Des motos, des destins échangés, une bande originale de Joe Hisaishi… Avec tant d’arguments, À plein gaz cartonnerait aujourd’hui ! Pourtant, la série est passée inaperçue à sa diffusion en France.
En rentrant chez eux, le soir, Taka Sawatari (Teddy Santarini) et sa mère se font agresser par une bande de motards, mais sont sauvés in extremis par un mystérieux jeune homme. Le lendemain, Daka découvre son identité : leur ange gardien s’appelle également Taka. Ce Taka Tôjô (Teddy Tôjô) est un pilote de moto professionnel né le même jour et dans la même clinique que lui. Simple coïncidence ? Non ! Les deux jeunes garçons ont en fait été échangés à la naissance. De quoi ajouter à leur rivalité sur les circuits, dans les compétitions d’endurance de moto…
Après plusieurs séries courtes, Kaoru Shintani connaît enfin le succès en 1978 avec Area 88, un manga sur un pilote d’aviation retenu dans une base militaire d’un pays asiatique fictif. Le titre fonctionne si bien qu’il fait partie des premiers à être traduits aux États-Unis ! Shôgakukan lui confie donc une série supplémentaire pour son magazine phare, le Shônen Sunday. Lancée fin 1981, Futari Daka (Les deux faucons) met du temps à démarrer. Le rodage est compliqué, et la série menacée d’arrêt définitif mais, après de nombreuses retouches avec son éditeur, Shintani parvient enfin à satisfaire les lecteurs. Futari Daka se classe deuxième au sondage de popularité et remporte en 1984 le Prix Shôgakukan du meilleur shônen avec Area 88 – un joli doublé ! Il n’en faut pas plus pour que le manga soit adapté en série animée : et si, finalement, après son faux départ, Futari Daka remportait la course vers le succès ? Hélas, au bout de 36 épisodes, l’adaptation animée connaît une sortie de route rédhibitoire.
Lancée le 20 septembre 1984 sur Fuji TV, Futari Daka doit s’arrêter brusquement suite à la banqueroute de Kokusai Eiga-sha – il s’agira de l’ultime série produite par la société derrière Kiki et La petite Olympe et les dieux. C’est d’autant plus dommage que, grâce à Nausicaä de la vallée du vent, Joe Hisaishi, compositeur de la bande originale, commence à se faire un nom auprès des animefans, renommée qui attire un peu plus de spectateurs. Cette absence de fin nuit à l’exportation de la série, qui se focalise plus sur les relations entre les personnages que la compétition sportive. Il faut donc attendre six ans pour la voir débouler en 1990 dans Youpi ! L’école est finie sur La 5, sous le titre À plein gaz, afin de miser sur les bolides à deux roues pourtant au second plan scénaristiquement. Après quelques rediffusions confidentielles, la dernière remontant à 2006, la série est oubliée du grand public français, qui retiendra tout au plus le générique de Jean-Paul Cesari. Tout comme ses héros, À plein gaz a bien casqué !
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