gentillet du triangle amoureux devient l’argument de vente majeur de Wingman. Ce mélange des genres fait du manga un succès instantané, au point d’être adapté en série d’animation un an à peine après ses débuts. Pour Katsura, le fan de science-fiction, c’est le bonheur absolu puisque la réalisation est confiée à Tomoharu Katsumata, responsable de séries cultes telles que Mazinger Z, Capitaine Flam ou le long métrage Albator 84 : L’Atlantis de ma jeunesse !

L’aspect sexy des personnages féminins jouant à part égale dans le succès du manga, on choisit pour le chara-design un jeune artiste s’étant fait remarquer sur l’adaptation de Stop !! Hibari-kun !, Yoshinori Kanemori, futur spécialiste dans la transposition du style de Naoki Urasawa à l’écran (Yawara, Monster, Pluto). Diffusée à partir du 7 février 1984, la série animée n’adapte pas l’intégralité du manga, qui se termine en août 1985, six mois après le 47e et dernier épisode. Il faudra attendre cinq ans pour que Wingman ne débarque en France, au sein du Club Dorothée, à partir de 1989. Légèrement censurée au niveau de l’érotisme, la série conquiert les téléspectateurs grâce à son mélange d’humour et d’action – un cocktail rappelant Cobra, dont le héros était également doublé par Jean-Claude Montalban qui prête sa voix à « David Duchemin ». Malgré de très nombreuses rediffusions sur La 5 puis le câble, il faudra attendre 1997 pour que le manga sorte en France chez Pika… avant d’être interrompu au 6e tome sur 13. Tonkam/Delcourt publiera l’intégrale quinze ans plus tard seulement ! Alors que Bernard Minet affirmait que « rien ne résiste à l’homme ailé », Wingman n’a pas toujours su triompher…

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A propos de l'auteur

Matthieu Pinon