Les Aventures de la Ligue des Justiciers
Piège Temporel
“As the sands of time run
Thy will shall be done.“
Aidé de Cheetah, Black Manta, Solomon Grundy, Bizarro, Toyman, Captain Cold et Gorilla Grodd, Lex Luthor a l’intention de glacer la calotte polaire afin d’abaisser le niveau de l’eau dans le monde et de régner sur les nouvelles terres, et par extension sur le monde.
Malheureusement pour la Legion of Doom, la Ligue de Justice veille ! Mais lors de leur intervention, Captain Cold pète un câble et active un satellite en surcharge et dont le rayon réfrigérant frappe la zone où se trouvait Luthor. Ce dernier est considéré comme mort, emprisonné dans un gigantesque cercueil de glace.
Au XXXIème siècle, deux jeunes super-héros, Dawnstar et Karate Kid, rèvent d’intégrer la Légion des Super-Héros. En attendant, ils visitent le musée des super-héros et tombent sur la salle où se trouve Lex Luthor, emprisonné dans la glace. Désireux de prouver ses capacités, Karate Kid frappe le bloc de glace, et sans le savoir il libère le criminel, qui reprend très vite ses esprits. Lorsqu’il visite le musée, Luthor tombe sur la salle de Superman, où il découvre sa véritable identité, Clark Kent. Aidé d’un artefact mystique, le sablier du temps, il libère le Time Trapper, entité vivante prisonnière du sablier, qui exauce son souhait de revenir 1000 ans en arrière et ainsi assouvir sa vengeance.
Témoins de la scène, Dawnstar et Karate Kid parviennent à le suivre dans le passé et vont tenter d’empêcher Lex et la Legion of Doom de s’en prendre à Kal El encore bébé, alors qu’il est recueilli par Jonathan et Martha Kent.
JLA Adventures – Trapped in Time nous convie à une (courte) aventure chorale jouant avec le temps et jonglant avec les nombreux personnages. Ainsi, Dawnstar et Karate Kid sont deux héros de la Légion, groupe hétéroclite de super-héros du trente-et-unième siècle dont l’une des habitudes est de voyager dans le temps. Le Time Trapper est un ennemi récurrent des Légionnaires, à l’origine fluctuante, c’est pourquoi ici son identité n’est pas révélée, et son rôle le place dans la position d’une espèce de génie contrôlé par Lex Luthor. Et il faut bien sûr également compter sur la Legion of Doom, ainsi que sur la Justice League !
Il n’y a pas réellement de rôle prédominant dans ce film. C’est en partie dû au fait qu’il ne dure qu’une cinquantaine de minutes, et que l’intrigue est assez dense pour un tel format. En effet, on passe du présent, avec la Legion of Doom menée par Luthor combattue par la Justice League, au futur avec Dawnstar et Karate Kid, pour revenir dans le présent grâce au Time Trapper, puis partir dans le passé pour kidnapper bébé Kal-El, alternant avec un présent
Spoiler
dans lequel Superman n’a jamais existé !
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Cela dit, Dawnstar, Karate Kid et le Time Trapper sont au centre de l’intrigue et suffisamment présentés pour ne pas perdre le spectateur.
Malgré tous ces personnages et intrigues, le tout est très fluide, et c’est donc “grâce” à cette absence de développement des personnages, réduits à leur rôle de base (héros, vilains), au profit d’une aventure vraiment bien rythmée, et ponctuée de moments épiques (les combats Justice League vs Legion of Doom ou encore la Trinité contre le Time Trapper) et divertissants (la séance de “rugby” avec bébé Kal-El vaut son pesant de cahouètes), avec aussi quelques dialogues assez savoureux (mettez Solomon Grundy et Bizarro dans la même pièce, et ils auront des choses à se dire).
Quelques points noirs néanmoins.
Spoiler
C’est vraiment un point de détail, mais je me demande comment Bizarro peut encore exister dans un monde où Superman n’a jamais existé. Il aurait normalement dû disparaître avec Superman, ou au moins changer d’apparence.
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On en revient au format moyen métrage du film, mais c’est vraiment dommage que le Time Trapper n’ait pas été plus développé. Au bout du compte, on ne sait presque rien sur lui, et il aurait mérité d’être plus qu’un simple génie revanchard.
La fin ouverte du film appelle à une suite, et quatre ans après aucune nouvelle, on l’attend toujours cette suite…
Techniquement, le film fait son taff, sans être véritablement remarquable. Le chara-design est moyen. Le bon (Dawnstar, Karate Kid, le Time Trapper, Wonder Woman) côtoie le moins bon (Superman, Luthor). L’OST de Frederik Wiedman (Green Lantern TAS, Beware the Batman ainsi que plusieurs films du DCUAOM, à partir de Justice League – Flashpoint Paradox) est assez bonne. Ce n’est pas son meilleur travail chez DC (pour moi, ça reste Green Lantern TAS), mais ça reste très acceptable !
Produit et dirigé par Giancarlo Volpe (Avatar – Le Dernier Maître de l’Air, Star Wars – Clone Wars, Green Lantern TAS), le film est de très bonne facture, avec une animation bonne, sans plus.
Le doublage est au niveau des productions Warner animées habituelles, avec un Diedrich Bader qui retrouve son rôle de Batman (Batman – The Brave and the Bold), tandis que les autres rôles sont distribués à des comédiens plutôt habitués aux seconds couteaux. La version française garde les comédiens attitrés de ces dernières années, ce qui la rend plus agréable que la VO, dans l’ensemble.
En définitive, JLA – Trapped in Time est un bon divertissement. Pas inoubliable, mais son aspect étant basé uniquement sur l’aventure et l’action, il délivre une histoire attractive de bout en bout, malgré quelques aspects et blagues par trop enfantins (Robin), qui tombent à l’eau comme un enfant qu’on jette à la mer parce qu’il est trop gros… -_-
C’est d’ailleurs un peu son problème. Il y a une majorité de bons éléments, mais la faible durée ainsi que la réalisation moyenne (malgré un sursaut de qualité notable à la fin) le rabaissent au rang de simple très bon divertissement, alors qu’il aurait pu être bien plus que ça. Mais il reste néanmoins à voir.
"With the first link, the chain is forged. The first speech censured, the first thought forbidden, the first freedom denied, chains us all irrevocably." -Jean-Luc Picard
Star Trek - The Next Generation / The Drumhead