Les nominés au Prix Culturel Osamu Tezuka ont été annoncés !

Le Asahi Shinbun vient d’annoncer les mangas qui concourront pour tenter d’obtenir le grand Prix Culturel Osamu Tezuka (à ne pas confondre avec le prix Tezuka du Shônen Jump récompensant les jeunes talents !). Dix œuvres sont encore dans la course pour succéder à des titres mémorables comme Vagabond de Takehiko Inoue, Helter Skelter de Kyôko Okazaki ou encore Monster de Naoki Urasawa ! Prenons le temps de détailler la liste :

Entre les lignes de Tomoko Yamashita, publié chez Kana en France. Le titre raconte le touchant quotidien de Asa, jeune orpheline désœuvrée et de sa tante Makio, romancière à la limite de l’ermitage. Terminé en 11 volumes, ce josei avait déjà été nominée deux années de suite pour le Prix Manga Taishô sans y être récompensé.
Oshi no Ko de Aka Akasaka et Mengo Yokoyari, publié chez Kurokawa. On ne présente plus ce titre aux innombrables récompenses, qui plonge dans le monde opaque du divertissement japonais non sans une certaine originalité. Ce drame aux aspects comiques est toujours en cours avec 13 volumes.
Kanda Gokura-chô Shokunin-Banashi de Akihito Sakaue, encore inédit en France. Ce recueil historique contant la vie quotidienne d’artisans de l’époque Edo ne compte encore qu’un volume mais a déjà su être repéré puisqu’il a été nominé au Prix Manga Taishô de 2024.
Saturn Return de Akane Torikai, publié chez Akata. L’épopée déchirante d’une romancière victime de la page blanche qui enquête sur son passé accompagnée de son éditeur a connu sa conclusion l’année dernière au Japon avec son 10e volume. Saturn Return avait déjà reçu un prix du jury lors du Japan Media Arts Festival en 2020.
Tamaki to Amane de Fumi Yoshinaga, encore inédit en France. Ce one-shot sur l’acceptation de sa sexualité et les réflexions intergénérationnelles sur le sujet est dans la lignée du travail de l’autrice qui a fait son retour récemment avec What did you eat yesterday ? chez Soleil.
Les liens du sang de Shûzô Oshimi, publié chez Ki-oon en France. Terrible fresque de l’amour abusif qu’une mère peut porter à son fils, ce manga s’est achevé en 17 volumes. Le 11e volume de la série avait été récompensé lors du Festival d’Angoulême de 2023 avec le prix de la meilleure série.
Tsuyukusa Natsuko no Isshô de Miri Masuda, encore inédit en France. Traçant les interrogations et les doutes d’une jeune mangaka pendant la crise du Covid-19, l’autrice, que l’on n’a pas encore eu la chance de lire en français, écrit un one-shot aux traits fins et aériens. Le titre faisait déjà partie des meilleurs mangas 2023 selon le magazine Da Vinci.
Tokyo Higoro de Taiyô Matsumoto, publié chez Kana en France. Déjà nominé l’année dernière pour le même prix, ce seinen en 3 volumes revient sur le changement de carrière professionnel parfois dur à impulser et à digérer, surtout pour Shiozawa qui a consacré sa vie entière au monde de l’édition.
Pline de Mari Yamazaki et Miki Tori, publié chez Sakka en France. Récit de la vie du romain Pline l’ancien, ce manga n’est évidemment pas sans rappeler l’autre succès de Mari Yamazaki, Thermae Romae, par les thématiques abordées. Achevé en 12 volumes, ce seinen historico-dramatique a eu une place dans la sélection officielle d’Angoulême en 2019 avec son 5e tome.
Bocchi Shi no Yakata de Nazuna Saitô, encore inédit en France. Poignant récit semi-autobiographique sur la détresse émotionnelle des personnes âgées attendant la mort, ce manga ne compte qu’un unique volume prépublié en 2017. L’autrice, âgée comme son personnage de 76 ans, n’est malheureusement pas très connue du public français, bien que son manga Au tomber du soleil ait été publié à L’Atelier Akatombo.

Le Asahi Shinbun donnera son verdict en avril prochain… La compétition va être rude, surtout quand on voit le panel de juges de cette année : Osamu Akimoto, mangaka de Kochira Katsushikaku Kameari Kouenmae Hashutsujo ; Machiko Satonaka, mangaka de Cléopâtre ; Minami Takahashi, personnalité anciennement membre des AKB48 ; Yukiko Tomiyama, écrivaine et professeure à l’université des arts et du design du Tohoku ; Shôhei Chûjô, professeur spécialiste de la langue française ; Nobunaga Minami, critique de manga et Taro Yabe, comédien et mangaka de Ma logeuse et moi.