Personnalité de la semaine : Tôru Furuya

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C’est l’une des voix les plus populaires de l’animation japonaise, du haut de son demi-siècle de carrière. Pris dans un scandale, Tôru Furuya doit abandonner deux de ses rôles iconiques…

Son nom vous est peut-être inconnu, pourtant, vous l’avez forcément entendu à un moment ou à un autre. Depuis ses débuts, Tôru Furuya a prêté sa voix à Seiya (Saint Seiya / Les chevaliers du Zodiaque), Yamcha (toute la saga Dragon Ball), Tuxedo Kamen/Bourdu (Sailor Moon), Amuro Ray (Gundam) ou encore Kyosuke/Max (Kimagure Orange Road / Max et Cie). Et pourtant, tout a commencé sur un malentendu ! Le petit enfant né le 31 juillet 1953 à Yokohama avait en effet été inscrit à la danse classique, mais, très vite, se lasse de cette discipline : il faut dire qu’avec son petit gabarit, on ne lui confie que des rôles de filles ! Sa mère, qui avait toujours rêvé d’une carrière artistique, l’inscrit alors dans une compagnie théâtrale. Dès l’âge de sept ans, il commence à travailler en tant qu’enfant-acteur… même s’il prend surtout du plaisir à voyager plus qu’à interpréter des rôles.

Il a dix ans seulement quand il s’essaye au doublage pour un drama, et treize ans quand il se frotte au dessin animé. Un domaine qui lui réussit : en 1968, à quinze ans, on lui confie le rôle de Hyûma Hoshi, rôle principal de Kyojin no hoshi, dont le succès tourne au phénomène de société. Malgré ce triomphe, Tôru Furuya doute de la stabilité de cette orientation professionnelle, et reprend ses études à la faculté. Après des années à hésiter, il choisit d’y tenter quand même sa chance, et revient devant un micro en 1975. Il profite de ses contacts liés sur Kyojin no hoshi pour s’améliorer, ce qui lui permet en 1979 d’incarne Amuro Ray, le protagoniste de Gundam. Là encore, Furuya embarque dans une série qui s’inscrira à jamais dans l’ADN des Japonais. Ce rôle lui ouvre la porte à une quantité de titres qui marqueront le Japon et le reste du monde dans les années 1980 et 1990. Cerise sur le gâteau, il prêtera également sa voix à une star du jeu vidéo, Mario, pour les spots de publicité produits à la même période.

À partir des années 2000, la voix de Furuya séduit une nouvelle génération, puisqu’il incarne deux personnages, certes secondaires, mais ô combien populaires, dans One Piece (Sabo) et Détective Conan (Toru Amuro). Le monde du doublage lui avait également apporté le bonheur dans sa vie privée, puisqu’il a épousé deux comédiennes de doublage : Mami Koyama (Arale dans Dr Slump, Gigi dans Gigi) entre 1976 et 1983, puis Satomi Mishima (D’Artagnan dans Les trois mousquetaires canins, Hibari dans Stop!! Hibari-kun) en 1985 – cette dernière accepte pour lui d’abandonner sa carrière. Pourtant, Furuya est rattrapé, à 70 ans, par un scandale le 22 mai 2024. On apprend qu’ il entretient depuis plus de quatre ans une relation adultère avec une femme de 37 ans sa cadette, qui a dû avorter à cause de lui. Furuya ne peut que reconnaître les faits et s’excuser, mais surtout, il doit aussi abandonner ses deux rôles dans One Piece et Détective Conan. Sa narration pour le film Baki Hanma vs Kengen Ashura sera-t-elle son dernier contrat ? Derrière la laideur de cette affaire personnelle, on ne peut que regretter la fin si médiocre d’une telle carrière !

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A propos de l'auteur

Matthieu Pinon