Interview : SPYAIR

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AnimeLand a recontré SPYAIR lors de leur venue en France pour leur concert du 26 mars 2016. Un moment sous le signe de la bonne humeur qu’ils nous ont accordé quelques heures avant leur représentation ! Interview réalisée par Sahé Cibot

Vous aviez joué pour la première fois en France lors du festival Tokyo Crazy Kawaii en 2013. Quel souvenir gardez-vous de ce premier concert à Paris ?
IKE : C’était la première fois qu’on venait en France et j’ai d’abord été étonné par le fait qu’il y avait beaucoup de fans d’anime parmi les visiteurs. Et quand on est montés sur scène, on avait une petite appréhension parce qu’on ne savait pas comment le public allait réagir, mais les spectateurs ont été très expressifs, à l’image de ce qu’on voyait des concerts occidentaux. Ils étaient déchaînés et ils nous ont montré à quel point ils pouvaient être « crazy » ! C’était vraiment marquant.
Momiken : Il y a un autre truc qui m’a marqué. Au Japon, quand on fait un concert ou qu’on joue en festival, le staff est au taquet. Mais là, l’équipe technique faisait un barbecue à côté de la scène ! Je me souviens qu’un des membres du staff m’a proposé un verre de vin. (Rires) En fait, j’ai trouvé ça sain, dans le sens où j’ai vraiment senti que l’équipe prenait du plaisir dans son travail et prenait du plaisir à être là. Je me suis dit pourquoi pas. Ceci dit, au Japon, c’est le genre de scène improbable. Les réactions seraient plutôt hostiles, du genre : « Mais qu’est-ce que tu fabriques ? Pourquoi t’es en train de boire un coup ? ». Dans le contexte français, j’ai trouvé ça super naturel… mais ça m’a marqué.

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Quel est votre rapport au public français ? Que pensez-vous de votre communauté de fans qui semble très active et fidèle ?
IKE :
Je trouve admirable que ces personnes récupèrent méticuleusement toutes les informations nous concernant, alors qu’on est très loin. Notre voyage du Japon jusqu’ici a quand même duré 12 heures… Savoir qu’il y a des gens qui nous suivent de si loin, ça me fait super plaisir. Et d’un autre côté, je trouve ça étrange. On n’a pas la même culture, on n’est pas de la même origine, et pourtant, ils nous soutiennent. J’ai envie de leur dire merci du fond du cœur.

 

Comment appréhendez-vous votre concert à la Machine du Moulin Rouge ?
KENTA :
On a hâte de jouer. La salle est très bien et en plus, on vient de terminer les répétitions et tout s’est bien passé. Comme on a l’expérience de Tokyo Crazy Kawaii, on sait qu’il y a une part d’improvisation. Je pense en particulier aux colonnes de LED qu’il y a dernière nous. Pendant les répétitions, les images se succédaient sans être contrôlées alors j’étais un peu inquiet. Mais dès qu’on a terminé, le technicien lumières s’est occupé très rapidement de tout vérifier et de tout caler. Ça m’a rassuré et impressionné. J’ai alors compris que les techniciens japonais et les techniciens français ne travaillaient pas du tout de la même manière, mais que ça n’impactait pas forcément le résultat. On va pouvoir aborder le concert en toute confiance.
UZ : On se demande quand même comment le public va réagir…

Votre dernier album est sorti en novembre dernier. En quoi est-il différent du précédent ?
UZ :
L’album précédent est sorti il y a deux ans et il était basé sur un concept prédéfini. Notre nouvel album, 4 (four), a été conçu de manière très différente. On n’a pas travaillé autour d’un concept mais rassemblé les morceaux qu’on a créés durant ces deux années, au fur et à mesure, à différentes périodes de nos vies. Du coup, il est plus éclectique et aussi plus intéressant.

Comment avez-vous travaillé dessus ?
UZ : Je trouve une mélodie, puis je compose un morceau à partir de cette base. Puis quand j’en suis satisfait, je le présente aux autres membres du groupe. Ensuite, Momiken écrit les paroles et pour finir, chacun s’approprie sa partie.

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Est-ce que vous aviez un ou des messages à transmettre à travers ces morceaux ?
Momiken :
Comme j’ai écrit les paroles au fur et à mesure, sur deux ans, on ne peut pas dire qu’il y ait un message global à l’album. Les morceaux renferment les émotions qu’on a vécues à un moment précis, avec des mots que je ne pouvais choisir qu’à ces moments-là pour ces situations-là.
IKE : Je pense que c’est un album plein d’humanité, qui exprime qui on est aujourd’hui. C’est aussi grâce au fait que les musiques des morceaux nous correspondent à 100%. On est sans doute arrivés à une période de notre carrière où on s’est trouvés. Autrefois, on n’aurait pas pu créer cet album même si on l’avait voulu et d’ailleurs on n’aurait peut-être même pas voulu le créer. Finalement, c’est une question de timing.

Ça me fait penser au morceau un peu électro, Someday Somewhere. Il est assez représentatif de ce que vous venez d’expliquer, non ?
UZ : Personnellement, j’ai toujours aimé l’électro, mais jusqu’à présent, comme SPYAIR est un groupe de rock, je craignais d’effrayer nos fans avec ce genre de morceau. Puis après trois albums, je me suis dit qu’on avait trouvé notre identité musicale et que quoique j’expérimente en termes de style, j’arriverais à la préserver. C’est pour ça que je me suis lancé. A l’avenir, comme j’écoute un peu de tout, je vais continuer à intégrer des nouveaux sons dans nos morceaux. Mais en termes d’électro, je crois que j’ai fait le maximum de ce dont j’étais capable ! (Rires)
Momiken : D’ailleurs, on a eu les résultats du classement des morceaux que les auditeurs de Japan FM préfèrent et on a été étonnés de voir ce morceau dans le top 3. Au Japon, il est plutôt parmi les derniers et encore ! (Rires)
UZ : Ok, je vais faire des morceaux électro rien que pour la France. (Rires)

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Votre titre Last Moment a été utilisé en 2010 pour un des endings de Bleach. Est-ce que cela a contribué à votre renommée actuelle et de quelle manière ?
KENTA : On ressent surtout ça à l’étranger. Notre notoriété au Japon a sans doute augmenté grâce à cet ending, mais ce n’est pas aussi perceptible. A partir du moment où on a commencé à faire des concerts à l’étranger, on a eu de plus en plus de demandes de gens qui voulaient entendre ce morceau.
IKE : Du temps s’est écoulé entre la sortie de ce morceau et le moment où on a commencé à nous le demander de plus en plus. Ça doit correspondre au temps qu’il a fallu pour qu’il soit assez connu. On l’a d’ailleurs bien mis dans notre setlist pour aujourd’hui.
KENTA : Pour nos concerts à l’étranger, c’est devenu un incontournable.

Il arrive souvent que vos titres soient utilisés pour des anime. Comment se fait ce choix ? Est-ce qu’il vient de vous ?
UZ :
C’est un peu les deux. A la base, on adore les mangas et les anime. Alors on s’est toujours dit que si l’opportunité se présentait, on serait ravis de créer un titre pour un anime par exemple. Comme on en parle beaucoup autour de nous, les opportunités finissent par se présenter.

Avez-vous déjà envisagé de composer spécialement pour un anime ? Pour quel titre aimeriez-vous que votre musique soit utilisée aujourd’hui ?
UZ : A vrai dire, avant même d’avoir cette opportunité pour Bleach, on était fans du manga et on avait même créé un morceau qui s’intitulait Bleach.
KENTA : C’était comme un tie-up imaginaire !
UZ : Moi, si je devais composer pour un autre anime, ce serait pour Kingdom. C’est un manga prépublié dans le magazine Young Jump. J’adore. A vrai dire, je suis même déjà sur un morceau qui porte ce titre ! (Rires)
Momiken : Il y a beaucoup de mangas qu’on aime. Mais leur point commun, c’est qu’ils sont prépubliés dans les magazines Jump. Ils sont forts, chez Shueisha…
IKE : Moi, j’aimerais être impliqué dans un long métrage. Un Ghibli, un film de Mamoru Oshii…

Si chacun de vous était un personnage de manga ou d’anime, qui serait-il ?
IKE :
Ashitaka (Princesse Mononoke).
Momiken : Il dit ça, mais de notre point de vue, c’est plutôt Luffy (ONE PIECE) !
IKE : Eh ! J’ai le droit de rêver, d’avoir un objectif, non ?
UZ : Moi, c’est Sanji. J’aime bien les personnages comme lui, qui n’ont pas l’air particulièrement forts mais qui ont des moments d’éclat. D’ailleurs, si je me suis décoloré en blond, c’est pour lui ressembler… Non, je plaisante ! (Rires)
UZ : Et toi, Momiken… On sait tous quel personnage tu aimerais incarner. Tu sais… le personnage de l’Attaque des Titans.
Tous : Livaï !!!
Momiken : Je lui ressemble pas tant que ça ! C’est juste la coupe de cheveux ! Mais c’est quand même lui que j’aimerais être. L’homme le plus fort de toute l’humanité… Je vais faire de mon mieux…
UZ : Et toi, Kenta ? C’est Doraemon ?
KENTA : Moi, c’est Guile de Street Fighter. En fait, il y a déjà plein de gens qui m’appellent comme ça au Japon. Le staff des studios d’enregistrement par exemple. Mais d’un autre côté, ça ne parle pas à tout le monde…
IKE : Donc, dans le groupe, on a Guile, Livaï, Sanji et Ashitaka.
Les autres : Non, Luffy !

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Quel est le titre que vous prenez le plus de plaisir à jouer sur scène ?
IKE :
Moi, c’est ROCKIN’ OUT. J’aime beaucoup le groove de ce morceau. Il a un tempo rapide et en plus le public chante avec moi. Alors je m’éclate vraiment à le chanter sur scène.
UZ : Pour moi, c’est I’M A BELIEVER. Dans ce morceau, je m’éclate le plus en tant que guitariste. Il y a beaucoup de petits détails et ce côté technique me plaît.
Momiken : JUST ONE LIFE. Je n’y joue rien de compliqué, mais étrangement… je m’amuse beaucoup à le jouer sur scène. C’est justement parce qu’il est simple que d’une part je peux observer les autres et que d’autre part, je suis super à l’aise et je me sens bien en jouant.
KENTA : Aucune idée…
UZ : My Friend, non ?
KENTA : Mais je joue pas de batterie sur ce morceau ! (Rires)
UZ : Someday Somewhere.
KENTA : Le seul morceau sans moi ! Bon… je dirais FIRESTARTER. C’est le morceau pour lequel j’ai les meilleurs souvenirs.

Un message pour vos fans français ?
IKE : Fans français, vous êtes top ! La France est un pays où on aimerait revenir régulièrement, alors on va faire de notre mieux pour nous faire encore mieux connaître. On a envie de communiquer davantage avec vous et puis de revenir manger de bons plats ! Et vous êtes notre plus grand soutien pour progresser ! On vous aime.
Tous : On vous aime !
(En français) Je vous aime !

Remerciements : Japan FM

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