Ghost in the Shell, la série TV

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La série prend place en 2030, soit un an après les manga et le film. Tous les protagonistes principaux de ces derniers sont là : le major Kusanagi Motoko, son chef Aramaki, ses collègues Batou, Togusa, Ishikawa. Bref, la section 9 est présente au grand complet, avec également les Tachikoma, Fuchikoma de leur état, mais pas mal repensé dans leur apparence. Rien ne permet pourtant d’affirmer qu’il y ait eu quelque histoire que ce soit avant cette série ; en fait, cette dernière est tout à fait indépendante (pour l’instant, du moins) de toutes les oeuvres qui ont pu exister auparavant. Tout en en reprenant, paradoxalement, les personnages sans à aucun moment les présenter, donc en comptant sur le fait que les spectateurs les connaissent déjà. En tout état de cause, il vaudrait d’ailleurs mieux faire tout de suite abstraction de ce que l’on connaît, et regarder cette série avec un oeil neuf : en effet, pour qui veut retrouver les ambiances, trouvailles et actions cyberpunk du manga d’origine, la série aura toutes les chances de décevoir. Chaque épisode (parfois deux se suivant) forme en effet une histoire se suffisant à elle-même, indépendante des autres. Difficile dans ces conditions de développer dans les 25 minutes que dure un épisode une intrigue complexe.

Ces histoires retracent donc chacune une enquête de la section 9, de ses prémices jusqu’à sa conclusion, un peu comme dans le premier manga. Sauf qu’à l’exception du seul second épisode sur les quatre premiers actuellement visionnés, les auteurs n’ont pas fait preuve d’imagination ou d’audace pour nous montrer de folles courses-poursuites ou une utilisation efficace et spectaculaire des moyens techniques (cybernétique, virtualité…) dont la section 9 et ceux qu’elle traque ont la maîtrise dans ce monde futuriste. En fait, on a tout bonnement l’impression de revoir de banals épisodes TV de séries policières françaises des années 90, le suspens en moins. Le tempo est en effet mal maîtrisé, de même que les rares coups de théâtre ne sont pas du tout mis en valeur. Il arrive que l’on en comprenne la teneur que bien plus tard dans l’épisode, voire seulement à tête reposée !
Si les chara et mecha designs sont tout à fait corrects, légèrement différents mais pas désagréables par rapport à ce que l’on est habitué à voir pour GITS, l’animation et les décors sont souvent trop sommaires, même pour une série TV, et surtout pour un tel titre, bien que la 3D, assez utilisée, s’intègre tellement bien qu’elle ne se fait enfin quasiment plus remarquer. A ce sujet, un des génériques de début (dont la chanson est par ailleurs fort envoûtante) a été spécialement et entièrement conçu en images de synthèses, que l’on croirait tout droit sorties d’un jeu vidéo, ce qui réveille d’autres mauvais souvenirs à ceux qui ont pu voir quelques extraits de la série TV d’Appleseed.

Sous ses apparences de travail non fini se cache pourtant une ambiance que l’on aurait bien aimé retrouver dans la série elle-même! Bref, il faut espérer que les 4 premiers épisodes ne soient globalement pas représentatifs de la série entière, car même si ceux-ci n’ennuient pas, du moins pas encore, ils pèchent par une accumulation de défauts plus ou moins rédhibitoires qui risquent de la précipiter au mieux dans l’oubli, au pire dans les rangs des «anime-dont-on-attendait-beaucoup-et-qui-ont-d’autant-plus-déçu-au-final».

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Madox